CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Les dépenses d’éducation comprennent plusieurs composantes : d’une part les dépenses d’enseignement (construction et entretien des établissements scolaires, rémunération des enseignants), d’autre part les activités annexes (administration générale, orientation scolaire, cantines, internats, médecine scolaire) et enfin les biens et services connexes (transport scolaire, manuels, fournitures). La comptabilité nationale englobe toutes ces composantes dans un agrégat appelé « Dépense intérieure d’éducation » (DIE).

Quel montant représentent les dépenses d’éducation ?

2Le tableau 1 présente, pour la période de 1990 à 2010, l’évolution du montant de DIE et sa part dans le PIB. De 1990 à 2010, la part de la DIE dans le PIB est passée de 6,6 % à 7 %, soit une légère augmentation. Cette variation globale masque d’importantes fluctuations. On assiste notamment à une forte hausse de la part de la DIE dans le PIB de 1990 à 1995 (de 6,6 % à 7,6 %) du fait d’une forte hausse du montant de DIE mais aussi de la détérioration de la croissance du PIB. En revanche, de 2000 à 2005, le ralentissement de la croissance de la DIE et la reprise de la croissance économique font passer la part de la DIE dans le PIB de 7,3 % à 6,8 %. Enfin, la DIE atteint 7 % du PIB en 2010 du fait de la crise économique.

Tableau 1

Évolution de la dépense intérieure d’éducation (DIE) de 1990 à 2010

Tableau 1
1990 1995 2000 200 2010 DIE en millions d’euros constants 2010 93 606 115 236 125 808 127 890 134 837 Variation en % - 23,11 9,17 1,65 5,43 DIE en % du PIB 6,6 7,6 7,3 6,8 7,0

Évolution de la dépense intérieure d’éducation (DIE) de 1990 à 2010

Source : MEN-DEPP (2012).

Qui finance les dépenses d’éducation ?

3L’État n’est bien entendu pas le seul contributeur financier à l’éducation. On recense cinq catégories de financeurs. Le tableau 2 présente la part de chacune de ces catégories dans le financement de la DIE de 1980 à 2010. L’État est le principal contributeur. Cependant, suite aux lois de décentralisation, sa part dans la DIE a significativement baissé (de 67,4 % à 56,8 %) au profit des collectivités territoriales (dont la part dans la DIE est passée de 13,9 % à 25 %). Les collectivités assurent notamment les dépenses de transport scolaire, le fonctionnement, les équipements et le personnel technicien des établissements de second degré et participent aux dépenses d’apprentissage et de formation professionnelle. Les ménages financent un dixième de la DIE via notamment les droits d’inscription mais surtout les fournitures scolaires. Les entreprises occupent moins de place dans le financement de la DIE. Elles financent notamment les activités d’enseigne­ ment privé. Quant aux autres administrations publiques, leur contribution est marginale.

Tableau 2

Structure du financement de la dépense intérieure d’éducation (en %) de 1980 à 2010

Tableau 2
1980 1990 1995 2000 2005 2010 État 67,4 60,4 61,1 61,4 59,3 56,8 Collectivités territoriales 13,9 19,7 21,0 21,6 22,4 25,0 Autres administrations 0,4 0,7 1,0 0,7 0,7 0,6 Ménages 12,8 13,3 11,5 10,9 11,2 11,1 Entreprises 5,5 5,9 5,4 5,4 6,4 6,5 Total 100 100 100 100 100 100

Structure du financement de la dépense intérieure d’éducation (en %) de 1980 à 2010

Source : MEN-DEPP (2012).

Quelles différences de dépenses entre niveaux d’éducation ?

4Les différences de dépenses entre niveaux d’éducation sont significatives : en 2010, un élève du premier degré coûtait en moyenne 5 730 euros par an alors qu’un élève du second degré coûtait 9 670 euros et un étudiant de l’enseignement supérieur 11 430 euros. Sachant que les dépenses de personnel et celles de personnel enseignant représentent respectivement 75 % et 50 % des dépenses des producteurs d’éducation, les différences de coûts moyens entre les niveaux d’éducation s’expliquent principalement par des différences de taux d’encadrement ou de statut des enseignants (rémunération et obligations règlementaires de service). Les besoins en matériel expliquent aussi ces différences de coûts. Ainsi, bien que la taille des classes soit plus faible dans le premier degré que dans les filières générales du second degré, un élève du second degré coûte globalement plus cher qu’un élève du premier degré du fait du statut de ses enseignants et des importants besoins en matériel des filières professionnelles et technologiques du second degré. Enfin, le coût d’un étudiant dans le supérieur est globalement plus élevé que celui d’un élève dans le second degré. Mais il existe une forte hétérogénéité de coût entre les filières de l’enseignement supérieur, essentiellement due à des différences de taux d’encadrement : en 2010, alors qu’un étudiant en Classes préparatoires aux grandes écoles coûtait en moyenne 15 240 euros par an, un étudiant en université ou en Institut universitaire de technologie coûtait en moyenne 10 180 euros par an, soit moins qu’un élève en lycée général et technologique (dont le coût annuel par élève était de 11 600 euros).

Bibliographie

  • MEN-DEPP (2012), Repères et références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche, ministère de l’Éducation nationale, p. 337-358.
Brice Fabre
(RCE)
Mis en ligne sur Cairn.info le 20/02/2013
https://doi.org/10.3917/rce.012.0042
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