La revue Négociations a demandé à Sophie Béroud, Baptiste Giraud et Karel Yon, auteurs de l’ouvrage Sociologie politique du syndicalisme, paru en mai 2018 chez Armand Colin, de présenter en une courte note les principales thèses qu’ils y développent. Cet ouvrage propose en effet une synthèse de récents travaux conduits dans les champs de la sociologie et de la science politique autour de l’analyse des organisations syndicales, de leurs adhérents et de leurs pratiques. Une discussion de leur ouvrage est proposée page 87 par Richard Robert.
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En proposant un manuel de sociologie politique du syndicalisme, notre idée est moins d’affirmer la pertinence d’un sous-champ disciplinaire au détriment d’autres sous-champs – la sociologie des organisations ou celle des relations professionnelles, pour prendre ces deux exemples – que de favoriser, au contraire, des points de discussion entre des chercheurs inscrits dans différents domaines de spécialisation. Nous avons choisi ici de présenter certains de ces points, en revenant sur des choix théoriques et méthodologiques qui sont explicités dans l’introduction de notre ouvrage.
Formés en science politique, familiers des travaux sur les différentes formes de mobilisations collectives, nous avons d’abord cherché à faire travailler des concepts utilisés dans l’étude de ces dernières sur le syndicalisme. Les recherches sur les mouvements sociaux se sont en effet fortement développées en science politique au cours des années 1990-2000, tant dans la littérature scientifiqu…