CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1 L’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014 a bouleversé non seulement la géopolitique de la région pontique [1], mais aussi le plan de modernisation de la flotte de la mer Noire échafaudé par Moscou à la fin des années 2000. La pleine possession de la péninsule et de ses nombreuses infrastructures militaires, la dégradation des relations avec la communauté euro-atlantique [2] et une pression économique accrue sur les finances du pays constituent des paramètres qui n’existaient pas lorsque la Russie a établi le programme d’armement 2011-2020 [3]. Le Kremlin a ainsi été contraint de « revoir sa copie », d’autant plus qu’arrivé à mi-parcours de sa réalisation, des retards et des insuffisances d’ordre technologique et industriel difficilement surmontables dans les délais impartis sont apparus. Dans le bassin pontique, la flotte de la mer Noire doit contribuer de manière déterminante au dispositif de fortification mis en œuvre par Moscou, dont la réalisation s’est accélérée depuis 2014. Les derniers documents stratégiques publiés par la Russie – la Nouvelle stratégie de sécurité nationale de 2015 et le Concept de politique étrangère de 2016 – mettent en effet en exergue les défis soulevés en matière sécuritaire par les tensions apparues au lendemain de la crise ukrainienne dans les relations russo-occidentales. Ce phénomène de militarisation ne concerne cependant pas exclusivement le flanc méridional russe. La façade arctique et, dans une moindre mesure, l’Extrême-Orient font aussi l’objet d’une fortification militaire.

La perception russe de la menace en mer Noire

2 Vu de Moscou, l’espace mer Noire se caractérise par une forte perméabilité à toute une série de facteurs considérés comme étant générateurs de troubles. La région pontique est ainsi perçue comme étant particulièrement vulnérable, d’une part à la pression exercée par la communauté euro-atlantique, d’autre part aux menaces qui émanent du Levant et du Moyen-Orient. Trois principaux enjeux structurent la vision russe de l’aire pontique. En premier lieu, la compétition pour l’influence – notamment dans les domaines énergétique, sécuritaire et politique, avec des projets d’intégration concurrents – à laquelle se livrent des acteurs régionaux (Russie, Turquie, Otan, Union européenne) et des acteurs extrarégionaux (États-Unis) selon une logique de jeu à somme nulle [4]. La construction du bouclier antimissiles par Washington, dont des éléments se trouvent en Turquie (radar) et en Roumanie (missiles intercepteurs), continue de faire l’objet de vives critiques de la part de Moscou, tout comme la présence navale de l’Otan en mer Noire, clairement considérée comme hostile par les Russes. Puis viennent les enjeux énergétiques, dans la mesure où le bassin pontique est un corridor pétro-gazier majeur pour la Russie, avec le terminal de Novorossiisk et les projets de gazoducs existants (Blue Stream) et à venir (Turkish Stream). Enfin, la région de la mer Noire reste un carrefour pour les menaces transnationales (trafic d’armes et de stupéfiants, prolifération des composants d’armes de destruction massive, terrorisme) [5]. S’ajoute à cette liste de défis la guerre en Ukraine qui, depuis 2014, constitue une source d’instabilité de premier ordre à la charnière des flancs méridional et occidental russes. Enfin, Moscou considère la Turquie à travers le prisme de la Convention de Montreux (1936) plus qu’à travers celui de l’Otan. La question des détroits constitue un point de convergence entre Russes et Turcs, qui tiennent au respect du texte de Montreux. Les uns et les autres voient d’un mauvais œil l’accroissement de l’activité navale de l’Otan en mer Noire qui tend à remettre en question le condominium sécuritaire qu’ils ont de facto établi sur le bassin pontique depuis 1991.

3 L’évolution du contexte stratégique pontique a conduit la Russie à poursuivre et accélérer le développement d’infrastructures militaires. En 2016, le ministère russe de la Défense a déboursé près de 150 milliards de roubles (environ 2 milliards d’euros) rien que pour la modernisation et la création d’unités dans les districts militaires Ouest et Sud [6]. Moscou a par ailleurs adapté son programme de modernisation de la flotte de la mer Noire aux nouvelles réalités économiques et aux carences industrielles et technologiques apparues au lendemain de la rupture de la coopération militaro-technique avec l’Ukraine et les industriels occidentaux.

La flotte de la mer Noire, un outil en voie de modernisation

4 La nécessité de moderniser la flotte de la mer Noire a fait l’objet d’une attention particulière de la part des autorités russes dès la fin des années 2000. Même si elle a recouvré la pleine jouissance des emprises navales en Crimée, notamment à Sébastopol – où se trouve le quartier général de la flotte de la mer Noire, la Russie poursuit la construction d’une base navale neuve à Novorossiisk, sur la côte russe de la mer Noire, à l’Ouest de Krasnodar, en dépit des inconvénients que présente ce site (vent fort, trafic maritime commercial dense). Commencé en 2004, ce chantier devrait coûter 92 milliards de roubles (près de 1,5 milliard d’euros) et doit aboutir en 2020 à la mise en service d’une base navale qui aura notamment vocation à accueillir la sous-marinade renouvelée de la flotte de la mer Noire ainsi que des navires de premier rang [7]. En 2016, la flotte a d’ailleurs reçu deux sous-marins d’attaque (SSK) de type Kilo (Projet 0636.3) – le B-268 Velikiy Novgorod et le B-271 Kolpino – qui viennent ainsi compléter la flottille de six SSK commandés par le ministère de la Défense. Deux frégates polyvalentes du Projet 11356M – l’Amiral Grigorovitch et l’Amiral Essen – ont été admises au service actif, ainsi que trois navires de soutien. Des cinq formations navales russes, la flotte de la mer Noire aura été celle qui aura reçu le plus grand nombre de navires de combat en 2016 avec 4 unités. En 2017, il est prévu que lui soient versés la frégate du Projet 11356M Amiral Makarov, la corvette lance-missiles Vichniy Volochek (Projet 21631) [8], le patrouilleur Vassili Bikov – tête de série du Projet 22160 [9] – et le petit navire lance-missiles Ouragan, première unité du Projet 22800 [10].

5 Les premiers résultats du programme 2011-2020 en mer Noire mettent en évidence l’émergence d’une flotte qui gagne en polyvalence, ce qui constitue une rupture par rapport à l’époque soviétique, où la marine se caractérisait par une grande spécialisation des plateformes et des équipages. La mise à l’eau programmée de nombreuses unités à faible tonnage (800 tonnes pour les petits navires lance-missiles, un peu moins de 1 000 tonnes pour les corvettes lance-missiles) va cependant induire une contraction du rayon d’action de la flotte. Les capacités hauturières [11] de la flotte de la mer Noire restent principalement assurées par le croiseur lance-missiles Moskva (Projet 1164), légèrement augmentées de celles conférées par les nouvelles frégates du Projet 11356M. À l’exception des patrouilleurs du Projet 22160, toutes les nouvelles plateformes sont en revanche équipées de missiles de croisière Kalibr qui leur permettent de frapper des cibles situées bien au-delà de l’aire pontique. Ces tirs peuvent être réalisés depuis le bassin de la mer Noire où les navires bénéficient de la couverture des systèmes défensifs antinavires (batterie côtière Bastion) et antiaériens (S-400) basés en Crimée. La mutualisation de ces capacités diminue considérablement la permissivité du bassin pontique aux forces aériennes et navales otaniennes.

6 La flotte de la mer Noire contribue directement à la stratégie de déni d’accès et d’interdiction de zone mise en œuvre par la Russie dans le bassin de la mer Noire. S’inscrivant dans une approche géopolitique « classique » russe de verrouillage des espaces maritimes contigus (large de la péninsule de Kola, mer d’Okhotsk, mer Noire), cette stratégie repose dans le bassin pontique sur la combinaison de moyens défensifs basés en Crimée avec la puissance de feu offerte par les nouvelles plateformes navales et les moyens aériens renouvelés, stationnés sur la péninsule criméenne (escadrille de Su-30SM). La flotte de la mer Noire continue de jouer un rôle clef dans les opérations menées par la marine russe au Levant et d’apporter un soutien logistique à celles réalisées dans l’océan mondial [12], bien que de fortes incertitudes planent sur ses capacités hauturières à moyen terme.

Problèmes industriels et incertitudes programmatiques

7 La rupture de la coopération militaro-technique avec l’Ukraine a induit l’arrêt des livraisons de turbines à gaz construites par Zorya MachProject (basé à Mykolaïv/Nikolaïev, à l’Est d’Odessa) pour les frégates polyvalentes du Projet 11356M, notamment. C’est le russe Saturn (basé à Rybinsk, au Nord de Moscou) qui est en charge de concevoir des turbines à gaz indigènes. Selon l’industriel, le prototype pourrait être testé en 2017 et les turbines produites en série dès 2018, mais ce calendrier demeure toutefois assez optimiste [13]. Les corvettes lance-missiles du Projet 21631 étaient équipées pour leur part de turbines diesel fabriquées par l’allemand MTU, qui a cessé sa coopération avec la Russie, mais elles ont reçu assez rapidement des turbines russes, permettant la poursuite du programme dans des délais raisonnables [14].

8 Une autre incertitude porte sur la mise à niveau et la modernisation des infrastructures d’entretien en Crimée qui s’avèrent d’autant plus importantes que la flotte de la mer Noire constitue l’épine dorsale du détachement naval méditerranéen russe. Les chantiers navals criméens ont ainsi vocation à entretenir non seulement les unités de la flotte de la mer Noire sollicitées par des déploiements en Méditerranée plus fréquents qu’au cours des années 1990 et 2000, mais aussi celles projetées depuis les autres flottes (Nord, Baltique et Pacifique) vers les eaux méditerranéennes et qui pourraient avoir besoin de subir des réparations. Or, l’activité de la plupart de ces chantiers – principalement situés à Sébastopol, Féodossia et Kertch – est moribonde et ils n’ont reçu aucun investissement majeur depuis 1991. Afin de remédier à cette situation, le consortium russe des constructions navales OSK a annoncé à l’été 2016 vouloir créer un cluster[15] naval en Crimée principalement formé d’industriels sébastopolitains. Sébastopol demeure le principal acteur criméen dans le domaine naval avec près de 40 % des contrats civils et militaires réalisés en Crimée en 2015 et 2016 [16]. Ce cluster bénéficierait en outre de l’expérience apportée par le chantier Zvezdotchka (Severodvinsk) qui a établi une filiale à Sébastopol.

9 Se pose par ailleurs la question de la pérennisation des capacités hauturières limitées de la flotte de la mer Noire. Le ministère russe de la Défense a prévu de procéder à la modernisation en profondeur du croiseur Moskva en 2017. Toutefois, il s’agit ici d’une mesure destinée à préserver des capacités hauturières minimales et non à les développer. De même, quid du renouvellement des capacités amphibies [17] ? Actuellement constituées par les grands navires de débarquement ex-soviétiques du Projet 775 (et quelques unités du Projet 1171), ces capacités sont lourdement sollicitées pour le pont maritime mis en place par Moscou depuis 2011 entre Novorossiisk et les ports syriens (Tartous, Lattaquié) afin de soutenir le régime de Damas, et depuis septembre 2015, les opérations russes en Syrie. Bien que peu onéreux et simples à entretenir, ces bâtiments amphibies sont d’un âge plus que vénérable [18]. Or, assez étonnamment, mis à part le très problématique Projet 11711, il n’existe pas de programmes de remplacement pour ces navires dans le plan d’armement 2011-2020 [19].

10 Enfin, une dernière incertitude porte sur la sous-marinade de la flotte de la mer Noire. Six SSK du Projet Kilo ont été commandés et livrés, ce qui porte à sept le nombre de submersibles classiques en service dans la flotte de la mer Noire. Ce chiffre paraît élevé compte tenu du fait que ces SSK évolueront dans la mer fermée qu’est la mer Noire, la Convention de Montreux leur interdisant le franchissement des détroits turcs pour des missions de combat [20]. Au moment où ces lignes sont écrites, les deux dernières unités du lot de six SSK ont bien été admises au service actif fin 2016, mais tardent à rallier le bassin pontique. Ce retard pourrait traduire soit l’existence de problèmes d’ordre technique, soit une possible réaffectation, par exemple vers la flotte du Nord ou la flotte de la Baltique. Il semblerait en outre que le complexe militaro-industriel russe peine à livrer en quantité et en qualité des torpilles et des contre-mesures modernes (ce qui pourrait aussi expliquer la présence prolongée des deux SSK en mer Baltique). Selon certaines analyses, la discrétion des nouveaux Kilo ne compenserait pas leur infériorité au combat face aux submersibles turcs qui seraient dotés de torpilles et de contre-mesures qualitativement supérieures [21].

Conclusion

11 L’état d’avancement du programme de modernisation de la flotte de la mer Noire reste relativement satisfaisant compte tenu des difficultés structurelles auxquelles fait face l’industrie navale russe. La Russie a adapté son plan d’armement et son outil naval aux nouvelles réalités post-annexion et poursuit en mer Noire la mise en œuvre d’une stratégie de déni d’accès et d’interdiction de zone à laquelle la flotte contribue directement. L’outil naval pontique russe apporte ainsi une réponse à ce qui est perçu à Moscou comme une menace que ferait peser l’Otan sur le flanc méridional russe. Au demeurant, avant même la crise de 2014, le programme 2011-2020 laissait déjà transparaître l’émergence d’une « flotte forteresse » en mer Noire [22]. La crise ukrainienne et ses conséquences ont catalysé cette évolution en compromettant le développement de navires hauturiers et en contraignant la Russie à recentrer ses ambitions autour de programmes de navires plus modestes. L’atrophie des capacités hauturière de la flotte de la mer Noire risque néanmoins d’aboutir, au cours des années 2020, à une rupture capacitaire dont les programmes de modernisation de bâtiments ex-soviétiques actuellement mis en œuvre ne peuvent que repousser l’échéance. En l’absence de nouveaux projets – il n’est pas prévu d’affecter des frégates polyvalentes du Projet 22350 en mer Noire [23] – la flotte de la mer Noire devrait donc conserver une voilure la prédisposant à évoluer avant tout dans des eaux brunes [24] et dans le bassin pontique, ainsi qu’à assurer de manière limitée une empreinte navale méditerranéenne. Cette évolution semble toutefois caractéristique de l’outil naval russe qui tend à acquérir une plus grande polyvalence et à se littoraliser.

Notes

  • [1]
    Selon la définition apportée par l’Union européenne, la région de la mer Noire est composée des six États littoraux du bassin pontique – Russie, Géorgie, Turquie, Bulgarie, Roumanie et Ukraine – ainsi que de l’Azerbaïdjan, de l’Arménie, de la Moldavie et de la Grèce. Voir « Black Sea Synergy–A New Regional Cooperation Initiative » (http://eur-lex.europa.eu/).
  • [2]
    Ensemble formé par les États-membres de l’Union européenne et de l’Otan.
  • [3]
    Au demeurant, les dépenses militaires russes ont augmenté depuis le début des années 2010 pour atteindre 5,4 % du PIB et représenter 13,7 % du budget fédéral en 2015. Source : base de données du SIPRI.
  • [4]
    Il convient d’opérer dans ce cas une distinction entre la Turquie et l’Otan dans la mesure où la Convention de Montreux (1936) octroie à Ankara le statut particulier de maître des détroits turcs (Bosphore et Dardanelles).
  • [5]
    La région de la mer Noire est connue pour être une zone de transit pour le trafic d’uranium en provenance de pays d’ex-URSS. Voir à ce propos Bruce Lawlor : « The Black Sea: Center of the Nuclear Black Market », Bulletin of Atomic Scientists, vol. 67, n° 6, 2011, p. 73-80.
  • [6]
    « V Krymu mogut poâvit’sâ “Iskandery” » [« Des Iskanders pourraient apparaître en Crimée »], Nezavissimaâ Gazeta, 28 octobre 2016.
  • [7]
    « Pod Novorossijskom zaveršaût stroitel’stvo voenno-morskoj bazy » [« La construction de la base navale de Novorossiïsk s’achève »], RIA Novosti, 25 juin 2015.
  • [8]
    Deux unités sont déjà en service dans la flotte de la mer Noire, les corvettes Zeleniy Dol et Serpukhov.
  • [9]
    Six unités ont été commandées pour la flotte de la mer Noire.
  • [10]
    Dix unités doivent être versées à la flotte de la mer Noire. Bien que disposant d’un faible tirant d’eau (800 tonnes), ces navires sont équipés de missiles de croisière Kalibr.
  • [11]
    Il s’agit de l’ensemble des moyens navals de surface et sous-marins permettant d’assurer une présence durable hors des eaux territoriales, en haute mer.
  • [12]
    L’expression « océan mondial » désigne les espaces maritimes qui séparent les continents. Dans la culture stratégique russe, cette vaste aire – 71 % de la surface du globe – est d’abord envisagée comme un théâtre d’opérations (teatr voennyh dejstvij), et en premier lieu comme une zone de déploiement pour les forces sous-marines stratégiques russes.
  • [13]
    « Vypusk v Rossii gazovyh turbin dlâ VMF vmesto ukrainskih nacnetsâ v 2017 godu » [« Le lancement en Russie des turbines à gaz pour la marine en remplacement des modèles ukrainiens commencera en 2017 »], Lenta, 1er décembre 2016.
  • [14]
    L’usine Kolomenskoye (Moscou) fournit une solution de remplacement pour les turbines diesel.
  • [15]
    Groupes d’entreprises et d’institutions.
  • [16]
    « “Zvezdocka” s “Korallom” » [« Zvezdotchka avec Korral »], Rossijskaâ Gazeta, 9 juin 2016.
  • [17]
    Il s’agit d’unités pouvant opérer sur la rupture mer/terre et ayant notamment la capacité de transporter et débarquer une force depuis la mer vers un point donné à terre.
  • [18]
    Le grand navire de débarquement Saratov (Projet 1171), mis à l’eau en août 1966, est le doyen de la flotte (51 ans à l’été 2017). Il a participé à une mission en Méditerranée à l’été 2016.
  • [19]
    Ce projet a rencontré de nombreuses difficultés compte tenu des changements de spécificités qu’il a subis tout au long de son développement. La première unité, le Ivan Gren, devrait être admise au service actif fin 2017 alors qu’elle a été mise sur cale en 2004. Seules, deux unités de ce projet devraient être livrées, la marine n’ayant pas souhaité commander d’autres plateformes de ce type.
  • [20]
    Voir l’article 12 de la Convention de Montreux.
  • [21]
    « Morskoe podvodnoe bessilie » [« Faiblesse sous-marine »], VPK, n° 15, avril 2017.
  • [22]
    Voir Igor Delanoë : « La flotte de la mer Noire : vers une ‘‘flotte forteresse’’ à l’horizon 2020 », Revue Défense Nationale, n° 760, mai 2013, p. 99-106.
  • [23]
    Ces nouvelles frégates de 4 500 tonnes de déplacement sont qualifiées pour les missions en haute mer.
  • [24]
    L’expression « eaux brunes » désigne les espaces littoraux et fluviaux.
Français

L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a bouleversé la géopolitique de la région et le plan de modernisation de la flotte de la mer Noire échafaudé en 2000. La Russie a adapté son plan d’armement et son outil naval aux réalités post-annexion et poursuit la mise en œuvre d’une stratégie de déni d’accès.

English

Russian Maritime Strategy in the Black Sea

Russia’s annexation of the Crimea in 2014 overturned the geopolitics of the region and upset the modernisation plan for the Black Sea fleet that had been started in 2000. Russia has adapted its plans for rearmament and for the fleet in light of the current situation and is pursuing a strategy of access denial.

Igor Delanoë
Docteur en histoire. Directeur-adjoint de l’Observatoire franco-russe (CCI France-Russie, Moscou).
Mis en ligne sur Cairn.info le 17/02/2020
https://doi.org/10.3917/rdna.802.0036
Pour citer cet article
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