Depuis son accession au trône, le Roi Mohammed VI a mené une véritable offensive diplomatique en Afrique sub-saharienne (ASS). Cette dynamique fait aujourd’hui du Maroc l’un des pays d’Afrique du Nord les plus implantés dans cette région, au point d’en devenir un acteur incontournable. Cette diplomatie s’appuie sur des moyens classiques comme le développement d’un réseau d’ambassades et de conseillers consulaires, ou économiques ou encore des stratégies d’accords et d’alliances en direction des organisations étatiques régionales ; mais elle s’appuie aussi sur une diplomatie relevant davantage du soft power, à savoir la dimension religieuse et les relations économiques. Au plan sécuritaire, elle reste, pour sa périphérie, marquée par la question du Sahara occidental et les relations toujours glaciaires avec l’Algérie.
Le Maroc se réclame d’un ancrage déjà ancien en ASS s’appuyant sur les relations multiséculaires des routes caravanières, mais aussi sur les liens de vassalités historiques entre les tribus des territoires au sud du Maroc et le Makhzen (le pouvoir central marocain).
Ces relations se sont intensifiées après les indépendances car le Maroc a globalement soutenu le processus de décolonisation de l’Afrique. Citons par exemple, l’organisation de la conférence de Casablanca en 1961 sous les hospices de Mohammed V dont l’objectif fut d’établir les jalons d’une Afrique puissante et indépendante de la tutelle coloniale. Le rôle fondateur joué par le Maroc au sein de l’Organisation de l’Unité Africaine a marqué cette ambition africaine qui d’ailleurs ne fut pas remise en cause lorsque le Maroc quitta cette même organisation en 1984 lorsque la République sahraouie arabe et démocratique (RASD) fut admise dans l’organisation africain…