CAIRN.INFO : Matières à réflexion

Introduction

1À la fin du second conflit mondial, se sont développées des organisations financières internationales « publiques », c’est-à-dire des institutions financières dont les actionnaires sont des États ou des banques centrales. La crise financière et monétaire des années trente avait déjà donné naissance à la Banque des règlements internationaux - BRI. Ce même souci d’éviter une répétition des problèmes qu’avait engendrés le réflexe protectionniste des gouvernements de l’époque présidera à la création des institutions issues des accords de Bretton Woods (novembre 1944) : le Fonds monétaire international - FMI et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement - BIRD, plus connue sous le nom de Banque mondiale [1]. L’autre grand défi de l’après-guerre, la reconstruction de l’économie des pays ex-belligérants, sera également, quoique partiellement, pris en charge par ces institutions. Graduellement, l’aide au développement des pays décolonisés deviendra une autre préoccupation dominante chez les gouvernements des grands pays.

2Ce double objectif, stabilisation monétaire et développement économique, conditionnera l’activité des organisations financières BRI, FMI et BIRD. D’autres institutions seront ultérieurement créées pour répondre à l’un ou à l’autre de ces objectifs ou aux deux simultanément : parmi les plus récentes, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement - BERD, créée en 1991 pour accompagner la transition des anciens pays communistes d’Europe centrale et orientale vers une économie de marché, répondait d’avantage à l’objectif de développement C’était vrai également de la Banque interaméricaine de développement - BID (1959), de la Banque asiatique de développement - BAD (1965), ou de la Banque africaine de développement - BAfD (1966), etc. D’autre part, la Banque centrale européenne - BCE qui est mise en place depuis le 1er juin 1998 et commencera à fonctionner le 1er janvier 1999 répond, elle, à un objectif de politique purement monétaire : il s’agit de prendre la tête du système européen des banques centrales, dans leurs fonctions principales, concurremment à l’introduction de l’euro. Il faut la considérer davantage comme une institution financière supranationale plutôt qu’internationale.

3Outre le fait qu’elles répondent à au moins l’un ou l’autre de ces deux objectifs, les organisations financières auxquelles ce Courrier hebdomadaire est consacré ont également en commun de connaître un grand développement dans les dernières années de ce siècle, et d’être généralement méconnues. Ainsi, des compétences nouvelles en matière économique et financière sont transférées à des organismes internationaux, et certains commentateurs soulignent à ce propos que ce faisant, elles échappent au contrôle démocratique direct.

4Le présent Courrier a pour objectifs d’expliquer le rôle et le fonctionnement des organisations financières internationales, de décrire la participation belge et de considérer les influences réciproques qui peuvent apparaître entre ces organisations et la Belgique. Feront l’objet d’une description détaillée la Banque des règlements internationaux - BRI, les organisations dites de Bretton Woods - FMI / Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement - BERD, la Banque européenne d’investissement - BEI, et l’Institut monétaire européen - IME, future Banque centrale européenne - BCE. D’autres organisations financières internationales dont fait partie la Belgique mais qui exercent leur activité ailleurs qu’en Europe seront plus rapidement présentées : il s’agit des banques de développement africaine, asiatique et interaméricaine. Enfin, sans prétendre à l’exhaustivité, ce Courrier présentera quelques organisations financières dont la Belgique n’est pas membre, mais qui peuvent jouer un rôle sur la scène économique et financière internationale.

5Rassembler ces organisations dans un Courrier hebdomadaire procède essentiellement d’une volonté d’information ; c’est ainsi que l’on trouvera une bibliographie succincte permettant d’approfondir le sujet, une table des sigles utilisés et une liste d’adresses [2].

6S’il est particulièrement intéressant de décrire les organismes financiers internationaux d’un point de vue socio-politique, au terme d’un demi-siècle d’existence et de fonctionnement du concept même de coopération financière internationale, c’est également parce que cette dernière se transforme pour devenir partie intégrante de ce qu’il est convenu d’appeler la « mondialisation ». Selon l’analyse de l’économiste Peter B. Kenen [3], les organisations financières qui ont été créées essentiellement pour établir le libre-échange et la libre-circulation des capitaux ont réalisé leurs objectifs jusqu’à un certain point. En effet, grâce à l’état très fermé de l’économie dans les années trente et pendant la guerre, tous les États ont disposé d’une marge de manœuvre suffisante pour satisfaire à leurs engagements internationaux à libéraliser et à ouvrir leurs frontières, tout en conservant des mesures keynésiennes (comme la politique de plein emploi). Aujourd’hui, la situation s’est modifiée, et, selon P. Kenen, il risque de devenir de plus en plus difficile pour les États de l’Europe occidentale de concilier la libéralisation accrue des échanges recommandée par des organismes financiers tel le FMI, mais aussi par l’Organisation mondiale du commerce - OMC ou l’Organisation de coopération et de développement économique - OCDE [4] et le maintien du modèle d’État social européen.

La Banque des règlements internationaux

Objet

7La Banque des règlements internationaux - BRI est une banque commerciale de droit suisse et d’économie mixte ; cependant ses activités sont de nature non commerciale et elles sont protégées d’une interférence du gouvernement helvétique par un traité international. La BRI a pour objet de régler la coopération entre les banques centrales ; elle est en quelque sorte la banque centrale des banques centrales. Créée dans les années trente pour régler les problèmes de paiements hérités de la première guerre mondiale (les réparations allemandes), la BRI s’occupe de coordonner et de faciliter les opérations financières internationales.

Organisation

8La BRI regroupe aujourd’hui quarante et une banques centrales, dont la Banque nationale de Belgique.

9Le conseil des directeurs comprend tout d’abord les gouverneurs des banques centrales de Belgique, France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni, ainsi que le président du conseil des gouverneurs de la réserve fédérale américaine, chaque membre nommant ensuite un autre membre de la même nationalité. De plus, peuvent être désignés pour faire partie du conseil au maximum neuf gouverneurs des autres banques centrales. Le conseil se réunit dix fois par an ; le résultat de ces réunions n’est pas rendu public. Le conseil désigne le président de la banque, et l’administrateur général.

10Le personnel comprend au total 470 membres en provenance de vingt-sept pays, qui travaillent au siège de la banque, est situé à Bâle.

Aperçu de ses activités

11La Banque des règlements internationaux est la plus ancienne des institutions financières internationales. Elle a été fondée, suite à la conférence de La Haye, le 27 février 1930, après l’adoption du plan Young destiné à permettre la solution du problème des réparations allemandes et des dettes interalliées héritées du premier conflit mondial. Les premiers actionnaires en étaient les banques centrales de Belgique, de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni, de l’Italie et du Japon, ainsi qu’un groupe financier américain (composé de la banque Morgan, la First National de New York, etc.). Ces institutions avaient eu la possibilité de proposer en souscription dans leurs pays respectifs une partie de leurs actions. La France, les États-Unis, mais aussi la Belgique utilisèrent cette possibilité, ce qui explique qu’aujourd’hui encore 16% du capital de la BRI se retrouve entre des mains privées [5]. Jusqu’en septembre 1996, parmi les banques centrales qui composaient la BRI, se retrouvaient celles de la plupart des pays européens, de l’Afrique du Sud, de l’Australie, du Canada, du Japon et des États-Unis. La BRI faisait ainsi figure en quelque sorte de banque centrale des banques centrales des pays les plus industrialisés mais avec un poids européen assez accentué. Depuis le 9 septembre 1996, la BRI a accepté neuf autres banques centrales parmi ses actionnaires ; il s’agit des banques du Brésil, de la Chine, de la Corée, de l’Inde, du Mexique, de la Russie et de l’Arabie Saoudite, ainsi que des autorités monétaires de Hong Kong et de Singapour. Si, effectivement, cette décision reflète une volonté de mondialiser la coopération entre banques centrales, ses conséquences ont cependant été tempérées par l’émission d’une nouvelle tranche d’actions souscrites par les membres représentés au conseil d’administration avant rélargissement. D’aucuns pensent cependant que la BRI est appelée à faire évoluer son rôle face à des situations comme la crise financière asiatique. Mais l’unanimité est loin d’être réalisée en son sein en vue d’une telle évolution [6]

12Ses activités comprennent notamment la vente et l’achat d’or, de devises et de titres ; l’emprunt et le crédit auprès des banques centrales ; la gestion des dépôts des banques centrales et des gouvernements (dans le cadre de règlements internationaux). D’autres activités, telle l’émission de monnaie, lui sont strictement interdites.

13Après la fin de la seconde guerre mondiale, des questions ont été soulevées à propos de l’attitude de la BRI face à la banque centrale du Reich, notamment en raison de l’achat par elle d’or en provenance des pays occupés. Les États-Unis en particulier réclamèrent sa disparition pour assurer le succès des initiatives de Bretton Woods. Ce fut en vain ; la BRI restitua quelque 3.740 kilos d’or aux pays qui avaient été occupés par les nazis et continua ses activités. Ces dernières années, le regain d’intérêt pour « l’or nazi » a amené la banque à ouvrir ses archives et à publier un nouveau rapport sur ses activités entre 1940 et 1945.

14Dans les années 1950, la BRI travailla en étroite collaboration avec l’Union européenne des paiements - UEP pour assurer la convertibilité des monnaies européennes. Depuis lors, la BRI a continué à apporter son concours à l’intégration européenne : elle a été mandataire pour la gestion de l’emprunt de la Communauté européenne du charbon et de l’acier - CECA, associée à la gestion du système monétaire européen - SME et à la création, l’utilisation et la rémunération de l’écu, monnaie européenne qui précède l’euro.

15Il semble qu’un des rôles les plus importants de la BRI réside dans la mise à disposition d’un lieu de discussion pour les gouverneurs des banques centrales des grands pays du monde. Lors de leurs réunions mensuelles sont notamment discutée les évolutions sur les marchés financiers internationaux. Ces réunions sont peu médiatisées, et ne donnent généralement pas lieu à une documentation écrite. De façon un peu désuète, les membres s’en tiennent à un « gentleman’s agreement ». La BRI est associée, avec un statut d’observateur, aux réunions du comité intérimaire du FMI. La publication du « rapport annuel » de la BRI, qui est essentiellement consacré à une synthèse de l’évolution des indicateurs économiques et financiers dans le monde, et plutôt accessoirement aux activités de la banque, est toujours un événement très attendu par les analystes économiques. La BRI publie également le trimestriel International banking and financial markets developments, et des études économiques.

16C’est à la BRI que s’est réuni à la fin des années 1980 le comité des gouverneurs des banques centrales chargé de l’étude préliminaire des aspects techniques du processus de passage à la monnaie unique en Europe, dont les travaux débouchèrent sur le fameux « rapport Delors » en 1988. Plusieurs comités ou groupes d’experts étudient de façon permanente l’un ou l’autre aspect des systèmes financiers : parmi eux, le « comité de Bâle » consacre ses travaux au contrôle bancaire et a soumis en avril 1997 ses recommandations dans un document intitulé « Principes fondamentaux pour un contrôle bancaire efficace » et le « groupe des experts informaticiens » se préoccupe des conséquences de l’avènement du troisième millénaire et de l’euro pour les systèmes informatiques des banques centrales.

17Durant la crise du peso mexicain, la BRI a joué un rôle important. Venant au secours du Mexique, elle lui a prêté des sommes importantes, fournies par les banques centrales d’Allemagne, de Suisse, du Royaume-Uni, d’Italie, et du Japon ainsi que de la réserve fédérale américaine.

18Les ressources de la BRI sont constituées à plus de 95 % par les dépôts en or et en devises des banques centrales. L’unité de compte est le franc-or, qui correspond à 0,290 gramme d’or fin. Le capital autorisé de la BRI est actuellement de 1,5 million de francs-or, réparti en 600.000 actions détenues par les banques centrales à plus de 86 %. Seules ces dernières détiennent le droit de vote.

Implication de et pour la Belgique

19La Belgique figurait au rang des membres fondateurs de la BRI, à la création de laquelle elle a d’ailleurs contribué. Il existe une tradition d’implication forte de la Belgique dans la gestion de la BRI. Marcel van Zeeland, le frère du ministre Paul van Zeeland, fut longtemps directeur à la BRI. Aujourd’hui, la Belgique est toujours représentée en permanence au conseil d’administration. Depuis le 1er juillet 1997, après le départ du Néerlandais Wim Duisenberg, le gouverneur de la Banque nationale de Belgique, Alfons Verplaetse, est le président du conseil d’administration de la banque.

20À l’instar des autres membres de la BRI, la Belgique bénéficie de l’expertise et des services que peut fournir la Banque des règlements internationaux. Celle-ci ne dispose d’aucun pouvoir pour infléchir la politique monétaire ou financière de ses membres, ce qui ne signifie bien évidemment pas qu’elle soit dénuée de toute autorité morale. De par sa taille, et jusqu’à une date récente, son orientation résolument européenne, la BRI constituait un forum de discussion où le point de vue belge bénéficiait d’une audience certaine.

Le Fonds monétaire international

Objet

21Le Fonds monétaire international - FMI est techniquement une agence des Nations Unies, créée en 1944 afin de faire respecter la libre convertibilité (basée sur le dollar des États-Unis) des monnaies entre elles pour les opérations courantes et la fixité des taux de change. Il intervient particulièrement auprès des pays dont la balance des paiements est en déséquilibre grave. Pour soutenir les pays en difficulté financière, le Fonds accorde des facilités de crédit - droits de tirage - financés par les dépôts - quotes-parts des États membres.

22Après l’abandon par les États-Unis de l’étalon-or et l’instauration des taux de change flottants en 1971, le FMI perdit une partie de sa raison d’être et il se tourna désormais vers l’octroi de prêts aux pays en développement. Pour avoir accès au soutien financier du Fonds lui-même, de la Banque mondiale ou d’autres banques régionales de développement, les pays concernés doivent respecter les conditions que leur impose la majorité des votants, à savoir de conclure un accord avec le FMI, qui négocie avec eux un programme d’ajustement structurel - PAS.

Organisation

23Le FMI comprend 182 membres - contre 39 à sa création -, tous membres des Nations Unies, sauf la Suisse.

24Au sein du FMI, le droit de vote s’exerce proportionnellement à la hauteur de la contribution de chaque État. Ainsi, à eux seuls, les membres du G7 [7] détiennent près de 45 % des droits de vote du FMI, et les États-Unis près d’un cinquième.

25La plus haute autorité au FMI est constituée par le conseil des gouverneurs, qui se compose du gouverneur de la banque centrale ou du ministre des Finances des pays membres, et se réunit deux fois par an. La gestion quotidienne est assurée par un conseil de directeurs de vingt-quatre membres établi de façon permanente à Washington. Huit pays y ont un représentant permanent : les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, le Japon, la Russie, l’Arabie Saoudite et la Chine. Les autres pays sont répartis en seize groupes dont chacun élit un représentant. Un directeur général, qui est actuellement le Français Michel Camdessus (depuis 1987), est nommé pour un mandat renouvelable de cinq ans. La tradition veut que ce poste soit réservé à un Européen, alors que celui de président de la Banque mondiale est donné à un Américain. En janvier 1975 a été créé le comité intérimaire du conseil des gouverneurs, qui est en quelque sorte l’organe politique du Fonds, et se réunit deux fois par an ; il est actuellement présidé par le ministre des Finances belge Philippe Maystadt.

26Le siège du FMI se trouve à Washington ; environ 2.300 personnes y travaillent. Les langues officielles y sont l’anglais et le français.

Aperçu de ses activités

27La création du Fonds monétaire international à la conférence de Bretton Woods en 1944 répondait à une idée américaine (plan White) et à une idée britannique (plan Keynes) ; ces deux pays étaient soucieux d’éviter la répétition d’une crise économique de l’ampleur de celle des années trente. Alors que la Banque des règlements internationaux n’était qu’une institution financière dont les banques centrales constituaient les actionnaires, le FMI fut conçu comme une institution intergouvernementale. Les propositions du plan britannique de John Maynard Keynes prévoyaient la création d’une banque centrale internationale et d’une monnaie commune. Ce sont plutôt les grandes lignes du plan du secrétaire américain au Trésor Harry White qui s’imposèrent : le FMI fut conçu comme un fonds d’égalisation des changes et de réserves où pourraient puiser, sous forme de crédits, les États dont la balance des paiements accusait un déficit trop lourd, leur évitant de recourir à une dévaluation drastique de leur monnaie pour augmenter leurs exportations.

28Le FMI a beaucoup évolué au cours de ses cinquante années d’existence, et s’est adapté aux rapports de forces existant en son sein et aux modifications de l’environnement économique et institutionnel dans lequel il évolue. C’est ainsi qu’il n’a pas été ébranlé par la création de l’Union européenne des paiements, tentative de rétablissement de la convertibilité des monnaies européennes dont tout contrôle lui échappa, puisqu’elle se déroula avec l’assistance de la Banque des règlements internationaux, ni plus tard par la mise en place du système monétaire européen, voire de l’euro.

29Les États en difficulté financière ont tout d’abord le droit d’épuiser une première tranche de ressources financières du Fonds, la tranche dite de réserve et limitée au montant versé au Fonds en avoirs de réserve à l’occasion de la libération de la quote-part de cet État ou de l’utilisation de sa monnaie par le Fonds. Ensuite, ils peuvent recevoir du Fonds des crédits, à court ou moyen terme, qui font l’objet d’un « accord de confirmation ». Les pays les plus pauvres ont en outre recours aux « facilités d’ajustement structurel - FAS » ou « facilités d’ajustement structurel renforcées - FASR » et aux « facilités de financement compensatoire et de financement pour imprévus - FFCFI ». Récemment, dans la foulée de la crise asiatique, le FMI a créé la « facilité de réserve supplémentaire », qui permettra de prêter des montants très importants mais à très court terme pour aider un pays à sortir rapidement d’une crise financière sévère. D’autres mécanismes ont également été mis en place au fil des années pour rencontrer des besoins spécifiques ; progressivement, la capacité d’emprunt des pays membres auprès du FMI s’est fortement accrue.

30Le FMI, en plus de ses réserves propres constituées des quotes-parts des États participants, dispose de lignes de crédits auprès des pays du Groupe des Dix, les Accords généraux d’emprunt, et bientôt de nouvelles lignes de crédit auprès de ces pays et de quatorze autres pays industrialisés et émergents ; il est aussi autorisé à emprunter sur le marché des capitaux.

31Suite à l’ébranlement du dollar dans les années 1960, ont été créés en 1969, par le premier amendement aux statuts, les droits de tirage spéciaux - DTS qui sont devenus l’unité de compte du FMI, et de bien d’autres organisations financières internationales, et se sont substitués à l’or dans certains paiements internationaux, de façon plus intensive après la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971. Les membres reçoivent des DTS en proportion de leur quote-part et peuvent les utiliser pour obtenir des devises d’autres membres, afin d’aider au rétablissement de leur balance des paiements. Le DTS est depuis 1981 composé de cinq monnaies principales dans les proportions suivantes : 39% de dollar américain, 21 % de deutschemark, 18% de yen, 11 % de livre sterling et 11 % de franc français, aux cours de change en vigueur le 1er janvier 1996.

32Le FMI a joué un rôle important dans les pays d’Europe centrale et orientale - PECO dès les années 1980 et est intervenu dans la transition de ces pays vers l’économie de marché, notamment en soutenant un programme de privatisations massives.

33Actuellement, quelque soixante pays en voie de développement, émergents ou en transition vers une économie de marché, bénéficient de prêts du FMI. Celui-ci fait l’objet de critiques depuis le début des années quatre-vingts, époque à laquelle des États d’Amérique latine s’étaient vus dans l’impossibilité de rembourser leur dette au FMI. C’est particulièrement l’obligation pour les petits États qui contractent des emprunts auprès du Fonds de mettre en œuvre une politique déflationniste, au coût social estimé sévère, qui a été critiquée. Le pouvoir du FMI est également perçu comme s’étant renforcé considérablement ces dernières années. Un autre facteur très important pour les détracteurs du FMI est ce qu’ils dénoncent comme une collusion d’intérêts entre le Fonds et les États-Unis. Cependant, les Américains ne sont pas tous d’ardents supporters du FMI, et la dernière augmentation de capital de ce dernier a bien failli être refusée par le Congrès, sous la pression entre autres du « steering committee of the 50 years is enough network », une organisation dont le but est la réforme radicale des institutions de Bretton Woods. En réalité, les opposants au FMI le sont aujourd’hui pour des raisons parfois très différentes. Il y a d’une part, ceux - les plus nombreux - qui estiment que les ressources et l’autorité du Fonds sont insuffisantes pour faire face efficacement à des situations de crise comme celle qu’a connue l’Asie du Sud-Ouest à l’automne 1997. En face d’eux, les critiques continuent à reprocher au FMI son ingérence dans les affaires d’États souverains et son rôle de « gendarme du monde ». D’autre part, il est fréquemment reproché au Fonds d’être tout acquis au libéralisme économique pur et dur et à la volonté américaine de libre-échange, de privatisation et de dérégulation totale. Mais certains, dont bon nombre d’économistes américains, pensent exactement le contraire, et reprochent au Fonds de venir en fait au secours des investisseurs privés, lesquels devraient assumer seuls les risques de leur comportement.

34Des critiques internes se sont manifestées également. Ainsi le professeur de Harvard Jeffrey Sachs, qui avait conseillé au nom du FMI les gouvernements de Bolivie, Pologne et Russie est l’une des voix qui critiquent le plus fort l’attitude du Fonds dans la gestion de la crise financière asiatique. Joseph Stiglitz, de la Banque mondiale, remet également en cause le bien-fondé des orientations du FMI. Il souligne notamment que des études montrent que les pays aidés par le FMI ne connaissent pas un relèvement du PIB plus élevé que ceux qui n’en bénéficient pas [8].

35Enfin, la crise asiatique de 1997 a souligné une tendance au rapprochement entre les activités du FMI et de son institution-sœur, la Banque mondiale. Alors que le premier s’occupait initialement de coopération monétaire et la seconde de financement du développement, de plus en plus l’un et l’autre s’engagent dans des opérations à moyen terme et cherchent à obtenir la mise en place de réformes de fond dans le long terme par les gouvernements des pays qu’ils aident.

36Le FMI publie régulièrement un grand nombre de statistiques relatives à l’économie mondiale : Government finance statistics yearbook, balance of payments statistics, International financial Statistics, etc., ainsi que des livres et études consacrés à des problèmes ponctuels. Il est indéniable que ces publications connaissent un large écho, et que les orientations libre-échangistes du Fonds voient leur diffusion renforcée par ce biais également. Plus de 2600 employés, dont 25 % sont américains, travaillent au FMI. Parmi eux, près de 1.000 experts, économistes de haute qualification, scrutent l’évolution économique de la planète [9].

37Il faut noter qu’elles négligent systématiquement d’indiquer l’endettement extérieur, mondialement le plus élevé, des États-Unis d’Amérique [10].

Implication de et pour la Belgique

38À l’instar des autres membres du FMI, la Belgique doit mettre à la disposition du Fonds une quote-part proportionnelle à son PIB. Celle-ci a régulièrement été augmentée, et actuellement, elle s’établit à 3,1 milliards de DTS, soit 2,1 % du total, ce qui correspond à 31. 273 parts et à l’exercice de 2,09 % de l’ensemble des votes disponibles. L’existence du FMI a, pour la Belgique, les mêmes répercussions que pour tout autre État membre qui ne se trouve pas dans une situation financière difficile : tant que la Belgique ne recourt pas à l’aide du FMI, celui-ci ne dispose pas du pouvoir nécessaire pour lui imposer quoi que ce soit.

39Si l’influence des recommandations du Fonds sur la politique économique et budgétaire belge n’est pas directe, elle n’est cependant peut-être pas inexistante, quoique peu visible. Les « bulletins » adressés annuellement par le FMI à ses États membres font toujours l’objet de répercussions médiatiques ; ces bulletins sont, il est vrai, écrits en collaboration avec les autorités du pays concerné. Aussi, lorsqu’en Belgique les orientations de la politique gouvernementale coïncident avec les recommandations du FMI, il est difficile de savoir si le gouvernement se plie aux recommandations du FMI ou si ce sont ces recommandations qui se sont conformées aux demandes belges de façon à constituer une justification de la politique du gouvernement. On peut remarquer cependant une propension à utiliser les recommandations du FMI lorsqu’elles coïncident avec les décisions politiques au niveau belge (par exemple en ce qui concerne la compression des charges du travail non salariales) et à les ignorer lorsqu’elles préconisent des choix différents (par exemple lorsqu’elles prédisent des conséquences de l’évolution démographique catastrophiques pour la sécurité sociale).

40Enfin, on peut signaler que l’institut du FMI dispense depuis 1964 des stages de formation aux fonctionnaires des pays membres ; peut-être s’agit-il là d’un vecteur d’influence également.

La Banque internationale pour la reconstruction et le développement

Objet

41La Banque internationale pour la reconstruction et le développement - BIRD, plus connue sous le nom de Banque mondiale, est une banque d’investissement, qui contribua à financer par des prêts la reconstruction de l’Europe de l’après-guerre, avant de se tourner vers l’aide au développement. À ce titre, son premier objectif est défini comme une « aide aux emprunteurs à réduire la pauvreté » [11].

Organisation

42La Banque mondiale rassemble 180 pays membres du FMI et sa structure est similaire à celle du Fonds. Le conseil des gouverneurs comprend un membre et un suppléant par pays ; il se réunit annuellement, généralement en même temps que le conseil des gouverneurs du FMI, pour décider des orientations de l’activité de l’institution. Les décisions y sont prises à la majorité simple des votes ; chaque membre y dispose d’un nombre de votes en relation avec sa contribution au capital de la banque. Vingt-quatre administrateurs, dont cinq sont toujours désignés par les souscripteurs les plus importants (les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, la Grande-Bretagne et la France), résident de façon permanente à Washington. Le président du conseil d’administration, et donc de la banque et de ses organisations affiliées, est traditionnellement un Américain. Parmi ceux-ci, Robert Mc Namara a exercé cette fonction de 1969 à 1981. Depuis 1995, la fonction est exercée par James D. Wolfensohn. La BIRD emploie approximativement 6.800 personnes.

43Quatre organisations, associées à la BIRD, forment avec elle le Groupe de la Banque mondiale : l’Association internationale de développement - AID, créée en 1960, concède des prêts, à des conditions concessionnelles (maturités longues, intérêt faible ou nul), aux pays qui ne satisfont pas aux critères en termes de revenu national, de la Banque mondiale en matière de solvabilité et rassemble vingt-quatre pays industrialisés dont la Belgique, et 133 pays moins développés. La Société financière internationale - SFI (depuis 1956) rassemble 161 membres dont la Belgique et a pour objectif de promouvoir la croissance économique des pays en développement qui en sont membres en encourageant l’investissement privé. Le Centre international pour le règlement des différends relatifs à l’investissement - CIRDI, créé en 1965, intervient dans des procédures de conciliation et d’arbitrage en matière d’investissement. Enfin, institution benjamine, l’Agence multilatérale de garantie des investissements - AMGI, comprenant 122 membres a eu charge de protéger les investisseurs contre certains risques dans le but de promouvoir la libre-circulation des capitaux et d’augmenter le volume global des investissements. Ces organisations sont administrées par des structures similaires à celles de la BIRD.

44Il existe en outre un organe de gestion commun à la Banque et au Fonds : le comité du développement qui rassemble les conseils des gouverneurs des deux institutions et possède une compétence d’avis.

Aperçu de ses activités

45Conçue en même temps que le Fonds monétaire international, à Bretton Woods en novembre 1944, la BIRD fut fondée par la signature d’un accord à Washington en décembre 1945, qui rassemblait vingt-huit pays. La BIRD avait originellement été conçue pour soutenir et encadrer le relèvement des économies détruites par la seconde guerre mondiale, ce à quoi elle se consacra durant la première décennie de son activité, prêtant près de 500 millions de dollars aux pays de l’Europe occidentale. À ce niveau, elle ne remplit cependant qu’un rôle secondaire, en raison du développement immédiat de la guerre froide, et celui, concomitant, du plan Marshall, qui répondait au désir américain de conserver le contrôle - et les bénéfices moraux et commerciaux - de l’aide économique aux pays européens.

46La Banque mondiale s’est progressivement orientée vers l’octroi de prêts pour le développement de pays qui étaient encore souvent des colonies à l’époque de sa création. Ces prêts financent soit des projets dans les secteurs économiques divers soit des programmes d’ajustement. Les prêts qu’elle accorde proviennent des ressources qui sont principalement levées par l’emprunt sur le marché international des capitaux ; la procédure pour les obtenir a été critiquée comme lourde et compliquée. Les critères d’octroi des prêts sont, selon les statuts de la Banque, strictement économiques et non politiques. Théoriquement, les crédits sont octroyés sans conditions eu égard au régime politique, mais sont soumis à des conditions en matière de gestion de projets et en matière de politique économique et financière. La BIRD elle-même limite les pays auxquels elle consent des crédits à ceux qui peuvent être considérés comme des débiteurs « sûrs » et qui appliquent les recommandations du FMI. L?AID prête aux quelque septante pays dont le PIB [12] par habitant est inférieur à un certain seuil sur base de fonds dont l’essentiel est fourni par les pays membres développés. La SFI octroie, elle, des crédits aux investisseurs privés. Le montant global des emprunts octroyés par la BIRD et l’AID durant l’exercice fiscal 1996-1997 s’élevait à plus de 19,1 milliards de dollars.

47Le rôle actuel de la Banque mondiale est en quelque sorte de canaliser les flux financiers des pays développés vers les pays sous-développés. Alors que le FMI s’occupe des difficultés monétaires et de court terme, la Banque mondiale s’occupe du développement économique à long terme. Cependant, les statuts de la Banque prévoient qu’un pays ne peut être membre de la BIRD que s’il ne fait déjà partie du FMI.

48En plus de son rapport annuel (l’AMGI, le CIRDI et la SFI publient des rapports séparés), la Banque mondiale publie des livres et des études et plusieurs périodiques : Information briefs, World bank atlas, World bank debts, etc.

Implication de et pour la Belgique

49La Belgique est membre de la Banque mondiale comme elle l’est du FMI. Elle détient 28. 983 actions pour un montant de près de 3,5 milliards de dollars dont 215 millions ont été payés. Elle n’a cependant pas recours aux crédits de la banque. Son représentant au conseil des gouverneurs est le ministre des Finances, et son suppléant le gouverneur de la Banque nationale ; c’est actuellement un Belge, Luc Hubloue, qui représente au conseil d’administration le groupe de pays dont fait partie la Belgique.

50La Banque mondiale, tout comme le FMI, publie des études sur des sujets de politique économique, budgétaire et même sociale. Son orientation est généralement qualifiée de plus « progressiste » (moins acquise au libéralisme économique pur) que celle du FMI. Ses études ont un retentissement certain, et les prises de position de la Banque mondiale sont donc susceptibles d’apporter des éléments de réflexion permettant éventuellement d’influencer la décision politique en Belgique. Quatre-vingt-six Belges travaillent au sein du groupe de la Banque mondiale (chiffre à la mi-février 1998).

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement

Objet

51La Banque européenne pour la reconstruction et le développement - BERD a été créée pour accompagner la transition des pays d’Europe de l’Est, ex-communistes, vers une économie de marché. Elle a pour objet l’octroi de crédits, prioritairement au secteur privé, pour stimuler leur développement économique dans le respect des principes de la démocratie pluraliste et de l’environnement.

Organisation

52La BERD comprend soixante membres : cinquante-huit pays, l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement. L’autorité appartient au conseil des gouverneurs, auquel chaque membre désigne un gouverneur et un suppléant. Le conseil des gouverneurs délègue son autorité à un conseil d’administration, dont les vingt-trois membres sont élus par les gouverneurs pour un mandat de trois ans. Le président de la BERD est élu par le conseil des gouverneurs pour une période de quatre ans, et les vice-présidents sont désignés par le conseil des directeurs sur recommandation du président. Dans la pratique, cependant, la nomination du président de la BERD est l’objet de tractations préliminaires entre les pays membres. La répartition du droit de vote reflète la part de chaque État en capital mais pour protéger les pays les plus pauvres un mécanisme a été institué en vue de leur permettre de participer aux votes.

53La BERD a son siège à Londres, et dispose de vingt-quatre représentations locales ou régionales dans les pays membres. Près de sept cents personnes y sont employées.

Aperçu de ses activités

54La BERD fut créée en avril 1991, suite à une initiative française lancée au sommet de Strasbourg en 1989, et le conseiller personnel du président français Mitterrand, Jacques Attali, en fut le premier (président, par ailleurs très contesté par les milieux anglo-saxons parce qu’il souhaitait mettre en œuvre le contrôle politique prévu par les statuts). Elle se heurta à l’opposition des États-Unis qui souhaitaient que le redressement économique de l’Europe centrale et orientale soit confié à la seule Banque mondiale - BIRD, au sein de laquelle leur influence était prépondérante. Cependant, ils souscrivirent près de dix pour cent du capital de la BERD. Après une mise en place difficile, celle-ci devint un acteur important.

55La BERD est à la fois banque de développement et banque d’affaires. Après des débuts lents et difficiles, les priorités opérationnelles arrêtées par le conseil des gouverneurs en 1994, ont finalement été mises en œuvre. La BERD investit, au côté d’investisseurs privés qu’elle soutient ainsi, dans des projets « à risque » que des banques purement commerciales ne financeraient peut-être pas. La Banque le fait principalement par le recours à l’emprunt. Entre 1993 et 1997, la BERD a ainsi approuvé quelque 596 projets pour près de 14 milliards d’écus. Elle consent également une aide technique aux investisseurs privés. Ces dernières années, la BERD s’est engagée davantage dans le financement de projets russes, et près d’un tiers de ses interventions se déroulent actuellement dans ce pays.

56Pour 1997, la Banque a annoncé un doublement de son bénéfice d’exploitation qui s’est établi à 193,8 millions d’écus. Simultanément, est devenue effective la décision prise en avril 1996 de réaliser une augmentation de capital, afin de le faire doubler de 10 à 20 milliards d’écus. Les cinquante-huit pays et les deux institutions membres ont marqué leur accord sur cette augmentation et la plupart ont décidé d’y participer.

57Parmi les activités autres que le financement de projets d’investissements privés, il faut citer la gestion du « compte de sécurité nucléaire », établi par le groupe de pays du G7 au sommet de Munich en 1992 pour assurer la sécurité des centrales nucléaires d’Europe centrale et orientale. D’une manière générale, de par ses statuts, la BERD accorde une attention particulière aux retombées environnementales des projets qu’elle soutient, dans des pays qui connaissent le plus souvent des niveaux de pollution préoccupants.

58Il faut souligner que la BERD joue un rôle relativement marginal dans la préparation de l’adhésion à l’Union européenne de pays d’Europe centrale et orientale.

59Le président français de la BERD, Jacques de Larosière, qui avait succédé en septembre 1993 à Jacques Attali parti sans achever son mandat, a terminé le sien le 1er février 1998. Depuis lors, les gouvernements européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la désignation de son successeur. Liant ce dossier à celui de la Banque centrale européenne - BCE, ils en ont fait un enjeu politique, alors que le président est théoriquement élu par le conseil des gouverneurs. À ce propos, le nom du ministre belge des Finances Philippe Maystadt avait beaucoup circulé pour cette fonction à la fin de l’année 1997. Le 19 mai 1998, c’est l’Allemand Horst Koehler qui a été choisi par le Conseil des ministres des Finances des Quinze. C’est un Américain, le vice-président Charles Frank, qui a assuré les fonctions de président à titre intérimaire.

60La BERD édite de nombreuses publications, dont le Rapport sur la transition, consacré annuellement à l’évaluation de la situation économique des pays anciennement d’économie socialiste.

Implication de et pour la Belgique

61À l’instar des autres pays européens, et peut-être davantage, en raison de sa forte dépendance de son volume d’exportations, la Belgique bénéficie de l’environnement économique plutôt stable et du développement de l’Europe centrale et orientale que soutient la BERD. Plus particulièrement, le financement par la Banque de projets relevant principalement du secteur privé a contribué à soutenir des opérations menées par des entreprises belges. C’est le cas de Solvay en Bulgarie ou de Glaverbel en Russie. D’autre part, les entreprises belges ont reçu des contrats pour des projets financés par la BERD dans le secteur public pour un montant cumulatif de 15 millions d’écus [13].

62La Belgique doit naturellement supporter la charge budgétaire de sa participation au capital de la banque ; elle détient 45. 600 actions pour un montant global de 456 millions d’écus dont 119 ont été libérés. À cet égard, l’augmentation de capital de 1997 a entraîné pour la Belgique une charge budgétaire annuelle de quelque 246 millions de francs.

63Représentant le groupe de pays constitué par la Belgique, le Luxembourg et la Slovénie [14], le directeur Bernard Snoy (ancien chef de cabinet de Philippe Maystadt) et son suppléant le Luxembourgeois Georges Heinen étaient en place en mars 1998. Une douzaine de Belges travaillent à la BERD.

La Banque européenne d’investissement

Objet

64La Banque européenne d’investissement - BEI est une institution financière de l’Union européenne qui accorde des prêts pour le financement de projets de développement tant sur le territoire des quinze pays membres qu’à l’extérieur de l’Union. Les prêts consentis à l’intérieur de l’Union sont accordés pour des projets poursuivant l’un des objectifs suivants :

  • le développement économique des régions moins favorisées (de loin l’objectif que rencontrent le nombre le plus élevé de prêts) ;
  • l’amélioration des réseaux transeuropéens dans les secteurs des transports, des télécommunication et de l’énergie ;
  • le renforcement de la compétitivité internationale de l’industrie et son intégration à l’échelle européenne ainsi que le soutien des petites et moyennes entreprises ;
  • la protection de l’environnement et du cadre de vie, par la promotion de l’aménagement urbain et la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Union européenne ;
  • la garantie d’un approvisionnement énergétique sûr.

65Les prêts qui sont octroyés à l’extérieur des frontières de l’Union européenne s’inscrivent dans la politique de coopération au développement de l’Union.

Organisation

66La BEI a son siège à Luxembourg, où elle emploie quelque neuf cents personnes. Elle est gérée par un conseil de quinze gouverneurs - un par pays membre de l’Union, généralement le ministre des Finances - et par un conseil d’administration de vingt-cinq membres dont vingt-quatre experts de l’administration ou des institutions publiques de crédit des pays membres et un représentant de la Commission européenne. Au sommet de la pyramide hiérarchique se retrouvent un président et sept vice-présidents. Le conseil des gouverneurs définit les orientations générales de la politique de crédit, engage la Banque pour les financements à l’extérieur de l’Union, décide des augmentations de capital, et nomme les membres du conseil d’administration. Ce dernier décide des opérations d’emprunts et de prêts.

Aperçu de ses activités

67La Banque européenne d’investissement trouve son origine dans les articles 129 et 130 du traité instituant la Communauté économique européenne. Ses statuts ont été précisés dans un protocole annexé au Traité de Rome.

68La BEI contribue au développement économique de l’Union, dans une perspective de renforcement de la cohésion économique et sociale. Le financement de projets sur le territoire des pays membres constitue l’essentiel des activités de la banque, qui opère sans but lucratif. Les interventions de la banque ne suivent pas de répartition préétablie, par pays ou par secteur. Elle est fonction des demandes, et de l’adéquation de celles-ci avec les objectifs de la banque, parmi lesquels le développement des régions moins favorisées de l’Union. En 1995, le montant total des crédits consentis avait été de 21 milliards d’écus, dont dix-huit furent consacrés à des projets dans l’Union. La quasi-totalité des 3 milliards restants ont été affectés à des projets dans la région méditerranéenne et en Europe centrale et orientale [15]. La BEI pratique ainsi une politique « de bon voisinage ». En 1997, le montant total des prêts a dépassé les 26 milliards d’écus, dont 23 dans les États membres de l’Union. La majorité des ressources de la Banque provient d’emprunts obligataires qui jouissent d’une grande faveur auprès des épargnants institutionnels. L’emprunt de ces sommes sur le marché des capitaux fait de la BEI le plus grand emprunteur au monde, hormis les États souverains.

69Le capital souscrit de la BEI est de 62 milliards d’écus, répartis entre les quinze États membres au prorata de leur poids économique. Il existe également un Fonds européen d’investissement, dont la BEI et l’Union européenne sont actionnaires aux côtés de septante-six organisations financières publiques et privées de l’Europe des quinze. Le Fonds offre des garanties à ces institutions pour certains projets.

70La Banque européenne d’investissement édite un magazine trimestriel, BEI Informations, qui traite de sujets d’actualité pour la BEI, et, deux fois par an, des Cahiers qui émanent du service d’études économiques de la Banque. Elle publie également des monographies relatives à l’un ou à l’autre aspect de l’économie européenne.

Implications de et pour la Belgique

71Les fonds prêtés par la Banque européenne d’investissement provenant essentiellement de la souscription d’emprunts obligataires, il n’en résulte pas de charges financières particulières pour le trésor belge.

72La Banque a accordé des crédits pour un montant global de 1,14 milliard d’écus (5 % du total) à des projets belges en 1997. Pour les exercices cumulés 1993-1997, le ratio est vin peu plus faible, puisque les projets situés en territoire belge ont attiré globalement quelque 3,5 milliards d’écus, soit 3,5 % du total [16]. Une ventilation régionale des financements de la BEI fait apparaître, pour la période 1992-1996, les pourcentages suivants : projets multirégionaux, 31,2 %, Région flamande, 42,8 %, Région wallonne, 15,3 %, Région de Bruxelles-capitale, 10,4 % [17]. Si la BEI a pour mission subsidiaire de privilégier le développement des régions les moins favorisées de l’Union européenne, elle ne répartit cependant pas les projets qu’elle finance en fonction des besoins économiques d’une région, contrairement aux fonds structurels européens. Cela explique sans doute que la répartition régionale du montant des prêts accordés par la BEI en Belgique révèle un certain déséquilibre. Parmi les grands projets cofinancés par la Banque en Belgique, citons la ligne TGV, la modernisation de la flotte Sabena, ou la mise en place du réseau de téléphonie mobile Mobistar.

73Il faut remarquer que l’élargissement de l’Union européenne à des pays d’Europe centrale et orientale pourrait avoir pour conséquence un certain désintérêt de la BEI pour des projets en Belgique, comme dans le reste des pays les plus développés de l’Union.

74Au 1er décembre 1995, soixante-neuf ressortissants belges travaillaient à la BEI [18].

L’Institut monétaire européen et la Banque centrale européenne

Objet

75L’Institut monétaire européen - IME a été créé le 1er janvier 1994 par le Traité de Maastricht (7 février 1992) pour gérer la deuxième phase de l’Union économique et monétaire - UEM qui va aboutir au remplacement des monnaies nationales par une monnaie unique : l’euro. L’IME est donc une institution de transition.

76Le 1er juin l’IME a cédé la place à la Banque centrale européenne - BCE, appelée à entrer pleinement en fonction comme organe directeur du Système européen de banques centrales - SEBC le 1er janvier 1999.

Organisation

77L’Institut monétaire européen est géré par un conseil composé des gouverneurs des banques centrales des États participant à l’UEM ; son président est nommé d’un commun accord par les gouvernements.

78Le 1er juin 1998 sont mis en place le Système européen de banques centrales - SEBC et la Banque centrale européenne - BCE. Le SEBC regroupera la BCE et les banques centrales nationales.

79Le directoire de la Banque centrale européenne, son organe de gestion permanent, sera composé d’un président, d’un vice-président, et de quatre autres membres, nommés de commun accord par les gouvernements des États participant à l’UEM, sur recommandation du conseil et après consultation du Parlement européen et du conseil des gouverneurs de la BCE (conseil de l’IME pour la dénomination initiale) pour une durée de huit ans [19]. Il semble que l’on s’oriente vers l’octroi automatique d’un siège à la France, à l’Allemagne et à l’Italie, avec une rotation des autres pays pour l’occupation des autres sièges. Le directoire mettra en œuvre la politique monétaire décidée par le conseil des gouverneurs et donnera les instructions nécessaires aux banques centrales nationales.

80Le conseil des gouverneurs de la BCE rassemblera les membres du directoire et les gouverneurs des banques centrales nationales. Il se réunira au moins dix fois par an pour décider de l’orientation générale de la politique de la BCE. En général les décisions seront prises à la majorité simple. En matière patrimoniale cependant (par exemple la répartition du revenu monétaire), le vote des gouverneurs sera pondéré selon la répartition du capital souscrit de la BCE - une répartition qui tient compte pour moitié du niveau du PIB et pour moitié de l’importance de la population de chaque pays, les membres du directoire ne prenant pas part au vote. Le capital initial de la BCE est fixé à cinq milliards d’écus. La BCE, tout comme l’IME, siégera à Francfort, lieu où est établie la banque centrale allemande, la Bundesbank, dont les décisions influencent déjà de nombreux aspects de la politique monétaire des pays de l’Union européenne.

81La Banque centrale européenne remettra un rapport annuel au Parlement européen ; ce dernier a récemment (2 avril 1998) plaidé pour un contrôle accru sur la Banque, avec remise d’un rapport trimestriel et publication du contenu des réunions du directoire.

82Un troisième organe de décision sera créé lors de la mise en place de la Banque centrale européenne : le conseil général, qui regroupera le président et le vice-président de la BCE et les gouverneurs de toutes les banques centrales des pays de l’Union européenne, même de ceux qui ne participent pas à l’euro. Il s’agit là d’une institution particulièrement importante pour la banque centrale britannique.

Aperçu de ses activités

83En 1979 ont été créés le système monétaire européen– SME et l’écu, monnaie de compte ancêtre de l’euro et composée des différentes monnaies européennes. Les fluctuations du taux de change des monnaies participant au mécanisme de change se trouvaient limitées à la hausse comme à la baisse dans une limite de 2,25 % par rapport aux cours pivots bilatéraux (à l’exception de la lire italienne, pour laquelle la marge était de 6 %). Avec l’arrivée de nouveaux participants, les marges de fluctuation furent élargies à 15 % en 1993. Il fut établi également un fonds européen de coopération monétaire.

84Pour préparer l’avènement de l’Union économique et monétaire - UEM, le Traité de Maastricht instaura l’Institut monétaire européen - IME, qui remplaça le fonds de coopération monétaire. Le rôle de l’IME consistait à renforcer la coopération entre les banques centrales, à renforcer la cohésion des politiques monétaires, à superviser le fonctionnement du SME et à préparer la mise en place de la monnaie unique.

85La réalisation de l’Union économique et monétaire et l’adoption de la monnaie unique impliquaient évidemment la création d’une banque centrale européenne, dont le statut a été défini dans le Traité de Maastricht. La BCE, mise en place le 1er juin 1998, devra être opérationnelle le 1er janvier 1999.

86Le SEBC, institué par le Traité de Maastricht, qui rassemble les banques centrales nationales et dont la BCE est l’organe directeur, est chargé de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire dont l’objectif principal sera le maintien de la stabilité des prix. Il est chargé également du soutien aux politiques économiques générales dans l’Union européenne, sans préjudice de son objectif principal.

87L’autonomie absolue de la BCE en matière monétaire, prévue par l’article 107 du Traité de Maastricht se trouve contestée par certains pour des raisons d’absence de contrôle démocratique de cette institution et pour des raisons liées à la dissociation de la politique monétaire de la politique socio-économique des pays membres.

88Le sort de la présidence de la BCE a fait l’objet de vives discussions politiques entre les pays membres de l’Union. La plupart souhaitaient voir le mandat échoir au Néerlandais Wim Duisenberg, président de l’IME, alors que la France soutenait la candidature du gouverneur de la Banque de France Jean-Claude Trichet. Ce faisant, la désignation du président de la BCE s’est retrouvée liée à celle du président de la BERD. Au sommet de Bruxelles des 1er, 2 et 3 mai 1998, Wim Duisenberg a été désigné comme président, mais il a été entendu, de manière informelle et sans que le principal intéressé le confirme officiellement, qu’il renoncerait à son mandat avant son terme (et probablement après quatre ans).

Implication de et pour la Belgique

89Lorsque la Banque centrale européenne fonctionnera effectivement, la politique monétaire cessera d’être une compétence nationale. Si la Banque nationale de Belgique - BNB est appelée à perdre l’essentiel de son autorité (fixation des taux d’intérêt, privilège d’émission), dans la pratique, cela ne changera pas grand-chose puisque depuis la liaison du franc belge au deutschemark elle calque de façon très stricte sa politique, notamment en matière de taux d’intérêt, sur celle de la Bundesbank allemande. Au contraire, on peut remarquer que son gouverneur retrouvera un certain pouvoir de décision en tant que membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

90La composition du premier directoire de la BCE, arrêtée début mai, ne réserve pas de mandat à la Belgique. Un siège a été donné à chacun des grands pays : Allemagne, Espagne, France et Italie. La Finlandaise Sirkka Hämäläinen peut quant à elle être considérée comme la représentante des petits pays.

Autres organismes financiers

Organismes dont fait partie la Belgique

La Banque africaine de développement [20]

91La Banque africaine de développement - BAfD a pour objectifs de financer le développement de l’économie des pays membres africains, essentiellement par l’octroi de prêts et d’encourager les investissements publics ou privés, l’assistance technique et financière ainsi que la coopération avec d’autres agences ou organismes de développement.

92La Banque a débuté ses opérations en 1966 ; mais la décision de la créer remonte à la conférence des peuples d’Afrique à Tunis, en 1960. Son capital, initialement fixé à 250 millions de BUA (l’unité de compte de la Banque, correspondant à un dollar jusqu’en 1971), fut régulièrement augmenté. Originellement composée d’États indépendants et exclusivement africains, la banque a admis des membres non régionaux depuis 1982, et comprend aujourd’hui cinquante-trois pays africains et vingt-six pays non africains dont la Belgique. Son organisation rappelle celle d’autres organismes financiers internationaux : chaque membre désigne un gouverneur (fréquemment le ministre des Finances) et un suppléant (gouverneur pour la Belgique : Ph. Maystadt, suppléant : G. Alzetta. Le conseil des gouverneurs, qui se réunit au moins annuellement, est l’instance dirigeante de la Banque. Chaque pays y dispose d’un nombre de voix proportionnel à son importance économique. La gestion journalière est confiée à un conseil d’administration, composé de dix-huit membres - douze régionaux et six non régionaux - élus pour un terme de trois ans. Le président de la Banque, quant à lui, est élu pour cinq ans par le conseil des gouverneurs et dirige le conseil d’administration ; il est assisté de trois vice-présidents. Quelque 1.400 personnes - dont onze Belges [21] - travaillent à la BAfD, dont le siège est établi à Abidjan. La BAfD publie un périodique, BAD aujourd’hui.

93Plusieurs institutions-filles ont été créées au fil des ans : la plus importante d’entre elles est le Fonds africain du développement - FAfD (en 1972), dont le capital initial libellé en FUA (parité égale à celle du BUA) fût souscrit par la Banque et par des pays contributeurs étrangers au continent africain. Le Fonds soutient le développement économique et social de ses pays membres les plus pauvres en leur octroyant des prêts à très long terme et sans intérêts. Les critères selon lesquels les pays ont accès aux crédits de la banque sont ceux employés par la Banque mondiale (Bird). Ainsi la plupart des pays de l’Afrique sub-saharienne les plus pauvres, n’ont accès qu’aux crédits du Fonds.

94Le FAfD est financé essentiellement par les pays membres non africains à travers des reconstitutions périodiques de ses ressources. La Belgique est membre du fonds depuis 1974 ; sa contribution initiale était de trois millions de UC (unité de compte) [22]. Elle a contribué depuis lors aux sept reconstitutions successives des ressources du Fonds. La dernière d’entre elles décidée en 1996 a maintenu la contribution belge à 1,65 % du total, ce qui représente pour la période 1996-1998 une charge globale de 968 millions de francs, ce qui est inférieur aux prévisions budgétaires, car le montant global de la reconstitution a été très inférieur à celui de la précédente. Elle s’est en effet heurtée aux réticences américaines à contribuer, et plus généralement à la faiblesse inhérente à sa structure particulière : les intérêts des pays membres régionaux et non régionaux - en fait, donateurs et récipiendaires - peuvent s’opposer, notamment en matière de politique de crédit.

95La Banque africaine et le Fonds africain sont réunis dans une structure commune désignée sous le nom de Groupe de la Banque africaine de développement. La banque a développé des relations étroites notamment avec la FAO des Nations Unies, l’Organisation internationale du travail et la Banque mondiale.

96On peut noter que les activités du Groupe de la Banque africaine de développement donnent la possibilité aux entreprises belges de fournir des biens et services dans le cadre des opérations qu’il finance ; les résultats pour l’activité économique dépasseraient largement le montant de la contribution financière belge [23].

La Banque asiatique de développement

97La Banque asiatique de développement - BAD ou BAsD a pour but de promouvoir le développement économique et la coopération entre les pays asiatiques, au moyen de prêts, d’octroi d’une assistance technique et de promotion de l’investissement. L’idée de la création de la Banque a pris naissance au sein de l’ONU, et a été adoptée à la conférence ministérielle de Manille en 1965 ; l’année suivante, ont débuté les activités de la BAD qui rassemble actuellement quarante pays de la zone de l’Asie et du Pacifique, pour la plupart en développement, et seize pays industrialisés et donc investisseurs, - dont la Belgique qui faisait partie des membres fondateurs - situés en dehors de la région.

98En 1995, le capital souscrit de la banque dépassait les 38 milliards de dollars ; la part de la Belgique s’élève à 0,35 % du total. De plus, la Banque emprunte elle-même sur les marchés internationaux pour financer ses activités. Elle est également une agence d’exécution pour les programmes de développement des Nations Unies. La Banque travaille en collaboration avec le FMI et la Banque mondiale, collaboration qui s’est renforcée lors de la crise asiatique de 1997.

99En 1974 a été créé le Fonds de développement asiatique ; la contribution belge totale à celui-ci avoisine les 125 millions de dollars. La république populaire de Chine a rejoint la Banque en 1986 - et emprunté largement depuis lors -, et plusieurs républiques de l’ancienne URSS ont récemment fait de même. Aujourd’hui les ressources du fonds avoisinent les 16 milliards de dollars.

100La direction de la Banque est assurée par un conseil des gouverneurs (un membre effectif et un suppléant pour chaque pays membre) qui se réunit annuellement, et un conseil d’administration composé de douze membres désignés pour deux ans, dont huit représentent les pays de la région et quatre les membres extra-régionaux. Le gouverneur désigné pour la Belgique est le ministre des Finances et son suppléant le directeur de la trésorerie. L’administrateur qui représente le groupe de pays dont fait partie la Belgique est un italien, F. Pittore. Le président de la Banque est lui, élu pour cinq ans. Le siège de la Banque et du Fonds se trouve à Manille ; plus de 1.800 personnes, dont cinq Belges [24], y travaillent.

101À travers sa participation à la Banque et au Fonds asiatiques, la Belgique reçoit des contrats commerciaux. À ce jour, leur montant cumulé dépasse les 180 millions de dollars.

La Banque interaméricaine de développement

102La Banque interaméricaine de développement - BID est une des plus anciennes banques de développement et réalise un volume d’opérations qui la place juste derrière la Banque mondiale. Elle fut créée à l’initiative de pays d’Amérique latine en 1959 à Washington, et regroupait alors les pays membres de l’Organisation des États américains - OAS au nombre de vingt et les États-Unis. Actuellement, elle compte quarante-six membres, dont les vingt-huit pays de la région sauf Cuba et seize pays européens - dont la Belgique - ainsi que d’autres pays non régionaux, tels Israël ou le Japon. Elle est administrée par un conseil des gouverneurs, un pour chaque pays membre, qui se réunit annuellement - en 1998 à Carthagène en Colombie - et par un conseil d’administration de douze membres siégeant en permanence à Washington. L’exercice du droit de vote y est lié à l’ampleur de la souscription de chaque pays au capital de la Banque (les États-Unis y disposent de près de 30 % des droits). Ce capital est de 98 milliards de dollars ; la souscription belge s’élève à 258 millions de dollars, dont onze libérés. Le président de la Bid est, depuis 1988, Enrique Iglesias qui poursuit son troisième mandat. Le gouverneur pour la Belgique est le ministre des Finances, et son suppléant Frans Godts.

103La Banque a pour objet le développement des pays les plus pauvres du continent américain, par le biais du financement de projets d’initiative publique ou privée et par la fourniture d’une assistance technique et financière. La Banque prête à la fois aux gouvernements et aux entreprises publiques et privées. Son action est complétée par le Fonds des opérations spéciales, guichet concessionnel réservé aux pays les plus défavorisés.

104Récemment, la banque s’est intéressée au financement d’objectifs plus sociaux. C’est ainsi qu’elle a réalisé une enquête sur la violence domestique à l’égard des femmes dans les pays membres sud-américains et lancé une campagne de sensibilisation à ce sujet [25]. La BID publie de nombreuses études sur la situation économique des pays américains et, mensuellement, The IDB Newsletter.

105Six Belges y travaillent.

La Banque de développement des États des Grands-Lacs

106Fondée en 1980, la Banque de développement des États des Grands-Lacs - BDEGL cherche à promouvoir la coopération économique entre ses cinq pays membres : le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Rwanda, le Zaïre et la Belgique. Elle a également pour objectif le développement des ressources de ses membres africains. Ses actionnaires sont les États membres, qui doivent détenir minimum 51 % du capital, et des institutions financières. D’un capital initial de 50 millions d’unités de compte - UC (correspondant au DTS), la banque est administrée par un conseil de directeurs qui se réunit quatre fois par an et par un comité intérimaire aux réunions mensuelles.

Organismes dont ne fait pas partie la Belgique

La Banque arabe pour le développement économique en Afrique

107D’une manière générale, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique - BADEA coordonne l’aide des institutions financières arabes aux pays d’Afrique non arabes : la Banque a pour buts de fournir des prêts à des institutions nationales et régionales pour le financement de projets, de donner une assistance technique et de promouvoir la coopération.

108La décision d’établir la Banque a été prise au sommet de la Ligue arabe d’Alger, en novembre 1973, et les premières opérations ont débuté en mars 1975. La BADEA a joué un rôle important dans la coordination de l’aide arabe aux pays membres de l’Organisation de l’unité africaine (en 1992, son capital libéré atteignait 1.046 millions de dollars), et le soutien à des projets de développement de l’infrastructure. Ces dernières années, la BADEA accorde davantage d’attention aux projets à caractère agricole.

109Sont membres de la BADEA tous les pays membres de la Ligue arabe - y compris l’Organisation de libération de la Palestine - OLP -, à l’exception de Djibouti, du Yemen et de la Somalie. Leurs ministres des Finances siègent au conseil des gouverneurs qui se réunit au moins une fois par an. Le conseil d’administration, composé de onze membres, se réunit quatre fois par an ; les sept pays qui ont souscrit la plus grande part de capital dans la banque y disposent d’un siège permanent ; les autres sont désignés par les gouverneurs pour quatre ans ; le président est élu par le conseil des gouverneurs pour deux ans.

La Banque centrale des Caraïbes orientales

110Cette banque centrale a été établie en 1983 pour gérer une monnaie commune entre les membres de l’organisation des États des Caraïbes orientales : Antigua et Barbuda, la Dominique, la Grenade, Montserrat, Saint Kitts et Nevis, Sainte Lucie, Saint Vincent et les Grenadines. Elle a succédé à l’Autorité monétaire des Caraïbes orientales, qui elle-même avait succédé en 1965 au conseil monétaire mis en place par les Britanniques en 1950. Les attributions principales de cette banque sont donc l’émission de la monnaie - le dollar des Caraïbes orientales -, et la gestion de la politique monétaire en général. Elle emploie environ 250 personnes en son siège de St-Kitts et Nevis, et publie trimestriellement ECCB Newsletter, ECCB Banking statistics, ECCB Economie Reviews.

La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest

111La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest - BCEAO a remplacé l’Institut monétaire de l’Afrique occidentale française - AOL et du Togo en 1962. Elle est la banque centrale des pays qui appartiennent à la zone du franc CFA, c’est-à-dire les anciennes colonies africaines ou territoires sous mandat de la France.

112La Banque est dirigée par un gouverneur assisté de deux vice-gouverneurs. Située au Sénégal, elle publie mensuellement des Notes d’information et de statistiques et annuellement un Annuaire des banques UMOA et un Bilan des banques UMOA.

113La convertibilité du franc CFA est garantie par le Trésor français ; en janvier 1994, le franc CFA avait brutalement été dévalué de moitié : la parité ne s’établissait plus qu’à un franc CFA pour un centime français contre deux auparavant. Le souvenir de cet épisode fait craindre aux pays membres de la BCEAO une nouvelle dévaluation lors de l’introduction de l’euro. Il faut souligner qu’aucun accord n’est encore intervenu avec l’Union européenne à ce propos [26]. Son gouverneur est actuellement Charles Konan Banny.

La Banque centraméricaine d’intégration économique

114La Banque centraméricaine d’intégration économique - BCIE a été mise en place en 1960 parallèlement à l’instauration d’un marché commun centraméricain - MCAC. Installée au Honduras, elle rassemble cinq pays : le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et le Costa Rica et entretient des relations privilégiées avec le Mexique, Taïwan et le Venezuela. Son rôle consiste essentiellement à financer des projets d’infrastructure et de développement agricole et industriel. Elle est régie par un conseil des gouverneurs qui réunit une fois par an les ministres de l’économie et les présidents des banques centrales des pays concernés. La gestion journalière est assurée par cinq directeurs. Le capital de la Banque, située au Honduras est d’environ 600 millions de dollars américains. La BCIE publie une revue, la Revista de la integration y el desarrollo de Centroamérica.

La Banque de commerce et de développement pour l’Afrique de l’Est et du Sud

115Depuis 1983, les gouvernements de dix-neuf pays de cette région du monde sont réunis au sein de la Banque de commerce et de développement pour l’Afrique de l’Est et du Sud, afin de soutenir et promouvoir l’investissement, local ou étranger, dans des projets d’importance nationale ou transnationale pour ces États. Durant les dix premières années de son existence, la Banque a octroyé des crédits pour près de 77 millions de dollars, ce qui la place évidemment parmi les institutions financières de petite taille [27].

La Banque de développement des Caraïbes

116Depuis sa création en 1970, la Banque cherche à contribuer au développement des États membres dans les Caraïbes en finançant des projets de développement dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme et de l’éducation. Son existence s’intègre dans la mise en place d’un marché commun des Caraïbes (Carifta puis Caricom). La Banque comprend également des membres non régionaux, comme l’Allemagne ou l’Italie. Dotée d’un capital de quelque 700 millions de dollars, elle travaille en collaboration avec la Banque mondiale et l’Union européenne. À sa tête se trouve un conseil de gouverneurs nommés par les gouvernements qui se réunit annuellement ; le droit de vote y est pondéré proportionnellement au montant des souscriptions des États. Ce conseil désigne dix-sept directeurs (douze régionaux, cinq non régionaux) pour une période de deux ans. La Banque est installée à la Barbade.

La Banque de développement des États de l’Afrique centrale

117Mise sur pied en 1975 dans le cadre de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale, cette banque finance des projets de développement Elle regroupe six États africains - le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Togo, la Guinée équatoriale, le Gabon - et trois membres extrarégionaux : le Koweït, la France et l’Allemagne. Située à Brazzaville, elle utilise le franc CFA pour imité de compte et est administrée par un conseil de quatorze directeurs. Son capital est d’environ 57 millions de francs CFA.

La Banque inter-États

118La Banque inter-États a été mise sur pied à Minsk en 1993 pour institutionnaliser la coopération entre les banques centrales des différents États membres de la Communauté des États indépendants - CEI, rassemblant des anciennes républiques de l’URSS. Dix des douze pays membres de la Communauté en font partie : le Kazakhstan, le Kirghistan, le Tadjikistan, le Turkménistan, l’Ouzbékistan, l’Arménie, la Biélorussie, la Moldavie, la Russie et l’Ukraine.

La Banque islamique de développement

119La Banque islamique de développement - BIsD a pour objet de favoriser le développement économique et social des États membres et des communautés musulmanes à travers le monde selon les principes de la loi islamique, la Sharia. Elle a été fondée à Jeddah en 1974, et constitue aujourd’hui le plus important des fonds arabes de développement La BIsD regroupe plus de quarante pays musulmans d’Afrique et d’Asie (y compris l’Organisation de libération de la Palestine - OLP), mais aussi la Turquie, qui est avec l’Arabie Saoudite, la Lybie, le Koweït, les Émirats Arabes unis l’un de ses principaux actionnaires. Elle utilise comme unité de compte le Dinar islamique, équivalent à un DTS.

La Banque nordique d’investissement

120Cette banque a été établie en juin 1976 par les gouvernements des cinq pays nordiques - Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède -, dans le but de stimuler leur développement économique. Son activité est analogue, à une échelle réduite, à celle de la Banque européenne d’investissement. Elle accorde des prêts pour des projets d’intérêt commun du secteur public ou du secteur privé, et procure des garanties aux investisseurs privés. Les prêts peuvent être accordés à l’intérieur du territoire des pays concernés, mais aussi à des entreprises nordiques opérant à l’extérieur. Depuis 1982, la Banque contribue également au développement d’autres pays d’Europe orientale. Le conseil d’administration comporte deux membres pour chaque pays, et la présidence et la vice-présidence échoient à chacun à tour de rôle. Une centaine de personnes travaillent dans la Banque qui a adopté l’écu comme imité de compte et dont le siège se trouve à Helsinki.

Le Fonds monétaire arabe

121Le FMA s’occupe depuis 1976 du développement de l’intégration économique et monétaire parmi les vingt et un pays membres de la Ligue arabe, dont l’OLP. Ses principaux objectifs sont le maintien de balances des paiements équilibrées, et la stabilité des taux de change et de la convertibilité des monnaies. Le Fonds s’efforce également de promouvoir l’usage du dinar arabe et de préparer l’adoption d’une monnaie unique. Le FMA octroie des prêts aux États membres et leur accorde également une assistance technique. Basé à Abu Dhabi, le Fonds est administré par un conseil des gouverneurs (réunion annuelle) et un conseil d’administration élu pour trois ans. Le fonds publie annuellement toute une série de rapports sur la situation économique et financière des pays arabes : Joint Arab economic report, Foreign trade of Arab countries, Money and credit in Arab countries, etc.

Conclusion

122Le présent Courrier hebdomadaire a voulu fournir, dans une forme aisément accessible, des informations relatives aux organismes financiers internationaux dans leur ensemble, tout en mettant l’accent sur la participation belge à ceux-ci. Étant donné cet objectif, et la diversité des organismes qui ont été décrits, il est impossible de tirer des conclusions détaillées quant au rôle et à l’importance de ces organisations. Cependant, dans une optique d’analyse socio-politique, il est possible de formuler quelques remarques à leur propos.

123L’institutionnalisation de la coopération internationale est une des caractéristiques les plus évidentes de la seconde moitié du vingtième siècle. Seulement quatre organisations internationales virent le jour au siècle dernier [28] et, parmi les organismes internationaux à vocation mondiale, seuls l’Organisation internationale du Travail - OIT, la Société des Nations - SDN et le Commonwealth naquirent avant la seconde guerre mondiale. Les problèmes financiers hérités du premier conflit mondial, c’est-à-dire les réparations allemandes et les dettes des alliés à l’égard de l’Amérique, déterminèrent cependant la mise en place d’un premier organe de la coopération financière internationale : la Banque des règlements internationaux, qui répondait à une nécessité technique plus qu’à un dessein de collaboration réelle. Il faut remarquer que cette institution, à l’origine exclusivement européenne, ne disposait que de peu d’autorité ; elle constitue premièrement, hier comme aujourd’hui encore, un lieu de rencontre pour les financiers internationaux.

124Dans tous les domaines, des centaines d’organisations internationales, à vocation mondiale, continentale, régionale ou subrégionale ont vu le jour depuis 1945 [29]. L’ampleur de la crise économique des années trente et de la guerre qui s’ensuivit détermina les gouvernements à instaurer une coopération internationale dans le domaine financier également. Initialement ambitieuse dans l’élan, plus modeste dans la concrétisation, cette détermination donna naissance aux organismes à vocation universelle, intégrés aux Nations Unies, que sont les institutions de Bretton Woods : FMI et Banque mondiale.

125La coopération financière se poursuivit selon deux axes : intégration des politiques monétaires des États industrialisés ou en passe de le devenir, et organisation d’une aide au développement des pays pauvres qui prend essentiellement la forme de prêts, assortis de conditions qui concernent la politique budgétaire de ces pays.

126Parmi les quelques éléments que ces organisations financières ont en commun, on peut remarquer une structure d’administration souvent très similaire ; le schéma conseil de gouverneurs/conseil d’administration se retrouve dans la plupart des cas.

127Il faut souligner par ailleurs que le droit de vote s’exerce, au sein des organisations financières (sauf au sein de la BRI), proportionnellement au montant de la souscription de chaque pays, ce qui n’est pas le cas dans d’autres organisations, telles l’ONU [30] ou l’OIT. Cette logique reproduit dès lors les rapports de forces existant entre les pays et contribue probablement à les maintenir ou à les renforcer. Dans la même ligne de réflexion, il faut aussi souligner qu’un point commun à la plupart de ces organisations financières internationales, est l’absence totale de contrôle démocratique sur la politique qu’elles mènent. Il est permis de se demander également pourquoi la possibilité d’établir une pondération basée également sur une logique démographique n’est pas défendue avec plus d’acharnement par les pays les moins riches.

128On peut remarquer également que le milieu des organisations financières internationales est un milieu qui semble plutôt fermé, et que certaines personnalités occupent des postes à responsabilité successivement dans plusieurs d’entre elles.

129D’autre part, la non-transparence et l’aridité des matières financières explique sans doute le manque d’intérêt du public, et le manque de visibilité dans les médias, des organismes financiers internationaux, une caractéristique qu’ils partagent, incidemment, avec l’Organisation de coopération et de développement économique - OCDE. À cet égard, l’ampleur de la couverture médiatique du récent sommet de Bruxelles (1-3 mai 1998) qui a mis en place la Banque centrale européenne ne doit pas faire illusion. Les longues explications proposées par les journaux à propos de la BCE et du SEBC démontraient la perplexité du public face à ces institutions qui étaient totalement méconnues avant le sommet. Si le FMI sort de l’ombre parce que son rôle dans la crise asiatique de 1997 a été mis en question, cela n’empêche pas, par exemple, que sa récente - et importante - augmentation de capital soit passée inaperçue du public. Dans leur domaine, les banques de développement sont également peu connues ; l’on considère fréquemment l’aide au développement consentie par la Belgique comme transitant exclusivement par les ONG.

130Cependant, l’influence des institutions financières internationales est appelée à s’accentuer. En témoignent les appels de nombreux experts et responsables politiques occidentaux dans la foulée de la crise économique en Asie en 1997. C’est particulièrement l’opinion du directeur du FMI, M. Camdessus, ou des chefs de gouvernement des pays les plus industrialisés du monde, les membres du G7 / G8 [31]. Ce renforcement d’influence est parallèle à leur émergence comme lieu de prise de décisions, non seulement en matière financière, mais également à propos de questions politiques. Mais cette capacité d’influence est conditionnée par l’accroissement de leur rôle de soutien aux investisseurs privés.

131Parmi les questions que cette tendance historique peut soulever, se trouve le poids de l’Europe, et particulièrement de l’Union européenne. Celle-ci développera-t-elle une vision propre de la politique monétaire et parviendra-t-elle à voir son influence se renforcer au sein des organisations internationales ? Si le dollar et le DTS sont les monnaies de compte favorites de ces organisations, l’euro deviendra-t-il lui aussi une monnaie de référence ?

132Enfin, s’agissant du rôle globalement rempli par les organismes financiers internationaux durant les cinquante dernières années, il est difficile de ne pas souligner que, souvent, il n’a sans doute pas été à la hauteur des espérances. Les banques de développement, et singulièrement la BIRD, n’ont pas éradiqué la pauvreté ; les organisations de coopération financière n’ont pas réussi à éviter de graves crises, dont la dernière en date touche de plein fouet les populations de la Corée, de la Thaïlande ou de l’Indonésie. Cette constatation est-elle de nature à donner raison à ceux qui plaident pour un renforcement de l’autorité de ces organismes ?

Annexes

1 – Table des sigles

tableau im1
Français Anglais – ARLABANK Banque arabe pour l’Amérique latine AID IDA Association internationale de développement AMGI MIGA Agence multilatérale de garantie des investissements BAD ADB Banque asiatique de développement BAfD ou BAD ADB Banque africaine de développement BCE ECB Banque centrale européenne BEI EIB Banque européenne d’investissements BDC CDB Banque de développement des Caraïbes BDEAC CASDB Banque de développement des États de l’Afrique centrale BEAC Banque des États de l’Afrique centrale BERD EBRD Banque européenne pour la reconstruction et le développement BID IDB Banque interaméricaine de développement BIRD IBRD Banque internationale pour la reconstruction et le développement BIsD IsDB Banque islamique de développement FMA AMF Fonds monétaire arabe FMI IMF Fonds monétaire international IME EMI Institut monétaire européen SEBC ESCB Système européen de banques centrales SFI IFC Société financière internationale CIRDI ICSID Centre international pour les différends relatifs aux investissements

2 – Éléments de bibliographie

133Pour l’activité des organismes financiers internationaux, et particulièrement les données chiffrées, on se référera à leurs Rapports annuels.

134Les ouvrages indiqués ci-dessous comportent des éléments d’analyse du rôle et de l’importance des organismes financiers internationaux.

135Banques et intermédiaires financiers spécialisés : leur action dans le développement, Paris, OCDE, 1986.

136M. Bélanger, Institutions économiques internationales, Bruxelles, 1992.

137J.M. Boughton & K.S. Lateef (ed.) Fifty years after Bretton Woods : the future of the IMF and the World Bank, Washington, 1995.

138M. Celart, Le FMI, collection Que sais-je ?, 1991.

139J. Charpentier, Institutions internationales, Paris, 1991.

140J. Fontanel, Organisations économiques internationales, Paris, 1995.

141Ph. Guirlet, Guide des organismes internationaux : financement multilatéral et développement, Paris, 1994.

142H. James, International monetary cooperation since Bretton Woods, Washington, 1996.

143H.J. Johnson, Financial institutions and markets. A global perspective, Mc Graw-Hill, 1993.

144P.B. Kenen, Managing the world economy fifty years after Bretton Woods, Washington, Institute for International Economics, 1994.

145P. Lenain, Le FMI, Paris, La Découverte, 1996.

146P. Moreau Defarges, Les organisations internationales contemporaines, Paris, Le Seuil, 1996

147I. Peprah, The African Development Bank : Taking Stock and Preparing for the 21st Century, Ottawa, 1994.

148J.-J. Rey, Institutions économiques internationales, Bruxelles, 1998.

149G. Schiavone, International organisations : a directory, New York, 1993.

150A. Schraepler, Organisations internationales et européennes : adresses, objectifs, états membres, structures, activités, informations, Paris, 1995.

151B. Seroussi, Les nouveaux gendarmes du monde : GATT, FMI et Banque mondiale, Paris, Dunod, 1994.

152R. Triffin, « Le système monétaire international : 1949-1989 », Repères - Bulletin économique et financier, n°22, 1990, pp.2-5.

153R. Triffin, « Les comptes internationaux des États-Unis et leur impact sur le reste du monde », Cahiers économiques - Banque internationale de Luxembourg, n°3, 1985, pp. 1-36.

154R. Triffin, Le système monétaire international, Bruxelles, Labor, 1969.

155R. Triffin, « Quelques réflexions sur quatre controverses monétaires internationales de l’après-guerre », Revue de la Banque - Bank - en Financiewezen, n°1, 1982, pp.41-58.

156Yearbook of international organizations 1997-98, 4 vol., Munich, 1997.

157D. Wilson, A Bank for Half the World. The Story of the Asian Development Bank 1966-1986, Manille, 1987.

3 – Adresses des organisations financières internationales

158Banque africaine de développement, P.O. Box 01-1387, Abidjan, Côte d’Ivoire.

159Tél. 225/204 444, fax. 225/ 227 839, http://www.Afdb.org.

160Banque arabe pour le développement économique en Afrique, Sayed Abdar-Rahman el-Mahdi Avenue, P.O.Box 2640, Khartoum, Soudan.

161Tél. 249/117 3646, fax. 249/117 0600

162Banque asiatique de développement, ADB Avenue, Mandaluyong, P.O. Box 789, 1099 Metro Manilla Philippines.

163Tél. 63/2 711 3851, fax. 63/2 741 7961, http://www.bad.org

164Banque centrale des Caraïbes orientales, P.O. Box 89, Basseterre, Saint Kitts and Nevis.

165Tél. 854/ 465 2537, fax. 854/465 5614

166Banque centrale des États de l?Afrique de l?Ouest, avenue Abdoulaye Fadiga, BP 3108, Dakar, Sénégal.

167Tél. 221/23 1615, fax. 221/23 9335

168Banque centre-américaine d?intégration économique, P.O.Box 772, Tegucigalpa, Honduras.

169Tél. 504/37 2230, fax. 504/37 0793

170Banque de commerce et de développement pour l?Afrique de l?Est et du Sud, NSSF Building, Bishops road, PO Box 48596, Nairobi, Kenya.

171Banque de développement des Caraïbes, PO Box 408, Wildey, St Michael, Barbados.

172Tél. 1/809/431 1600, fax. 1/809/426 7269

173Banque de développement des États de l?Afrique centrale, place du Gouvernement, BP 1177, Brazzaville, Congo.

174Tél. 242/81 0221, fax. 242/83 0266

175Banque de développement des États des Grands Lacs, BP 3355, Goma, Zaïre.

176Tél. 243/314 493, fax. 40785

177Banque des États de l?Afrique centrale, Boïte postale 1917, Yaoundé, Cameroun.

178Tél. 237/23 4060, fax. 237/23 3468

179Banque européenne d?investissement, 100, Bd. Konrad Adenauer, 2950 Luxembourg, Luxembourg.

180Tél. 352/4379-01, fax. 352/4379-04

181Banque européenne reconstruction et développement, One Exchange Square, London EC2A 2EH, Royaume-Uni.

182Tél. 44/ 171 338 6000, fax. 44/171 338 6100, http://www.ebrd.com

183Banque interaméricain de de développement, 1300 New York Avenue, Washington DC 20577, USA.

184Tél. 1/202 623 1000, fax. 1/202 623, http://www.iadb.org e-mail : info@iadb.org

185Banque inter-États, 12 Zhitnaya, 117049 Moscou, Russie.

186Tél. 7/095/230 7821, fax. 7/095/237 8985

187Banque internationale pour la reconstruction et le développement, 1818 H. Street NW, Washington DC 20433, USA

188Tél. 1/202 477 1234, fax. 1/202 477 6391, http://www.Worlbank.org/

189Banque islamique de développement, P.O. Box 5925, Jeddah 21432, Arabie Saoudite.

190Tél. 636/1400, fax. 636/6871, http://www.Worldbank.Org.

191Bureau de Bruxelles de la Banque mondiale, rue Montoyer, 10, 1000 Bruxelles

192Tél. 552.00.34, fax 552.00.25

193Banque nordique d?investissements, Fabianinkatu 34, PO Box 249, FIN-00171, Helsinki, Finlande.

194Tél. 358/9 18001, fax. 358/9 18002

195Banque des règlements internationaux, Centralbahnplatz 2, 4002 Basel, Suisse

196Tél. 41/61/280 8080, fax. 41/61/280 9100, http://www.bis.org

197Fonds monétaire arabe, PO BOX 2818, Abu Dhabi, Émirats Arabes Unis.

198Tél. 971/2/215 000, fax. 971/2/326 454

199Fonds monétaire international, 700 19th Street, NW, Washington DC 20431, États-Unis.

200Tél. 1/202/623 7000, fax. 1/202/623 4661, http://www.imf.org

201Fonds monétaire international – antenne européenne, 64-66 avenue d’Iéna, 75 116 Paris, France.

202Tél. 33/1/40 69 30 79

203Institut monétaire européen, PO Box 10 2031,60 020 Frankfurt/Main, Allemagne.

204Tél. 49/69/2400 0691, fax. 49/69/2400 0699

Notes

  • [1]
    Aujourd’hui, le nom de « Banque mondiale » est plus volontiers donné à un ensemble formé par la BIRD et l’Association internationale de développement - AID, créée en 1960.
  • [2]
    Il est important de souligner à ce propos que les informations données dans ce Courrier hebdomadaire reflètent l’état de la situation en mai 1998.
  • [3]
    P. B. Kenen, Managing the world economy fifty years after Bretton Woods, Washington, Institute for international Economics, 1994.
  • [4]
    L’OCDE n’est pas abordée dans le présent Courrier, puisqu’il ne s’agit pas d’une organisation financière.
  • [5]
    Les actionnaires privés ne disposent cependant pas du droit de vote.
  • [6]
    Cf. « Lenses of last resort », The Economist, 6 juin 1998, pp.25-26.
  • [7]
    Le G7 est une structure informelle qui rassemble les sept pays les plus industrialisés du monde : les États-Unis, le Canada, le Japon, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie. Leurs gouvernements se retrouvent lors de sommets périodiques.
  • [8]
    S. Ambrose, « Challenging the IMF, intellectually and politically », International Herald Tribune, 29 avril 1998.
  • [9]
    Il n’y a guère que la Corée du Nord, Cuba et quelques îles qui ne sont pas membres du FMI.
  • [10]
    Cf. R. Triffin, « Les comptes internationaux des États-Unis et leur impact sur le reste du monde », Cahiers économiques - Banque internationale de Luxembourg, n°3, 1985, pp. 1-36.
  • [11]
    BIRD, Rapport annuel 1997, p. X.
  • [12]
    Produit intérieur brut.
  • [13]
    Berd, Rapport annuel 1997, p.41
  • [14]
    À l’instar de ce qui se passe dans d’autres institutions, seuls les gros actionnaires, c’est-à-dire les grands pays, disposent d’un administrateur. Les autres se groupent pour désigner un administrateur qui les représentera plus particulièrement.
  • [15]
    Yearbook of international organizations 1997-1998, Munich, 1997, p. 554.
  • [16]
    BEI, Financements dans l?UE en 1997, site internet.
  • [17]
    Calcul effectué sur base des données fournies dans le Rapport annuel 1996.
  • [18]
    Dernière statistique disponible.
  • [19]
    Pour la nomination initiale, le président est nommé pour huit ans, le vice-président pour quatre ans et les autres membres du directoire pour un mandat d’une durée comprise entre cinq et huit ans.
  • [20]
    Le sigle BAfD est généralement - mais pas systématiquement - adopté pour différencier la banque africaine de la Banque asiatique de développement - BAD ou BAsD.
  • [21]
    Renseignement communiqué par le Ministère des Finances en mai 1998.
  • [22]
    Depuis 1992, l’UC du Fonds a été alignée sur celle de la Banque (UCB) et correspond à un DTS (droit de tirage spécial du FMI), c’est-à-dire à plus ou moins 45 BEF.
  • [23]
    Chambre, Doc. parl., « Projet de loi relatif à la contribution de la Belgique à la septième reconstitution des ressources du Fonds africain de développement », 1077/7 (1996-1997).
  • [24]
    Renseignement fourni par le Ministère des Finances en mai 1998.
  • [25]
    Le Monde, 5 mai 98.
  • [26]
    Le Monde, 12 mai 1998.
  • [27]
    Yearbook of international organizations 1997-1998, Munich, 1997, p. 391
  • [28]
    La Commission centrale pour la navigation du Rhin (Congrès de Vienne, 1815) ; l’Union internationale des télécommunications - UIT (1865) ; la Convention de Mannheim (navigation du Rhin, 1868) et l’Union postale universelle (1875).
  • [29]
    Les principaux jalons, tous domaines confondus, et en ne considérant que des organismes où la Belgique est représentée, en sont les créations de : l’ONU (1945), le GATT (1948), l’OECE (1948), l’OMS (1948), le Conseil de l’Europe (1949), l’OTAN (1949), la CECA (1951), la CEE (1957), l’OCDE (1960) - par transformation de l’OECE. Depuis deux décennies, on assiste plutôt à la transformation, et fréquemment, au renforcement, des organisations existantes plutôt qu’à de nouvelles créations.
  • [30]
    Il est vrai que l’existence de places réservées au Conseil de sécurité consacre de facto l’autorité des grandes puissances.
  • [31]
    Le G7 (États-Unis, Canada, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie) a plaidé pour un renforcement des institutions financières internationales et de la coopération entre elles à Londres les 8 et 9 mai 1998. Cette orientation a été reprise au sommet du G8 (les mêmes, plus Russie) à Birmingham, les 16 et 17 mai 1998.
  1. Introduction
  2. La Banque des règlements internationaux
    1. Objet
    2. Organisation
    3. Aperçu de ses activités
    4. Implication de et pour la Belgique
  3. Le Fonds monétaire international
    1. Objet
    2. Organisation
    3. Aperçu de ses activités
    4. Implication de et pour la Belgique
  4. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement
    1. Objet
    2. Organisation
    3. Aperçu de ses activités
    4. Implication de et pour la Belgique
  5. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement
    1. Objet
    2. Organisation
    3. Aperçu de ses activités
    4. Implication de et pour la Belgique
  6. La Banque européenne d’investissement
    1. Objet
    2. Organisation
    3. Aperçu de ses activités
    4. Implications de et pour la Belgique
  7. L’Institut monétaire européen et la Banque centrale européenne
    1. Objet
    2. Organisation
    3. Aperçu de ses activités
    4. Implication de et pour la Belgique
  8. Autres organismes financiers
    1. Organismes dont fait partie la Belgique
      1. La Banque africaine de développement
      2. La Banque asiatique de développement
      3. La Banque interaméricaine de développement
      4. La Banque de développement des États des Grands-Lacs
    2. Organismes dont ne fait pas partie la Belgique
      1. La Banque arabe pour le développement économique en Afrique
      2. La Banque centrale des Caraïbes orientales
      3. La Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest
      4. La Banque centraméricaine d’intégration économique
      5. La Banque de commerce et de développement pour l’Afrique de l’Est et du Sud
      6. La Banque de développement des Caraïbes
      7. La Banque de développement des États de l’Afrique centrale
      8. La Banque inter-États
      9. La Banque islamique de développement
      10. La Banque nordique d’investissement
      11. Le Fonds monétaire arabe
  9. Conclusion
À la fin du second conflit mondial, se sont développées des organisations financières internationales « publiques », c'est-à-dire des institutions financières dont les actionnaires sont des États ou des banques centrales. La crise financière et monétaire des années trente avait déjà donné naissance à la Banque des règlements internationaux - BRI. Ce même souci d'éviter une répétition des problèmes qu'avait engendrés le réflexe protectionniste des gouvernements de l'époque présidera à la création des institutions issues des accords de Bretton Woods (novembre 1944) : le Fonds monétaire international FMI et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement BIRD, plus connue sous le nom de Banque mondiale (1). L'autre grand défi de l'après-guerre, la reconstruction de l'économie des pays ex-belligérants, sera également, quoique partiellement, pris en charge par ces institutions. Graduellement, l'aide au développement des pays décolonisés deviendra une autre préoccupation dominante chez les gouvernements des grands pays. Ce double objectif, stabilisation monétaire et développement économique, conditionnera l'activité des organisations financières BRI, FMI et BIRD. D'autres institutions seront ultérieurement créées pour répondre à l'un ou à l'autre de ces objectifs ou aux deux simultanément: parmi les plus récentes, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement - BERD, créée en 1991 pour accompagner la transition des anciens pays communistes d'Europe centrale et orientale vers une économie de marché, répondait d'avantage à l'objectif de développement. C'était vrai également de la Banque interaméricaine de développement - BID (1959), de la Banque asiatique de développement - BAD (1965), ou de la Banque africaine de développement BAfD (1966), etc. D'autre part, la Banque centrale européenne - BCE qui est mise en place depuis le 1er juin 1998 et commencera à fonctionner le 1er janvier 1999 répond, elle, à un objectif de politique purement monétaire: il s'agit de prendre la tête du système européen des banques centrales, dans leurs fonctions principales, concurremment à l'introduction de l'euro. Il faut la considérer davantage comme une institution financière supranationale plutôt qu'internationale. Outre le fait qu'elles répondent à au moins l'un ou l'autre de ces deux objectifs, les organisations financières auxquelles ce Courrier hebdomadaire est consacré ont également en commun de connaître un grand développement dans les dernières années de ce siècle, et d'être généralement méconnues. Ainsi, des compétences nouvelles en matière économique et financière sont transférées à des organismes internationaux, et certains commentateurs soulignent à ce propos que ce faisant, elles échappent au contrôle démocratique direct. Le présent Courrier a pour objectifs d'expliquer le rôle et le fonctionnement des organisations financières internationales, de décrire la participation belge et de considérer les influences réciproques qui peuvent apparaître entre ces organisations et la Belgique. Feront l'objet d'une description détaillée la Banque des règlements internationaux - BRI, les organisations dites de Bretton Woods - FMI/Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement - BERD, la Banque européenne d'investissement BEI, et l'Institut monétaire européen – lME ; future Banque centrale européenne - BCE. D'autres organisations financières internationales dont fait partie la Belgique mais qui exercent leur activité ailleurs qu'en Europe seront plus rapidement présentées : il s'agit des banques de développement africaine, asiatique et interaméricaine. Enfin, sans prétendre à l'exhaustivité, ce Courrier présentera quelques organisations financières dont la Belgique n'est pas membre, mais qui peuvent jouer un rôle sur la scène économique et financière internationale. Rassembler ces organisations dans un Courrier hebdomadaire procède essentiellement d'une volonté d'information; c'est ainsi que l'on trouvera une bibliographie succincte permettant d'approfondir le sujet, une table des sigles utilisés et une liste d'adresses (2). S'il est particulièrement intéressant de décrire les organismes financiers internationaux d'un point de vue socio-politique, au terme d'un demi-siècle d'existence et de fonctionnement du concept même de coopération financière internationale, c'est également parce que cette dernière se transforme pour devenir partie intégrante de ce qu'il est convenu d'appeler la « mondialisation », Selon l'analyse de l'économiste Peter B. Kenen (3), les organisations financières qui ont été créées essentiellement pour établir le libre-échange et la libre-circulation des capitaux ont réalisé leurs objectifs jusqu'à un certain point. En effet, grâce à l'état très fermé de l'économie dans les années trente et pendant la guerre, tous les États ont disposé d'une marge de manœuvre suffisante pour satisfaire à leurs engagements internationaux à libéraliser et à ouvrir leurs frontières, tout en conservant des mesures keynésiennes (comme la politique de plein emploi). Aujourd'hui, la situation s'est modifiée, et, selon Kenen, il risque de devenir de plus en plus difficile pour les États de l'Europe occidentale de concilier la libéralisation accrue des échanges recommandée par des organismes financiers tel le FMI, mais aussi par l'Organisation mondiale du commerce - OMC ou l'Organisation de coopération et de développement économique - OCDE (4) et le maintien du modèle d'État social européen. (1) Aujourd'hui, le nom de « Banque mondiale» est plus volontiers donné à un ensemble formé par la BIRD et l'Association internationale de développement - AID, créée en 1960. (2) Il est important de souligner à ce propos que les informations données dans ce Courrier hebdomadaire reflètent l'état de la situation en mai 1998. (3) B. KENEN, « Managing the world economy fifty years after Bretton Woods », Washington, Institute for international Economics, 1994. (4) L'OCDE n'est pas abordée dans le présent Courrier, puisqu'il ne s'agit pas d'une organisation financière.
Mis en ligne sur Cairn.info le 27/05/2014
https://doi.org/10.3917/cris.1601.0001
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