Les bouleversements qui ont touché une partie du monde arabe incitent à
dépasser des discours qui insistent sur une exception musulmane caractérisée
par l’immobilisme des croyants et des adhésions religieuses. De cette
exigence est issu le projet de constituer un dossier initialement intitulé
« Sortir d’une religion : le cas de l’islam ». Mais une rencontre scientifique,
organisée à Tunis en avril 2013 avec l’Institut de recherche sur le Maghreb
contemporain de Tunis, a conduit à une approche plus équilibrée dont
témoigne le titre finalement retenu. La qualification de « sortie » de l’islam
ne rendait pas compte d’expériences où les intéressés continuent à se
vouloir solidaires de leur communauté croyante d’origine. La focalisation
exclusive sur les cas de conversion hors de l’islam, généralement au profit
du protestantisme évangélique, risque par ailleurs de faire passer au second
plan la circulation des croyants au sein même de l’islam, notamment entre
sunnisme et chiisme.
Les croyants bougent, en islam comme dans les autres religions. Il est temps
de dépasser le procès d’un islam virtuel qui serait irréconciliable avec la
liberté religieuse et d’observer comment les choses se passent sur le terrain,
au sein de sociétés, en majorité musulmanes.
Les numéros récents de cette revue sont en accès conditionnels
- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/04/2014
- ISBN 9782811111052