L’Administration Biden fait aujourd’hui de l’Indopacifique et du containment de la Chine ses priorités. Elle souhaite, à cette fin, enrôler politiquement les alliés européens et ses partenaires asiatiques. Il est prévisible que cet objectif devrait être, pour les États-Unis, une des priorités du prochain Sommet de l’Otan à Madrid en avril 2022. Il s’inscrit donc directement parmi les enjeux de la relation transatlantique.
S’ajoutent après l’annonce de l’accord AUKUS (Australia, United Kingdom, United States) le 15 septembre dernier – qui ne fait mention ni des intérêts français dans la zone ni du rôle de l’UE, qui avait annoncé sa nouvelle politique dans la région le même jour – de nombreux commentaires sur l’évolution de notre propre politique en Indopacifique.
Cette dernière, qui s’est considérablement développée depuis 2019, s’appuie sur nos intérêts de souveraineté, notre conviction de l’importance croissante de la zone indopacifique sur le plan géopolitique et économique ainsi que sur la nécessité d’y maintenir les principes internationaux concernant les espaces communs. Il est clair que le principe de la liberté internationale de navigation maritime et aérienne n’est pas divisible : les atteintes à ce dernier en mer de Chine du Sud ne sauraient constituer des précédents, par exemple, en Méditerranée. La préservation des libertés d’accès aux espaces internationaux, dans l’Indopacifique, est donc devenue une des priorités dans les rapports avec nos principaux partenaires dans la zone, mais est également en passe de devenir un marqueur dans la relation transatlantique…
L’Indopacifique est devenue le centre de gravité de la confrontation entre la Chine et les États-Unis, avec une montée en puissance des rapports de force. La France, de par ses territoires dans la région, est un acteur concerné et doit accroître sa présence, bénéficiant notamment des capacités de l’Armée de l’air et de l’espace.
