Au Sénégal, nombre d’acteurs et actrices de la santé communautaire se sont engagé·es précocement dans la lutte contre la Covid-19. Leurs réponses, conçues à partir des besoins des populations et des possibilités sur le terrain, se sont inspirées de ce qui avait fonctionné contre d’autres épidémies, comme celle du VIH ou celle du virus Ebola. Malgré leur efficacité, ces initiatives ont été entravées à la fois par les cadres du gouvernement sénégalais et ceux issus des institutions de santé globale. Une situation exemplaire des limites de la démocratie sanitaire en contexte de crise épidémique.
Article
Septembre 1978. La Déclaration d’Alma-Ata (Kazakhstan) sur la promotion des soins de santé primaires reconnaît pour la première fois l’importance de la participation communautaire dans le domaine de la santé. Il s’agit d’impliquer les personnes concernées à toutes les étapes des programmes de santé, en prenant en compte les contextes de vie, les besoins et l’expertise des populations. En 1987, l’adoption de l’Initiative de Bamako (Mali) par les ministres africains de la Santé consacre le droit et le devoir pour les citoyen·nes de participer à la planification et à la mise en œuvre des mesures de protection sanitaire qui les concernent.
Décembre 1994. Lors du sommet de Paris sur le sida, quarante-deux gouvernements s’engagent à soutenir une plus grande participation des Personnes vivant avec le VIH (PvVIH) à tous les niveaux de la réponse à l’épidémie, et la création d’un environnement politique, juridique et social favorable à la lutte contre le sida. Le principe GIPA (Greater Involvement of People living with HIV/AIDS ou « Pour une participation accrue des personnes séropositives ») est ainsi adopté. La décennie qui suit est marquée par un engagement fort des personnes concernées par le VIH dans les programmes et les décisions ayant trait à leur santé, notamment dans des activités de plaidoyer qui ont permis la réduction des prix des médicaments et un meilleur respect des droits humains.
L’épidémie de Maladie à Virus Ebola dans trois pays ouest-africains de 2013 à 2016 a pu être en partie contrôlée grâce à l’implication quotidienne d’acteurs et actrices de terrain – volontaires, bénévoles ou « agent·es communautaires » mal rémunéré·es – qui ont joué un rôle essentiel d’interface entre les services de soins et les populations, contribuant notamment à établir un lien de confiance avec les communautés locale…
Résumé
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Auteurs
- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/03/2021
- https://doi.org/10.3917/mouv.105.0092
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