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La mer Méditerranée, dans l’histoire, fut un enjeu stratégique majeur et donc espace de batailles et de conquêtes. Des établissements libanais et grecs de l’Antiquité en passant par les affrontements de Rome, puis les empires maritimes - Venise, Gênes, Pise, les Vikings - les croisades, la mer ottomane et les Barbaresques, on se battit pour le contrôle de la mer. Longtemps fermée à une extrémité avant le percement du canal de Suez, la Méditerranée n’en fut pas moins une voie d’appropriation (Vikings, Espagnols, Français, Anglais, Allemands, etc.) et d’ouverture vers la Russie et le Caucase via l’accès à la mer Noire ainsi qu’au Golfe ouvrant vers l’Asie.
De nombreuses batailles modifiant la géostratégie de la région s’y livrèrent : siège de Malte en 1565, Lépante en 1571, prise de Malte ou Aboukir en 1798, Navarin en 1827, bataille de Viore en 1917, batailles de Matapan et de Crète ou encore siège de Malte pendant la Seconde Guerre mondiale. Tenir la Méditerranée fut donc pendant des siècles un enjeu majeur pour toute puissance. L’Empire romain y parvint difficilement. L’Empire ottoman ne le put qu’à moitié. Seuls les Britanniques y réussirent en pensant à l’Inde : « En prenant Chypre, nous ne faisons pas un geste méditerranéen, » disait le Premier ministre Benjamin Disraeli aux Communes, « mais bien un geste indien ».
Sans qu’il y eût confrontation directe, la guerre froide maintint cet enjeu actif. Assurer la circulation du transit, bloquer ou entraver l’action des forces adverses en mer, surveiller, voire parfois menacer, tous les outils de la stratégie navale, en dehors du combat, furent mis en œuvre…

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Cet article interroge l’évolution des récents rapport de force en Méditerranée du point de vue maritime. Les modèles de stabilité d’avant 2000 ont laissé place à des états de crise et de violence : lutte sans contrôle contre le terrorisme, mouvements arabes, révolutions, guerres civiles, crise économique. Cette situation de déséquilibre a ouvert le retour à la puissance maritime et au contrôle de la mer.

Jean-François Daguzan
Vice-Président de l’Institut Choiseul, Chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
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Mis en ligne sur Cairn.info le 22/04/2022
https://doi.org/10.3917/come.120.0014
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