CAIRN.INFO : Matières à réflexion

La réalité française en matière de placement familial est très contrastée en fonction des territoires et des organisations chargées de les mettre en œuvre (Coum, 2018), mais est l’héritière d’une double tradition culturelle. Celle qui prévaut en matière de pratiques en vigueur dans les dispositifs de protection de l’enfance. Une autre qui imprègne les mentalités autant que les usages s’agissant des modalités de procréation, d’éducation et de conception du « faire famille ». Cette double tradition constitue un frein aux changements provoqués par l’évolution des mœurs.
La mutation culturelle que subit aujourd’hui la famille en Occident impacte tous les secteurs de la vie sociale et psychique des personnes (passage d’une logique dogmatique et collective à une logique libérale et individuelle) et provoque une forme de désordre dont les parents sont non seulement les témoins mais également les victimes et/ou les acteurs. Cela n’est pas sans affecter les conditions de l’éducation des enfants. Mais ce désordre social est également pour nous, chercheurs en sciences humaines, l’occasion de produire une réflexion fondamentale sur ce que l’on appelle aujourd’hui « la parentalité » alors même que nos élaborations sont moins contraintes par la fixité d’un dogme qui oblige à penser la famille (et les pratiques sociales qui s’y intéressent) de manière unique. L’évolution des modalités de faire famille constitue donc un laboratoire à ciel ouvert pouvant éclairer notre réflexion sur le dispositif de protection de l’enfance dit « accueil familial »…

Français

Lorsqu’un enfant est déplacé de sa famille à une autre, un sentiment de déloyauté à l’égard de ses parents se développe chez lui en même temps que naissent chez l’assistante familiale un fantasme de rapt et, chez les parents, un vécu d’effraction. S’ensuivent autant de troubles contrariant l’efficacité de la mesure : agressivité des parents, hostilité de l’enfant et sentiment de culpabilité de l’assistante familiale, etc. Est-ce là une fatalité intrinsèque au dispositif « placement familial » et à la nature de la famille ? L’auteur essaie de montrer qu’il s’agit en fait de conséquences néfastes des représentations que nous avons sur ce que nous croyons devoir être une famille et des parents pour un enfant. Il montre également, exemple à l’appui, qu’une évolution de nos conceptions de la famille, donc de notre conception du placement familial, peut permettre d’atténuer ces manifestations, dans l’intérêt de l’enfant.

Mots-clés

  • Placement
  • parentalité
  • accueil
  • représentations
  • assistant familial
Daniel Coum
Psychologue clinicien, psychanalyste.
daniel.coum@wanadoo.fr
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Mis en ligne sur Cairn.info le 13/01/2022
https://doi.org/10.3917/dia.234.0053
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