Alors que l’« opération militaire spéciale » de la Russie se prolonge en Ukraine et qu’il semble difficile pour tous les observateurs d’entrevoir ou d’imaginer comment cette guerre d’agression va se terminer, il convient de garder à l’esprit les possibilités qu’offre une institution souvent ignorée, mésestimée ou délaissée : l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
De son nom de baptême, Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), l’OSCE est aujourd’hui la seule arène internationale où les parties à ce conflit s’entretiennent régulièrement. Le Conseil permanent de l’OSCE est son organe de direction ; il rassemble tous les représentants permanents (RP-ambassadeurs) des cinquante-sept États participants et se réunit tous les jeudis. Ainsi, chaque semaine, les chefs de délégation nationale ont l’occasion de s’exprimer sur les sujets mis à l’ordre du jour de la réunion par la présidence en exercice sur propositions des RP. Depuis 2014, la question ukrainienne est abordée avec une régularité métronomique et donne lieu à des échanges souvent acides et rugueux. La nature de ces interventions s’est encore durcie dans le sillage de l’agression russe contre l’Ukraine, le 24 février 2022. Il n’en demeure pas moins que les échanges continuent, même si le terme « dialogue » peut paraître déplacé. Les interventions sont élaborées en relation avec les capitales qui en reçoivent en retour un point sur leur nature générale.
L’OSCE est une organisation politico-diplomatique dont le mandat général est d’assurer un environnement stable et sécurisé à ses États participant…