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Les semences constituent un vaste sujet de controverses, aussi bien dans les milieux scientifiques que dans l’espace public. Le traitement de la question par la recherche scientifique, les États et l’opinion publique montre à quel point ces divergences sont difficilement conciliables. Que ce soit sur le bien-fondé du contrôle des modifications génétiques, des enjeux économiques en biodiversité qui y sont liés, ou des grands objectifs fixés par les institutions internationales que sont l’élimination de la faim dans le monde et la préservation de l’environnement, les semences sont à la fois un pivot et une pierre d’achoppement. La seconde moitié du XXe siècle fut la période d’émergence de ces différentes questions, et ceci dans un contexte de construction d’une mondialisation qui se voulait être une inclusion des économies et des peuples dans un espace uniformisé. Ceci, bien trop souvent, au détriment de l’existence de communautés dont les coutumes et les savoirs traditionnels ont été, et sont encore, menacés par cette force globalisante.
L’ouvrage de Claudio Brenni propose une analyse originale et novatrice en liant le processus de reconnaissance des communautés autochtones et des organisations paysannes dans les institutions internationales à travers la question des semences. À travers les 456 pages de ce passionnant ouvrage, l’auteur explore le cheminement de ces deux entités dans les institutions internationales pour défendre les intérêts des populations mises à l’écart de la mondialisation, et qui en subissent les externalités les plus négatives…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/09/2020
- https://doi.org/10.4000/economierurale.8166