Notre monde change, et cela est encore plus perceptible en ces temps de pandémie… Dans le champ qui est le nôtre, ce n’est sans doute pas sans conséquence.
Au fil de ces quelques pages, je souhaiterais ainsi interroger l’impact de ces changements, d’une part sur l’organisation des fantasmes sexuels infantiles, sur la sexualité des enfants, et d’autre part, peut-être, sur la métapsychologie elle-même. Compte tenu de l’ampleur de cette problématique, il ne s’agit ici, évidemment, que de quelques pistes de réflexion.
Pour cela, j’indiquerai d’emblée la distinction qui me semble importante à faire (et qui est classique) entre la sexualité infantile, la sexualité des enfants et le sexuel infantile.La sexualité infantile recouvre un champ fondateur qui renvoie à la dimension pulsionnelle du fonctionnement psychique, dont S. Freud a bien évidemment découvert et souligné l’importance, notamment dans le cadre de sa première théorie pulsionnelle qui dialectisait, on le sait, les pulsions d’autoconservation et les pulsions sexuelles. Il s’agit d’un référentiel fondamental mais, d’une certaine manière, virtuel, en ce sens que c’est le fait même de le postuler qui donne cohérence aux faits cliniques du développement et de ses troubles. Je n’y reviens pas ici – cela est bien connu –, mais il importe de rappeler que ce dont la psychanalyse a spécifiquement à rendre compte, c’est peut-être moins du développement sexuel de l’enfant en tant que tel (encore que ?) que de l’organisation des fantasmes sexuels infantile…