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Mesdames, Messieurs, chers collègues,
La densité de votre présence, aujourd’hui, dans ce grand auditorium, le fait que le programme de cette réunion prévoie quatre-vingt-quinze intervenantes et intervenants montrent que la notion d’états généraux n’est pas ici un vain mot. Comme vous le savez, les états généraux sont devenus, depuis l’héritage historique français, le paradigme de l’assemblée extraordinaire qui mobilise largement, afin de traiter collectivement d’une crise qui appelle de nouvelles réponses.
En quoi ce paradigme des états généraux est-il approprié à traiter de ce qu’on appelle « radicalisation » du point de vue des psychologues, des psychiatres, des psychanalystes ? Plus simplement, pourquoi des États généraux psy sur la radicalisation, aujourd’hui ?
La crise, nous l’avons vécue à partir de 2014 et dans la suite des attentats de 2015, lorsque le phénomène dit de « la radicalisation » et le discours sur la menace qu’il représentait avaient envahi notre espace de vie quotidienne. Les traumatismes de la violence meurtrière et de la crainte des attentats se sont accompagnés dans un premier temps d’une sidération de la pensée, qui a donné lieu par la suite à une frénésie de prises de parole publiques sur tous les supports pour essayer de comprendre, pour expliquer, pour proposer des réponses.
Cette situation a autorisé l’apparition d’une génération spontanée de « radicologues ». Mis à part un nombre restreint de chercheurs et de praticiens sur le terrain social, judiciaire et sécuritaire, la connaissance de la réalité visée par le mot de « radicalisation » était, à l’époque, inversement proportionnelle à la prétention de savoir qui s’était exaltée…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2019
- https://doi.org/10.3917/lgh.061.0091
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