CAIRN.INFO : Matières à réflexion

I – Création du C.E.A.B.

1Le 5 novembre 1959, à l’initiative des milieux dirigeants de la Chambre de Commerce de Bruxelles [2] et avec l’appui de certains milieux bruxellois et plus particulièrement de certains membres de l’équipe de La Relève et d’architectes du "Groupe Alpha", une association de fait, dont les statuts n’ont pas été publiés à ce jour, fut fondée sous la présidence de M. René Dewael, ancien président de la Chambre de Commerce. Il s’agissait du Conseil Économique de l’Arrondissement de Bruxelles (en abrégé C.E.A.B.).

2Les intentions des promoteurs de cette association étaient, selon toute évidence, de s’insérer entre le Conseil Économique Wallon (C.E.W.) et le Conseil Économique Flamand et ces intentions furent d’ailleurs très clairement exprimées dans l’exorde de l’allocution finale de M. R. Dewael, à l’occasion de l’assemblée générale du 9 novembre 1961 :

3

"Je n’ai pas à me cacher derrière des formules diplomatiques, je n’ai pas à adoucir les détails d’une vérité qui s’impose. Cette vérité, c’est que Bruxelles est devenu le bouc émissaire de notre économie nationale. Comme la Belgique est responsable des moindres malheurs au Congo, Bruxelles l’est à son tour dans notre petite Belgique.
"Il est certain que des voix s’élèvent pour un isolement économique de Bruxelles en ce qui concerne les mesures qui sont prises dans le cadre du développement économique régional. Ouvertement, on veut freiner son essor alors que nous ne sommes jamais opposés à celui des autres régions du pays, que ce soit en Flandre ou en Wallonie.
"Dans notre domaine propre, notre Conseil reconnaît la grande utilité des différents organismes régionaux et apprécie hautement leurs efforts, mais nous estimons également qu’il faut laisser par exemple au chef d’entreprise le choix de la localisation de son industrie.
"Pourtant on s’efforce de plus en plus de faire méconnaître l’intérêt de l’axe Anvers-Bruxelles-Charleroi. Et on oublie délibérément que cette région est considérée par des économistes objectifs comme l’extension logique du port mondial d’Anvers vers la capitale et de la capitale vers le port mondial.
"Nous ne voulons absolument pas prétendre que la région de Bruxelles est capable d’accueillir des hauts fourneaux, mais nous croyons tout de même qu’elle se prête incontestablement à la localisation de l’industrie manufacturière.
"Et nous osons affirmer que bien des possibilités d’industrialisation existent encore. Des travaux de nos commissions résultent par exemple que la plupart des communes situées le long du canal se trouvent de plus on plus devant l’embarras du choix. D’une part, elles reçoivent beaucoup de demandes pour des terrains à bâtir, d’autre part, elles veulent réserver des terrains industriels le long du canal, mais à défaut d’initiatives coordonnées, elles se demandent quelle attitude adopter en la matière.
"Je demande donc aux pouvoirs publics et même aux milieux privés qu’ils prennent conscience des possibilités encore existantes dans l’Arrondissement de Bruxelles, sans qu’ils se laissent influencer par des considérations non basées sur des facteurs objectifs.
"À ce sujet, je souligne avec enthousiasme le vœu émis le 12 octobre dernier par les 17 Bourgmestres de l’agglomération bruxelloise. Nous applaudissons tous à cette prise de position formelle et exprimons notre confiance dans la ferme résolution des mandataires de la région pour assurer l’avenir de l’arrondissement de Bruxelles, plaque tournante de la Belgique.
"Car, permettez-moi de croire que, malgré toutes les manifestations, tous les cortèges, tous les marchandages politiques, Bruxelles restera Bruxelles. Je ne fais pas acte de chauvinisme régional. Croyez-le bien, je parle en Belge, rien qu’en Belge et pour l’avenir de notre pays, pour son ultime sauvegarde, malgré les intérêts personnels de quelques-uns, Bruxelles doit rester et restera le symbole de l’unité nationale."

4Dans son discours, M. Dewael fait très clairement allusion à la première marche flamande sur Bruxelles qui venait de se dérouler à ce moment.

5Ce discours évoque également les difficultés que rencontre le C.E.A.B. dans ses activités, difficultés sur lesquelles nous reviendrons plus loin.

II – Buts du C.E.A.B.

6Le conseil a pour mission principale d’étudier dans les zones de sa compétence et en s’inspirant des particularités locales, l’ensemble des problèmes relatifs à l’expansion économique et à la mise au travail des chômeurs en vue d’y apporter une solution. Le C.E.A.B. doit bâtir un pont entre les milieux économiques et les autorités provinciales et gouvernementales.

7Voici une liste non limitative des tâches que les promoteurs de cette association se sont imposées :

  1. analyser la situation de l’arrondissement de Bruxelles sous le triple aspect démographique, social et économique : Ce travail devrait se faire au départ des imposants travaux du Groupe Alpha qui a réalisé le survey de la région bruxelloise.
  2. analyser les causes du chômage local dans toutes ses particularités : chômage absolu et relatif - masculin et féminin - complet et partiel, etc…. ;
  3. rechercher, proposer et promouvoir l’application de remèdes adéquats ;
  4. analyser le développement économique actuel de la région : nombre d’usines, genre d’activités, etc.. ;
  5. analyser l’infrastructure de la région : chemins de fer, routes, voies d’eau ;
  6. étudier la nécessité d’une amélioration éventuelle de cette infrastructure et établir des propositions concrètes ;
  7. établir le relevé des initiatives publiques ou privées prises ou envisagées en cette matière ;
  8. examiner du point de vue de la région, les mesures prises ou envisagées par le Gouvernement. Ceci pourrait être réalisé avec l’aide des attachés économiques du Ministère des Affaires Économiques et avec celle des conseillers économiques de la Province ;
  9. établir le relevé des mesures prises par les autorités locales pour favoriser le développement économique et émettre des suggestions éventuelles ;
  10. étudier du point de vue de l’emploi, les répercussions de la politique commerciale suivie par le Gouvernement ;
  11. avec l’aide des attachés économiques du Ministère ou de la Province, étudier et éventuellement coordonner les mesures prises par d’autres Conseils ou Comités économiques locaux ;
  12. rechercher et promouvoir toutes possibilités nouvelles d’industrialisation.

III – Organisation du C.E.A.B.

8Le Comité de direction est compose du Président, des présidents des cinq sections qui sont en même temps vice-présidents du Conseil, et des vice-présidents des sections, soit 11 personnes au total.

9À l’origine, les personnalités suivantes se trouvaient à la tête des différentes sections, mais il y a eu depuis lors plusieurs modifications :

  • Section Portuaire (questions portuaires) :
    • Président : M. de Saulnier, Échevin des Propriétés communales, Commerce et installations Maritimes de Bruxelles ;
    • Vice-Président : M. Smet P., Secrétaire Général de la Communauté Portuaire Bruxelloise ;
    • Secrétaire : M. Van Lierde, Directeur de la Division Économique de la S.A. du Canal et des Installations Maritimes de Bruxelles.
  • Section Investissements (économie, crédit, fiscalité) :
    • Président : M. le Baron Hankar, Président de l’Association Belge des Banques (zone de Bruxelles) ;
    • Vice-Président : M. Ramboux, Directeur Général d’Entreprises et Travaux.
  • Section Infrastructure (aménagement du territoire, voies de communication) :
    • Président : M. R. Warland, industriel ;
    • Vice-Président : M. Piron, architecte-urbaniste du Groupe Alpha.
  • Section Energie (questions énergétiques) :
    • Président : M. R. Pâquet, Directeur Général de la "Fédération Professionnelle de Producteurs et Distributeurs d’Électricité de Belgique".
  • Section Sociale (logement, hygiène) :
    • Président : M. le Comte de Grunne, Bourgmestre de Wezembeek-Oppem et Directeur de l’Association "Union des Villes et Communes Belges".

10Le recrutement des membres s’opère par cooptation [3] et c’est ainsi que le rapport à l’Assemblée Générale du 29 septembre 1960 citait les chiffres suivants :

Section sociale22 membres.
Section énergie14 membres.
Section infrastructure36 membres.
Section portuaire15 membres.
Section investissements37 membres.

11De plus, 35 personnes avaient exprimé le désir de suivre les travaux du Conseil Économique d’une façon générale sans faire partie d’une section spécifique.

12Le rapport de l’Assemblée Générale du 9 novembre 1961 signalait que l’association groupait à ce moment 140 personnes.

13Les milieux syndicaux ne semblent pas avoir répondu aux appels lancés à plusieurs reprises par les promoteurs de l’association (octobre et novembre 1959, octobre 1960, mai 1961, etc..).

IV – Activité du C.E.A.B.

14Le Conseil Économique de l’Arrondissement de Bruxelles vient d’éditer en anglais et en allemand une brochure de près d’une cinquantaine de pages, comportant des illustrations, des diagrammes et des statistiques, intitulée "Bruxelles, Table Tournante de l’Europe". Cette monographie est destinée aux industriels et organismes officiels, dans les différents pays, susceptibles de développer leurs investissements au sein du Marché Commun.

15Il n’est pas sans intérêt de donner une brève description de cette monographie ("Brussels, Turntable of Europe" dans sa version anglaise) qui constitue une des rares publications du C.E.A.B. et qui reflète exactement les buts de cet organisme tout en donnant une vue condensée de ses activités.

16Quatre brèves introductions précèdent le texte de l’ouvrage proprement dit.

17Tout d’abord, celle de M. J. de Néeff, gouverneur de la province de Brabant, qui ne manque pas de rappeler l’existence du service d’Économie régionale du Brabant, lequel au sein de l’Administration provinciale s’intéresse au développement de la province de Brabant dans son intégralité, c’est-à-dire des arrondissements de Louvain (flamand) et de Nivelles (wallon) en sus de l’arrondissement de Bruxelles proprement dit.

18Après avoir situé en quelques phrases la place de Bruxelles dans l’économie de la Belgique et signalé que le port (intérieur) de Bruxelles était le 3ème du pays, le gouverneur du Brabant affirme que le fait que Bruxelles occupe une place privilégiée ne signifie pas pour autant quo de nouvelles industries ne puissent venir s’y implanter, ne fût-ce que pour prendre la relève des industries vieillies appelées à disparaître ou à se reconvertir.

19Ensuite, ?. E. Spaelant, député permanent du Brabant, rompt une lance en faveur de l’installation de nouvelles industries dans la région bruxelloise et il cite notamment les communes de Diegem et de Zaventem.

20Il brosse rapidement quelques avantages de Bruxelles qui se trouve à moins d’une journée des autres capitales européennes par le rail ou par l’air. Bruxelles possède de nombreux avantages au point de vue du logement, de l’éducation (notamment une École Internationale), des délassements, des magasins.

21M. Spaelant termine son exposé en insistant sur les facultés d’adaptation rapide dans une ville où la xénophobie et la discrimination raciale n’ont pas droit de cité.

22Puis ?. Saeré, commissaire d’arrondissement de Bruxelles, met l’accent sur le fait que cette brochure complète la série de publications du C.E.W. et du C.E.F. sans pour autant, et c’est fort compréhensible, attirer l’attention sur certaines incompatibilités entre les revendications de ces deux organismes à tendance centrifuge et les revendications incluses dans la présente brochure.

23Enfin, M. René Dewael, président du C.E.A.B. et cheville ouvrière de cet organisme, termine cette série de ces brèves introductions en présentant les avantages incomparables qui offrirait la région bruxelloise pour l’établissement de nouvelles industries et rappelle que beaucoup de visiteurs étrangers ont pu se rendre compte de ces possibilités à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1958.

24***

25L’ouvrage proprement dit débute par une statistique de la population de l’agglomération bruxelloise qui tend à prouver l’augmentation croissante de cette population :

1846180.671
1921818.662
1937942.457
1955976.443
19601.014.032

26À ce dernier chiffre, il convient d’ajouter la population des cantons ruraux, lesquels avec l’agglomération bruxelloise constituent l’arrondissement de Bruxelles, et qui comportent 410.500 habitants, ce qui au total donne un chiffre s’approchant de 1.500.000.

27Les auteurs de la brochure estimant que cette population augmentera de 50 % au cours des prochaines années.

28Environ 25 % de la main-d’œuvre totale du pays sont occupés dans la région bruxelloise et deux statistiques significatives illustrent cette constatation :

Distribution de la population active dans les dix secteurs industriels les plus importants dans l’arrondissement de Bruxelles

tableau im1
Nombre d’ouvriers % par rapport au pays. 1. Produits manufactures divers 2.063 43,1 % 2. Cuirs et peaux 4.526 41,9 % 3. Livres et photographies 12.853 41.4 % 4. Dérives de fuels 4.243 37.4 % 5. Articles métalliques 17.890 35.5 %
tableau im2
6. Papier 7.501 34,7 % 7. Produits chimiques 17.680 33,- % 8. Vêtement 23.671 28,- % 9. Tabacs 2.192 23,8 % 10.a. Gaz et Électricité 4.564 23.1 % 10.b. Appareils électro-ménagers 43.443 23.1 %

Distribution de la population active dans les dix secteurs industriels les plus importants dans l’arrondissement de Bruxelles

29***

30Bruxelles constitue également le Centre industriel et commercial le plus important du pays et environ 16.000 entreprises industrielles et artisanales y sont recensées.

31Le tableau suivant situe l’activité industrielle de l’arrondissement de Bruxelles en ce qui concerne les 10 secteurs les plus importants :

tableau im3
Nombre d’entreprises. % par rapport au pays. 1. Cuir et peaux 416 46,9 % 2. Papier 174 44,2 % 3. Produits chimiques 351 44,0 % 4. Produits manufacturés divers 260 42,5 % 5. Dérivés du fuel 12 37,5 % 6. Livres et photographies 724 35,0 % 7. Caoutchouc 53 30,0 % 8. Articles métalliques 827 30,0 % 9. Gaz et Électricité 36 28,8 % 10. Vêtement 1.969 28,8 %

32Aucune ville d’Europe n’offre une telle variété et de telles possibilités de logement et la construction de nouveaux immeubles d’habitations en tout genre se poursuit à un rythme largement suffisant pour faire face à toutes les éventualités.

33En matière d’éducation, l’agglomération bruxelloise possède un réseau complet couvrant tous les degrés jusqu’à l’enseignement universitaire avec deux universités si l’on considère que Louvain n’est distant de Bruxelles que de 28 km.

34Il existe, outre l’École Internationale, des écoles française, américaine, britannique, allemande, danoise, italienne, néerlandaise, suisse, grecque et hébraïque.

35La région bruxelloise comporte plus de 50.000 entreprises commerciales y compris un nombre assez considérable de commerces de luxe : dentelle, broderie, bijouterie, joaillerie, etc…

36La région bruxelloise est située de manière privilégiée en ce qui concerne la distribution de l’électricité tant en basse qu’en haute tension, et du gaz. Il s’agit là d’un élément extrêmement important dans la décision des investisseurs pour le choix de l’établissement de nouvelles industries.

37Les sièges des banques importantes (une trentaine) sont fixés à Bruxelles et de nombreuses succursales (des centaines) sont disséminées dans l’arrondissement, tant dans les régions commerciales que dans les régions résidentielles.

38En plus des banques belges, on trouve également à Bruxelles sept importantes banques étrangères et la Banque Européenne d’investissement créée par les États membres de la Communauté Économique Européenne.

39Plus de cent compagnies d’assurances belges et étrangères y ont leur siège.

40La brochure signale également que le système fiscal belge est relativement modéré en ce qui concerne la taxation des profits des Sociétés et que la réforme fiscale en cours vise notamment à favoriser les risques financiers (p. 28).

41De plus, de nombreuses autorités régionales et communales offrent des facilités non négligeables aux investisseurs qui envisagent de créer de nouvelles industries.

42Dans le domaine du génie civil, Bruxelles est vraisemblablement la capitale européenne la plus up to date. Son réseau de grande communication rendant possible un accès très rapide au centre a été entièrement modernisé à l’occasion de l’Exposition de 1958.

43C’est le principal centre ferroviaire d’Europe et son réseau est le plus dense du monde.

44La plupart des grands trains internationaux y font arrêt :

  • Londres - Scandinavie via l’Allemagne
  • Londres - Moscou via la Pologne
  • Londres - Rome via la Suisse
  • Londres - Vienne
  • Londres - Istanbul via la Yougoslavie et la Grèce
  • Londres - Prague via l’Autriche
  • Amsterdam - Italie via la Prance, etc… etc…

45sans faire mention des T.E.E. (Trans-Europ-Express) qui transitent à Bruxelles.

46Bruxelles est relié par la voie des airs à la plupart des villes importantes européennes et un service d’hélicoptères fonctionne vers plusieurs villes allemandes, françaises et néerlandaises.

47Le port de Bruxelles relié à la mer et au Rhin est le troisième de Belgique. Son importance, généralement méconnue du grand public, est mise en évidence par une série de données chiffrées.

48La vocation de commerce international de Bruxelles est affirmée par l’existence d’une Chambre de Commerce très active et par une Foire commerciale dont la renommée s’étend dans le monde entier.

49Il n’est pas jusqu’à l’agriculture qui ne fasse l’objet d’un chapitre spécial dans la brochure du C.E.A.B., qui signale notamment la culture du houblon (17 % de la production belge) dans la région d’Asse : la brasserie bruxelloise étant l’une des activités les plus anciennes de Bruxelles, la culture des fleurs, la culture de la chicorée (appelée endive en France) et dont la moitié de la production qui se situe dans le triangle formé par les villes de Bruxelles, de Louvain et de Malines, est exportée. Ce chapitre se termine évidemment par l’évocation de la production de raisin de table des régions d’Overijse et d’Hœilaart.

50Centre de tourisme et siège d’importantes réunions artistiques de renommée mondiale (les concours musicaux de la Reine Élisabeth), Bruxelles est également le siège de nombreuses organisations internationales (près d’une centaine) et de nombreux congres internationaux s’y tiennent régulièrement dans des locaux fonctionnels (Palais des Congrès, etc..).

51Depuis 1957 enfin, Bruxelles est le siège (provisoire) des organes exécutifs du Marché Commun et de l’Euratom, du Conseil des Ministres des Communautés, de la Banque Européenne d’investissement, etc…, ce qui donne à Bruxelles un cachet de ville internationale sur lequel les dirigeants du Conseil Économique de l’Arrondissement de Bruxelles insistent.

52La monographie se termine par une série de statistiques qui tendent à indiquer le pourcentage relevé dans l’arrondissement de Bruxelles par rapport à l’ensemble du pays pour toute une série d’activités.

  • 22 % du nombre total des Entreprises
  • 19 % des ouvriers
  • 43 % des employés (non compris les fonctionnaires qui se trouvent pratiquement tous à Bruxelles et pour lesquels une vaste cité administrative est actuellement en voie d’élaboration au cœur même de la cité)
  • 26 % des médecins
  • 37 % des avocats
  • 21 % des voitures automobiles (et 25 % des voitures neuves)
  • 31 % des téléphones (et 36 % des communications téléphoniques)
  • 18 % des appareils de T.V.
  • 17 % des appareils de radio
  • 21 % des salaires et des appointements

53***

54Les activités et entreprises suivantes ont collaboré à la mise au point de la brochure dont nous venons de donner une brève analyse :

  • Le Gouvernement provincial du Brabant.
  • Le Syndicat d’initiative de la Ville de Bruxelles.
  • La Chambre de Commerce de Bruxelles.
  • La S.A. du Canal et des Installations Maritimes de Bruxelles.
  • L’Association belge des Brasseurs (Assbra).
  • La Banque de la Société Générale de Belgique.
  • La Banque de Bruxelles.
  • La Banque de Paris et des Pays-Bas.
  • La Société belge de Banque.
  • La Foire Internationale de Bruxelles.
  • La Communauté portuaire de Bruxelles.
  • Le Chemin de fer industriel.
  • Les Entreprises Ed. François et fils.
  • Los Usines Achille Welle.
  • La S.A. Glaverbel.
  • La S.A. I.B.M.
  • La S.A. Brasserie Wielemans-Ceuppens.
  • La S.A. Utrecht-Vie.
  • La S.A. Beka.

V – Difficultés rencontrées par le C.E.A.B.

55À plusieurs reprises, et notamment à l’occasion des assemblées générales ou des interviews accordées par M. Dewael, président du C.E.A.B., il a été fait allusion aux nombreuses entraves que cet organisme a rencontrées depuis sa création.

56Les difficultés qu’a rencontrées le C.E.A.B. dans sa tentative de reconnaissance sont de deux ordres : tout d’abord et principalement d’ordre territorial ; ensuite en raison de l’absence de représentation paritaire à la suite de la non participation des organisations syndicales.

57L’arrêté ministériel du 13 juillet 1959 prévoit que les comités provinciaux et régionaux peuvent être reconnus officiellement par le Ministre des Affaires Économiques. Cette agréation est soumise aux conditions suivantes :

  1. avoir pour but de promouvoir, dans le cadre de la politique d’expansion économique du pays, l’amélioration de la structure économique d’une province ou d’une région déterminée et le développement harmonieux de celle-ci par l’étude, l’information et l’action ;
  2. être représentatifs de l’ensemble des intérêts économiques et sociaux de la province ou de la région ;
  3. comprendre en leur sein des représentants des organisations professionnelles représentatives des intérêts économiques et sociaux ;
  4. satisfaire aux conditions particulières à définir par le Ministre des Affaires Économiques.

58En se basant sur les dispositions de cet arrêté ministériel, le Conseil Économique de l’Arrondissement de Bruxelles a introduit une demande d’agréation en date du 22 novembre 1960 auprès de M. le Gouverneur de la province de Brabant.

59Un groupe de travail fut alors chargé par le Comité Provincial d’Expansion Économique du Brabant de faire une étude préalable des demandes introduites par les comités régionaux.

60En effet, quatre comités demandaient leur agréation, c’est-à-dire :

  • la section du Brabant du Conseil Économique Wallon,
  • l’Economisch Coërdinatie-Comité voor het Hageland,
  • l’Expansiecomité West-Brabant,
  • le Conseil Économique de l’Arrondissement de Bruxelles.

61Les deux premiers comités régionaux furent reconnus assez aisément. Il n’en fut pas de même pour les deux autres.

62Parmi les critères auxquels devaient répondre les comités régionaux en vue de leur agréation figurait la compétence territoriale qui exclut la possibilité que divers comités s’occupent d’une même région.

63Or, l’Expansiecomité West-Brabant revendique de s’occuper d’une partie de l’arrondissement de Bruxelles, c’est-à-dire de toutes les communes qui ne font pas partie de l’agglomération bruxelloise stricto sensu, composée de 19 communes.

64C’est une pierre d’achoppement très sérieuse et elle constitue la traduction sur le plan économique des revendications flamandes à l’égard de Bruxelles.

65D’autre part, le fait que les organisations syndicales n’ont pas répondu jusqu’ici aux appels des promoteurs du C.E.A.B. empêche celui-ci d’adopter une représentation paritaire dans son Comité de Direction.

66***

67Nous avons parlé à plusieurs reprises du "Comité Provincial pour l’expansion économique du Brabant" et nous avons notamment dit que la question de la reconnaissance du C.E.A.B. était en fait dépendante de cet organisme provincial, constitué lui sur une base paritaire (voir annexe).

68À première vue, on peut considérer ce comité provincial comme la réplique exacte des Conseils Économiques provinciaux des provinces flamandes par exemple. Or il n’en est rien et nous aurons l’occasion de mettre cette constatation en évidence lorsque dans un prochain Courrier nous essayerons d’établir une synthèse de l’examen successif du Conseil Économique Wallon, du Conseil Économique Flamand et du Conseil Économique de l’Arrondissement de Bruxelles.

69Quoi qu’il en soit, le Comité Provincial pour l’expansion économique du Brabant a été créé sensiblement plus tard que ses correspondants dans les autres provinces homogènes flamandes ou wallonnes, puisque son président, le Gouverneur de Néeff, ne l’a officiellement installé que le 10 novembre 1960, dans le cadre de la politique de promotion et d’expansion économique du gouvernement Eyskens.

70Dans son intervention lors de la séance inaugurale, le député bruxellois, Brouhon Hervé, qui siège dans le "Comité provincial pour l’expansion économique du Brabant", en sa qualité de président de la Fédération bruxelloise de la F.G.T.B., devait d’ailleurs mettre l’accent sur le caractère tardif de la création du dit Comité :

71

"L’initiative prise par les autorités provinciales du Brabant répond d’ailleurs à un vœu que notre organisation syndicale avait exprimé en 1951 et qu’elle a renouvelé en 1957 au lendemain d’un congrès extraordinaire qui avait précisément été consacré à l’examen de la situation économique de notre région."

72Et M. Brouhon poursuivit son exposé on déclarant qu’à ses yeux, l’économie brabançonne ne devait nullement se poser en concurrente des économies wallonne et flamande, l’activité économique, brabançonne étant surtout caractérisée par la production et la distribution de biens de consommation.

Annexe

COMITE PROVINCIAL D’EXPANSION ECONOMIQUE DU BRABANT

73I. Président :

74?. : Jean de Néeff, Gouverneur de la province de Brabant.

75II. Vice-président :

  • MM. :
    • E. Spaelant, Membre de la Députation permanente,
    • J. Brasseur, Conseiller provincial.

76III. Membres cooptés :

77Membres effectifs :

  • MM. :
    • G. Kestelin, Greffier provincial.
    • M. Sacré, Commissaire d’arrondissement de Bruxelles,
    • R. Cluyse, Commissaire d’arrondissement de Nivelles,
    • V. Vercruysse, Commissaire d’arrondissement de Louvain,
    • F. Delory, Directeur général honoraire de la S.N.C.B. et Vice-Président de la Section du Brabant Wallon du C.E.W. chargé de l’étude de l’arrondissement de Nivelles,
    • G. Geens, assistant du "Centrum voor Economische Studiën", chargé de l’étude de l’arrondissement de Louvain.

78IV. Représentants des milieux patronaux :

  1. Conseil économique de l’arrondissement de Bruxelles.
    Membres effectifs :
    • MM. le Baron R. Hankar, Vice-Président de la Sté Belge de Banque,
    • de Cooman d’Herlinckhove, Président de la Fédération des Entreprises non industrielles de Belgique,
    • J.M. Lefebvre,
    • E. Wielemans, Brasserie Wielemans-Ceuppens,
    • P. Beausillon, Président du Conseil d’administration des Galeries et Grand Bazar du Bd Anspach,
    • R. Dewael, Président honoraire de la Chambre de Commerce de Bruxelles,
    • J. Van Eycken, Président de la Chambre de Commerce de Bruxelles,
    • P.V. Smet, Secrétaire général de la Communauté portuaire de Bruxelles.
  2. Economische Raad van het arrondissement Brussel.
    Membres effectifs :
    • MM. R. Evers, Beheerder-Secretaris van het Vlaams Economisch Verbond,
    • R. Martens, Accountant-penningmeester van V.T.B.-V.A.B.
  3. Economische Raad voor Vlaanderen.
    Membres effectifs :
    • MM. H. De Keersmaecker, bourgmestre de Wemmel,
    • G. De Vadder, Boerenbond,
    • A. Pecters, Boerenbond,
    • G. Algoet,
    • Albert Tiberghien,
    • M. De Beule,
    • M. Naessens,
    • Directeur B.P.P.B.
    • A. Raport.
  4. Conseil économique wallon.
    Membres effectifs :
    • MM. P. Estienne, Sénateur,
    • P. Warnant, Sénateur,

79V. Représentants des milieux syndicaux :

  1. Christelijke Vakverenigingen.
    Membres effectifs :
    • MM. Michel Noyrinck,
    • Victor Geens,
    • Roger Cromphout,
    • Piet Vansintjan,
    • Laurent Mathys,
    • Hendrik De Groe,
    • G. Maris.
  2. Fédération bruxelloise des Syndicats Chrétiens.
    Membres effectifs.
    • MM. H. Dupont,
    • M. Stekke.
  3. Algemeen Belgisch Verbond.
    Membres effectifs :
    • MM. J. Daman,
    • M. Reniers,
    • I. Mal,
    • R. Mathu.
  4. Fédération générale du Travail de Belgique.
    Membres effectifs :
    • MM. A. Scokaert, Sénateur,
    • H. Brouhon, Député,
    • L. Stevens,
    • Mme Y. Slachmuylders,
    • Mme Y. Slachmuylders,
    • MM. J. Dayers,
    • A. Posmiers.
  5. Centrale générale des Syndicats Libéraux de Belgique.
    Membres effectif :
    M. : L. Depoortere.

80VI. Secrétaires :

  • MM. P. Janssens, Conseiller d’économie régionale,
  • J. Caers, Chef de division au Gouvernement provincial.

81VII. Délégués de M. le Ministre des Affaires Économique :

  • MM. Steufken, Inspection générale économique,
  • L. Raymaeckers, A.E.I.

Notes

  • [1]
    Ce Courrier Hebdomadaire fait suite au C.H. n° 144 du 13 mars 1962 consacré au Conseil Économique Wallon et au C.H. n° 145 du 23 mars 1962 consacré au Conseil Économique Flamand. Un prochain fascicule sera consacré aux Conclusions.
  • [2]
    Le siège du C.E.A.B. est d’ailleurs fixé dans les locaux de la Chambre de Commerce de Bruxelles, 112, rue de Trêves.
  • [3]
    Le procès-verbal de l’Assemblée Général du 29 septembre 1960 cite les noms suivants :
    • Sont présents :
      • ?. J. Féry, chef de cabinet-adjoint du Ministre des Communications ;
      • MM. le Baron Hankar, le Comte B. de Grunne, de Saulnier, Warland, Pâquet : présidents des Sections du Conseil Économique de l’Arrondissement de Bruxelles ;
      • MM. Piron, Ramboux, Smet P. : vice-présidents des Sections de Conseil ;
      • MM. Achten, André, Berlage, Charbonnier, Clotuche, Coomans, De Bruyker, De Keersmaeker P., Delory, De Nayer, Dirix, Dolphyn, Dor, Durieux, Duwaerts, Evers, Feuer, Floryn, Gille, Goossens, Gorteman, Hilgers, Hoyois, Janssens P., Jaume, Knobloch, Lizen, Luc, Mairiaux, Marchal, Nauwelaerts, Ost, Priem, Ransmans, Renard, Spiette, Professeur J. Steels, Steufken, Tiberghien, Van der Auwera, Van der Hoeven, Van Lierde, Van Meenen, Verbelen et Verloox.
    • Sont excusés :
      • MM. les Ministres Dequae, Segers, Urbain, Van Audenhove, Van den Boeynants, Van der Schueren, Van Elslande ;
      • MM. Adam, Bauduin, Bracops, Brewer, Ceulemans, Chantren, Collette, Defroyennes, Delepière, Delvaux, Franck, Godfirnon, Gottschalk, Hondermarcq, Jacqmin, Janssens Ch., Lepage, Reynaert, Segers, Soin, Van Bever, Van den Dael, Van Hauwermeiren, Van Maele et L. Wielemans.
Mis en ligne sur Cairn.info le 18/01/2015
https://doi.org/10.3917/cris.172.0001
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