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Nous avons choisi à dessein ce titre à la problématique plurielle car l’avenir de l’Algérie peut se jouer à travers la configuration d’un ensemble de crises multiples qui décideront de son destin. La crise économique mondiale n’est pas le seul facteur ; les problèmes algériens se jouent sur une gamme alliant la crise politique (l’après-Bouteflika), la crise sociale (nourrir et donner du travail à une population dont la moitié à moins de quinze ans), la crise de système (transition démocratique et islamisme radical) et enfin, la crise géostratégique : quelle place pour l’Algérie dans un monde en très profonde mutation. En 1962, beaucoup étaient convaincus que l’Algérie allait sombrer avec le départ des Français. En 1993, beaucoup pensaient que ce pays disparaîtrait, soit dans le chaos soit dans une dictature islamique radicale. En 2009, la question de l’avenir de l’Algérie reste toujours posée. Malgré tout ce pays tient... tant bien que mal ; mais il tient. Ce que nous questionnons aujourd’hui, c’est un avenir en accord avec ses possibilités (formidables), ses ressources humaines (considérables) et ses problèmes (immenses). Or ce que nous voyons pour l’instant c’est la persistance de ses maux traditionnels : contrôle du pouvoir par l’élite révolutionnaire et post-révolutionnaire ; gaspillage des ressources de l’État ; facilitation d’un islamisme de façade ; progression d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) ; fuite des cerveaux.
L’élection « triomphale » d’Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat arraché par une réforme constitutionnelle interpelle l’observateur de l’Algérie…
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Auteur
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[*]
Jean-François Daguzan est rédacteur en chef de la revue Maghreb-Machrek.
Cité par
- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2013
- https://doi.org/10.3917/machr.200.0009
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