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« Ma vie ne vaut rien, mais on parlera de ma mort sur BFM » : tel est le substrat, la trame directrice de cette nouvelle génération de chevaliers de l’Apocalypse qui, en plus de vouloir purifier le monde de la souillure d’une humanité dévoyée, appelle avec une avidité sidérante la mort divine.
Il s’agit donc d’étudier les conditions de cette rencontre qui capte le sujet, errant dans les eaux troubles de l’archaïque avec une offre de mort distillée par le dévoiement d’un pseudo-islam de cruauté semblant apporter l’illusion d’une réponse. Car d’emblée, chez les jeunes sujets que nous recevons, la « greffe » fantasmatique prend, telle une rencontre passionnelle entre un sujet agonique et une solution miracle qui vient lui offrir la possibilité de s’extraire d’une subjectivité faite d’inconsistance, d’abandonner l’effroi et le vide au profit d’un remplissage lénifiant. Leur terrorisme ne naît pas d’un projet idéologique mais tire sa vigueur d’un désastre subjectif auquel il donne forme.
La trajectoire de Yanis nous paraît particulièrement édifiante pour illustrer le processus psychique menant du chaos subjectif à un de ses destins possibles : le martyre.
Yanis est un jeune homme de 20 ans. Il est rencontré après la découverte d’une clé USB dans sa cellule contenant des heures de vidéos de propagande de Daech, surtout des décapitations, qu’il regarde de manière compulsive. Arrêté pour des faits de violence très graves, de droit commun, il ne pourra se rendre en Syrie…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2019
- https://doi.org/10.3917/lgh.061.0123
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