Depuis quelques années, nous assistons à un essor d’études et de recherches sur les femmes migrantes. Et pourtant, les migrations féminines ne sont pas inédites. Comment peut-on donc interpréter leur actuelle visibilité sur la scène migratoire ? S’agit-il d’une conséquence des changements économiques au niveau mondial ou bien d’une redéfinition des paradigmes interprétatifs dérivée de l’adoption d’une perspective de genre dans les recherches ? Pour répondre à ces questions, nous proposons d’analyser la place différentielle accordée aux femmes dans le cadre des politiques migratoires et, d’une manière plus spécifique, l’impact que la déconstruction, en termes sexués, de la catégorie du travail a opéré sur la compréhension du phénomène migratoire.
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Depuis quelques années, nous assistons à un essor d’études et de recherches sur les femmes migrantes. Et pourtant, les migrations féminines ne sont pas inédites. Comment peut-on donc interpréter leur actuelle visibilité sur la scène migratoire ? S’agit-il d’une conséquence des changements économiques au niveau mondial ou bien d’une redéfinition des paradigmes interprétatifs dérivée de l’adoption d’une perspective de genre dans les recherches ? Pour répondre à ces questions, nous proposons d’analyser la place différentielle accordée aux femmes dans le cadre des politiques migratoires et, d’une manière plus spécifique, l’impact que la déconstruction, en termes sexués, de la catégorie du travail a opéré sur la compréhension du phénomène migratoire. L’hypothèse qui nous guide est que les migrations, hier comme aujourd’hui, incorporent les principes de la séparation et de la hiérarchisation des rapports sociaux de sexe et qu’elles s’accommodent des dispositifs dérivés de la ségrégation et de la division sexuée du travail (Kergoat 2000). Dans notre perspective, la sortie des femmes migrantes de l’invisibilité est la conséquence de l’adoption d’une perspective de genre qui a progressivement ouvert les paradigmes d’analyse des migrations à d’autres horizons interprétatifs mais également d’une évolution des formes de mobilité contemporaines : les femmes partent de plus en plus « seules » ; dans certaines régions, leur présence est supérieure à celles des hommes et leur taux d’activité tend à se rapprocher de celui des autochtone…
Résumé
Plan
- L’intégration de la valeur différentielle féminine dans les politiques migratoires
- Ruptures et continuités dans l’assignation économique des migrantes
- Déconstruction de la présence économique des migrants et renouvellement des problématiques migratoires féminines
- Développer une perspective « relationnelle »
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 13/09/2014
- https://doi.org/10.3917/naqd.026.0055
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