CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Économie écologique, métabolisme social et écologie politique

1Les flux d’énergie et de matériaux n’ont jamais été aussi importants qu’aujourd’hui dans l’économie du monde. Cet article soutient que cette augmentation du métabolisme social cause de plus en plus de conflits à propos de l’extraction de ressources et de l’élimination des déchets. Cela a donné naissance à un mouvement pour la justice environnementale partout dans le monde [1]. L’expression de « justice environnementale » a d’abord été utilisée aux États-Unis au début des années 1980 par ceux qui y militaient contre le « racisme environnemental », c’est-à-dire contre la charge disproportionnée de pollution imposée aux régions primitivement habitées par des groupes ethniques désavantagés [2], mais elle est maintenant appliquée aux mouvements spontanés et aux OJE (organisations de justice environnementale) n’importe où dans le monde (ainsi qu’aux réseaux ou coalitions qu’ils forment par-delà les frontières nationales [3]) qui résistent aux industries d’extraction et plaident contre la pollution et le changement climatique [4]. La justice environnementale parle de distribution intragénérationnelle – sans oublier la distribution intergénérationnelle – et inclut des dimensions non distributives de la justice comme la reconnaissance ou la prévention des exclusions participatives [5].

2Les OJE sont des alliées potentielles des groupes environnementaux qui, dans les pays riches, critiquent l’obsession d’une croissance du produit intérieur brut. Ces groupes forment le mouvement de la décroissance [6] dont l’une des origines se trouve dans le champ de l’économie écologique.

3L’économie écologique est un champ transdisciplinaire né dans les années 1980 [7] d’une convergence d’intérêts entre des écologistes, qui étudiaient l’utilisation faite de l’énergie dans l’économie humaine [8], et des économistes dissidents [9] travaillant dans le sillage de Nicholas Georgescu-Roegen et de Kenneth Boulding [10].

4Certains travaux de K. W. Kapp sur les coûts sociaux [11] et d’autres de A. Kneese et R. Ayres sur la généralisation des externalités [12] ont également eu une influence. L’économie écologique englobe l’étude physique de l’économie (celle du métabolisme social), l’étude des droits de propriété sur l’environnement et de leur relation au management environnemental, l’étude de la durabilité environnementale de l’économie (peut-on substituer le capital manufacturé au prétendu «?capital naturel?»??), l’évaluation économique des services environnementaux positifs et des «?externalités?» négatives, ainsi que les méthodes d’évaluation multicritères pour dégager des alternatives lorsqu’on est en présence de valeurs incommensurables.

5L’expression de «?métabolisme social?» désigne les flux d’énergie et de matériaux dans l’économie. L’étude du métabolisme social empiète sur l’écologie industrielle. Parfois, elle est appelée «?écologie sociale?» (comme c’est le cas dans le Sozial Ökologie Institut de Vienne, dirigé par Fischer-Kowalski)?: elle mesure alors les liens entre, d’un côté, la croissance économique et, de l’autre, l’utilisation de l’énergie [13], ainsi que la dématérialisation absolue ou relative de l’économie (liée au PIB), tout cela en étudiant les flux de matériaux.

6Les flux d’énergie dans l’économie ont été analysés depuis longtemps [14]. Un des principaux points auxquels se sont intéressés ces analystes est l’augmentation ou la baisse du taux de retour énergétique sur investissement (energy return on investment, EROI), l’inverse des coûts nécessaires pour obtenir de l’énergie.

7Des calculs de flux de matériaux sont maintenant faits, bien évidemment, par Eurostat, le bureau statistique de l’Union européenne. Il en existe aussi pour les pays du Sud (parfois sous la forme de thèses de doctorat)?: ils mettent souvent en évidence un important déficit d’échanges physiques [15].

8L’écologie politique étudie les conflits liés à la distribution écologique et tout particulièrement le recours au pouvoir pour obtenir l’accès aux ressources et aux services environnementaux ou pour déplacer les charges de pollution en fonction de l’origine ethnique, de la classe sociale, de la caste ou du genre [16]. Elle se concentre sur les conflits liés à l’extraction des ressources locales et internationales ainsi qu’à l’élimination des déchets. Elle étudie aussi le recours à la puissance pour choisir les procédures de prise de décision dans les questions environnementales, en validant ou en rejetant divers langages d’évaluation. Avec la sociologie environnementale, l’écologie politique étudie aussi les mouvements environnementaux. Le présent article repose sur les connaissances procurées par ces sciences de la durabilité.

Tendances

9Presque vingt ans après la conférence organisée à Rio par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1992, les tendances environnementales sont alarmantes. Le modeste objectif de l’Union européenne et de l’ONU pour enrayer la perte de la biodiversité n’ayant pas été atteint, il a été abandonné. L’appropriation par l’homme du réseau de production primaire (human appropriation of net primary production, HANPP) soumet la biodiversité à une pression croissante. La perte de la biodiversité est parfois vue comme un échec du marché qu’il faudrait corriger en fixant adéquatement les prix [17]. À d’autres moments, on en rend aussi responsable (avec justesse) une mauvaise gouvernance, des institutions inadéquates et des politiques néolibérales faisant la promotion du commerce et garantissant les investissements étrangers. Quoi qu’il en soit, les impacts environnementaux – au nombre desquels figure la disparition de la biodiversité – sont surtout le produit de l’augmentation du métabolisme social de l’économie humaine. C’est leur principal moteur. Les impacts seraient similaires sous l’effet de politiques sociales-démocrates keynésiennes ou même sous celui de systèmes économiques socialistes ou communistes, si les technologies, les niveaux de population et la consommation par habitant étaient comparables à ceux d’aujourd’hui.

10Ainsi, la production des principaux gaz à effet de serre continue à croître à cause de l’augmentation des flux métaboliques dans l’économie. Jusqu’en 2007, les émissions de CO2 ont augmenté de 3 % par an. Après une stagnation en 2008-2009, elles devraient maintenant augmenter à nouveau, à moins qu’il y ait une décroissance économique. Or, d’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il faudrait qu’elles diminuent aussi vite que possible de 50 ou 60 %. À l’échec du protocole de Kyoto (non ratifié par les États-Unis) était venue s’ajouter l’absence d’accord sur les réductions d’émissions de gaz à Copenhague, en décembre 2009. Aux États-Unis, le président Obama n’a pas réussi à faire accepter par le Sénat des quotas d’émissions de dioxyde de carbone ou des taxes sur ces émissions et a trouvé plus commode de condamner la Chine, qui est aujourd’hui de fait le plus grand producteur de CO2 (bien que, par habitant, elle en produise heureusement quatre fois moins que les États-Unis).

11La concentration de CO2 dans l’atmosphère était environ de 300 parties par million (ppm) à l’époque où Arrhenius a écrit sur l’augmentation de l’effet de serre en 1895?; aujourd’hui, elle est sur le point d’atteindre les 400 ppm. Son augmentation annuelle est de 2 ppm. Rien n’est fait en pratique pour inverser cette tendance. Les émissions de CO2 par l’économie humaine sont principalement causées par la consumation des combustibles fossiles. Le pic pétrolier est maintenant très proche, peut-être même l’a-t-on déjà atteint. Le pic d’extraction du gaz naturel sera atteint dans vingt ou trente ans. Cela signifie qu’on brûlera plus de charbon bien que la production de CO2 par unité d’énergie obtenue soit plus importante dans le cas du charbon que dans ceux du pétrole et du gaz.

12Voilà pourquoi, si l’on tient compte d’autres tendances négatives comme la raréfaction de nombreuses espèces de poissons comestibles, le développement de l’énergie nucléaire et de ses proliférations militaires, ou encore le «?pic du phosphore?» qui approche, on a des raisons de réaffirmer la pertinence des débats des années 1970 autour de la question de savoir s’il est souhaitable que les économies des pays riches continuent à croître avec régularité ou s’il ne faudrait pas plutôt qu’elles passent par une période de décroissance [18]. Injecter de la décroissance dans des économies riches devrait plonger l’économie dans un état stationnaire [19]. Ce mouvement est aidé par les mouvements de justice environnementale du Sud qui militent contre les échanges écologiquement inégaux [20].

Le pic de population?: aimez-vous plus les uns les autres, mais ne vous multipliez pas

13Parmi toutes les tendances alarmantes et les «?pics?» imminents qui signalent des conflits distributionnels, une tendance bienvenue est la décroissance rapide du taux d’augmentation de la population humaine. Le pic de population sera probablement atteint vers 2045 avec, peut-être, 8?500 millions d’êtres humains. Les exhortations adressées aux femmes européennes à faire plus d’enfants qui deviendront des travailleurs payant les retraites de tant de personnes âgées sont ridicules [21], puisque, le moment venu, ces travailleurs deviendront à leur tour des retraités. Il faudra alors dessiner la pyramide de population (qu’on enseignera toujours à l’école) comme un rectangle (avec une petite pyramide au sommet, de l’aveu général). Les débats entre malthusiens et marxistes puis entre malthusiens et économistes partisans de l’augmentation de la population sont toujours d’actualité aujourd’hui, de même que les doctrines des féministes néomalthusiennes des années 1900 comme Emma Goldman, Madeleine Pelletier, Nelly Roussel, Margaret Sanger, Maria Lacerda de Moura, etc. [22].

14La transition socio-écologique vers de plus bas niveaux d’utilisation d’énergie et de matériaux sera allégée par la transition démographique et plus encore si, après avoir atteint un pic, la population mondiale redescend à 6?000 millions d’humains comme l’indiquent quelques projections [23]. Rappelons-nous que la population du monde a augmenté quatre fois au xxe siècle et est ainsi passée de 1?500 millions à 6?000 millions d’êtres humains. L’importance de la croissance de la population dans les impacts environnementaux est évidente, comme l’indique l’équation de Paul Ehrlich?: I = PAT [24].

15La conscience environnementale influence maintenant les taux de natalité. Mais il y avait déjà de nombreux débats dans les années 1900 autour de la question?: «?Combien de gens la terre peut-elle nourrir???» bien qu’ils se concentrassent sur les besoins de l’espèce humaine. Il y a une grande différence entre le malthusianisme originel de T. R. Malthus et le néomalthusianisme des années 1900 qu’on a appelé en France la «?grève des ventres?». Il existe en fait différentes variétés de malthusianisme. En voici les principales?:

  • le malthusianisme de Malthus lui-même?: la croissance de la population est exponentielle si elle n’est pas régulée par la guerre et la peste, la chasteté et les mariages tardifs. La nourriture n’augmente pas proportionnellement à l’input de travail parce que le taux de croissance finit par baisser. D’où des crises de subsistance?;
  • le néomalthusianisme des années 1900?: les populations humaines peuvent réguler leur propre croissance à l’aide de la contraception. Pour cela, il faut que les femmes soient libres, ce qui est une bonne chose en soi. À l’époque, on expliquait la pauvreté par les inégalités sociales. La «?procréation consciente?» était nécessaire pour éviter les bas salaires et faire pression sur les ressources naturelles. En Europe et en Amérique, ce fut un mouvement de fond réussi contre les États (qui voulaient plus de soldats) et les Églises?;
  • le néomalthusianisme d’après 1970 : une doctrine et une pratique soutenues par des organisations internationales et quelques gouvernements. La croissance de la population est perçue comme une des causes principales de la pauvreté et de la dégradation de l’environnement. C’est pourquoi les États doivent introduire des méthodes contraceptives, même sans le consentement préalable des femmes?;
  • l’antimalthusianisme?: c’est la vision supposant que la population humaine qui croît n’est pas une menace majeure pour l’environnement naturel et agit même favorablement sur la croissance économique comme l’ont soutenu Esther Boserup [25] et d’autres économistes.

L’environnementalisme des pauvres

16Une autre tendance bienvenue est la croissance de l’environnementalisme. La conscience de la pression exercée par la population sur les ressources naturelles n’en est qu’un aspect. Il y en a d’autres manifestations. L’environnementalisme des pauvres et des peuples indigènes croît [26]. Des militants et des communautés vivant dans des zones situées hors marché [27] sont parfois capables, avec l’aide des OJE, de stopper l’extraction de minéraux, la destruction d’habitats et de gagne-pain humains (comme ce fut le cas en août 2010, dans les Niyamgiri Hills, dans l’État indien d’Orissa, où ils firent échouer les plans de la compagnie Vendetta qui désirait y exploiter la bauxite [28])?: ils invoquent le droit de consentement préalable, conformément à la convention 169 de l’Organisation internationale du travail qui s’applique aux communautés indigènes (lorsqu’elles sont reconnues comme telles) [29], et introduisent également des institutions comme les référendums locaux contre l’exploitation minière en Amérique latine (comme ce fut le cas à Esquel et Tambogrande [30]) ou bien développent des plans originaux pour laisser les carburants fossiles dans le sol comme, par exemple, dans les champs de pétrole de l’initiative Yasuni-ITT sur le territoire de l’Amazone en Équateur [31]. Des tentatives réussies ont été faites pour traîner en justice des compagnies comme, par exemple, Shell pour ce qu’elle a fait dans le delta du Niger ou Chevron-Texaco pour ce qu’elle a fait en Équateur [32]. Des femmes sont souvent à la tête de ces mouvements [33].

17Les OJE du Sud défendent les identités et territoires locaux [34] mais leur croissance ne s’explique pas par la mode des identités politiques, mais par les conflits causés par l’augmentation des métabolismes sociaux de l’économie mondiale qui atteint maintenant ses limites ultimes. Les OJE et leurs réseaux sont alors l’une des forces principales pour rendre l’économie mondiale moins non durable.

18Il y a des conflits à propos de l’extraction non durable de la biomasse (contre la déforestation, y compris la défense de mangroves contre des plantations d’arbres, les agrocarburants, le land-grabbing – c’est-à-dire l’accaparement des terres – et les excès de la pêche), des conflits à propos de l’exploitation minière (or, bauxite, minerai de fer, cuivre, uranium, etc.) ou sur l’exploration et l’exploitation du pétrole et du gaz, des conflits sur l’utilisation de l’eau (digues, inversion du cours des fleuves, gestion des systèmes aquifères, etc.) [35]. Il y a aussi des conflits à propos du transport et des infrastructures qu’il requiert, ainsi que des conflits à propos du traitement des déchets dans les villes, à la campagne et outre-mer (décharges ou incinérateurs, pollution de l’air et des sols, exportation de déchets électroniques, démantèlement de bateaux, etc.) [36]. Le plus grand conflit à propos des déchets est celui qui porte sur les droits de propriété des océans et de l’atmosphère pour y décharger les quantités excédentaires de CO2. Il y a aussi de nombreux conflits à propos de l’application des nouvelles technologies (cyanure dans les mines d’or à ciel ouvert, organismes génétiquement modifiés, énergie nucléaire) qui fait courir des risques incertains et inégalement distribués [37].

Contre les exportations bon marché et en faveur des énergies renouvelables et des populations locales

19Dans des pays qui sont exportateurs nets de matières premières [38], il existe des mouvements proposant de taxer les exportations pour des raisons environnementales ou au moins d’arrêter de subventionner les industriels exportant des carburants fossiles et du métal. C’est le cas en Afrique du Sud où l’on s’est opposé à un prêt de la Banque mondiale d’un montant de 2,75 milliards de dollars US à la compagnie d’électricité Eskom pour cet énorme projet qu’est la centrale électrique de Medupi. L’OJE sud-africaine écrit?:

Nous voyons dans les énergies renouvelables, et non dans des centrales au charbon (ou de l’énergie nucléaire), la voie d’un développement optimal pour les économies du Sud, créant plus d’emplois, construisant une capacité industrielle locale et évitant les erreurs environnementales des pays du Nord. Comme le projet sud-africain, la plupart des projets de la Banque mondiale tournant autour du charbon sont destinés à approvisionner l’industrie, pas les gens. Ils n’augmentent pas forcément le nombre d’individus ayant accès à l’énergie. En revanche, les industries sont la plupart du temps mises en place pour l’exportation, conformément à l’idée d’une “production orientée vers l’exportation” promue par la Banque mondiale. Les biens sont alors consommés dans des pays développés. En outre, de nombreuses industries se sont établies grâce à des investissements étrangers directs. Au cours de ce processus, une grande partie de l’industrie lourde des pays développés a été transférée vers des pays en voie de développement à la recherche d’énergie et de travail moins chers.
À la place du projet de la Banque mondiale, l’OJE sud-africaine propose une maîtrise de la demande d’énergie (MDE) alternative, qui commencerait par éliminer progressivement l’électricité bon marché pour «?enclaver?» des hauts-fourneaux n’ayant finalement que peu de liens avec l’économie locale et présentant une forte intensité de capitaux plutôt qu’une forte intensité d’emplois. L’énergie ainsi libérée devrait être redistribuée pour fournir aux consommateurs une «?réserve?» bien plus importante d’électricité gratuite (free basic electricity, FBE), avec un «?rising block tariff?» (c’est-à-dire une augmentation des tarifs en fonction de la consommation) ayant pour but d’encourager les économies d’énergie et d’aider le passage aux technologies des énergies renouvelables.

Justice climatique

20L’énergie ne peut pas être recyclée. Du coup, même une économie qui ne serait pas en croissance mais utiliserait de grandes quantités d’énergie fossile aurait besoin d’un nouvel approvisionnement ne venant pas du marché. La même chose vaut pour des matériaux (comme le cuivre, l’aluminium ou l’acier) qui ne peuvent être recyclés que dans une certaine mesure (pas plus de 40 à 60 %). Quand l’économie croît, la recherche de matériaux et de sources d’énergie est même plus importante. On peut alors parler d’«?accumulation par dépossession [39]?» ou de Raubwirtschaft (économie de pillage). À ces notions, on pourrait ajouter celle d’«?accumulation par contamination?», qui signifie que les profits capitalistes augmentent avec la capacité de se débarrasser des déchets à un coût faible ou nul. Cela n’est pas tant l’indice d’un échec du marché que d’une réussite (provisoire) de transfert des coûts [40].

21Les militants pour la justice climatique [41], mais aussi de nombreux gouvernements de pays relativement pauvres, réclament maintenant le remboursement de la dette écologique, un slogan qui est apparu dans les OJE latino-américaines en 1991 [42]. Les États-Unis, l’Union européenne et le Japon ne reconnaissent pas cette dette. Cependant, à Copenhague, en décembre 2009, au moins vingt chefs de gouvernement ou ministres ont explicitement mentionné la dette écologique (ou climatique) dans leurs discours, quelques-uns utilisant même le mot chargé de sens de «?réparations?». Selon Pablo Solon, l’ambassadeur de Bolivie aux Nations unies?:

22

Admettre la responsabilité de la crise du climat sans prendre les mesures nécessaires pour y faire face, c’est agir comme quelqu’un qui, après avoir mis le feu à votre maison, refuserait de vous rembourser. Même s’ils n’ont pas eu l’intention d’allumer ce feu, les pays industrialisés ont, par leur inaction, continué à jeter de l’huile dessus […]. Il est complètement injustifiable que des pays comme la Bolivie soient maintenant forcés de payer pour la crise. Cela constitue un énorme prélèvement sur les ressources limitées dont nous disposons maintenant pour protéger notre peuple d’une crise créée par les pays riches et leur surconsommation […]. L’assèchement de nos glaciers devient chaque jour plus réel et les approvisionnements d’eau se tarissent. Vers qui se retourner?? Pour nous, la seule chose qui semble juste, c’est que c’est le pollueur qui doit payer et non le pauvre. Nous ne désignons pas des coupables, simplement des responsables. Comme ils disent aux USA, si vous cassez quelque chose, vous l’achetez.

23L’arrière-plan du discours de Solon était la déclaration de Todd Stern (qui s’exprimait alors en tant que négociateur américain) dans une conférence de presse à Copenhague le 10 décembre 2009?: «?Nous reconnaissons parfaitement le rôle historique que nous avons joué dans l’émission dans l’atmosphère des gaz qui s’y trouvent maintenant. Mais de la culpabilité, de la mauvaise conscience ou des réparations – je rejette tout cela catégoriquement[43].?»

24Vingt ans après le sommet de Rio de 1992, la demande d’une compensation de la dette climatique est désormais audible par n’importe quelle personne suivant les négociations internationales. Ainsi, en décembre 2009, Fander Falconi, qui était alors ministre des Affaires étrangères de l’Équateur, expliqua à Copenhague que les pays pauvres étaient comme des «?fumeurs passifs?» et déclara explicitement que le projet d’appliquer, dans leur cas, le principe pollueur-payeur ne pouvait qu’échouer. Il demanda toutefois qu’on rembourse la dette climatique ou qu’on nomme les responsables historiques du changement climatique. J. K. Parikh a évalué à 75 milliards de dollars US par an la dette climatique des pays du Nord envers les pays du Sud [44]. Elle a comptabilisé les coûts économisés par les riches en n’effectuant pas les réductions d’émissions nécessaires. U. T. Srinivasan et ses collègues ont quantifié (à plus de 2 trillions de dollars US) la dette écologique que les pays du Nord ont contractée envers les pays du Sud [45]. Une grande partie de cette dette est constituée par la dette climatique. Tout cela fut publié dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, ce qui contribua à asseoir la crédibilité du concept de «?dette écologique?». Dans plusieurs livres et articles, E. Paredis et G. Goeminne ont fourni une discussion conceptuelle ainsi qu’une méthode de quantification de la dette écologique, un concept de base qui, comme ils disent, a «?mûri?» [46].

Via Campesina?: l’agriculture paysanne refroidit la terre

25Au début des années 1970, plusieurs chercheurs ayant fait leur la vision de l’agriculture moderne comme un «?fermage avec pétrole?» de H. T. Odum [47], tinrent compte du rapport output-input des systèmes agricoles. Les calculs les plus connus furent ceux de D. Pimentel publiés dans Science[48]. Il était frappant de réaliser que le rapport énergétique output-input de la production de maïs de l’Iowa ou de l’Illinois était inférieur à celui du système de production traditionnel du Mexique rural qui repose sur la milpa[49]. D’un point de vue économique, l’agriculture moderne a augmenté la productivité par unité de travail et, dans une certaine mesure, par hectare, mais, d’un point de vue physique, elle a fait baisser l’efficacité énergétique [50].

26Via Campesina, une coalition internationale de paysans et de petits fermiers [51] est maintenant très présente dans le débat sur le changement climatique, avec sa thèse selon laquelle «?une agriculture paysanne durable refroidit la terre[52]?», un argument basé en partie sur le fait que l’agriculture industrielle moderne n’est plus «?un producteur mais un consommateur d’énergie?». Des études sur le retour énergétique sur investissement de l’agriculture depuis les années 1970 avalisent cette position. L’agrarianisme écologique ou le «?néonarodnisme?» (comme je l’ai appelé en 1987) est en plein essor [53].

Une décroissance économique socialement durable

27Pendant que, dans le Sud, les OJE et leurs réseaux luttaient contre les abus dans l’extraction de ressources et l’élimination des déchets, dans certains pays riches, un mouvement social en faveur d’une décroissance environnementale a fait son apparition. Il est basé sur des groupes de la société civile et a aussi le soutien de certains universitaires (mais pas encore des gouvernements) comme ce fut le cas lors des conférences de Paris en avril 2008 et de Barcelone en mars 2010 [54]. C’est le mouvement de ce qu’on appelle en Italie la «?decrescita?» et en France la «?décroissance?».

28Une décroissance économique socialement durable [55] est à la fois un concept et un petit mouvement avec une base sociale ayant ses origines dans les champs de l’économie écologique, de l’écologie sociale, de l’anthropologie économique ainsi que dans des groupes de militants sociaux et environnementaux. Le mouvement revendique différents ancêtres parmi lesquels Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994), père fondateur de l’économie écologique [56].

29Il n’est pas surprenant que ces militants italiens et français soient passionnés par le paradoxe de Jevons ou «?effet rebond?», un concept d’écologie industrielle et d’économie écologique [57]. Ils ont lu des anthropologues de l’économie comme Serge Latouche [58] et sont inspirés par des penseurs de l’environnement des années 1970 comme André Gorz et Ivan Illich. Ils peuvent aussi avoir lu A prosperous way down de H. T. et E. C. Odum [59], mais ne l’ont probablement pas fait. De toute façon, le mouvement européen de la décroissance n’est pas basé sur des écrits d’icônes. C’est un mouvement social né d’expériences de cohabitation, de squatting, de néonaturalisme, revendiquant les rues, les énergies alternatives, la maîtrise et le recyclage des déchets. C’est un nouveau mouvement et c’est devenu un nouveau programme de recherche qui pourrait donner lieu à la naissance, dans les sciences de la durabilité, d’une branche qu’on pourrait appeler les «?economic degrowth studies?», les études en décroissance économique, une branche proche des «?socio-ecological transition studies?», les études de transition socio-écologique [60]. Le mot clé «?décroissance économique?» a été introduit avec succès dans les revues universitaires de langue anglaise après la conférence de Paris de 2008 et des numéros spéciaux ont paru ou sont à paraître en 2010-2011 du Journal of Cleaner Production, d’Ecological Economics et d’Environnemental Values. On a besoin de recherche sur les aspects environnementaux, technologiques, démographiques, sociaux et socio-psychologiques d’une décroissance économique socialement durable conduisant à une économie à l’état stationnaire [61] et liée aux mouvements de justice environnementale du Sud.

C’est au-delà du PIB que se trouve la décroissance économique

30Aux peuples ruraux et pauvres pris dans des conflits causés par l’extraction de ressources, la menace qui pèse sur leurs moyens de subsistance (sous la forme de la pollution de l’eau et de l’accaparement de leurs terres) est évidente. Ils tirent les ressources environnementales et les services directement de la nature, hors marché. S’ils sont déplacés, ils ne peuvent pas se permettre d’acheter des maisons et des terres. Ils ne peuvent même pas se payer de l’eau conditionnée dans des bouteilles en plastique si leurs rivières et systèmes aquifères sont pollués par l’exploitation minière. Ce fait a donné lieu à la notion de «?produit intérieur brut des pauvres?», dont on ne tient pas compte dans les rapports économiques. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous devons nous méfier des rapports macroéconomiques nationaux et aller «?au-delà du PIB?».

31Récemment, «?au-delà du PIB?» est devenu une expression à la mode à Bruxelles chez quelques fonctionnaires et politiciens européens quarante ans après que le président de la Commission, Sicco Mansholt, ait critiqué en 1972 le PIB et proposé de mettre un terme à la croissance économique dans les pays riches. Le slogan bruxellois est «?Pour une économie plus verte, allons au-delà du PIB?».

32La croissance du PIB va de pair avec une pression croissante sur la biodiversité, un changement climatique et la destruction des moyens permettant aux humains de subsister dans des zones situées hors marché. La consommation excessive des gens des classes riche et moyenne n’est pas seulement une menace pour les autres espèces et les générations futures d’êtres humains. Elle prive déjà maintenant les peuples pauvres d’un juste partage des ressources et de l’espace environnemental [62].

33Les militants pour l’environnement sont confortés par les critiques universitaires du PIB. En fait, les militant(e)s féministes et les universitaires [63] ont formulé il y a longtemps un argument contre la prise en compte du PIB?: il «?oublie?» non seulement de compter les services rendus par la nature mais aussi le travail domestique non rétribué. En outre, un autre type de critique contre la prise en compte du PIB émerge maintenant socialement?: c’est le paradoxe dit d’Easterlin, tel qu’il a été mis à jour par le travail des sociopsychologues. Il semble que les augmentations de bien-être ne soient en corrélation avec les augmentations de revenu qu’au-dessous d’un certain niveau de revenu par habitant.

34De telles critiques contre les méthodes et la pertinence de la prise en compte du PIB vont bien au-delà de l’exigence de mesures complémentaires de la performance sociale comme, par exemple, l’indicateur de développement humain (IDH) qui est en corrélation très étroite avec le PIB par habitant. Elles vont également au-delà de l’idée de simplement rendre le PIB «?plus vert?» ou d’introduire des rapports satellites.

35Parmi les indicateurs sociaux de durabilité, le plus connu est l’«?empreinte écologique?» (EE) qui a fait ses débuts en 1992 lors d’une conférence d’économie écologique [64]. WWF publie régulièrement les résultats de l’EE. Celle-ci traduit – sous la forme d’un chiffre unique donné en hectares – la nourriture, les fibres, le bois utilisés par habitant de tel ou tel pays ainsi que l’environnement construit (l’espace aménagé pour les maisons et les routes) et la surface de forêt qu’il faudrait pour absorber le dioxyde de carbone produit en brûlant des combustibles fossiles. Pour les riches économies industrielles, le total atteint les quatre hectares par habitant, dont plus de la moitié est constituée par la surface de forêt qu’il faudrait pour absorber le dioxyde de carbone. La représentation en hectares est facile à comprendre et beaucoup de gens l’apprécient, mais nous savons qu’un tiers du CO2 produit par les humains est absorbé par les océans (et les acidifie) et que la moitié reste dans l’atmosphère (et provoque une augmentation de l’effet de serre). Les calculs de l’EE supposent aussi que les humains ont un droit à utiliser la plus grande partie de la planète.

36Aller au-delà du calcul du PIB signifie autre chose que rendre le PIB «?plus vert?» ou, à l’autre extrémité, faire allégeance à un seul indicateur environnemental comme, par exemple, celui de l’EE. Cela devrait signifier entrer dans une évaluation multicritères, participative et délibérative de l’économie, en travaillant avec dix ou douze indicateurs de performance socioculturelle, environnementale et économique [65]. Il est possible que tous les indicateurs s’améliorent ensemble sur une même période ou, plus vraisemblablement, que certains s’améliorent pendant que d’autres se détériorent. «?Aller au-delà du PIB?» devrait signifier fixer des objectifs en faveur d’une utilisation réduite de l’énergie et des matériaux et en faveur d’autres indicateurs allant au-delà du simple impératif de la croissance économique même si cela revient à laisser quelques dettes financières impayées.

Conclusion?: une alliance évidente

37Les dettes peuvent être payées en faisant pression sur les citoyens (dans une certaine mesure seulement) à travers des taxes et des réductions de salaire, par l’inflation ou par la croissance économique. Mais la croissance économique (voire, dans les pays riches, l’état stationnaire, avec les actuels niveaux de population et de consommation) n’est pas compatible avec la durabilité environnementale. En ce moment, l’effort pour faire monter le taux de croissance économique dans les pays de l’OCDE (en se montrant intransigeant sur l’obligation de rembourser les dettes financières) est en conflit direct avec la quantité de ressources épuisables et avec le nombre de broyeurs de déchets disponibles. Sur ce point, les représentants de l’économie écologique se réfèrent avec raison aux vues proposées par Frederick Soddy il y a maintenant quatre-vingt-dix ans [66].

38Au lieu d’être obsédés par la croissance qui seule permettrait le remboursement de la dette financière contractée et nous apporterait le bien-être à tous, nous devrions agir, dans les pays riches, de façon à ne pas augmenter la lourde dette écologique que nous avons accumulée. À cause de cela, une décroissance économique modérée (impliquant un métabolisme social moins important) est un objectif plausible pour les riches économies industrielles. Il serait encouragé par les OJE et leurs réseaux qui luttent, dans le Sud, au cœur des conflits de distribution écologique. Les OJE plaident contre un échange écologiquement inégal et contre la dette écologique et, à ce titre, elles sont des alliées potentielles du mouvement qui, dans les pays riches, plaide pour une décroissance économique socialement durable.

39L’élément déterminant de l’écologie politique est la présence du pouvoir dans l’écologie des humains. Les humains ont modifié des écosystèmes grâce à la capacité technologique qui leur a permis d’augmenter la quantité d’énergie et de matériaux disponibles – y compris la biomasse et l’eau – et d’intensifier leur usage exosomatique. De tels changements, nous le réalisons maintenant, ne sont pas durables à long terme. Ils changent le climat (comme on l’a annoncé depuis 1895), ils détruisent la biodiversité à un rythme rapide. Faire augmenter les flux d’énergie et de matériaux (le métabolisme social des économies avancées) a eu un coût social et environnemental élevé que ne paieront pas seulement les générations futures mais déjà aussi la génération actuelle. Il y a d’énormes iniquités dans le monde entre le Nord et le Sud, mais aussi à l’intérieur du Nord et à l’intérieur du Sud. Certaines personnes consomment 250 gigajoules d’énergie par an, la plupart en pétrole et gaz, d’autres s’en sortent avec moins de 10 gigajoules d’énergie dans le calcul desquelles entrent l’énergie que leur apporte leur nourriture ainsi que celle du bois ou de la bouse séchée qu’ils utilisent pour cuisiner cette nourriture. Pour ne rien changer à une distribution toujours aussi écologiquement inégale de l’accès aux ressources, pour maintenir en l’état les iniquités dans l’élimination des déchets (y compris l’inégalité d’accès aux lieux de séquestration du CO2), les puissants exercent leur pouvoir, un pouvoir parfois dissimulé sous les relations du marché et des droits de propriété injustes. Le pouvoir s’exerce parfois par l’intermédiaire de la force brute, parfois en fixant un agenda et en imposant des procédures de décision excluant des classes entières de gens, comme c’est le cas dans les négociations internationales sur la biodiversité et le changement climatique.

40Les vues optimistes concernant la modernisation écologique, la «?dématérialisation?» absolue de l’économie et les moments de descente de la courbe environnementale de Kuznets sont confrontées à la réalité d’inputs plus importants d’énergie et de matériaux dans l’économie du monde, des inputs qui augmentent la production de déchets (y compris de CO2) ainsi que les coûts environnementaux. Les OJE du Sud sont une des principales forces qui combattent les injustices socio-environnementales et tirent l’économie du monde vers la durabilité. Elles sont actives à des échelles qui vont du local au global mais ne sont pas opposées à la croissance économique dans leurs propres pays?: une telle attitude serait très impopulaire voire intenable en Amérique latine, en Afrique ou dans les pays pauvres d’Asie. Néanmoins, ils aident à introduire de nouveaux concepts comme le «?buen vivir?», le bien-vivre («?sumak kawsay?», en quechua) inscrit dans la Constitution de 2008 de l’Équateur, loin de toute fixation sur la croissance.

41Leur alliance potentielle avec le mouvement de la décroissance en Europe ne peut pas exiger un accord disant que la croissance devrait être arrêtée partout. Elle est plutôt basée sur une perspective commune contre l’hégémonie du calcul économique et en faveur du pluralisme des valeurs (comme cela est recommandé par l’économie écologique [67]), de l’acceptation et de l’encouragement du néomalthusianisme qui gagne du terrain, de la reconnaissance de la dette écologique et de la critique de l’échange écologiquement inégal. Le commerce d’exportation de marchandises n’est pas vu comme vertueux parce qu’il va avec un métabolisme social supérieur et par conséquent avec des dommages environnementaux. Contrairement à la thèse que même l’association Oxfam a régulièrement avancée (ouvrir les frontières aux exportations venant du Sud), l’alliance entre les mouvements de la justice environnementale et le mouvement de la décroissance est basée sur ce que les économistes latino-américains et des politiciens (comme Alberto Acosta, en Équateur) appellent le «?post-extractivisme [68]?» (à la fois contre les «?économies d’enclave et la “malédiction des ressources[69]”?» et l’«?extractivisme redistributif? [70]?»). Du coup, plaider pour le remboursement de la dette climatique contractée par le Nord envers le Sud et demander que cette dette ne soit pas augmentée, cela renforce les environnementalistes décroissants des pays riches.

42Traduit de l’anglais par Christophe David

Notes

  • [1]
    J. Agyeman, R. Bullard et B. Evans (dir.), Just sustainabilities. Development in an unequal world, MIT Press, Cambridge, 2003?; D. V. Carruthers, Environmental justice in Latin America. Problems, promise, and practice, MIT Press, Cambridge, 2008?; D. N. Pellow et R. J. Brulle, Power, justice, and the environment. A critical appraisal of the environmental justice movement, MIT Press, Cambridge, 2005?; D. N. Pellow, Resisting global toxics. Transnational movements for environmental justice, MIT Press, Cambridge, 2007?; D. Schlosberg, Defining environmental justice. Theories, movements, and nature, Oxford Univ. Press, Oxford & New York, 2007?; J. T. Roberts, «?Globalizing environmental justice. Trend and imperative?», in R. Sandler et P. Pezzullo (dir.), Environmental justice and environmentalism. The social justice challenge to the environmental movement, MIT Press, Massachusetts, 2007, p. 285-308?; G. Walker, «?Globalizing environmental justice?», Global Social Policy, vol. 9, n° 3, 2009, p. 355-382.En ligne
  • [2]
    R. D. Bullard, Dumping in Dixie. Race, class, and environmental quality, Westview Press, Boulder, 1990, et, du même auteur, The quest for environmental justice. Human rights and the politics of pollution, Sierra Club Books, San Francisco, 2005?; D. Camacho, «?The environmental justice movement?», in D. Camacho (dir.), Environmental injustices, political struggles. Race, class, and the environment, Duke Univ. Press, Durham, 1998, p. 11-30?; J. A. Carmin et J. Ageyman (dir.), Environmental inequalities beyond borders. Local perspectives on global injustices, MIT Press, Cambridge, 2010?; L. Pulido, Environmentalism and social justice. Two Chicano struggles in the Southwest, Univ. of Arizona Press, Tucson, 1996.
  • [3]
    Voir J. Bandy et J. Smith, Coalitions across borders. Transnational protest and the neoliberal order, Rowman & Littlefield, Lanham & Oxford, 2005.
  • [4]
    J. Martinez-Alier, The environmentalism of the poor. A study of ecological conflicts and valuation, Edward Elgar, Cheltenham, 2002.
  • [5]
    B. Agarwal, «?Participatory exclusions, community forests and gender. An analysis for South Asia and a conceptual framework?», World Development, vol. 29, n° 10, 2001, p. 1623-1648.En ligne
  • [6]
    S. Latouche, Le pari de la décroissance, Fayard, Paris, 2006.
  • [7]
    R. Costanza (dir.), Ecological economics. The science and management of sustainability, Columbia Univ. Press, New York, 1991?; R. Costanza, O. Segura et J. Martinez-Alier (dir.), Getting down to earth. Practical applications of ecological economics, Island Press, Washington, 1996?; I. Ropke, «?The early history of modern ecological economics?», Ecological Economics, vol. 50, n° 3-4, 2004, p. 293-314?; J. Martinez-Alier et I. Ropke (dir.), Recent developments in ecological economics, 2 vols, Edward Elgar, Cheltenham, 2008?; C. Spash (dir.), Ecological economics. Critical concepts on the environment, 4 vols., Routledge, Londres, 2009.
  • [8]
    H. T. Odum, Environment, power and society, Wiley-Interscience, New York, 1971?; A. M. Jansson (dir.), Integration of economy and ecology. An outlook for the eighties. Proceedings from the Wallenberg Symposium, Askö Laboratory, University of Stockholm, 1984.
  • [9]
    H. Daly, «?On economics as a life science?», Journal of Political Economy, vol. 76, n° 3, 1968, p. 392-406?; H. Daly, Toward a steady-state economy, W. H. Freeman & Company, San Francisco, 1973?; et H. Daly, Ecological economics and sustainable development. Selected essays, Edward Elgar, Cheltenham, 2007.
  • [10]
    N. Georgescu-Roegen, La décroissance. Entropie, écologie, économie, Sang de la terre, Paris, 1995 (1979)?; K. Boulding, «?The economics of the coming spaceship earth?», in H. Jarret (dir.), Environmental quality in a growing economy, John Hopkins Press, Baltimore, 1966.
  • [11]
    K. W. Kapp, The social costs of business enterprise, Shoken, New York, 1950.
  • [12]
    A. Kneese et R. U. Ayres, «?Production, consumption and externalities?», American Economic Review, vol. 59, n° 3, 1969, p. 282-297.
  • [13]
    B. Warr, R. Ayres, N. Eisenmenger, F. Krausmann et H. Schandl, «?Energy use and economic development. A comparative analysis of useful work supply in Austria, Japan, the United Kingdom and the USA during 100 years of economic growth?», Ecological Economics, vol. 69, n° 10, 2010, p. 1904-1917.En ligne
  • [14]
    F. Cottrell, Energy and society. The relations between energy, social change and economic development, McGraw Hill, New York, 1955?; J. Martinez-Alier (avec K. Schlüpmann), Ecological economics. Energy, environment and society, Blackwell, Oxford, 1987?; J. Martinez-Alier, «?Marxism, social metabolism and international trade?», in A. Hornborg, J. R. McNeill et L. Martinez-Alier (dir.), Rethinking environmental history. World-system history and global environmental change, AltaMira Press, Lanham, 2007, chap. 11, p. 221-237?; H. Haberl, «?The energetic metabolism of societies, Part I?: Accounting concepts?», Journal of Industrial Ecology, vol 5, n° 1, 2001, p. 11-33, et «?The energetic metabolism of societies, Part II?: Empirical examples?», Journal of Industrial Ecology, vol. 5, n° 2, 2001, p. 71-88?; C. J. Cleveland, «?Biophysical economics?», Encyclopedia of Earth, novembre, 2008a, <www.eoearth.org/article/Biophysical_economics> et «?Energy return on investment (EROI)?», Encyclopedia of Earth, avril, 2008b, <www.eoearth.org/article/Energy_return_on_investment_ %28EROI %29> ; C. Hall, C. J. Cleveland et R. Kaufmann, Energy and resource quality. The ecology of the economic process, Wiley-Interscience, New York, 1986?; R. Sieferle, The subterranean forest. Energy systems and the industrial revolution, White Horse Press, Cambridge, 2001?; J.-C. Debeir, J.-P. Déleage et D. Hémery, Les servitudes de la puissance. Une histoire de l’énergie, Flammarion, Paris, 1986.
  • [15]
    D. Russi, A. C. Gonzalez, J. C. Silva-Macher, S. Giljum, J. Martinez-Alier et M. C. Vallejo, «?Material flows in Latin America. A comparative analysis of Chile, Ecuador, Mexico, and Peru, 1980-2000?», Journal of Industrial Ecology, vol 12, n° 5-6, 2008, p. 704-720?; M. A. Perez Rincon, «?Colombian international trade from a physical perspective. Towards an ecological Prebisch thesis?», Ecological Economics, vol. 59, n° 4, 2006, p. 519-529?; M. A. Perez Rincon, Comercio internacional y medio ambiente en Colombia. Una mirada desde la economía ecológica, Programa Editorial Universidad del Valle, Cali, 2007?; M. C. Vallejo, «?Biophysical structure of the Ecuadorian economy, foreign trade and policy implications?», Ecological Economics, vol. 70, n° 2, 2010, p. 159-169?; M. C. Vallejo, M. A. Perez Rincon et J. Martinez-Alier, «?Metabolic Profile of the Colombian economy from 1970 to 2007?», Journal of Industrial Ecology, 2010, à paraître.En ligne
  • [16]
    P. Blaikie et H. Brookfield, Land degradation and society, Methuen, Londres, 1987?; P. Robbins, Political ecology, Blackwell, Oxford, 2004?; R. Peet et M. Watts (dir.), Liberation ecologies. Environment, development and social movements, Routledge, Londres, 1996?; D. Rocheleau, B. Thomas-Slayter et E. Wangari (dir.), Feminist political ecology, Routledge, Londres, 1996?; R. L. Bryant et S. Bailey, Third World political ecology, Routledge, Londres, 1997.
  • [17]
    P. Vitousek, P. Ehrlich, A. Ehrlich et P. Matson, «?Human appropriation of the products of photosynthesis?», Bioscience, vol. 34, n° 6, 1986, p. 368-73?; H. Haberl, K. H. Erb, F. Krausmann, S. Berecz, N. Ludwiczek, J. Martinez-Alier, A. Musel et A. Schaffartzik, «?Using embodied HANPP to analyze teleconnections in the global land system. Conceptual considerations?», Danish Journal of Geography, vol. 109, n° 2, p. 119-130.En ligne
  • [18]
    F. Schneider, G. Kallis et J. Martinez-Alier, «?Crisis or opportunity?? Economic degrowth for social equity and ecological sustainability. Introduction to this special issue?», Journal of Cleaner Production, vol. 18, n° 6, 2010, p. 511-518.En ligne
  • [19]
    H. Daly, op. cit., 1973.
  • [20]
    S. Bunker, «?Modes of extraction, unequal exchange, and the progressive underdevelopment of an extreme periphery. The Brazilian Amazon?», American Journal of Sociology, vol. 89, 1984, p. 1017-1064?; S. Bunker, Underdeveloping the Amazon. Extraction, unequal exchange, and the failure of the modern state, Univ. of Chicago Press, Chicago, 1985?; S. Bunker, «?The poverty of resource extraction?», in A. Hornborg, J. R. McNeill et L. Martinez-Alier (dir.), op. cit., 2007?; A. Hornborg, «?Zero-sum world. Challenges in conceptualizing environmental load displacement and ecologically unequal exchange in the world system?», International Journal of Comparative Sociology, vol. 50, n° 3-4, 2009, p. 237-262?; A. Hornborg, «?Toward an ecological theory of unequal exchange. Articulating world system theory and ecological economics?», Ecological Economics, vol. 25, n° 1, 1998, 1998, p. 127-136?; A. Hornborg et A. K. Jorgensen (dir.), International trade and environmental justice. Toward a global political ecology, Nova Science, Hauppauge, 2010?; A. Hornborg, J. R. McNeill et L. Martinez-Alier (dir.), op. cit., 2007?; R. Muradian et J. Martinez-Alier, «?Trade and the environment from a “Southern” perspective?», Ecological Economics, vol. 36, n° 2, 2001, p. 281-297?; R. Muradian, M. O’Connor et J. Martinez-Alier, «?Embodied pollution in trade. Estimating the environmental load displacement of industrialized countries?», Ecological Economics, vol. 41, n° 1, 2002, p. 51-67?; J. Rice, «?Ecological unequal exchange. International trade and uneven utilization of environmental space in the world system?», Social Forces, vol. 85, n° 3, 2007, p. 1369-1392?; J. T. Roberts et B. C. Parks, «?Fueling injustice. Globalization, ecologically unequal exchange and climate change?», Globalizations, vol. 4, n° 2, 2007, p. 193-210.En ligne
  • [21]
    S. Latouche, op. cit.
  • [22]
    F. Ronsin, La grève des ventres. Propagande néo-malthusienne et baisse de la natalité en France, xixe-xxe siècles, Aubier, Paris, 1980?; J. Martinez-Alier et E. Masjuan, «?Neo-malthusianism in the early 20th century?», Online Encyclopedia of Ecological Economics, janvier, 2008, <www.ecoeco.org/education_encyclopedia.php>.
  • [23]
    W. Lutz, W. C. Sanderson et S. Scherbov, The end of world population growth in the 21st century. New challenges for human capital formation and sustainable development, Earthscan, Londres, 2001.
  • [24]
    NdT. Selon cette formule, I, l’impact humain sur l’environnement, est égal au produit de P, la population, d’A, l’aisance (l’aisance moyenne des habitants), et de T, la technologie.
  • [25]
    E. Boserup, The conditions of agricultural growth, Chicago Univ. Press, Chicago, 1965.
  • [26]
    R. Guha et J. Martinez-Alier, Varieties of environmentalism. Essays North and South, Earthscan, Londres, 1997?; R. E. Dunlap et R. York, «?The globalization of environmental concern and the limits of the postmaterialist explanation. Evidence from four cross-national surveys?», Sociological Quarterly, vol. 49, n° 3, 2008, p. 529-563.En ligne
  • [27]
    J. W. Moore, «?Sugar and the expansion of the early modern world-economy. Commodity frontiers, ecological transformation, and industrialization?», Review?: Fernand Braudel Center, vol. 23, n° 3, 2000, p. 409-433.
  • [28]
    Voir à ce sujet F. Padel et S. Das, Out of this earth. East India Adivasis and the aluminium cartel, Orient Black Swan, New Delhi, 2010.
  • [29]
    L. Urkidi, «?The defence of community in the anti-mining movement of Guatemala?», Journal of Agrarian Change, 2010b, à paraître.
  • [30]
    Voir M. Walter et J. Martinez-Alier, «?How to be heard when nobody wants to listen. The Esquel mining conflict?», Canadian Journal of Development Studies, vol. 30, n° 1-2, 2010, p. 281-303?; R. Muradian, J. Martinez-Alier et H. Correa, «?International capital vs. local population. The environmental conflict of the Tambogrande mining project, Peru?», Society & Natural Resources, vol. 16, n° 9, 2003, p. 775 -792?; et H. Haarstad et A. Floysand, «?Globalization and the power of rescaled narratives. A case of opposition to mining in Tambogrande, Perú?», Political Geography, vol. 26, n° 3, 2007, 289-308.En ligne
  • [31]
    J. Martinez-Alier et L. Temper, «?Oil and climate change. Voices from the South?», Economic and Political Weekly, 15 décembre 2007?; M. Finer, R. Moncel et C. N. Jenkins, «?Leaving the oil under the Amazon. Ecuador’s Yasuni-ITT Initiative?», Biotropica, vol. 42, 2010, p. 63-66?; C. Larrea et L. Warnars, «?Ecuador’s Yasuni-ITT Initiative. Avoiding emissions by keeping petroleum underground?», Energy for Sustainable Development, vol. 13, 2009, p. 219-223.En ligne
  • [32]
    J. Clapp et P. Utting (dir.), Corporate accountability and sustainable development, Oxford Univ. Press, Delhi, 2009.
  • [33]
    S. Veuthey et J. F. Gerber, «?Logging conflicts in Southern Cameroon. A feminist ecological economics perspective?», Ecological Economics, 2010, à paraître.
  • [34]
    A. Escobar, «?Culture sits in places. Reflections on globalism and subaltern strategies of localization?», Political Geography, vol. 20, n° 2, 2001, p. 139-174.En ligne
  • [35]
    R. Carrere et L. Lohmann, Pulping the South. Industrial tree plantation and the world paper economy, Zed Books, Londres, 1996?; P. McCully, Silenced rivers. The ecology and politics of large dams, Zed Books, Londres, 1996?; OCMAL, «?Observatorio de Conflictos Mineros de América Latina?», 2010, <www.conflictosmineros.net>?; A. Bebbington, D. H. Bebbington, J. Bury, J. Lingan et J. P. Muñoz, «?Mining and social movements. Struggles over livelihood and rural territorial development in the Andes?», World Development, vol. 36, n° 12, 2007, p. 2888-2905?; G. Bridge, «?Mapping the bonanza. Geographies of mining investment in an era of neoliberal reform?», The Professional Geographer, vol. 56, n° 3, 2004, p. 406-421?; J. Martinez-Alier, «?Ecological conflicts and valuation. Mangroves vs. shrimp in the late 1990s?», Environment and Planning C?: Government and Policy, vol. 19, n° 5, 2001a, p. 713-728?; J. Martinez-Alier, «?Mining conflicts, environmental justice, and valuation?», Journal of Hazardous Materials, vol. 86, n° 1-3, 2001b, p. 153-170?; GRAIN, «?Stop the agrofuel craze?!?», Seedling. Biodiversity, Rights and Livelihood, juillet, 2007, p. 2-9?; J. F. Gerber, S. Veuthey et J. Martinez-Alier, «?Linking political ecology with ecological economics in tree plantation conflicts in Cameroon and Ecuador?», Ecological Economics, vol. 68, n° 12, 2009, p. 2885-2889?; J. De Echave, A. Diez, L. Huber, B. Revesz, X. R. Lanata et M. Tanaka, Minería y Conflicto social, Instituto de Estudios Peruanos, Lima, 2009?; M. Svampa et A. Antonelli, Minería transnacional, narrativas del desarrollo y resistencias sociales, Biblos, Buenos Aires, 2009?; L. Urkidi, «?A glocal environmental movement against gold mining. Pascua-Lama in Chile?», Ecological Economics, vol. 70, n° 22, 2010, p. 219-227?; L. Urkidi et M. Walter, «?Environmental justice dimensions in anti-gold mining movements in Latin America?», Geoforum, 2011, à paraître?; M. Orta Martínez, D A. Napolitano, G. J. MacLennan, C. O’Callaghan, S. Ciborowski et X. Fabregas, «?Impacts of petroleum activities for the Achuar people of the Peruvian Amazon. Summary of existing evidence and research gaps?», Environmental Research Letters, vol. 2, n° 4, 2008?; M. Orta-Martinez et M. Finer, «?Oil frontiers and indigenous resistance in the Peruvian Amazon?», Ecological Economics, vol. 70, n° 2, 2010, p. 207-218.
  • [36]
    F. Demaria, «?Shipbreaking at Alang-Sosiya (India). An ecological distribution conflict?», Ecological Economics, vol. 70, n° 2, 2010, p. 250-260.En ligne
  • [37]
    EAA, Late lessons from early warnings. The precautionary principle, 1896-2000, Environmental Issues Report No. 22, European Environment Agency, Copenhague, 2002?; W. Pengue, «?Transgenic crops in Argentina. The ecological and social debt?», Bulletin of Science, Technology & Society, vol. 25, n° 4, 2005, p. 314-322?; A. G. Pereira et S. Funtowicz, Science for policy. New challenges, new opportunities, Oxford Univ. Press, Delhi & Oxford, 2009.
  • [38]
    S. Giljum et N. Eisenmenger, «?International trade and the distribution of environmental goods and burdens. A biophysical perspective?», Journal of Environment and Development, vol. 13, n° 1, 2004, p. 73-100?; P. Muñoz S. Giljum et J. Roca, «?The raw material equivalents of international trade. Empirical evidence for Latin America?», Journal of Industrial Ecology, vol. 13, n° 6, 2009, p. 881-897.En ligne
  • [39]
    D. Harvey, The new imperialism, Oxford Univ. Press, Oxford, 2003.
  • [40]
    K. W. Kapp, op. cit.
  • [41]
    P. Bond, «?Copenhagen inside out?», 2010a, <www.counterpunch.org/bond01122010.html>.
  • [42]
    M. L. Robleto et W. Marcelo, Deuda Ecológica, Instituto de Ecologia Política, Santiago, 1992?; K. R. Smith, «?The natural debt. North and South?», in T. W. Giambellucu et A. Henderson-Sellers (dir.), Climate change. Developing southern hemisphere perspectives, John Wiley & Sons, Chichester & New York, 1996, p. 423-448?; A. Simms, Ecological debt. The health of the planet and the wealth of nations, Pluto Press, Londres, 2005?; A. K. Peralta (dir.), Ecological debt. The peoples of the South are the creditors. Cases from Ecuador, Mozambique, Brazil and India, World Council of Curches, Genève, 2009.
  • [43]
    P. Bond, «?Maintaining momentum after Copenhagen’s collapse. “Seal the deal” or “‘Seattle’ the deal” ? », Capitalism Nature Socialism, vol. 21, n° 1, 2010b, p. 14-27 et aussi <www.climate-justice-now.org/bolivia-responds-to-us-on-climate-debt-if-you-break-it-you-buy-it>.En ligne
  • [44]
    J. K. Parikh, «?Joint implementation and the North and South cooperation for climate change?», International Environmental Affairs. A Journal for Research and Policy, vol. 7, n° 1, 1995, p. 22-41.
  • [45]
    U. T. Srinivasan, S. P. Carey, E. Hallsteind, P. A. T. Higgins, A. C. Kerr, L. E. Koteen, A. B. Smith, R. Watson, J. Harte, R. B. Norgaard, «?The debt of nations and the distribution of ecological impacts from human activities?», Proceedings of the National Academy of Sciences of the USA, n° 105, 2008, p. 1773-1786.
  • [46]
    E. Paredis, G. Goeminne, W. Vanhove, F. Maes et J. Lambrecht, The concept of ecological debt. Its meaning and applicability in international policy, Academia Press, Gent, 2008?; G. Goeminne et E. Paredis, «?The concept of ecological debt. Challenging established science-policy frameworks in the transition to sustainable development?», in E. Techera (dir.), Frontiers of environment and citizenship, Inter-Disciplinary Press, Oxford, 2009.
  • [47]
    H. T. Odum, op. cit., 1971.
  • [48]
    D. Pimentel, L. E. Hurd, A. C. Bellotti, M. J. Forster, I. N. Oka, O. D. Sholes et R. J. Whitman, «?Food production and the energy crisis?», Science, vol. 182, n° 4111, 1973, p. 443-449. Voir aussi D. Pimentel et M. Pimentel, Food, energy and society, Edward Arnold, Londres, 1979.En ligne
  • [49]
    NdT. «?Milpa?» : nom d’origine nahuatl qui, dans la société maya, désigne la parcelle où l’on sème le maïs et les haricots.
  • [50]
    G. Leach, Energy and food production, IPC Science and Technology Press, Guildford, 1975?; P. Campos Palacín et J. M. Naredo Pérez, «?Los balances energéticos de la agricultura española?», Agricultura y Sociedad, n° 15, 1980, p. 163-255.
  • [51]
    A. A. Desmarais, La Via Campesina. Globalization and the power of the peasant, Fernwood Publishing, Halifax, 2007?; S. Borras Jr., La Vía Campesina and its global campaign for agrarian reform, Journal of Agrarian Change, vol. 8, n° 2/3, 2008, p. 258-289?; M. E. Martinez-Torres et P. Rosset, «?La Vía Campesina. The birth and evolution of a transnational social movement?», Journal of Peasant Studies, vol. 37, n° 1, 2010, p. 149-175.En ligne
  • [52]
    WRM (World Rainforest Movement), «?Via Campesina. Food sovereignty as the peoples’ alternative to destructive agribusiness?», Bulletin, n° 135, 2008.
  • [53]
    J. Martinez-Alier, «?The EROI of agriculture and the Via Campesina?», Journal of Peasant Studies, 2011, à paraître.
  • [54]
    Voir le site <www.degrowth.eu>.
  • [55]
    J. Martinez-Alier, «?Socially sustainable economic de-growth?», Development and Change, vol. 40, n° 6, 2009b, p. 1099-1119?; J. Martinez-Alier, U. Pacual, F.-D. Vivien et E. Zaccai, «?Sustainable de-growth. Mapping the context, criticisms and future prospects of an emerging paradigm?», Ecological Economics, à paraître.En ligne
  • [56]
    N. Georgescu-Roegen, op. cit.
  • [57]
    W. S. Jevons, The coal question, Macmillan, Londres, 1865?; J. Polimeni, K. Mayumi, M. Giampietro et B. Alcott, The Jevons’ Paradox and the myth of resource efficiency improvements, Earthscan, Londres, 2007.
  • [58]
    S. Latouche, op. cit.
  • [59]
    H. T. Odum et E. C. Odum, A prosperous way down. Principles and policies, Univ. Press of Colorado, Boulder, 2001.
  • [60]
    F. Fischer-Kowalski et H. Haberl (dir.), Socioecological transitions and global change. Trajectories of social metabolism and land use, Edward Elgar, Cheltenham, 2007?; F. Krausmann, M. Fischer-Kowalski, H. Schandl et N. Eisenmenger, «?The global socio-metabolic transition?: past and present metabolic profiles and their future trajectories?», Journal of Industrial Ecology, vol. 12, n° 5-6, 2008, p. 637-657?; F. Krausmann, S. Gingrich, N. Eisenmenger, K. H. Erb, H. Haberl et M. Fischer-Kowalski, «?Growth in global materials use, GDP and population during the 20th century?», Ecological Economics, vol. 68, n° 10, 2009, p. 2696-2705.En ligne
  • [61]
    C. Kerschner, «?Economic de-growth vs. steady-state economy?», Journal of Cleaner Production, vol. 18, n° 6, 2010, p. 544-551.En ligne
  • [62]
    J. H. Spangenberg (dir.), Towards sustainable Europe. A study from the Wuppertal Institute for Friends of the Earth Europe, FoE Publications, Luton & Bruxelles, 1995.
  • [63]
    M. Waring, If women counted. A new feminist economics, Harper & Row, San Francisco, 1988.
  • [64]
    W. Rees et M. Wackernagel, «?Ecological footprints and appropriated carrying capacity?», in A. M. Jansson, M. Hammer, C. Folke et R. Costanza (dir.), Investing in natural capital. The ecological economics approach to sustainability, Island Press, Washington, 1994.
  • [65]
    S. Shmelev et B. Rodriguez-Labajos, «?Dynamic multidimensional assessment of sustainability at the macro level. The case of Austria?», Ecological Economics, vol. 68, n° 10, 2009, p. 2560-2573?; C. Zografos et R. B. Howarth (dir.), Deliberative ecological economics, Oxford Univ. Press, New Delhi, 2008.
  • [66]
    H. Daly, «?The economic thought of Frederick Soddy?», History of Political Economy, vol. 12, n° 4, 1980, p. 469-488?; G. Kallis, J. Martínez-Alier et R. B. Norgaard, «?Paper assets, real debts. An ecological-economic exploration of the global economic crisis?», Critical Perspectives on International Business, vol. 5, n° 1-2, 2009, p. 14-25.En ligne
  • [67]
    Voir J. Martinez-Alier, G. Munda et J. O’Neill, «?Weak comparability of values as a foundation for ecological economics?», Ecological Economics, vol. 26, n° 3, 1998, p. 277-286.En ligne
  • [68]
    NdT. L’extractivisme est la cueillette à des fins commerciales des ressources naturelles non ligneuses de la forêt.
  • [69]
    NdT. La «?malédiction des ressources?» («?resource curse?»), aussi connue sous le nom de «?paradoxe de l’abondance?», est le fait que des régions ou pays possédant des ressources naturelles en abondance (tout spécialement des minerais et des carburants) tendent à avoir moins de croissance que d’autres régions ou pays moins bien dotés en ressources naturelles.
  • [70]
    E. Gudynas, El buen vivir más allá del extractivismo, Abya Yala, Quito, 2010.
Joan Martinez-Alier
Joan Martinez-Alier est professeur d’économie et d’histoire économique à l’université autonome de Barcelone. Membre fondateur de la Société internationale d’économie écologique, directeur de la revue Ecologia Politica, initiateur de l’histoire écologique en Espagne et grand défenseur du concept de dette écologique, il est notamment l’auteur de Ecological economics. Energy, environment and society (Blackwell, 1987) et de The environmentalism of the poor. A study of ecological conflicts and valuation (Edward Elgar, 2002).
Cette publication est la plus récente de l'auteur sur Cairn.info.
Mis en ligne sur Cairn.info le 20/07/2011
https://doi.org/10.3917/ecopo.041.0125
Pour citer cet article
Distribution électronique Cairn.info pour Presses de Sciences Po © Presses de Sciences Po. Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.
keyboard_arrow_up
Chargement
Chargement en cours.
Veuillez patienter...