CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Après la Révolution, au cours des xixe et xxe siècles, l’enfermement carcéral tend à devenir le mode le plus emblématique de sanction des infractions pénales. Parallèlement, à partir des monarchies constitutionnelles, le traitement des mineurs délinquants se distingue de plus en plus de celui des adultes. Sans renoncer à la prison « ordinaire », les réformateurs sociaux imaginent pour les enfants sous main de justice des institutions d’isolement et d’enfermement plus ou moins strictes et des dispositifs plus ouverts sur la société civile. Cette hésitation entre une politique d’accompagnement socio-éducatif, qui se déroule au sein de la société, et une politique de mise à l’écart n’est pas propre au traitement de la délinquance juvénile. Elle traverse l’ensemble des politiques de la jeunesse et jusqu’à la scolarité « normale », mais aussi le champ de la psychiatrie ou celui du handicap. S’il ne concerne pas que l’éducation des mineurs délinquants mais celle de tous les enfants « à corriger », le recours à l’enfermement est cependant particulièrement prégnant dans ce secteur structurellement lié à la prison.
Si l’évolution des décisions judiciaires concernant les adultes et les mouvements de la population carcérale des majeurs ont été bien étudiés, il n’en est pas de même de l’enfermement des mineurs. Les travaux historiques sur le traitement des mineurs sous main de justice se sont focalisés sur le fonctionnement des colonies pénitentiaires, étudié dès 1970, non par un historien mais par un magistrat de l’Éducation surveillé…

Français

Si l’évolution des décisions judiciaires concernant les adultes et les mouvements de la population carcérale des majeurs ont été bien étudiés, il n’en est pas de même de l’enfermement des mineurs. Il ne s’agit pas ici de retracer l’histoire des politiques pénales à l’égard des enfants, nous voulons simplement donner quelques pistes de réflexion sur la propension plus ou moins grande de la société française à enfermer, non pas l’ensemble de l’enfance « irrégulière », même si les liens entre les différentes populations juvéniles prises en charge par l’État ou la philanthropie privée sont nombreux, mais les mineurs de justice, ceux qui comparaissent devant les tribunaux.

  • enfermement des mineurs
  • politique pénale
  • statistique incarcération
English

The confinement of “mineurs de justice” (1830-1939)

While the evolution of judicial decisions concerning adults and the movements of the adult prison population have been well studied, the same cannot be said of the confinement of minors. The aim here is not to retrace the history of penal policy towards children, but simply to provide some food for thought on the greater or lesser propensity of French society to lock up, not all “irregular” children, even if there are many links between the different juvenile populations taken into care by the state or private philanthropy, but juveniles in the justice system, those who appear before the courts.

  • juvenile detention
  • penal policy
  • incarceration statistics
Jean-Jacques Yvorel
Chercheur associé au Cesdip et au CRHXIX
jjyvorel arobase wanadoo.fr
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Mis en ligne sur Cairn.info le 21/06/2022
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