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Hugues Marchal – Auteur, à Rio, de performances, de poèmes visuels et gestuels, vous avez accordé une part importante aux possibilités d’écriture offertes par les nouveaux médias – notamment l’informatique et les hologrammes. Comment en êtes-vous venu à concevoir un usage artistique des biotechnologies ? Vous définiriez-vous comme un généticien, un poète ou un plasticien ? Quelle difficulté pose chacune de ces étiquettes ?
Eduardo Kac – J’ai suivi deux chemins parallèles, qui se sont parfois croisés. D’une part, mon œuvre visuelle ; de l’autre, mon investissement dans la poésie expérimentale. C’est à cause de la poésie que je me suis mis à utiliser les nouveaux médias, dès le début des années 1980. Et c’est au fil de mon parcours en art visuel que j’ai commencé à utiliser les biotechnologies. Toutefois, la première œuvre transgénique que j’ai présentée au public, Genesis (1999), incluait une expérimentation sur le langage conditionnée, sans aucun doute, par mon travail poétique antérieur. Il semble qu’à présent, les deux chemins parallèles se rejoignent de plus en plus fréquemment, comme le montre bien ma biopoésie. Quant aux étiquettes, elles confinent et restreignent, alors qu’avec l’art et l’écriture, j’essaye au contraire de dépasser les frontières établies et de forger mon propre espace de création et d’imagination. En même temps, quand on crée une chose pour laquelle il n’existe pas encore de nom, il faut bien forger ses propres termes. S’ils deviennent ensuite des étiquettes, cela relève davantage d’un processus de réception que de la création…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/02/2012
- https://doi.org/10.3917/criti.709.0553
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