Sur le thème des approches psychothérapeutiques ont été abordés lors des États généraux psy sur la radicalisation l’aspect clinique et familial, l’environnement et des questions touchant à la position du clinicien. Cela est important car cette situation, de façon encore plus évidente que dans l’exercice courant de la psychiatrie, nous divise : qu’on le veuille ou non, nous occupons une fonction de police, une fonction sociale. Ces personnes se retrouvent rarement dans nos lieux de consultation par leur propre volonté.
Quand on pense à l’adolescence, puisqu’il s’agit d’adolescents pour la plupart, vient l’idée de la puberté. Pour Sigmund Freud, rappelons-le, le mot adolescence n’existe quasiment pas : il ne parle que de la puberté et des remaniements qu’elle entraîne. Françoise Dolto disait très joliment qu’à l’adolescence la libido fait chapeau claque. De cette dimension libidinale qui devient démesurée, liée à l’autre, celui qui va être en position de maître s’empare, et crée à travers la suggestion un lien de dépendance. Donald Winnicott soulignait que durant ses très nombreuses années de pratique les gens n’étaient jamais venus lui demander une guérison, mais la possibilité de dépendre de lui.
C’est bien la dépendance qui est en jeu. Dans l’adolescence, l’enjeu est de séparation et en même temps d’intégration, un enjeu de séparation pour traiter ce à quoi le sujet est confronté dans le rapport à l’autre, sexualité et violence. Pour Winnicott, à l’adolescence la sexualité importe peu, ce qui compte c’est qu’alors « il y a la mort de quelqu’un », l’autre mais aussi bien le sujet…