CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1. De l’engouement au doute critique

1La résilience est, depuis près d’une dizaine d’années maintenant, l’objet d’un engouement au sein du monde de l’aide. Définie comme la capacité des communautés et des systèmes à faire face aux chocs, mais aussi à s’y préparer, voire à les éviter et s’y adapter sur le long terme, elle possède une ambition forte, plus encore que la lutte contre la pauvreté et contre la vulnérabilité. En parallèle, elle est présentée comme une rupture paradigmatique dans le champ du développement (Chandler, 2012). Elle serait un moyen pour mieux lier les temporalités de l’urgence et du développement, pour mieux coordonner l’appui, pour mieux tenir compte des représentations et des pratiques locales (Olwig, 2012). Elle permettrait donc, in fine, d’accroître le ratio coûts-bénéfices et la durabilité des effets d’une intervention (Venton et al., 2012). Parée de toutes ces vertus, elle est sortie de la sphère académique sous l’impulsion de l’USAID (United States Agency for International Development) et du DFID (Department for International Development), puis de l’Union européenne qui en a fait un élément majeur de sa doctrine d’intervention en 2012. Toutes les institutions internationales et, en conséquence, de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG), de même que des gouvernements nationaux, proposent désormais leur approche de la résilience.

2Pour autant, et dès son apparition, cette notion a fait l’objet de nombreuses revues critiques tendant à la rejeter d’un point de vue théorique. Elle serait : un postulat néolibéral, pour lequel un individu est toujours capable de faire face et de se réaliser, quelles que soient les difficultés rencontrées ; conservatrice dans sa matérialisation, dans la mesure où elle viserait plus à un retour à l’équilibre et au statu quo ante, donc contradictoire avec son ambition de renforcement des capacités et de transformation des conditions d’existence et des modes de vie ; un alibi pour le désengagement de l’aide, car si les populations sont capables de mobiliser leurs propres ressources pour faire face aux risques et aux chocs, cela peut justifier une forme de repli et de mise à distance, en toute bonne conscience ; une nouvelle injonction paradoxale, venue de l’extérieur, car en même temps que l’on cherche à se désengager, on exige des populations aidées qu’elles fassent preuve de marques de résilience, par exemple en termes de cohésion sociale, d’auto-organisation et d’adaptabilité pour mériter un appui extérieur ; enfin, un nouvel avatar technocratique du monde de l’aide, car si de nombreux « experts » de la résilience au sein des organisations internationales et des appareils de coopération s’en sont emparés, cette notion est très peu appropriée par les autorités locales, les services nationaux, les fédérations paysannes, etc.

2. La résilience, faire du neuf avec du vieux ?

3Sans méconnaître la force et la pertinence de ces critiques, le point de départ de ce dossier se veut autre. Nous nous fondons sur un constat simple : que l’on s’en inquiète ou s’en félicite, la résilience est, dans les années 2010, incontournable dans les discours et dans les programmes. Sa mobilisation, ne serait-ce que comme rhétorique, constitue un passage obligé pour obtenir des financements auprès de nombreux bailleurs nationaux et multilatéraux. C’est donc désormais l’usage qui en est fait qui doit être interrogé, et ce, à deux niveaux : comment l’évaluer, concrètement ? Et quel changement implique-t-elle dans les programmes et dans les politiques qui s’en réclament ? La première question part de l’idée que, si les populations des Suds n’ont certes pas attendu la mode de la résilience pour affronter les risques et les chocs, cette notion peut quand même, peut-être, améliorer notre compréhension de ces pratiques locales. C’est l’enjeu de l’évaluation qui est ici posée, un enjeu auquel tentent de répondre, chacun à leur manière, les cinq articles de ce dossier. Les propositions de ces articles font écho aux travaux menés, avec d’autres chercheurs, par les trois coordinateurs de ce dossier, dans le cadre d’un observatoire de la résilience en cours de déploiement dans les campagnes centrafricaines (Lallau et Archambaud, 2018).

2.1. Qu’est-ce que la résilience ?

4La première nécessité est évidemment de définir précisément la résilience pour ne pas s’en emparer uniquement comme une métaphore poétique et mobilisatrice. Le mot-clé est ici la « capacité » : une capacité à faire face à des perturbations et qui, selon les cadres théoriques mobilisés, va se décliner de manières très différentes. En analysant la capacité d’un système socio-écologique (les pêcheries du Delta Central du Niger) à s’ajuster de manière permanente, Jacques Quensière, Samba Bocary Tounkara et Alioune Kane sont les plus proches des origines écologiques de la notion (Holling, 1973). Isabelle Droy et Patrick Rasolofo n’en sont pas non plus très éloignés, en étudiant le maintien ou la réorganisation du système que constitue une filière laitière à Madagascar. Il y a un aspect essentiel : la résilience ne peut pas être considérée que comme retour à un statu quo ante, mais bien comme transformation et adaptation. Lise Archambaud et Claire Gondard-Delcroix proposent une définition en phase avec l’approche des capabilités qu’elles mobilisent, donc davantage en lien avec l’autre origine de l’usage de la notion par les sciences sociales : l’apport de la psychologie. Dans la lignée des propositions d’Amartya Sen, la résilience est alors une forme d’agencéité, à la fois une conscience des risques encourus et une capacité à agir pour y faire face. Enfin, avec la contribution d’Abdoulaye Tapsoba, Françoise Gérard et William’s Daré, et celle de Laetitia Stroesser, Éric Penot, Isabelle Michel, Uraiwan Tongkaemkaew et Bénédicte Chambon, la résilience est intégrée dans des cadres usuels de l’analyse économique des ménages et de leur gestion des risques : dans la première, elle devient une capacité à maintenir un niveau acceptable de consommation et de revenu après un choc ; dans la seconde, elle est la capacité à maintenir le revenu en dépit d’une volatilité de prix agricoles et assimilée à une robustesse, vieille notion de l’économie des risques. On voit donc d’entrée la grande malléabilité de la notion, qui s’insère sans difficulté dans les cadres théoriques existants et dans les cadres évaluatifs mobilisés par le monde de l’aide (Household Economy Analysis, Sustainable Livelihoods, etc.). C’est à la fois sa force, qui explique pour partie l’engouement qu’elle suscite, mais aussi l’une de ses principales faiblesses. Il n’est dans ce cas pas de théorie de la résilience possible, elle ne peut devenir un concept et demeure une simple notion aisément mobilisable.

2.2. Résilient face à quoi ?

5La deuxième question à laquelle renvoient ces cinq contributions est celle du type de perturbation étudiée. Il est deux points en débat ici. Le premier est de savoir si l’on considère ce que nous appelons l’adversité comme un ensemble de risques et chocs de différentes natures en interaction complexe, ou si l’on se concentre sur un risque ou choc particulier, en tentant d’en mettre en évidence l’impact spécifique sur le système étudié. Le second est de choisir de se concentrer sur les risques dits « naturels », ce qui est une tendance répandue dans le monde de l’aide, ou au contraire de ne pas se limiter à ce type de risques. Concernant le premier point en débat, seul l’article de Stroesser et al. se focalise sur une unique perturbation, à savoir les fluctuations des prix d’une production exportable : le caoutchouc. Certes Archambaud et Gondard-Delcroix se concentrent sur l’impact des conflits sur les organisations locales, mais en insistant sur la diversité des manifestations de ces conflits : pillage, insécurité persistante, déstabilisation des échanges, etc. Concernant le second point, aucune des contributions ne se focalise sur les seuls risques naturels, elles mettent davantage en avant tantôt la diversité des risques encourus, tantôt l’importance des choix de politiques publiques, qui constituent soit le choc lui-même, soit un facteur aggravant d’autres chocs. Deux enseignements peuvent être tirés. En premier lieu, pour donner une réelle portée analytique à la résilience, il convient de privilégier une approche systémique des perturbations, d’assumer la difficulté de mettre en évidence des mécanismes clairs de type perturbation-réponse et de tenter de comprendre les dynamiques des risques et chocs qui se suivent et se juxtaposent. Sans ce parti pris de complexité, il est permis de nouveau de s’interroger sur l’intérêt de la notion pour les sciences sociales du développement. En second lieu, les contributions de ce dossier nous montrent à quel point il est vain de vouloir étudier la résilience aux seuls risques naturels, permettant de minimiser la responsabilité, directe ou indirecte, des politiques publiques, des modèles de développement promus par les États et les bailleurs. La résilience, c’est alors aussi, surtout, la capacité d’affronter des politiques adverses (Lallau, 2016).

2.3. Les échelles de la résilience

6La troisième question que permettent d’aborder les contributions de ce dossier est celle des échelles auxquelles évaluer la résilience. Autrement dit qui doit être résilient ? Les définitions institutionnelles tablent sur une évaluation à plusieurs échelles, depuis la personne jusqu’à un pays, en passant par le ménage, la communauté, la région. Dans ce dossier, c’est la commode et usuelle échelle des ménages qui est privilégiée dans trois des contributions (Tapsoba et al., Droy et Rasolofo, Stroesser et al.). Elle est certes déjà plus complexe, plus complète que l’approche de la seule exploitation agricole, permettant en particulier d’intégrer la diversité des risques encourus, mais, dans une approche systémique résilience, par nature pluri-échelle, elle peut être jugée insuffisante. L’enjeu principal est ici la prise en compte des interactions entre diverses échelles faisant sens dans le contexte d’étude, ce que tentent de faire Droy et Rasolofo, en articulant les échelles du ménage et de la filière lait à Madagascar, et en montrant qu’il faut distinguer une filière qui semble se réorganiser et le destin des producteurs laitiers. Dissocier la résilience du tout de la résilience des parties, une vieille question des sciences sociales… Quensière et al. croisent, quant à eux, les dynamiques du système des pêcheries et les pratiques des pêcheurs, même si ces dernières ne sont que survolées. Archambaud et Gondard-Delcroix abordent, elles, une échelle originale dans les approches résilience, celle de l’organisation locale, définie comme structure formelle autogérée. Ce parti pris a le gros avantage de ne pas tomber dans les travers des approches, très courantes dans le monde de l’aide, de la « communauté résiliente », tendant à postuler des capacités de régulation et d’action collective que beaucoup de ces « communautés » n’ont pas ou plus, dans des contextes perturbés. Enfin, Stroesser et al. tentent d’articuler l’analyse des ménages à celle de leurs systèmes de culture, agroforestiers ou non. On voit ainsi la tension permanente dans cette question des échelles de la résilience. S’il semble important d’adopter une approche multi-échelles et de mettre en évidence les interactions entre différents sous-systèmes imbriqués, il convient, par pragmatisme et souci d’opérationnalité, de limiter le nombre de ces échelles. Dans le cas de l’observatoire des résiliences en République centrafricaine (RCA), nous avons ainsi opté pour une approche à deux échelles faisant sens localement, celle du ménage (que comprennent bien les évaluateurs humanitaires et sans en méconnaître les évidentes limites) et celle du village ou campement pastoral (relativement aisé à aborder dans le contexte sécuritaire et au regard des moyens disponibles). Le pari de la complexité, inhérente à la notion de résilience, ne doit donc pas cantonner celle-ci à demeurer une abstraction non évaluable ; des choix raisonnés sont donc à faire et à argumenter.

2.4. Les temporalités de la résilience

7La quatrième question essentielle est celle de l’horizon temporel de la résilience. Dès lors que l’on considère la résilience non comme un état, mais comme un processus – ce qui représente la conception dominante dans l’abondante littérature récente –, on est conduit à privilégier une analyse des trajectoires. Cela revient à accorder une importance à l’histoire. Il peut s’agir de l’histoire longue, c’est ce que font Quensière et al. On peut aussi privilégier une histoire plus proche, correspondant davantage à l’objet étudié. On retrouve là le travail d’Archambaud et Gondard-Delcroix sur les trajectoires d’organisations locales, le pivot de l’analyse est alors le conflit. On retrouve aussi le travail de Droy et Rasolofo, qui retrace l’histoire d’une filière avant et après le choc de la crise politique de 2009 et qui mobilise les données suivies du réseau des observatoires ruraux. Les méthodologies d’évaluation généralement privilégiées par les acteurs de l’aide, de type analyse économique du ménage, enregistrent des situations à un temps t, généralement sans suivi, et ne permettent pas la mise en évidence de trajectoires. C’est ce qui caractérise le travail de Tapsoba et al. au Burkina Faso. La construction d’une typologie de ménages et non de trajectoires, pour intéressante qu’elle puisse être, pourra soulever de légitimes critiques quant à l’emploi du terme de résilience dans la présentation des résultats du travail. Le même reproche pourrait être fait à Stroesser et al., même si les auteurs y échappent au moins partiellement en se livrant à quelques explorations prospectives, grâce à un travail de modélisation. Comme Droy et Rasolofo, nous pensons qu’un dispositif d’observatoire constitue l’outil le plus pertinent pour une évaluation de la résilience. L’outil développé en Centrafrique s’inspire ainsi de l’approche du diagnostic agraire, qui accorde une large place à l’histoire, en lui ajoutant les inputs plus spécifiques à l’approche de la résilience (régulation sociale, dynamiques collectives, etc.) et en se fondant évidemment sur un suivi dans le temps. Un travail initial permet ainsi de reconstituer l’histoire du village et d’un échantillon représentatif de ménages ; les passages suivants actualisent les données et permettent de mieux comprendre les trajectoires et les dynamiques à l’œuvre. C’est là une autre des exigences de la résilience : si on veut l’évaluer de manière fine, comme processus, cela requiert d’importants moyens, financiers et humains, et un souci de pérennisation des dispositifs. Une vision de long terme dont les acteurs de l’aide se montrent rarement capables.

2.5. Les variables d’état

8La cinquième question que permettent d’aborder les cinq articles est celle, très concrète, des variables à mobiliser pour évaluer s’il y a oui ou non – état ou processus de – résilience. Une fois encore, on peut constater une grande diversité d’approches. Privilégiant une approche historique longue, Quensière et al. ne s’embarrassent pas d’une définition précise d’indicateurs, s’appuyant sur les outils usuels de l’analyse systémique : la mesure des rétroactions, des redondances des composantes et des fonctions. Il aurait toutefois été appréciable de trouver dans l’article un peu plus d’illustrations concrètes de ces outils. C’est d’ailleurs un reproche souvent fait aux analyses se réclamant des systèmes complexes, celui de manquer, justement, d’une forme de simplicité qui pourrait les rendre davantage accessibles aux non-initiés d’Ilya Prigogine et donc plus aisément duplicables. Dès lors qu’on raccourcit l’horizon d’analyse, ce qui est le cas des quatre autres articles, il est impératif d’être plus précis. Archambaud et Gondard-Delcroix tentent d’évaluer les capabilités collectives, constituées de ressources partagées et d’agencéité collective. Une notion qui fait débat au sein de l’approche éponyme, rejetée même par son fondateur Amartya Sen, mais qui ouvre d’intéressantes perspectives pour analyser les trajectoires des organisations locales. Remarquons au passage la très grande qualité du matériau mobilisé pour ce travail, réalisé sur trois terrains post-conflit peu accessibles, qui rend la lecture de cet article particulièrement stimulante. L’approche de Droy et Rasolofo se fonde sur la détermination des enjeux locaux à protéger des chocs et à reconstituer en priorité. Une approche de la résilience en termes d’enjeux a aussi été développée dans notre travail d’observatoire en RCA. Il s’agit de déterminer ce qui fait, localement, que certains s’en sortent plutôt bien face aux difficultés et que d’autres n’y parviennent pas. « S’en sortir ou pas », cela reste bien entendu à préciser, ce qui oblige à penser à des valeurs seuils pour nos variables d’état. C’est ce que tentent de faire Tapsoba et al., en mobilisant des seuils usuels en zone sahélienne : le seuil de pauvreté monétaire et le seuil de consommation du CILSS (Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel). Mais, parce que le seuil de pauvreté monétaire est notoirement insuffisant, il est complété par un seuil de sécurité économique. Cette approche en double seuil renvoie aux approches usuelles des évaluations humanitaires, articulant un seuil de survie et un seuil de protection des moyens d’existence (Boudreau, 2008). Pourtant, on peut regretter que les auteurs n’aillent pas un peu plus loin dans leur analyse et ne proposent pas une interprétation de leur seuil de sécurité économique en tant que seuil de résilience, au-delà duquel les horizons s’allongent, les dynamiques d’accumulation peuvent s’observer, etc.

9Enfin, Stroesser et al. s’appuient, quant à eux, sur les seuls revenus familiaux. Cette démarche, courante chez les économistes, peut évidemment se discuter, alors justement que la plupart des évaluations de la résilience tentent de construire des grilles multidimensionnelles, au sein desquelles le revenu n’est qu’une composante parmi d’autres (Constas et al., 2014). Mais, en retour, ces évaluations peinent souvent à être claires sur la distinction entre manifestations de la résilience et causes de la résilience (ou non), buttant sur d’usuels problèmes de circularité.

2.6. Les moyens de la résilience

10La sixième question est la suivante : comment parvient-on (ou pas) à initier et maintenir une trajectoire de résilience ? Trois enseignements principaux se dégagent des textes, qui ne constituent pas vraiment des surprises. Tout d’abord, on relève les capacités d’adaptation des populations face aux perturbations, c’est d’ailleurs l’un des intérêts de l’approche résilience que d’insister sur le fait que les populations des Suds ne sont ni passives ni immobiles. Elles savent, par exemple dans la filière lait de Madagascar, fonctionner en « mode dégradé », c’est-à-dire maintenir l’essentiel (riz, bœufs de trait) pour la survie en attendant d’éventuels jours meilleurs. De même, les organisations locales résilientes au conflit sont celles qui savent s’adapter aux besoins des membres et de leurs nouvelles situations. Ensuite, deux textes insistent sur les limites de l’appui extérieur : Archambaud et Gondard-Delcroix montrent la concomitance entre de faibles capabilités collectives et l’appui extérieur, s’expliquant par d’usuels effets pervers (priorité à la captation de l’aide, accroissement des inégalités, etc.) ; Tapsoba et al. montrent, eux, que, contrairement à l’idée reçue, le fait d’être inclus dans un périmètre irrigué n’apparaît pas comme facteur déterminant de résilience, ce qui interroge sur la pertinence de tels projets. Enfin, un focus est fait dans trois articles sur la diversification (celle des systèmes d’activités au Burkina Faso), des débouchés (se sortir de la dépendance vis-à-vis d’un seul industriel à Madagascar), des systèmes de culture (ne pas dépendre excessivement de la monoculture d’hévéa en Thaïlande). Bien entendu, il faut éviter d’avoir une vision trop déterministe de cette diversification, d’en faire un facteur évident de résilience. Il est des pluriactivités misérables, de repli, de survie.

2.7. La nature de la résilience

11Cela nous amène à un dernier questionnement que nous permettent d’aborder nos cinq textes : ce qu’est ou ce que n’est pas la résilience. Un premier point clé se dégage des contributions : il ne faut pas confondre résilience et survie, et l’approche en termes de seuils, évoqués précédemment, peut ici être d’une grande aide. Par exemple, Tapsoba et al. nous montrent que très peu des ménages enquêtés se positionnent au-dessus du seuil de sécurité économique. Il ne faudra donc pas qualifier de résilients des ménages peinant à assurer les besoins alimentaires familiaux, obligés à décapitaliser à chaque difficulté, ne parvenant pas à allonger leurs horizons. Et il faudra se garder d’idéaliser des capacités paysannes à s’adapter à l’adversité, à fonctionner en mode dégradé, lorsque ces capacités les cantonnent à la survie. C’est là un autre danger de l’approche résilience : surestimer les capacités locales, permettant de légitimer un retrait de l’appui extérieur.

12 Dans les cinq cas étudiés dans ce dossier, l’appui extérieur, par le biais de projets de relèvement ou de politiques plus structurelles, demeure impératif. En revanche, ces textes ne nous disent pas grand-chose sur un autre danger de la résilience, celui de penser qu’elle serait toujours « bonne », « soutenable », que la résilience des uns ne se ferait jamais contre celle des autres. C’est là un danger qui transparaît beaucoup dans l’abondante littérature institutionnelle de ces dernières années.

3. La résilience à l’épreuve du système de l’aide

13Puisqu’il est question d’un impératif appui extérieur, venons-en maintenant à la seconde question qui sous-tendait ce dossier : quel changement la résilience implique-t-elle dans les programmes et dans les politiques qui s’en réclament ? Peut-être parce que les programmes revendiquant explicitement une approche résilience sont encore trop récents pour être pleinement évalués, ce dossier ne permet pas, par le biais de ses cinq articles, d’apporter des réponses tranchées à cette interrogation, pourtant essentielle. Depuis les années 1990, le monde humanitaire a connu plusieurs crises de confiance et a cherché à se professionnaliser pour prouver et asseoir sa légitimité. Cette quête s’est traduite par une lecture très gestionnaire, d’inspiration néolibérale, autour d’un modèle uniforme, qui va parfois développer une indifférence au terrain, « à ses rationalités, ses motivations, ses compréhensions du monde » (Hibou, 2012, p. 127). Dernier avatar de ces tentatives de réforme, la résilience peut-elle réellement changer la donne au sein du monde de l’aide, peut-elle tenir les promesses qu’elle porte ?

3.1. Les promesses de l’intégration

14Les programmes d’aide s’appuient sur une notion consubstantielle de celle de résilience : la notion d’intégration. Cette dernière est présentée comme étant le moyen opérationnel de la fin que constitue la résilience. Cela s’analyse à au moins trois niveaux liés : celui des dispositifs institutionnels, celui des horizons temporels de l’action et enfin celui des modalités d’intervention.

15Ainsi la résilience s’appuie sur la mise en relation de trois champs usuels de l’aide : la prévention des catastrophes naturelles (Disaster Risk Reduction, ou DRR), les stratégies d’adaptation au changement climatique (Climate Change Adaptation, ou CCA) et la réduction de la pauvreté (Poverty Reduction, ou PR) ; des champs jusqu’alors trop – et très artificiellement – cloisonnés. Un tel décloisonnement peut permettre de mieux correspondre aux situations des populations, qui vivent et agissent dans un environnement constitué de risques de diverses natures, et qui peuvent être affectées par différents chocs sur une même période de temps. Il passe par une meilleure coordination entre les organisations travaillant dans une même zone et doit ainsi conduire, n’oublions pas ce point essentiel, à une meilleure rentabilité des actions entreprises. Il est vrai qu’il est des synergies évidentes, que ne permettent pas toujours de réaliser les dispositifs usuels, leur rigidité et le caractère très artificiel de leurs frontières. Une rigidité que l’on retrouve généralement dans les clusters promus par les Nations unies, visant à réunir l’ensemble des acteurs humanitaires d’un pays par grands domaines, tels la sécurité alimentaire, le relèvement précoce, la santé, l’assainissement et l’hygiène, etc. Une catégorisation « en silos » que l’approche de la résilience tendrait ainsi à bousculer. En deuxième lieu, intégrer, c’est mieux coordonner les actions de différents acteurs et institutions sur un même pas de temps, mais aussi les coordonner dans le temps, c’est-à-dire ici mieux relier les différents horizons de l’action contre la pauvreté, la faim, la vulnérabilité. Ceci n’est certes pas nouveau (avec l’initiative Linking Relief Rehabitation and Development dès les années 1990, par exemple), mais cela prend une ampleur nouvelle avec la montée en puissance de la résilience. Enfin, l’intégration consiste à mieux contextualiser l’action d’appui, de sortir des « kits » et approches trop standardisées et dupliquées sur tous les terrains, de s’appuyer davantage sur les capacités locales.

16Ces promesses ont-elles été tenues, sont-elles en passe de l’être ou peuvent-elles l’être ? Si les articles de ce dossier ne peuvent pas nous apporter d’éléments de réponse probants, nos observations, tant en RCA que dans le monde de l’aide en général, nous amènent à en douter. Certes, la malléabilité de la notion permet de réinterpréter certaines interventions en vogue à l’aune d’une approche résilience. Citons la redécouverte d’une forme de protection sociale non contributive, consistant en l’instauration de filets sociaux, réactifs ou préventifs. Cette approche, inspirée de la conception de l’empowerment portée par la Banque mondiale, s’insère sans peine dans un cadre pro-résilience. Cependant, sur l’essentiel – la dynamique intégratrice portée par la notion de résilience – peu d’évolutions sont à constater. Il demeure toujours malaisé de décloisonner l’action, de développer des actions dites « intégrées », malgré quelques tentatives intéressantes comme celle des caisses de résilience, portées par la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture ; voir Lallau, 2016). Il paraît toujours aussi difficile de relier ces temps de l’urgence et du développement, et de ne pas retomber dans les effets pervers de l’assistanat, de mettre en dialogue les « urgentistes » et les « développeurs », notamment du côté des bailleurs.

3.2. La neutralisation d’une notion dérangeante ?

17La résilience, notion issue de la science des systèmes complexes, paierait-elle cette complexité, trop exigeante, trop dérangeante ? Reprenons certains des points abordés dans la première partie. Il semble que le système de l’aide n’a pas su clairement répondre aux questions soulevées.

18Proposer une définition de la résilience ? Le concept est mobilisé de manière floue, avec des définitions changeantes, permettant à ce mot désormais parapluie de dire et faire dire tout et son contraire. La diffusion de la notion de résilience dans le système de l’aide va obliger ce dernier, du moins théoriquement, à repenser certaines approches très critiquées en interne. Certains ont parlé d’un mouvement vers une new humanitarian architecture (Development Initiative, 2006). Mais, en réalité, la résilience a été rapidement captée par les différents acteurs du système humanitaire pour promouvoir leurs agendas particuliers, sans pour autant que leur mandat ne soit profondément retravaillé, sans que de véritables approches ascendantes ne soient déployées. Sans définition claire, évaluer l’impact de la notion sur l’évolution des stratégies de financement est complexe puisqu'aucun de ces acteurs ne parle de la même chose.

19Une résilience face à quoi ? La compréhension des chocs est encore limitée. Les manuels ayant formalisé des réponses pro-résilience parlent d’abord et avant tout de chocs climatiques. C’est aussi le cas des projets pilotes de recherche-action sur la notion promus par l’Union européenne (AGIR – Alliance globale pour l’initiative Résilience – et SHARE – Supporting Horn of Africa Resilience). La résilience appelle à analyser les chocs, les entités concernées, les intensités perçues ou ressenties du choc, les seuils, les processus d’adaptation, les capacités de rebond, les potentiels tuteurs de résilience, les aspirations, etc. Autant de critères nécessitant le suivi de variables lentes, quantitatives comme qualitatives. Il faut aussi s’intéresser non pas seulement aux résultats, mais aux processus et interactions pour « réaliser ainsi cette approche holistique du développement recherchée de manière incantatoire depuis deux décennies au moins, mais guère réalisée jusqu’à présent dans les faits » (Gaulme et Girard, 2014, p. 119). La plus grande difficulté ici semble être de convaincre les bailleurs que l’argent dédié à ce travail d’analyse n’est pas « gâché », qu’il ne s’agit pas d’une dépense inutile ou superflue.

20À quelle échelle ? On est passé d’une lecture des besoins selon la vulnérabilité des sociétés à une résilience des individus. Cela a un impact financier : « Le passage de la responsabilité étatique de protéger à la responsabilisation individuelle ou communautaire, est au cœur de la résilience, ce qui ouvre la voie à des économies de moyens » (Giovalucchi, 2014, p. 120). Une bascule de responsabilité est aussi visible dans l’injonction à l’intégration faite aux ONG. Pour mieux soutenir la résilience dans les programmations humanitaires, les bailleurs appellent à plus d’intersectorialité, de flexibilité, de coordination. Mais en retour, les compétences des institutions restent organisées en silos, notamment via les clusters, et les rigidités et la lourdeur administratives des bailleurs pèsent encore lourdement sur les équipes des ONG.

21Quelles temporalités ? Les bailleurs n’ont pas pleinement su intégrer des financements plus durables en phase d’urgence. Manque de fonds à l’échelle mondiale, aversion au risque financier que cela pourrait représenter… les raisons sont multiples. À l’exception notable des Scandinaves et des Irlandais, une majorité de bailleurs aborde la résilience en période de stabilisation, voire, pour certains, une fois la stabilité assurée. Or, « parler de stratégie de résilience dans un environnement stable ne fait pas vraiment sens » (Delesgues, 2014, p. 207). Les temporalités restent ainsi très segmentées, avec les bailleurs de développement arrivant tardivement sur les zones de crise ou, quand ils sont là, finançant des actions d’urgence eux aussi. Ils poussent pour des consortiums, officiellement pour plus de couverture technique, mais qui permettent surtout de simplifier leur gestion contractuelle.

22Au final, les cinq articles de ce dossier « résilience en pratiques » sont assez représentatifs des usages de la résilience au sein du monde de l’aide, de ses projets, de ses évaluations. On a là une notion qui fait peu l’objet d’une théorisation spécifique, qui s’intègre assez aisément aux cadres d’analyse existants, auquel cas elle perd évidemment en portée analytique. Et si ces articles ne nous renseignent que peu sur l’influence de la notion sur les pratiques de l’aide, nos propres observations semblent montrer que, si résilience il y a, c’est celle d’un système qui parvient à absorber sans trop de peine les perturbations que constituent, un temps au moins, les nouvelles notions (Laissus-Benoist et Lallau, 2017). Sans réelle capacité à bousculer les évaluations et les pratiques de l’aide, la résilience risque de n’être, au final, qu’une énième notion à la mode, dans ce monde de l’aide qui en change régulièrement, mais qui, lui, ne change pas.

Bibliographie

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    • Giovalucchi F., 2014, « Résilience, résistance ou changement ? À propos de quelques écueils d’un paradigme naissant de l’aide au développement », dans Châtaigner J.-M. (dir.), Fragilités et résilience : les nouvelles frontières de la mondialisation, Paris, Karthala, p. 115-132.
    • Hibou B., 2012, La bureaucratisation du monde à l’ère néolibérale, Paris, La Découverte.
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    • Laissus-Benoist P., Lallau B., 2017, « De la résilience à la localisation, ou comment les slogans ne suffisent pas à réformer en profondeur le secteur humanitaire », Alternatives humanitaires, no 6, http://alternatives-humanitaires.org/fr/2017/11/20/de-resilience-a-localisation-slogans-ne-suffisent-a-reformer-profondeur-secteur-humanitaire/ (consulté en juin 2018).
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    • Lallau B., Archambaud L. (dir.), 2018, Observer les crises et les résiliences en République centrafricaine. Manuel à destination des évaluateurs humanitaires, version 1, Lille, université de Lille/Agence universitaire de la francophonie, avril, http://resiliences.univ-lille1.fr/wp-content/uploads/Manuel-Observatoire-des-r%C3%A9siliences-Avril-2018.pdf (consulté en juin 2018).
    • En ligne Olwig Mette F., 2012, « Multi-Sitred Resilience: The Mutual Construction of “Local and “Global” Understandings and Practices of Adaptation and Innovation », Applied Geography, no 33, p. 112-118.
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Benoît Lallau
Benoît Lallau est maître de conférences en économie à Sciences Po Lille, membre du Clersé (Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques – UMR CNRS). Ses travaux portent principalement sur la vulnérabilité et la résilience des agricultures familiales en Afrique subsaharienne. Il pilote notamment un projet de recherche visant à déployer un observatoire des résiliences en République centrafricaine.
A récemment publié
Lallau B., Archambaud L. (dir.), 2018, Observer les crises et les résiliences en République centrafricaine. Manuel à destination des évaluateurs humanitaires, version 1, Lille, université de Lille/Agence universitaire de la francophonie, avril, http://resiliences.univ-lille1.fr/wp-content/uploads/Manuel-Observatoire-des-r%C3%A9siliences-Avril-2018.pdf (consulté en juin 2018).
Lallau B., 2017, « In Search of the Resilient Sahelian. Reflections on a Fashionable Notion », World Food Policy, vol. 3, no 2/vol. 4, no 1, Fall 2016/Spring 2017, p. 127-145. DOI : 10.18278/wfp.3.2.4.1.7
Dufumier M., Lallau B., 2015, « Impossible développement agricole en République centrafricaine ? », Les Cahiers d’Outre-Mer, vol. 4, no 272, p. 535-555. DOI : 10.4000/com.7647
Lallau B., Droy I., 2014, « Qu’est-ce qu’un ménage résilient ? Concepts, méthodes, illustrations », dans Châtaigner J.-M. (dir), Fragilités et résilience : les nouvelles frontières de la mondialisation, Paris, Karthala, p. 149-170.
Perrine Laissus-Benoist
Diplômée de Sciences Po Lille, Perrine Laissus-Benoist a travaillé près de dix ans en Afrique centrale comme coordinatrice projets et évaluation pour différentes ONG. Elle termine actuellement une thèse sur la notion de performance des projets humanitaires pro-résilience (Clersé – Centre lillois d’études et de recherches sociologiques et économiques/UMR CNRS). Dans ce cadre, elle collabore notamment au développement d’observatoires en République centrafricaine (RCA) et au Lersa (Laboratoire d’économie rurale et de sécurité alimentaire). Elle coordonne aujourd’hui les programmes RCA et Tchad de Handicap International.
A récemment publié
Laissus-Benoist P., 2018, dans Lallau B., Archambaud L. (dir.), Observer les crises et les résiliences en République centrafricaine. Manuel à destination des évaluateurs humanitaires, version 1, Lille, université de Lille/Agence universitaire de la francophonie, avril, http://resiliences.univ-lille1.fr/wp-content/uploads/Manuel-Observatoire-des-r%C3%A9siliences-Avril-2018.pdf (consulté en juin 2018).
Laissus-Benoist P., Lallau B., 2017, « République centrafricaine : une tutelle qui ne dit pas son nom », 28 avril, alternatives-economiques.fr, https://www.alternatives-economiques.fr/une-tutelle-ne-dit-nom/00078544 (consulté en juin 2018).
Laissus-Benoist P., Lallau B., 2017, « De la résilience à la localisation, ou comment les slogans ne suffisent pas à réformer en profondeur le secteur humanitaire », Alternatives humanitaires, no 6, p. 88-99, http://alternatives-humanitaires.org/fr/2017/11/20/de-resilience-a-localisation-slogans-ne-suffisent-a-reformer-profondeur-secteur-humanitaire/ (consulté en juin 2018).
Laissus P., Lallau B., 2013, « Résilience spontanée, résilience suscitée. Les complexités de l’action humanitaire en “zone LRA” (Est de la République centrafricaine) », Éthique et Économique, vol. 10, no 1, https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/9029 (consulté en juin 2018).
Laissus P., Lallau B., 2011, « Les tueurs de la LRA ravagent la Centrafrique », Alternatives internationales, no 53, p. 12, 1er décembre, https://www.alternatives-economiques.fr/tueurs-de-lra-ravagent-centrafrique/00071721 (consulté en juin 2018).
Emmanuel Mbétid-Bessane
Emmanuel Mbétid-Bessane est professeur des universités, doyen de la Faseg (Faculté des sciences économiques et de gestion) et directeur du Lersa (Laboratoire d’économie rurale et de sécurité alimentaire) à l’université de Bangui. Ses travaux portent principalement sur les filières agricoles, les ressources alimentaires non conventionnelles et la résilience des producteurs agricoles en Afrique centrale.
A récemment publié
Mbétid-Bessane E., 2015, Crises des savanes centrafricaines et adaptations des agriculteurs, Riga, Éditions universitaires européennes.
Mbétid-Bessane E., 2014, « Déterminants économique et social de la reconversion des éleveurs Mbororo décapitalisés en Centrafrique », Agronomie africaine, vol. 26, no 1, p. 81-88.
Mbétid-Bessane E., 2014, « Adoption et intensification du Nouveau Riz pour l’Afrique en Centrafrique », Tropicultura, vol. 32, no 1, p. 16-21, http://www.tropicultura.org/content/v32n1.html (consulté en juin 2018).
Lallau B., Mbétid-Bessane E., 2014, « Les familles paysannes centrafricaines face à la crise politico-militaire dans la région de Damara », colloque « Les petites paysanneries dans un contexte mondial incertain », université Paris Ouest-Nanterre, Nanterre, 19-21 novembre.
Mbétid-Bessane E., Havard M., 2013, « Stratégies adaptatives et viabilité des exploitations agricoles familiales des savanes cotonnières d’Afrique centrale », Agronomie africaine, vol. 25, no 2, p. 171-185, https://www.ajol.info/index.php/aga/article/view/99317 (consulté en juin 2018).
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Mis en ligne sur Cairn.info le 06/09/2018
https://doi.org/10.3917/ried.235.0009
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