CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1Le Mouvement Populaire Wallon, plus connu sous son sigle M.P.W., n’a apparemment pas encore trouvé son historien. Le mouvement en tant que tel est d’ailleurs très jeune, puisqu’il ne date que de 1961, mais, ainsi que nous aurons l’occasion de le démontrer, il possède en réalité une tradition beaucoup plus ancienne.

2La présente étude n’a d’autre ambition que d’essayer de mettre en lumière les origines du mouvement, sa création, son organisation, ses activités depuis sa création. Elle est essentiellement basée sur les publications à la fois nombreuses et disparates qui, très souvent, se situent au niveau de l’information purement journalistique, ou bien encore des tracts et des libelles [2]. Cette étude comportera deux parties, la première étant consacrée principalement à une chronologie, tandis que la seconde dédira les structures de l’organisation.

Première partie

1 – Antécédents

3L’étude du mouvement wallon [3] démontre à suffisance que ce mouvement a très rapidement trouvé son point d’appui principal au sein du monde socialiste, tout comme d’ailleurs le mouvement flamand trouvait son point d’appui essentiel au sein du monde catholique, sans cependant dans l’un comme dans l’autre cas nier l’action des mondes libéral et socialiste dans le mouvement flamand et l’action des mondes catholique et libéral dans le mouvement wallon.

4Dans l’un comme dans l’autre cas, l’action du parti communiste s’est révélée épisodique et variable, notamment à l’égard du fédéralisme. Partisan de ce système en 1945, le P.C. se sépara du Congrès National Wallon à l’époque où le problème européen se posa en cheville avec les problèmes nationalitaires belges. Par après, le P.C. rejoignit le mouvement wallon. Ainsi que nous aurons l’occasion de le constater plus loin, son action a été constante en ce qui concerne le M.P.W.

5On a souvent considéré le M.P.W. comme un phénomène isolé, né dé toute pièce des remous sociaux consécutifs à la grande agitation sociale des grèves de décembre 1960 à janvier 1961.

6Ce jugement, encouragé d’ailleurs dans une certaine mesure par certains dirigeants du M.P.W. pour des raisons de prestige assez aisées à comprendre, ne peut se justifier que par une méconnaissance complète du mouvement wallon qui préexistait.

7Sans entrer dans les détails, que ne justifierait pas l’économie de la présente étude, il est sans doute nécessaire de rappeler ici le rôle important joué par la plupart des leaders socialistes wallons dans le mouvement wallon depuis sa naissance, pratiquement au début de ce siècle.

8Et si la fameuse lettre au Roi (1912) de Jules Destrée, qui fut, rappelons-le, Ministre des Arts et des lettres, est toujours considérée par certains dirigeants actuels du mouvement wallon comme une espèce de bible ou de charte, cette prise de position ne doit pas faire oublier que bon nombre de dirigeants socialistes wallons ont mené une action parallèle dans le mouvement wallon, que ce soit Georges Truffaut, Joseph Merlot, Fernand Dehousse, Simon Pâque à Liège et bien d’autres dans le restant de la Wallonie.

9Ce qui par contre est incontestable, c’est que l’agitation résultant des grandes grèves de 1960-1961 fut l’élément catalyseur qui provoqua la création du M.P.W. en tant que tel. Mais il ne faudrait pas cependant confondre le phénomène avec ses causes.

10Si le M.P.W. s’insère tout naturellement dans l’orbite du mouvement wallon in globo et si ses origines réelles sont donc assez lointaines, c’est, nous semble-t-il, dans la prise de conscience du problème wallon dans l’immédiat après-guerre qu’il convient d’en trouver les causes déterminantes.

11En 1945, au lendemain de la guerre, le Congrès National Wallon est largement dominé par les socialistes et notamment par la personnalité de Joseph Merlot, Ministre d’Etat, qui le préside. On peut dire qu’à ce moment-là, pratiquement, tout ce qui compte dans l’aile wallonne du P.S.B. est dans le mouvement wallon (par exemple MM. L. Collard, E. Leburton, J.J. Merlot, etc…).

2 – L’option fédéraliste d’André Renard – Les années 1950-1960

12En pleine effervescence provoquée par l’affaire royale, André Renard prononça au Congrès de Charleroi du Congrès National Wallon, le 27 mars 1950, des paroles qui furent perdues de vue dans l’agitation du moment, mais qui valent d’être rappelées ici :

13

“J’apporte l’adhésion de quelque 85.000 travailleurs manuels et intellectuels. Il est certain que d’autres Fédérations suivront. C’est l’armée du travail qui vous rejoint. Vous ne devez point vous étonner de ce que nous vous rejoignons seulement. Les militants syndicaux sont habitués à apprécier les problèmes sur le plan des intérêts de classe. Sur ce plan-là, la solidarité ouvrière reste entière.
C’est avec la ferme volonté de servir les travailleurs, ceux de Flandre et de Wallonie, que les militants syndicaux rejoignent le mouvement de libération de la Wallonie.
Si nous entraînons la classe ouvrière à la lutte, elle veut savoir pourquoi elle se bat.
Trop souvent, la classe ouvrière a fait des révolutions dont elle a été grugée.
Fédéralisme ! Oui, mais avec la place qui revient à la classe ouvrière.
Nous voulons la libération de la Wallonie, mais nous voulons aussi notre libération comme classe sociale.”

14En ce faisant, le leader syndicaliste liègeois, qui allait créer dix ans plus tard le Mouvement Populaire Wallon se faisait le fidèle interprète de la sensibilité du syndicalisme liègeois très indépendant à l’égard des partis auquel on a parfois accolé l’épithète “d’a narcho-syndicalisme”. En réalité, André Renard, qui aimait prendre ses distances vis-à-vis du Parti Socialiste fut tout au long de sa vie un membre fidèle de ce parti.

15Après la fièvre des journées de l’été 1950, qui se traduisirent finalement par l’abdication du Roi Léopold III, on enregistra assez curieusement ce que certains observateurs ont appelé avec exagération sans doute, “une espèce de démission du mouvement wallon”, tant sur le plan politique que sur le plan syndical.

16Alors que la majorité homogène sociale-chrétienne allait gérer le pays de 1950 à 1954, le mouvement wallon entrait en veilleuse tout au moins sur le plan de l’action publique où il avait été particulièrement actif de 1945 à 1950 ; ses principaux leaders participèrent aux travaux du Centre Hamel [4], dont les conclusions ne furent finalement déposées qu’en 1955 et le rapport final publié en 1958.

17Sur le plan parlementaire, il convient de noter le dépôt de la proposition de loi Merlot-Van Belle pour le fédéralisme qui avait été établie et préparée par le Congrès National Wallon et Wallonie Libre. Mais cette proposition se heurta à l’hostilité ou à l’indifférence de la majorité du Parlement.

18Plusieurs leaders du mouvement wallon et notamment, M. Schreurs, cheville ouvrière du Congrès National Wallon, depuis sa création jusqu’à nos jours, prirent une part prépondérante aux travaux du Centre Harmel.

19On peut citer également vers cette époque, la signature d’un accord entre fédéralistes wallons et fédéralistes flamands (1952). Plusieurs des signataires flamands de cet accord figurent parmi les créateurs de la Volksunie (dont le professeur Walter Couvreur).

20Parallèlement, les commissions d’études de la P.G.T.B., sous l’impulsion d’André Renard, se livrèrent à un travail d’analyse de la situation Belge du point de vue économique, social et politique, qui devait aboutir aux importants rapports de 1954 et de 1956 établissant le programme de réforme de structures que le Parti Socialiste Belge devait reprendre en grande partie au cours de son congrès extraordinaire de 1959. Jacques Yerna assumait le secrétariat de ces commissions.

21Lorsque le gouvernement dit des gauches Van Acker-Liebaert vit le jour en 1954, certains observateurs ne manquèrent pas de signaler qu’il comptait dans ses rangs six ministres appartenant au Congrès National Wallon (C.N.W.) : MM. Collard, Leburton, Troclet (P.S.B.), Lefebvre, Rey, Buisseret (Parti Libéral).

22Cependant, assez rapidement, des heurts se produisirent entre le chef du gouvernement et certains leaders du mouvement wallon et plus particulièrement André Renard, heurts qui devaient atteindre leur point culminant lors de la grève des métallurgistes de 1957.

23Dès la publication du rapport du Congrès de la F.G.T.B. en 1954, le Ministre des Finances, H. Liebaert, fit une vigoureuse mise au point affirmant, ce qui était incontestable, que les nationalisations préconisées dans le rapport (énergie, transports, etc..) ne figuraient pas dans le programme gouvernemental.

24C’est à partir de ce moment là que les rapports se détériorèrent entre le chef du gouvernement et certains leaders syndicalistes wallons (A. Renard, A. Genot, W. Schugens, Raymond Latin, etc…).

25Le Congrès de la F.G.T.B. de 1956 renforça et compléta la tendance exprimée au Congrès de 1954.

26L’hebdomadaire La Gauche fut créé quelque temps plus tard (le numéro de lancement est date du 15 décembre 1956) et André Renard le patronna. Plusieurs de ses collaborateurs directs participèrent au premier Comité de rédaction et M. Jacques Yerna en fut l’éditeur responsable jusqu’au 9 janvier 1965. La Gauche fut imprimée sur les presses de La Wallonie jusqu’au 17 décembre 1960.

27La grève des métallurgistes de 1957 fut surtout une grève liègeoise et provoqua des affrontements douloureux entre le leader syndicaliste liègeois André Renard, chef incontesté des métallurgistes liègeois, et le Premier Ministre de l’époque, M. Achille Van Acker.

28Les élections législatives du 1er juin 1958 avec le renversement du gouvernement des gauches devaient donner le signal d’un renouveau du mouvement wallon.

29Le Congrès des socialistes wallons en juin 1959 entendit notamment un rapport de M. André Genot et constitua en quelque sorte le prélude à une action qui ne devait plus pratiquement s’arrêter jusqu’à nos jours.

30La résolution économique adoptée par le Congrès sur rapport de M. Genot décida la création d’un “organisme socialiste permanent d’action wallonne, ayant notamment pour mission :

  1. d’appliquer les directives du congrès et de veiller à ce qu’il se réunisse plus fréquemment ;
  2. de poursuivre l’étude permanente de la situation économique et sociale de la Wallonie et de promouvoir les remèdes dans le respect du programme économique général du P.S.B. et de l’Action Commune ;
  3. d’être le porte-parole autorisé de l’ensemble des socialistes wallons, tout en respectant leur action militante personnelle” [5].

31Les socialistes wallons exprimaient également le souhait de voir les socialistes flamands et bruxellois prendre des mesures similaires.

32La journée des cadres wallons de la F.G.T.B. du 17 novembre 1960 semble avoir été déterminante en ce qui concerne sinon le déclenchement de la grève contre le projet de loi unique [6], du moins la localisation principale de la grève dans certaines régions de Wallonie.

33On y avança “la thèse de coordonner entre elles l’action des régionales wallonnes” (3) (thèse qui allait trouver sa concrétisation dans la création, au cours de la grève, d’un comité de coordination des régionales wallonnes de la F.G.T.B.). Les participants à la journée du 17 novembre “furent invités à défendre les thèses suivantes dans leur régionale :

  • la mise sur pied d’une action wallonne coordonnée ;
  • la création d’un esprit socialiste wallon ;
  • l’édition d’un journal de lutte spécifiquement wallon devant paraître à partir du 1er janvier 1961, et qui refléterait en même temps les préoccupations des régions wallonnes ;
  • la création d’un organe de coordination pour l’action économique et sociale” [7].

34Comme nous venons de le voir, la décision de créer l’hebdomadaire Combat[8] est antérieure à la grève proprement dite et a fortiori à la création du M.P.W. qui ne verra le jour que quelques mois plus tard. En fait, sous la direction d’un militant hutois, qui devait diriger plus tard Combat, Jean Burton, un essai de lancement d’une publication périodique socialiste wallonne avait vu le jour. Mais l’Opinion Wallonne avait dû cesser après quelques semaines.

35En fait, le premier numéro de Combat paraît le jeudi 5 janvier 1961, en pleine grève et il est d’ailleurs intégralement consacré à cet évènement. Quelques semaines plus tard (Combat n° 5, 2 février 1961), des précisions seront données quant aux origines de l’hebdomadaire : Combat était né le 17 novembre 1960 à une rencontre de 68 militants syndicaux wallons à Charleroi”.

3 – Le contexte de la constitution du M.P.W.

36On peut considérer que l’attitude qu’il jugeait peu enthousiaste de la F.G.T.B. et du P.S.B. à l’égard du vaste mouvement de grève qui s’étendit de décembre 1960 à janvier 1961 devait peser lourdement sur la décision d’André Renard de créer le M.P.W., car il y a dans son attitude une part de déception de n’avoir pas été suivi comme il eût souhaité l’être dans une partie qu’il considérait comme étant décisive.

37En effet, au Comité national élargi de la F.G.T.B. du 16 décembre 1960, la motion Renard fut mise en minorité et la part des syndicalistes flamands fut prépondérante dans cette décision.

38D’autre part, le parti socialiste belge resta sourd aux appels du leader syndicaliste liègeois qui demandait avec insistance qu’un second front soit créé (sur le terrain politique) pour soutenir les efforts des grévistes.

39Enfin, chacun sait que c’est en Wallonie et plus particulièrement dans le bastion liègeois que la grève dura le plus longtemps et bien des grévistes liègeois eurent l’impression d’avoir été lâchés par les Flamands et les Bruxellois.

40Il serait cependant excessif d’attribuer à André Renard seul, l’orientation de la grève vers le problème wallon. Des observateurs attentifs ont en effet noté que, dès avant le 1er janvier 1961, c’est-à-dire à l’époque où la grève présentait encore un aspect essentiellement économique et social, d’autres groupes ont tenté d’orienter la grève vers le problème wallon au même titre qu’en 1950, certa.ins avaient tenté de donner à l’affaire royale un débouché sur le problème wallon.

41C’est ainsi qu’à Charleroi d’abord, à Namur, à Bruxelles, etc…, on distribua de petites affichettes frappées au coq wallon et portant la mention “la Wallonie en a assez”. Cette initiative qui recueillit un certain écho parmi les foules de manifestants émanait d’un petit groupe de militants particulièrement actifs de Wallonie Libre de Charleroi.

42Toujours est-il qu’un mois après la fin de la grève, le 23 février 1962, André Renard abandonna ses mandats de direction et de représentation syndicale sur le plan national (dont les plus marquants étaient ceux qu’il exerçait au Secrétariat Général de la F.G.T.B., au Conseil de Régence de la Banque Nationale et au Comité de Contrôle de l’Electricité). Chacun interprêta son attitude comme constituant un repli sur Liège, sa place forte, où il possédait d’importants leviers de commande, le puissant syndicat des métallurgistes, la F.G.T.B. liègeoise, les Mutualités Socialistes de la Région liègeoise, le journal La Wallonie dont il assumait la direction.

43C’est d’ailleurs le début d’une crise de structures au sein de la F.G.T.B., qui se déroule parallèlement à la crise interne dans le P.S.B. et qui possède sans doute les mêmes origines, la prise de position du leader syndicaliste liègeois qui n’ayant pu aboutir sur le plan national reporte tous ses efforts sur la Wallonie et plus spécifiquement sur Liège. La crise de la F.G.T.B. aboutira à un protocole d’accord adopté car le Congrès extraordinaire de juin 1963 [9].

44La création du Mouvement Populaire Wallon est formellement décidée dès la mi-mars 1961 [10] mais son annonce en sera retardée jusqu’après les élections législatives du 26 mars 1961 et à la veille du scrutin, André Renard, malgré ses rancœurs à l’égard du P.S.B. place inconditionnellement son journal La Wallonie au service de ce parti pour la campagne électorale.

45Dès le 23 février 1962, Combat écrit :

46

“Le Comité de coordination des Régionales wallonnes de la F.G.T.B., réuni à St-Servais le 22 février 1961 sous la présidence d’André Renard … prend acte avec satisfaction de la constitution d’un mouvement populaire wallon dont les objectifs essentiels, réformes de structures économiques et fédéralisme, coïncident avec ses propres positions et sont susceptibles d’assurer l’expansion de la Wallonie”.

47Le 27 mars, interrogé par l’Agence France-Presse, André Renard fait une déclaration allant dans le sens de la formation d’un gouvernement P.S.C.-P.S.B. Des amis communs avaient veillé à établir des relations avec M. Paul-Henri Spaak dès le retour en Belgique de l’ancien secrétaire général de l’OTAN.

48La création du M.P.W. fut finalement annoncée dans Combat du 6 avril 1961, qui publia une Déclaration [11], un manifeste [12] et la liste du Comité d’organisation. Ce comité d’organisation est composé uniquement de mandataires syndicaux parmi lesquels tous les animateurs du comité de coordination des régionales wallonnes de la F.G.T.B. [13].

49Très rapidement, André Renard prit ses distances à l’égard du gouvernement Lefèvre-Spaak, notamment dans un important éditorial intitulé “Peut-on le dire ?” et publié dans Combat du 27 avril 1961.

4 – Le premier Congrès (1961)

50Le M.P.W. tient son premier Congrès en 1961. A cette époque, certains leaders socialistes, qui devaient se révéler orthodoxes parla suite, militent ouvertement dans les rangs du M.P.W. : le Député Harmegnies, le Sénateur Dehousse, le Professeur Paul Lambert, l’ancien Ministre Albert De Smaele.

51Le 18 octobre 1961, le Conseil général du M.P.W. arrêta la liste définitive des rapporteurs au Congrès de novembre :

  • Rapport de la Commission politique : président : Prof. F. Lehousse, rapporteur : Prof. F. Perin ;
  • Rapport de la Commission économique : président-rapporteur : Prof. P. Lambert,
  • Rapport de la Commission culturelle : président-rapporteur : Prof. Florkin ;
  • Rapport des problèmes sociaux : rapporteur : M. J. Burton ;
  • Rapport sur les structures du M.P.W. : M. Robert Moreau.

52Quelques jours plus tard, le 2 novembre 1961, le Conseil Général du M.P.W. définit les principes statutaires du mouvement.

53Le Congrès des 18 et 19 novembre 1961 élit quatre vice-présidents représentant les différentes provinces wallonnes :

54MM. Lucien Harmegnies (Hainaut),

55Pierre Lothe (Namur),

56Roger Lamers (Luxembourg),

57Auguste Baccus (Brabant),

58(soit trois parlementaires sur quatre)

59et confirma à la présidence des quatre commissions : MM. Dehousse, Lambert, Florkin et Burton.

60Le trésorier fédéral était M. Fernand Pirsoul, secrétaire du SETCA-Charleroi, et les délégués fédéraux : MM. Genot, Moreau, Latin, Burton et Le Troyer.

61Le congrès constitutif, outre l’établissement du mouvement sur un schéma fortement inspiré par la structure du parti socialiste (Exécutif, Bureau, Conseil Général, Congrès, Fédération, Sections cantonales et locales) entendit les rapports de MM. Paul Lambert et François Perin.

62Par ailleurs, la presse se fit l’écho d’un incident qui opposa le Professeur liègeois François Perin au Président du M.P.W., qui estima que l’orateur n’avait à évoquer à la tribune ni la question royale, ni les questions de politique générale. Le discours violement émotionnel de F. Perin était à la fois le résultat d’un malentendu entre André Renard et l’orateur et un acte prémédité de ce dernier. Les rapporteurs avaient été très académiques, y compris M. F. Perin (le défilé des professeurs”, comme l’avait souligné la presse, avait laissé sur leur faim près d’un millier de militants chauvins). A. Renard conseilla à M. F. Perin de “réchauffer” l’atmosphère. Le conseil fut trop bien suivi. Les effets d’un tempérament naturellement passionné électrisèrent l’assemblée d’une manière excessive aux yeux du leader syndicaliste liègeois. Mais cette intervention du rapporteur avait été accueillie avec beaucoup de faveur par l’assemblée et il apparaît bien que c’est de ce moment-là que date la réelle popularité de M. François Perin au sein du M.P.W.

63Cet incident de tribune, pour violent qu’il ait été, n’a cependant pas laissé de trace dans les relations entre les deux hommes, du moins en apparence. On les revit ensemble le 20 décembre 1961 à un meeting d’anniversaire de la grande grève à Jemeppe. A. Renard appela M. Perin qui était dans la salle à s’asseoir à ses côtés à la tribune, aux applaudissements de l’assistance.

64Alors que Renard avait publiquement pris la défense de M. Dehousse contre M. Perin, c’est cependant M. Dehousse qui devait quitter le mouvement quelque temps après [14].

65Quant à M. P. Perin, le “coup du Congrès” lui valut d’être appelé par les militants à tenir des meetings M.P.W. dans tout le pays wallon, de Tournai à Verviers, au cours des années 1962 et 1963.

5 – Le reflux de 1962 et la succession d’André Renard

66Au début de l’année 1962, le li.P.W. connaît sa première crise et l’on enregistre notamment les démissions du Sénateur Dehousse (Liège) et du Député Lucien Harmegnies (Charleroi).

67Le 15 avril 1962, une manifestation de masse fut convoquée à Liège. Malgré une intense propagande, cette manifestation constitua un échec relatif et ne réunit qu’environ 7.000 participants, cependant que Combat affirmait que 40.000 manifestants y avaient pris part. André Renard fut très sensible à cet échec relatif et il fit part de son découragement à une réunion des cadres qui se tint peu après à Pont-à-Lesse.

68La tragique disparition d’André Renard en juillet fut l’occasion de grandioses funérailles, malgré la date peu propice à de tels rassemblements de foule, en pleines vacances. Nombreuses furent les personnalités qui, tout en n’ayant pas adhéré au M.P.W., tinrent ainsi à rendre un dernier hommage au tribun syndicaliste wallon. Un certain nombre de personnalités flamandes (et parmi elles M. Daniel De Coninck de la Volksunie) furent recensées. Seuls, deux discours furent prononcés, par MM. Genot et Schugens, les deux plus proches collaborateurs d’André Renard.

69La disparition du lea.der incontesté auro.it dû être, de l’avis de la plupart des observateurs, le début d’une période très difficile, sinon décisive pour le M.P.W. d’ai tant plus qu’il se trouvait déjà en perte de vitesse à ce moment, notamment après l’échec relatif de la démonstration du 15 avril 1962. La lecture de la presse de l’époque est éclairante à ce propos. Le M.P.W. n’a pas disparu mais l’on peut dire sans crainte de se tromper que l’historien du mouvement établira une nette césure entre le M.P.W. avant et le M.P.W. après la mort d’André Renard. En réalité, la disparition brutale du leader syndicaliste liègeois donna lieu à ce que certains ont appelé la “querelle” ou la “fausse querelle des dauphins”, car il apparaît bien qu’aucun des dix collaborateurs immédiats d’André Renard ne pouvait prétendre à l’héritage de la totalité des pouvoirs que détenait, si pas statutairement du moins de facto, le leader liègeois qui était tout à la fois le maître incontesté des métallurgistes liègeois, le directeur de la Wallonie, le dirigeant des Mutualités liègeoises, etc..

70M. André Genot, qui avait été à la F.G.T.B. le collaborateur immédiat d’André Renard et qui l’avait toujours suivi dans toutes ses entreprises fut assez ; naturellement et, semble-t-il, sans contestation majeure appelé à la présidence du M.P.W. Néanmoins, M. André Genot est assez éloigné géographiquement des bases vitales du M.P.W., qui se trouvent toutes à Liège (le journal La Wallonie l’hebdomadaire Combat, le Syndicat des Métallurgistes, etc…)

71Cette dissociation constitue aux yeux des observateurs un handicap sérieux, tout au moins par rapport à son prédécesseur André Renard, qui avait tout sous la main, au moment où il le jugeait le plus propice.

72M. Jacques Yerna, universitaire, fils d’un militant syndicaliste de Gazelco, fut pendant de longues années secrétaire d’André Renard à l’époque où ce dernier était lui-même secrétaire général adjoint de la F.G.T.B. et exerça également les fonctions de secrétaire des commissions d’études de la F.G.T.B. C’est un syndicaliste (actuellement, il est le secrétaire général de la régionale F.G.T.B. de Liège-Huy-Waremme) et jusqu’à ces derniers jours, il était l’éditeur responsable de l’hebdomadaire La Gauche. Cet organe lancé jadis avec l’appui d’André Renard – (pendant le gouvernement Van Acker-Liebaert), n’avait cessé de manifester une sympathie certaine pour le M.P.W. nonobstant le fait que bon nombre de rédacteurs n’étaient pas wallons, tels MM. Ernest Mandel (flamand) ou Pierre Legrève (bruxellois) et ne cachaient pas à l’occasion leur désapprobation à l’égard de ce qu’ils considéraient comme certaines déviations nationalistes wallonnes du leader syndicaliste liègeois. A l’époque, M. Jacques Yerna était par surcroît membre du Comité fédéral de la Fédération Liègeoise du P.S.B. et membre du Comité de la section de Liège-ville, réputée fort à gauche.

73M. Raymond Latin, métallurgiste et sérésien comme André Renard, avait d’abord été un des collaborateurs immédiats d’André Renard à la F.G.T.B. en qualité de dirigeant national des métallurgistes. Puis, par après, il avait été détaché par le M.P.W. dans la région du Centre où il semble que son intervention se soit finalement soldée par un échec·. M. Joseph Latin, frère du précédent, est député permanent de la province de Liège et à ce titre, exerce au sein du parti socialiste liègeois, une influence non négligeable.

74M. Willy Schugens, dirigeant liègeois du la C.G.S.P., considéré comme un des rares intimes d’André Renard, était très souffrant à l’époque qui nous intéresse, pendant laquelle il était astreint à de longs et multiples séjours à l’étranger. Depuis lors, son état de santé s’étant considérablement amélioré, il est rentré dans le cadre de la F.G.T.B. en application du protocole d’accord intervenu entre les syndicalistes wallons et flamands [15].

75M. Robert Lambin, métallurgiste comme MM. Renard et Latin, actuellement directeur général du journal La Wallonie, est un socialiste de beaucoup plus fraîche date que les quatre personnalités dont nous venons de parler. Son rôle n’en sera pas moins important.

76Reste- enfin M. François Perin, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Liège, en qui certains observateurs extérieurs croyaient voir le successeur d’André Renard. En réalité, ainsi que nous le verrons plus loin, la morphologie du M.P.W. empêchait que le leader de ce mouvement soit quelqu’un d’autre qu’un syndicaliste. M. E. Perin s’est révélé être le principal théoricien [16] et un des principaux propagandistes du mouvement [17].

77Il apparaît donc bien ainsi que la succession du véritable chef d’orchestre que fut André Renard se répartit entre plusieurs de ses collaborateurs les plus immédiats MM. Genot (Présidence du M.P.W.), Lambion (Directeur de La Wallonie), Yerna (Secrétariat de la Fédération Liègeoise de la F.G.T.B.), etc…

78Sur le plan pratique, la succession d’André Renard s’effectua par toute une série de décisions :

  • le 6 août 1962 : le Comité provincial élargi de la Fédération des Métallurgistes de Liège désigna comme président : M. R. Lambion et comme secrétaire général : M. R. Latin ;
  • le 25 août 1962 : le Conseil général du M.P.W. désigna M. André Genot comme président fédéral du M.P.W. et directeur général de Combat, et M. Jean Burton comme directeur de Combat ;
  • le 21 septembre 1962 eut lieu l’élection du nouveau bureau de la Régionale F.G.T.B. de Liège-Huy-Waremme ; furent élus : président : M. W. Schugens, vice-président : M. R. Latin et secrétaire : M. J. Yerna ;
    Le 8 septembre 1962, le Conseil général du M.P.W. fixa la date du prochain Congrès de Liège aux 8 et 9 décembre 1962 et désigna les deux rapporteurs ; M. F. Perin pour le rapport politique et M. J. Yerna pour le rapport économique et social.
    Les présidents des commissions étaient respectivement MM. A. Genot et P. Lambert.

79Le 24 octobre 1962, une importante manifestation se déroula à Liège (organisée par le Comité Liègeois d’Action Wallonne présidé par M. S. Paque), sous le double thème du retour des Fourons à Liège et de la lutte contre les projets sur le maintien de l’ordre.

80Le Congrès du M.P.W. des 8 et 9 décembre 1962, entendit les rapports Perin et Yerna.

81M. Genot présenta une série de modifications statutaires “qui donneront au Bureau du mouvement un caractère de plus large représentativité wallonne”.

82M. R. Lambion présenta la candidature de M. Genot à la présidence.

83L’Assemblée confirma le mandat de trésorier fédéral de M. F. Pirsoul, ratifia le choix des régionales pour les vice-présidences :

  • pour Liège : M. R. Lambion,
  • pour le Hainaut : M. R. Joly,
  • pour le Luxembourg : M. R. Humbert,
  • pour le Brabant : M. L. Defosset,
  • et pour Namur : M. P. Lothe.

84(Cette liste ne comporte plus de parlementaire).

85L’Assemblée renouvel a sa confiance aux délégués fédéraux sortants : MM. R. Moreau, J. Burton, F. De Troyer, R. Latin,

86Encore sous le coup do la disparition de son créateur, le second Congrès du M.P.W. manqua de relief et ne constitua en réalité qu’une réplique assez pâle du premier congrès, n’apportant aucun élément nouveau si ce n’est la constatation qu’il fallait absolument faire autre chose, sur un plan plus vaste. On remarquera simplement un passage du discours de M. François Perin réclamant le statut de ville libre pour Bruxelles dans le cadre de l’Europe.

6 – La participation au Congrès d’Action Wallonne et au Collège Exécutif de Wallonie

87L’année 1965 est marquée par un essai de relance du M.P.W. par le biais de la participation au Congrès d’Action Wallonne et au Collège Exécutif de Wallonie.

88Le Comité Central d’Action Wallonne avait été créé le 2 juin 1962 [18] à l’initiative du Comité permanent du Congrès National Wallon.

89Le Comité Central d’Action Wallonne groupe les organisations suivantes :

  • Wallonie Libre,
  • Rénovation Wallonne,
  • Mouvement Populaire Wallon,
  • Organisations F.G.T.B. et C.G.S.P.
  • fédérations P.S.B. Wallonnes,
  • Fédérations P.C.B. Wallonnes,
  • Association Wallonne des Services Publics,
  • Avant-Garde Wallonne,
  • Parti d’Unité Wallonne,
  • Bloc Francophone de Bruxelles,
  • Mouvement Libéral Wallon,
  • Entr’aide Wallonne.

90Le Congrès d’Action Wallonne du 25 mars 1965, qui groupait, comme nous venons de le voir, les représentants des mouvements et organisations attachés à la défense de la Wallonie, y compris les fédérations wallonnes du P.S.B., décida sur rapport du sénateur socialiste liègeois, M. Hubert Rassart, la création d’un Collège exécutif de Wallonie, qui était le reflet de sa composition, mais qui devait assez rapidement disparaître de la scène politique à la suite de défections non suivies de remplacement [19]. Certains observateurs qualifièrent cet organisme de “shadow cabinet” wallon. C’était pour le moins excessif.

91Voici quelle était la composition de ce Collège :

92Comité Central d’Action Wallonne et Congrès National Wallon (1):

  • Fernand Schreurs avocat, Liège.

93Wallonie Libre (2)

  • Simon Pâque, Député, Bourgmestre Grâce-Berleur,
  • Jean Pirotte, Inspecteur d’enseignement, Gembloux.

94Mouvement Libéral Wallon (1)

  • Jean Van Crombrugghe, Directeur Ecole Normale, Liège.

95Rénovation Wallonne (2)

  • Robert Royer, Directeur Caisse d’Epargne, Président, Bruxelles.
  • Lucien Outers, Avocat, Secrétaire général, Bruxelles.

96Mouvement Populaire Wallon (5)

  • André Genot, Secrétaire C.G.S.P., Namur.
  • François Perin, Professeur Université de Liège.
  • Robert Lambion, Président Fédération Métallurgistes, Directeur général Wallonie.
  • Fernand Pirsoul, Secrétaire régional Syndicat F.G.T.B. Employés, Charleroi.
  • Léon Hurez, Député socialiste Houdeng-Aimeries.

97Tendance communiste (1)

  • Jean Terfve, ancien député et ancien Ministre, Liège.

98Tendance sociale-chrétienne (3)

  • Joseph Bercy, Président régional M.O.C., Charleroi.
  • Pierre Ruelle, Bourgmestre de La Hulpe.
  • Jean Goffart, Bourgmestre de Dinant.

99Tendance socialiste (5)

  • Hubert Rassart, Sénateur, Liège.
  • Freddy Terwagna, Député.
  • Jules Bary, Député-Bourgmestre, Nivelles.
  • Henri Cugnon, Député, Bertrix.
  • Louis Desmet, Sénateur, Directeur de Coopérative, Fayt-lez-Manage.

100P.U.W. (1)

  • Victor Van Michel, Liège.

101Agglomération bruxelloise (1)

  • Léon Defosset, Avocat.

102Le Congrès d’Action Wallonne du 23 mars 1963, animé par le M.P.W. avec la collaboration d’autres organisations du mouvement wallon, constitua incontestablement une relance du M.P.W.

103Symboliquement, le Congrès d’Action Wallonne fut présidé successivement par :

104MM. Schreurs (Congrès National Wallon)

105Royer (Rénovation Wallonne)

106Paque (Wallonie Libre)

107et Genot (M.P.W.)

108Lors de sa séance d’installation le 6 juillet 1963 à Namur, le Collège Exécutif désigna M. Simon Pâque comme président et les trois autres personnalités en qualité de vice-présidents.

109Le Congrès du 23 mars 1963 avait également décidé en principe :

  • l’organisation d’un pétitionnement réclamant la révision de l’article 131 de la Constitution ;
  • la création d’un Conseil Economique et Social groupant les employeurs, les travailleurs et les pouvoirs publics de Wallonie et constituant un élargissement du Conseil Economique Wallon (C.E.W.) ;
  • la constitution d’une Assemblée Wallonne représentative.

110Si la première de ces opérations, le pétitionnement [20], fut menée à bien par le Collège exécutif de Wallonie qui en avait été chargé et constitua un succès que même certains adversaires du M.P.W· se plurent à reconnaître en réunissant 645.499 signatures, la seconde de ces opérations ne vit jamais le jour, les deux rapporteurs du projet, MM. André Genot et Bercy n’ayant pas introduit le rapport souhaité pour des raisons qui n’ont jamais été clairement exprimées. Quant à l’Assemblée wallonne, on n’en entendit plus jamais parler.

111Le 26 mai 1963, une manifestation eut lieu à Charleroi dans le climat de lutte linguistique qui se dessinait à cette époque avec comme point de mire la question des Fourons. Elle remporta un certain succès surtout par rapport à celle du 15 avril 1962 à Liège. Combat affirme qu’elle réunissait 50.000 participants.

112Cependant, le sentiment qui semblait dominer les rangs du M.P.W. était le suivant : nous restons un groupe de pression, la force de frappe du M.P.W. demeure l’esprit prédominant dans les masses syndicalistes liègeoises, qui a toujours constitué l’élément moteur du M.P.W.

113Mais après les vacances de 1963, les lois linguistiques ayant été votées à la fin de la session parlementaire, on enregistra une crise d’impatience dans les rangs du mouvement.

114Le Congrès du P.S.B. de novembre 1963, qui adopte le compromis des Socialistes, entend un discours de rupture de M. François Perin. Par solidarité avec M. J. Yerna et ses amis qui demeurent au sein du parti, M. F. Perin évite de répondre à la question du Président Collard (Serez-vous pour ou contre le Parti ?), mais il cesse en fait de fréquenter les assemblées du P.S.B.

7 – L’année 1964

115L’année 1964 devait être cruciale pour la vie du M.P.W. avec comme points principaux :

  • la création le 19 janvier 1964 du Front Wallon,
  • le Congrès extraordinaire de Jambes, le 1er mars,
  • la campagne para-électorale,
  • la prise de position du P.S.B. à l’égard de la double appartenance de ses membres et ses séquelles [21].

116Dans le climat crée par l’adoption du Compromis des Socialistes par le Congrès du P.S.B., M. R. Moreau, ancien collaborateur d’André Renard à la F.G.T.B. nationale et militant syndicaliste carolorégien, qui avait été un des très rares permanents du M.P.W., lança la dissidence qui était potentielle depuis quelque temps. Assez naturellement, il trouva le concours d’une petite formation politique, le Parti d’Unité Wallonne (P.U.W.) qui, à plusieurs reprises, déjà, avait essayé, sans succès, de se présenter aux élections législatives et le président de ce parti, M. Van Michel, fonctionnaire à l’Administration de la Ville de Liège, exposa les buts fondamentaux du Front Wallon, qui ne se différencient nullement des buts du M.P.W. mais qui visent à le concrétiser sur le plan du combat électoral, alors que, dès le début, les fondateurs du M.P.W. avaient bien précisé qu’il s’agissait d’un groupe do pression qui ne se transformerait jamais ni en parti politique, ni en syndicat. M. R. Moreau et ses amis restent cependant membres ordinaires du M.P.W.

117Le Congrès extraordinaire de Jambes devait en principe être suivi d’un Congrès statutaire dans le courant de l’année. Il semble bien que les évènements en aient décidé autrement.

118MM. Frankin et Hennebert ont fait distribuer un contrer rapport politique prônant l’action directe, tandis que M. François Perin critiquait le vide parlementaire se heurtant ainsi à une réplique prudente d’André Genot. Mais comme avec-André Renard, F. Perin n’entretint pas l’incident et évita ainsi volontairement le conflit.

119Le Congrès répète cependant comme les précédentes assises les positions principielles du M.P.W. :

  1. N’est ni un parti politique, ni un syndicat ;
  2. Lutte pour le fédéralisme et pour les réformes de structure ;
  3. Sans ambition au niveau électoral, le M.P.W, mettra au point une tactique en vue d’aider “ceux qui, sur le plan communal, provincial et législatif, restent les amis du peuple wallon”.

120Cela se traduira notamment par l’opération dite “Vigilance Wallonne” pour une action concertée auprès des administrateurs communaux et de futurs candidats aux élections communales.

121Il est décidé de s’adresser directement aux électeurs communaux afin qu’ils fassent pression sur les candidats mandataires [22].

122Cette politique est confirmée dans un communiqué du Conseil Général du M.P.W., qui déclare notamment avoir pris les mesures nécessaires pour l’application des décisions du congrès fédéral, après avoir déterminé les objectifs et avoir pris connaissance des mesures prises pour assurer le succès de l’opération “Vigilance Wallonne”.

123C’est en réalité cette politique, conforme à la vocation de groupe de pression du M.P.W., qui devait jouer le rôle de catalyseur dans la prise de position politique du Congrès de décembre du P.S.B. condamnant la double appartenance.

124Une formule d’engagement [23] devait être adressée en principe par le M.P.W. à tous les candidats aux élections communales résumant les positions principales ; fédéralisme et réformes de structure.

125Le 13 juin 1964, le Congrès National des mandataires communaux et provinciaux du P.S.B. entend une déclaration du président Collard qui condamne implicitement l’action du M.P.W. et qui se reflète dans la motion :

126

“entendent – sauf cas exceptionnel autorisé par les instances du parti – se présenter et se battre sous le seul drapeau du P.S.B. et font leur la décision du parti °, rappelant qu’ils ont à se refuser à tout engagement quelconque à l’égard des groupements n’étant pas l’émanation directe du parti…”

127On connaît les résultats des élections communales du 11 octobre 1964, qui se traduisirent notamment par un recul des listes socialistes [24].

128Quelques semaines plus tard, le 23 novembre 1964, le Bureau du P.S.B. annonçait son intention de soumettre à un Congrès le problème de l’incompatibilité entre la qualité de membre du P.S.B. et la qualité de collaborateur à La Gauche et à Links et la qualité de membre du P.S.B. et de dirigeant du M.P.W.. On sait que le principe de ces incompatibilités fut voté par le Congrès extraordinaire du P.S.B. le 12 décembre 1964 [25].

129Le 20 décembre 1964, se tint une réunion du Conseil général élargi du M.P.W. à l’issue de laquelle se réunirent les membres socialistes de ce conseil, qui prirent acte de la décision du Congrès P.S.B. et déclarèrent formellement poursuivre l’exercice de leur mandat au sein du Conseil général élargi du M.P.W.

Annexe 1

DECLARATION DE PRINCIPES DU M.P.W.

130POUR LES WALLONS, IL EST MOINS CINQ…

131ILS VONT AGIR PARCE QUE

  • l’accumulation de leurs griefs a largement dépassé les limites raisonnables qu’un peuple tout entier peut supporter : la lettre désespérée de Jules DESTREE est de 1912…..
  • la longue suite des déceptions collectives et individuelles enregistrées du fait d’un régime unitaire et centralisateur a mis à vif les sentiments des Wallons les plus temporisateurs,
  • les essais, dont certains furent des plus louables, tentés jusqu’à hier pour conjurer, par divers moyens, la dégradation et l’étouffement de la Wallonie, n’ont malheureusement rien empêché : de la dégradation, la Wallonie va à la catastrophe.

132LES WALLONS VONT AGIR EN DISANT POURQUOI ET COMMENT.

133GRIEFS POLITIQUES ET CULTURELS WALLONS.

  • Impuissance wallonne définitive : dans le régime unitaire actuel, le peuple wallon, à démographie moins forte, est condamné à perpétuité à être commandé malgré lui. Le suffrage universel, qui s’exerce avec le régime actuel de peuple en peuple et non d’homme à homme, n’est plus dès lors qu’un instrument pseudo-démocratique.
  • Isolement wallon grandissant dans une Belgique unitaire concentrant tout le pouvoir à Bruxelles, d’où les Wallons sont de plus en plus éliminés.
  • Anémie culturelle d’une Wallonie romane commandée par une capitale sans aucun titre en la matière.

134A CES GRIEFS, UN SEUL REMEDE : LE FEDERALISME QUI SEUL PEUT ASSURER LE RESPECT ET LA MISE EN VALEUR DE LA PERSONNALITE DES PEUPLES DANS L’HARMONIE GENERALE.

135GRIEFS ECONOMIQUES ET SOCIAUX.

  • Déficiences économiques fondamentales en Wallonie dues à des investissements insuffisants et mal orientés par la volonté d’un régime économique et financier drainant l’épargne des particuliers et des entreprises en dehors de la Wallonie.
  • Crise charbonnière dont, volontairement, on n’a préparé ni la reconversion économique, ni la reconversion sociale.
  • Insuffisance relative – et, toujours, voulue par un régime centralisateur – en matière de voies d’eaux, d’autoroutes, d’électrification, de liaisons internationales.
  • Accélération des difficultés wallonnes internes par le fait d’une incohérente politique de soi-disant expansion régionale.
  • Diminution du nombre d’emplois et augmentation du chômage à cause des déficiences structurelles que le régime unitaire a laissé interférer les unes sur les autres.
  • Attaques indirectes et sournoises sur les salaires wallons qui au lieu d’être les pilotes du système salarial belge en deviennent de plus en plus victimes.
  • Déconsidération des familles wallonnes depuis toujours désavantagées, en matière d’allocations familiales, par l’actuel système centralisateur et unitaire.

136A CES GRIEFS, UN SEUL REMEDE : LES REFORMES DE STRUCTURE ECONOMIQUES ET FINANCIERES SEULES CAPABLES DE LIER LE NECESSAIRE PROGRES SOCIAL A LA NECESSAIRE EXPANSION ECONOMIQUE.

137Pour appliquer ces remèdes, seul le puissant courant populaire dont nul n’oserait nier l’existence dans la Wallonie d’aujourd’hui, peut prendre la responsabilité d’en assurer l’efficace et rapide application.

138Tout ce qui a été tenté jusqu’ici de bonne foi pour assurer la défense partielle ou totale de la Wallonie doit se fondre désormais sous l’impératif de l’efficacité – dans un mouvement élargi au maximum à toutes les bonnes volontés et soutenu par une puissante volonté collective.

139C’est dans cet esprit d’un large rassemblement dans l’accord le plus complet avec les masses populaires de Wallonie que le

140LE MOUVEMENT POPULAIRE WALLON

141soumet ses principes : fédéralisme et réformes de structure économiques à l’opinion publique wallonne tout entière.

142Excluant tout particularisme économique, politique et social en matière de défense wallonne

143LE MOUVEMENT POPULAIRE WALLON

144entend proclamer,

145au nom de tous les Wallons de quelque horizon qu’ils viennent

146que le moment est venu,

147aujourd’hui ou jamais

148de prendre conscience de tout ce qui, jusqu’ici, volontairement ou involontairement, a morcelé leur action.

149L’heure du grand rassemblement wallon a sonné où confondus dans une même décision d’agir efficacement, tous les groupements, tous les organismes, tous les hommes, toutes les femmes, toute la jeunesse de Wallonie - vont prendre en mains le sort de leur pays.

150Le moment est venu de parler clair et net

151La Wallonie ne peut plus attendre

152Il est moins cinq

153Il sera bientôt trop tard.

Annexe 2

MANIFESTE DU M.P.W.

154Depuis de longues années, le peuple wallon injustement brimé cherche à organiser efficacement sa défense.

155Tout ce qui a été tenté jusqu’aujourd’hui pour essayer de le sauver n’a pas conjuré les menaces grandissantes : la Wallonie se meurt.

156IL EST MOINS CINQ.

157Cinquante ans ont passé, sans aucun résultat, depuis le pathétique et solennel appel de Jules Destrée demandant l’équilibre entre deux peuples.

158Il est encore temps parce que aujourd’hui la preuve est faite qu’il existe un puissant et profond courant populaire wallon qui est prêt à se donner comme mot d’ordre : “Sauve-toi Wallonie”.

159Contre le déclin économique

160Contre la régression sociale

161Contre l’infériorisation politique

162LE MOUVEMENT POPULAIRE WALLON

163qui n’entend se confondre, ni se substituer aux actuelles organisations politiques, économiques, sociales ou culturelles

164se présente comme le rassembleur de toutes les espérances, de toutes les volontés, de toutes les énergies wallonnes.

165RASSEMBLEMENT DANS LA CLARTE ET L’HONNETETE :

166son programme réclame le fédéralisme et les nécessaires réformes de structure économiques pour assurer le progrès économique et social permanent.

167RASSEMBLEMENT DANS LA FORCE :

168profondément populaire, basé sur l’aspiration profonde de tout un peuple de travailleurs, le MOUVEMENT POPULAIRE WALLON est ouvert à toutes les organisations qui mettent les intérêts de la Wallonie et des Wallons au-dessus de tous les autres.

169LE MOUVEMENT POPULAIRE WALLON n’est ni un parti, ni un syndicat, ni une association culturelle,

170LE MOUVEMENT POPULAIRE WALLON c’est le rassemblement de tous les Wallons, sans aucune distinction, sur un PROGRAMME GENERAL DE SALUT COMMUN.

171Hommes, Femmes, Jeunes gens de Wallonie

172Le destin de votre peuple est dans vos mains

173Il est moins cinq pour la Wallonie, car les croque-morts de la Belgique unitaire sont sur le point de réussir leur œuvre d’étouffement.

174Mais tout peut encore être sauvé

175Pour la libération de la Wallonie

176par l’expansion économique

177dans le progrès social dans la justice politique.

178LE MOUVEMENT POPULAIRE WALLON

179sonne le rassemblement de tous ceux qui

180fédéralistes parce que démocrates

181sont devenus

182fédéralistes parce que wallons.

Le comite d’organisation

tableau im1
THIRY Auguste BLETARD Victor FRICHE Edmond MARCHAL Robert SCOUBEAU Jean LIEVENS Elie GOUSSET P. PHILIPPART Arsène BILLEN Hubert LECOMTE Maurice RANCHENEUR M. BEAUJEAN Marcel PIRSOUL Fernand BOURDOUXHE Paul GENOT André BURTON Jean MOREAU Robert RENARD André DESSENIUS Olivier BRUSSON Joseph DE SMECHT Fernand HUMBERT Robert HAMONT Edmond LATIN Raymond SCHUGENS Willy DELHAISE Jules TONNEAUX Alphonse CLERBOIS Camille LAMBION Robert CAUDRON Pierre SPIROUX Georges MEUNIER Marcel MASSAY Maurice FREBUTTE Gustave CHSNOY Jean LEZY Maurice BERTRAND Léon CHANOINE Léon MASCAUX Désiré RESIMONT André ORBAN François MORESCO Maurice THOLOME Raymond

Le comite d’organisation

Annexe 3

PETITION DU COLLEGE EXECUTIF

183PETITION

184Localité(s)…

185

186

187CONTRE l’adaptation des sièges parlementaires sans révision constitutionnelle simultanée ;

188POUR l’introduction du referendum d’initiative populaire dans la constitution.

189Les soussignés, usant du droit que leur confèrent les articles 21 et 43 de la Constitution, ont l’honneur d’adresser aux Chambres du Parlement la présente pétition tendant à postposer l’adaptation des sièges au chiffre de la population jusqu’à l’accomplissement de la révision constitutionnelle et à soumettre l’article 131 de la Constitution à révision.

190Chacun est d’accord sur la nécessité de réformer les institutions de l’Etat belge.

191Il serait dès lors illogique et profondément injuste d’augmenter l’influence parlementaire flamande déjà prépondérante avant que les électeurs aient pu se prononcer sur les réformes constitutionnelles nécessaires.

192Dans cet esprit, ils souhaitant que les citoyens aient le droit de prendre eux-mêmes l’initiative d’une révision constitutionnelle et que cette initiative soit soumise au vote du corps électoral par voie de referendum.

193Il suffirait d’ajouter au texte actuel de l’article 131 de la Constitution, l’alinéa suivant : “La Constitution peut également être révisée par voie de referendum à l’initiative d’un nombre d’électeurs que la loi détermine….”

194En inscrivant un tel principe dans la Constitution, on ouvre une issue légale à la crise politique et morale que traverse actuellement la Belgique et l’on permet aux partisans des divers types de réforme de l’Etat de courir leur chance loyalement et de faire trancher le problème par le peuple lui-même.

195Prière de ne signer qu’une seule fois la pétition. Suivent les signatures.

tableau im2
Nom, prénom Domicile Signature
Annexe 4

APPEL DU M.P.W. AUX ELECTEURS DE WALLONIE. (Octobre 1964)

196MOUVEMENT POPULAIRE WALLON AUX ELECTEURS DE WALLONIE.

197André RENARD a créé le MOUVEMENT POPULAIRE WALLON pour sauver la Wallonie du péril économique, social et culturel qui le menace.

198Le Mouvement Populaire Wallon n’est pas un parti politique. Il ne présente donc pas de liste aux prochaines élections et n’en patronne aucune.

199Le devoir du M.P.W. est de s’intéresser au programme présenté par les candidats.

200Les communes peuvent en effet prendre une part active au sauvetage économique, social et culturel de la Wallonie.

201L’attitude des mandataires communaux flamands en est la preuve. Souvenez-vous de l’opposition victorieuse des bourgmestres flamands au recensement.

202650.000 Wallons ont signé la pétition organisée par le Collège Exécutif de Wallonie.

203Le Gouvernement n’en a tenu aucun compte.

204Le M.P.W., par contre, entend leur rester fidèle.

205C’est pour cette raison que le M.P.W. a interrogé les candidats aux élections et leur a demandé de prendre des engagements précis.

206Il ne suffit pas, en effet, de se contenter de proclamer qu’on est partisan des réformes de structure et du fédéralisme. Il faut encore vouloir honnêtement mettre en œuvre les moyens pour atteindre ces objectifs, notamment :

  • la consultation populaire pour permettre à la population de se prononcer sur révision de la Constitution ;
  • l’opposition à l’adaptation des sièges parlementaires sans révision simultanée de la Constitution ;
  • le rejet de toutes mesures visant à doter la Wallonie du statut dégradant de minorité protégée ;
  • la réunion des Etats Généraux des Communes Wallonnes pour définir une politique commune d’expansion de l’économie wallonne ;
  • le retour des Fourons à la Province de Liège.

207Ces objectifs répondent d’ailleurs réellement à un programme démocratique et wallon.

208Des premiers résultats sont acquis en dépit des oppositions et des interdictions :

  • DES CENTAINES DE MANDATAIRES COMMUNAUX ET DE CANDIDATS DE TOUTE OBEDIENCE ONT DEJA SOUSCRIT AUX ENGAGEMENTS.
  • D’autres, plus réticents, ont cependant senti la nécessité de faire des professions de foi wallonne, malheureusement souvent vagues, imprécises et parfois équivoques.
  • D’autres encore, malgré une réponse négative, sont cependant obligés, sous la pression populaire, d’utiliser pour leur campagne le coq wallon.

209Les élections communales auront donc un sens de politique générale que certains voulaient éviter.

210Faites confiance aux candidats qui se sont nettement engagés.

211Faites-leur confiance sur la liste qui a vos préférences.

212Interrogez les candidats sur leur position à l’égard des objectifs précisés ci-dessus.

213Soyez attentifs aux informations qui vous seront données dans votre localité par le M.P.W.

Notes

  • [1]
    A plusieurs reprises dans nos C.H., nous avons évoqué tel ou tel aspect de l’action du M.P.W. qui, depuis sa création en 1961, est apparu comme une des composantes de la vie politique belge.
    Voir notamment C.H. 101 du 24.3.61, 127, 128, 129, 130 du 12.1.62, 140 du 16.2.62, 147 du 13.4.62, 190 du 15.3.63, 212 du 4.10.63, 223 des 13 et 20.12.63, 226-227 des 3 et 10.1.64, 255-256 du 18.9.64.
  • [2]
    Voir G. Spitaels dans L’Année Sociale, publiée chaque année depuis 1961 (Editions de l’Institut de Sociologie), qui constitue à cet égard une exception qui mérite d’être citée.
  • [3]
    Voir notamment La Wallonie, ses griefs, ses aspirations – M.P. Herremans, Bruxelles 1951.
  • [4]
    Cfr. C.H. n° 131 du 1er décembre 1961.
  • [5]
    C.H. n° 22 du 12.6.1959, pp. 12-17.
  • [6]
    Cfr. C.H. n°s 91 du 3 janvier 1961 et 113 du 2 juin 1961.
  • [7]
    F.G.T.B., Rapport moral et administratif pour les années 1959, 1960, 1961, pp. 733-734.
  • [8]
    Cfr. C.H. n° 85 du 18 novembre 1960.
  • [9]
    C.H. N° 203 du 7 juin 1963.
  • [10]
    C.H. N° 101 du 24 mars 1961.
  • [11]
    Texte en annexe.
  • [12]
    Texte en annexe.
  • [13]
    La liste des 43 signataires du manifeste est donnée dans L’Action Sociale 1961 (Institut de Sociologie) pp. 102-103.
  • [14]
    Le 20 janvier 1962, M. Dehousse démissionna de la présidence de la Commission politique et y fut remplacé par M. P. Perin.
  • [15]
    C.H. N° 115 du 16 juin 1961 et C.H. N° 203 du 7.6.1963.
  • [16]
    M. F. Perin publia en 1962 un ouvrage intitulé : “La Belgique au défi – Flamands et Wallons à la recherche d’un Etat”.
  • [17]
    M. F. Perin publia en 1962 un ouvrage intitulé : “La Belgique au défi – Flamands et Wallons à la recherche d’un Etat”.
  • [18]
    Nouvelle Revue Wallonne, Tome XIV, 2 janvier 1965, p. 126.
  • [19]
    Le 13 novembre 1963, le Collège prend acte des démissions des parlementaires socialistes Bary, Cugnon et Desmet. Ils ne seront jamais remplacés encore que des suppléants aient été prévus.
  • [20]
    voir texte de la pétition en annexe.
  • [21]
    Cfr. C.H. N° 271 du 29 janvier 1965 et suivants.
  • [22]
    Wallonie, 23 novembre 1964.
  • [23]
    Publiée en annexe du C.H. 255-256 du 18 septembre 1964, pp.31-32.
  • [24]
    Cr. C.H. 261 du 6 novembre 1964, 262 du 20 novembre 1964 et 263 du 27 novembre 1964.
  • [25]
    Cfr. C.H. 271 du 29 janvier 1965 et 272 du 5 février 1965.
Mis en ligne sur Cairn.info le 22/12/2014
https://doi.org/10.3917/cris.275.0001
Pour citer cet article
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