CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Quatre des sept articles de ce numéro de printemps 2013 de Napoleonica. La Revue abordent des aspects de l’organisation du pouvoir napoléonien. Le professeur Alain Desrayaud explicite les différents éléments constitutifs de la formation des juristes du Consulat et de l’Empire, vecteurs de l’État de droit et de la conception de la société napoléoniens : les études à la faculté de droit bien sûr, mais aussi la fréquentation de salons et réseaux d’intellectuels forcément marqués par les Lumières et la Révolution, et l’élaboration d’une culture personnelle, mélange de tradition et de confrontation aux idées nouvelles. Ce sont ces hommes qui participèrent à la réflexion et à la rédaction du Code civil, œuvre juridique matricielle de la société pensée par le Premier Consul. Saman Safartian rappelle le rôle tenu par Bonaparte, mais aussi combien il fut soutenu, porté dans ce long travail, par des personnalités de grande qualité intellectuelle que furent Tronchet, Bigot de Préameneu, Portalis et Maleville, les trois derniers nés dans les années 1740. De même, pour réaliser son œuvre politique et économique, Napoléon s’appuya sur un personnel gouvernemental et administratif bien organisé : Thierry Lentz s’attache plus particulièrement dans son article aux ministres et aux conseils de travail. Dans son étude, Pierre Branda montre également que Napoléon conçut, avec le même souci d’efficacité que pour l’État, une Maison à son service, dotée d’un budget et d’un personnel exclusifs, lui offrant un gage de son indépendance et donc de l’assurance de son pouvoir.

2Par ailleurs, deux articles s’intéressent à des personnalités importantes mais finalement rejetées dans une ombre plus ou moins sombre. Peter Hicks a choisi de rappeler les liens étroits entre Napoléon Bonaparte et Lazare Carnot, qui soutint le Premier Consul en devenir, puis l’Empereur en déclin pendant les Cent-Jours. Autre personnage clé du coup d’État de Brumaire, Pierre-Louis Roederer s’affirma comme l’un des juristes les plus intéressants de sa génération qui, comme le montre Johan Menichetti, enrichit sa réflexion juridique des concepts de la science sociale.

3Enfin, grand spécialiste du frère aîné de Napoléon Bonaparte, Vincent Haegele nous présente trois lettres inédites que Joseph Bonaparte écrivit à sa femme Julie, en 1817, alors qu’il demeurait en exil aux États-Unis.

Irène Delage
Chef du service de Documentation de la Fondation Napoléon
Mis en ligne sur Cairn.info le 30/04/2013
https://doi.org/10.3917/napo.131.0002
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