Manière d’analyser et d’organiser de façon rationnelle des éléments susceptibles d’être associés par leurs caractères, un système est une représentation de faits, d’objets ou de notions dont la proximité peut autant résulter de l’évidence que d’une construction intellectuelle. Et, lorsque cette construction naît du chaos, du désordre, de la contradiction ou de l’appartenance initiale de ses éléments à des univers distincts, le système s’élabore à partir de la complexité et dans la perspective d’une maîtrise de celle-ci.
C’est pourquoi le droit, qui, se voyant confier la mission d’introduire le fait social dans un projet politique et, ce faisant, qui n’est ni pure théorie ni simple pratique, s’inscrit dans un projet systémique.
Or, le système juridique, dont nous avons hérité, celui du droit romain et du Code civil, qui a éclairé nos sociétés jusqu’au XXe siècle ne résiste plus à une série de phénomènes et, en premier lieu, à l’insatiable demande de normes qui génère l’enchevêtrement des catégories et, paradoxe d’un monde « globalisé », le rejet même des systèmes de type universaliste.
Parallèlement, la dynamique de l’acquisition des connaissances scientifiques et le développement de leurs applications, qui sont à l’origine de notre société techno-scientifique, ont enlevé à l’activité scientifique toute apparence d’autonomie. Indissolublement liée à la réalité socio-politique par son poids économique, militaire et son influence sur notre quotidien, la science est entrée depuis la seconde moitié du X…