CAIRN.INFO : Matières à réflexion

I – Naissance du C.E.W.

1Bien que dans une brochure de propagande publiée par ses soins, le C.E.W. se veut "en dehors de la politique wallonne", on peut cependant considérer que cette association se rattache au mouvement wallon au sens large du mot. Mais elle y occupe une place tout à fait spéciale.

2Constituée sous la forme d’A.S.B.L., le 21 juillet 1945, cette association avait été souhaitée dès avant guerre par des personnalités wallonnes, principalement liégeoises, notamment M. Englebert Renier et M. Georges Truffaut.

3A la veille du conflit, en 1939, dans une brochure intitulée "Pour une région économique nouvelle", M. Maurice Firket avait demandé la création d’un Conseil Economique Wallon- pour faire pendant au Conseil Economique Flamand (Vlaams Economisch Verbond ou V.E.V.), qui, depuis de nombreuses années, menait, en dehors du "Comité Central Industriel", une politique de défense des intérêts économiques spécifiquement flamands.

4Pendant la guerre, de nombreuses séances d’études se tinrent clandestinement à Liège et les principaux problèmes économiques et sociaux intéressant la Wallonie y furent étudiés sous l’angle wallon (voies navigables, chemins de fer, finances publiques, agriculture, allocations familiales, échanges commerciaux, internationaux, urbanisation, tourisme, etc…). Si bien qu’au lendemain de la libération, dès sa création officielle, le "Conseil Economique Wallon" se trouvait déjà en possession d’une très sérieuse documentation qui lui permit d’entamer immédiatement son action.

5Le C.E.W. ne devait d’ailleurs pas se présenter comme une réplique fidèle du Vlaams Economisch Verbond (V.E.V.). En effet, alors que cette association économique flamande était d’essence uniquement patronale, le C.E.W. présentait une assise beaucoup plus large et aux côtés des principaux industriels wallons, il rassemblait des syndicalistes, des économistes, des sociologues, des employés, des fonctionnaires, des artisans, des agriculteurs, bref toute la gamme des forces économiques et sociales qui constituent la communauté wallonne d’aujourd’hui.

6L’évolution ainsi entamée par le C.E.W. s’est d’ailleurs répercutée en Flandre et a amené la création en dehors du Vlaams Economisch Verbond d’un "Conseil Economique Flamand" (Vlaams ?conomisch Raad ou V.E.R.) qui peut être considéré comme le correspondant du C.E.W. [2].

7* * *

8L’article 2 des statuts définit comme suit les buts du C.E.W. :

  1. Défense et développement des régions wallonnes au point de vue économique;
  2. Empêcher l’émigration de l’industrie wallonne (vers la Flandre, Bruxelles, voire même l’étranger);
  3. Soutenir les industries existantes;
  4. Susciter et encourager la création d’industries nouvelles en Wallonie;
  5. Veiller à la sauvegarde des intérêts wallons lors de la conclusion d’accords internationaux;
  6. Se préoccuper de toutes les questions économiques, financières, sociales, scientifiques, pédagogiques et artistiques intéressant le développement économique de la Wallonie.

II – Organisation du C.E.W.

9a) Le Conseil d’Administration[3] comporte une centaine de personnalités appartenant à tous les horizons économiques, politiques et sociaux des différentes régions de Wallonie.

10Quatorze sièges sont actuellement vacants mais des contacts sont pris pour pourvoir au remplacement des administrateurs disparus (décédés ou démissionnaires).

11Il se réunit on principe trois fois par an pour tracer le cadre de la politique du C.E.W.

12b) Le Comité de Direction[4], dans l’intervalle des réunions du Conseil d’Administration, prend les décisions relevant de la gestion courante.

13Ce comité n’est plus en nombre depuis que MM. André Renard et, André Genot, les deux leaders du M.P.W., qui représentaient la F.G.T.B. au sein du Comité de Direction, ont rompu spectaculairement tout contact avec le C.E.W. en décembre dernier. Leur départ, avait été précédé par celui de M. Jean Burton, autre leader du M.P.W. et ancien Secrétaire général du C.E.W.

14Les deux sièges vacants demeurent à la disposition de la F.G.T.B. mais il paraît peu probable que de nouveaux titulaires puissent être désignés aussi longtemps que la situation ne sera pas éclaircie au sein même de la F.G.T.B.

15Il est à noter que les membres représentant la F.G.T.B. au sein du Conseil d’Administration de Verviers et du Hainaut (Charleroi, La Louvière, Mons et Tournai) ne se sont pas solidarisés avec MM. Renard, Genot et Burton.

16c) Administration Centrale : [5]

17Le siège social du C.E.W. est fixé au Palais des Congrès à Liège.

18Sous la direction de M. Joseph Mineur, un "brain trust" composé d’ingénieurs, de sociologues, d’économistes et de juristes travaille sans arrêt.

19Les études de ces personnes constituent le support des nombreuses commissions et groupes d’études qui fonctionnent dans le cadre du C.E.W. et dont la "Revue du Conseil Economique Wallon" publie régulièrement les études.

20De très nombreuses commissions ont été créées, dont certaines ont fourni des travaux parfois très importants.

21Sans prétendre être exhaustif, citons :

  • la Commission de l’Industrie,
  • la Commission du Commerce,
  • la Commission des Transports,
  • la Commission de l’Agriculture,
  • la Commission de l’Artisanat,
  • la Commission des Questions financières,
  • la Commission des Dommages de guerre,
  • la Commission de l’Outillage économique,
  • la Commission de la Démographie,
  • la Commission des Arts,
  • la Commission de la Décentralisation,
  • la Commission de la Propagande en Belgique et à l’étranger,
  • la Commission de l’Organisation,
  • la Commission pédagogique et scientifique,
  • la Commission des Organismes étatiques et paraétatiques,
  • la Commission de la Radiodiffusion,
  • la Commission du Tourisme, etc.. etc…

22d) Sections régionales[6].

23Il en existe dans les différents centres d’activité : Liège, Verviers, Pays de Herve, Charleroi, La Louvière, Mons, Tournai, Nord-Hainaut, Namur, Brabant Wallon.

24Les comités régionaux apportent le concours de personnalités les plus représentatives des diverses régions wallonnes.

25Outre les commissions et groupes de travail mis sur pied par l’administration centrale du C.E.W., d’autres le sont également à l’initiative de ses sections régionales. C’est ainsi notamment que plusieurs sections siègent aussi au sein du Groupement du Hainaut : Commission de l’emploi s’occupant également de démographie et de population (Rappelons en passant que le fameux rapport Sauvy est dû à une initiative de cette commission), Commission de l’industrie, Commission des petites et moyennes entreprises et de l’artisanat, Commission des investissements et du financement, Commission d’infrastructure, etc… D’autres sections sont purement végétatives après avoir parfois connu une vie plus ou moins active sous la pression d’une personnalité dynamique de l’endroit.

26Citons pour terminer le cas du "Comité de liaison des économies régionales du Nord, du Pas de Calais, du Hainaut et de la Flandre Occidentale" (C.L.E.R.) dont la compétence déborde le cadre géographique de la Wallonie et du côté flamand et du côté français.

III – Activités du C.E.W.

27Nous ne songeons pas à donner une vue exhaustive des activités du C.E.W. depuis sa création jusqu’à ce jour. Nous nous contenterons de relever succinctement les principales activités du C.E.W. en analysant davantage une année type - 1961 - et en terminant ce rapide tour d’horizon par une vue schématique des activités prévues pour 1962.

28a) Parmi les premières activités du C.E.W., il faut citer tout d’abord la publication, en 1947, du fameux rapport sur l’Economie wallonne. Cet ouvrage, dont certaines parties restent d’une grande actualité quinze ans après sa publication, reflétait notamment les résultats des nombreuses discussions clandestines qui se tinrent pendant l’occupation du territoire.

29Pendant toute la durée des travaux du Centre Harmel, le C.E.W. fut également très actif, intervenant à de très multiples reprises, tant à la Commission économique qu’à la Commission démographique, très souvent en opposition avec le Vlaamsch Economisch Verbond (l’Economisch Raad voor Vlaanderen n’étant pas encore créé à cette période).

30* * *

31b) Si nous avons choisi l’année 1961 pour examiner plus en détail l’activité du C.E.W., c’est pour deux raisons. Tout d’abord pour répondre au souci de serrer l’actualité d’aussi près que possible. Ensuite parce que l’année 1961 constitue incontestablement une année critique dans la vie du C.E.W. après les grandes grèves de la fin 1960 et du début 1961 et après l’adoption par le M.P.W. d’un programme de réformes de structure dans un cadre belge fédéralisé. Nous reviendrons d’ailleurs sur cet aspect des choses dans la cinquième partie de cette étude consacrée à de brèves conclusions.

32Nous avons, dans un souci de clarté, groupé ces différentes activités en 10 points.

33L’analyse de cette activité multiple démontre que, tout au moins sur le plan quantitatif, le C.E.W. a beaucoup presté en 1961. Les questions traitées ne manquent pas d’importance.

341. Poursuivant la politique traditionnelle d’aide directe aux entreprises, le C.E.W. s’est occupé, en 1961 comme pendant les précédentes années, des multiples aspects de cette activité qui comporte notamment :

  • la reconversion d’activité,
  • la recherche et l’équipement de terrains industriels,
  • la conclusion d’accords entre firmes,
  • l’octroi de crédits,
  • le lancement de nouveaux produits, etc.., etc…

352. La démographie.

36La publicité faite par la presse au rapport Sauvy-Pressat peut donner l’impression au lecteur non informé que le problème de la démographie wallonne vient d’être découvert.

37Il n’en est rien. Déjà au cours des conversations clandestines pendant l’occupation, auxquelles nous avons fait allusion plus haut, ces problèmes de populations avaient fait l’objet d’études et de discussions. Le Rapport sur l’économie wallonne de 1947 faisait une place de choix à ces mêmes problèmes et, plus tard, lors des travaux du Centre Harmel, des représentants autorisés du C.E.W. intervinrent à plusieurs reprises au sujet des problèmes démographiques.

38D’autre part, le C.E.W. assume le Secrétariat pour la région wallonne du "Comité d’Etude des problèmes de la dénatalité".

39Un des objectifs du C.E.W. est de convaincre l’opinion et les pouvoirs publics de la nécessité impérieuse d’intégrer des préoccupations démographiques dans la politique familiale.

40La révision du régime des allocations familiales en février 1961, qui tend notamment à mettre davantage en évidence la famille moyenne de trois enfants, se situe dans la ligne de l’action revendicative du C.E.W.

41Sous le titre "La régression persistante de l’emploi en Wallonie appelle d’urgence une politique de la population", M. Louis Bauvir, attaché au service des études du C.E.W., publie dans le n° 53 de la Revue du Conseil Economique Wallon (novembre-décembre 1961) une série de considérations dont nous reproduisons quelques passages des conclusions :

42

"C’est pourquoi plus que jamais un coup de barre s’impose. Il ne suffit pas que les pouvoirs publics se donnent bonne conscience par des déclarations d’intention ou des mesures de détail; le problème est suffisamment clair et urgent pour éviter les discussions autour de lui et le byzantinisme des solutions."

43…….

44

"C’est pourquoi l’octroi d’avantages obtenus à l’arraché et délivrés au compte-gouttes n’est pas de mise parce qu’il ne frappe pas l’opinion. En cette matière, les responsables doivent agir et précéder, non pas subir."

45…….

46

"Sa prospérité économique (à la Wallonie) dépend, non seulement de sa jeunesse, mais aussi et de façon plus immédiate et plus urgente encore, du maintien et de l’accroissement de sa population au travail.
"En ce domaine, tout reste à faire."

47Le déclin démographique et l’amenuisement progressif de la population active de la Wallonie donnent chaque jour plus de poids à la population étrangère, particulièrement importante en Wallonie.

48En ce qui concerne la naturalisation, la Belgique, à l’encontre des autres pays du Marché Commun, n’a pas encore adapté sa législation.

49Dans un article intitulé "Quand le droit retarde sur la sociologie", Pertinax dans le dernier numéro de la "Revue du Conseil Economique Wallon" (n° 53, nov.-décembre 1961) aborde le problème dans les termes suivants :

50

"Un demi-million d’étrangers environ vivent aujourd’hui en Belgique. Les trois cinquièmes d’entre eux se sont fixés en Wallonie, où ils constituent 10 % de la population. Leur nombre s’est fortement accru en un demi-siècle puisqu’en 1910, ils n’intervenaient que pour 3,5 % dans le total des personnes résidant dans notre région.
"Un étranger par 10 habitants, c’est une proportion énorme, qui ne se rencontre que dans les pays de très forte immigration. A telle enseigne qu’en France, terre de peuplement cependant depuis la première guerre mondiale, on ne recensait en 1954 qu’un étranger par trente habitants."

51Après avoir constaté que le problème des étrangers en Belgique a subi au cours de ces dernières décennies une mutation à la fois sociologique (les étrangers sont surtout des travailleurs qu’on est allé chercher) et psychologique (la population belge en général et wallonne en particulier n’est plus xénophobe), l’auteur estime que la législation belge sur la naturalisation, qui date de 1932, établit un double barrage d’argent (la naturalisation coûte relativement cher) et de procédure (fort longue et décourageante).

52Si bien que, de 1948 à 1960, la moyenne annuelle des naturalisations ordinaires est de 539 et celle des grandes naturalisations de 19. C’est-à-dire que, sur 10.000 étrangers, 15 seulement se seraient fait naturaliser, soit, toutes proportions gardées, 12 fois moins qu’en France.

53Pertinax affirme que moins de 7 % seulement des naturalisations accordées de 1948 à 1959 l’ont été à des Italiens qui constituent cependant la colonie étrangère la plus importante en Belgique.

54Pertinax estime que le projet de loi déposé au Parlement est nettement insuffisant et il demande au Législateur de se pencher sur ce problème à la lumière de la pénurie de main d’œuvre dans l’Europe Occidentale toute entière.

553. Reconversion effective des régions minières.

56La nécessaire reconversion des bassins miniers ne paraît possible que si elle est assortie d’avantages particuliers étant donné que l’attraction naturelle des sites houillers est nettement moindre que celle des régions qui s’ouvrent pour la première fois à l’industrialisation.

57Le C.E.W. s’est adressé à la C.E.C.A. en vue de faciliter le financement d’activités nouvelles conformément d’ailleurs aux obligations qui lui incombent de veiller à assurer une reconversion honorable des régions touchées par les fermetures de puits. Cette aide C.E.C.A. combinée avec l’aide prévue par la loi belge du lé juillet 1959 doit permettre de réaliser l’objectif du C.E.W.

58Dans ce cadre, le C.E.W. a réussi à ce que trois entreprises nouvelles s’installent dans le pays de Herve.

59Le lancement d’une nouvelle entreprise d’aluminium dans le Borinage (Aleurope) est quasiment assuré et le C.E.W. espère convaincre plusieurs autres firmes importantes de se fixer dans les zones de reconversion et plus particulièrement dans la région du Centre où la reconversion n’a pratiquement pas encore été entamée.

60La formule proposée par le C.E.W. et acceptée par la C.E.C.A. et le Gouvernement belge commence donc à sortir ses effets.

61Elle consiste à construire, sur plans fournis par l’investisseur, les bâtiments industriels qui lui sont nécessaires et à les mettre à sa disposition en location-vente aux conditions suivantes, particulièrement avantageuses : gratuité totale pendant les trois premières années; ensuite, pendant dix-sept ans, paiement d’un loyer-achat annuel égal à 8 % de l’investissement. Au terme du contrat, soit après vingt ans, l’entreprise a acquis la propriété pleine et entière des bâtiments. Ce sont les sociétés provinciales et régionales d’industrialisation qui reçoivent les crédits C.E.C.A. et qui sont chargées de la construction des bâtiments.

62Ce système est incontestablement attrayant pour les nouvelles entreprises, toujours désireuses de limiter leurs immobilisations pendant les premières années d’activité, afin de consacrer le maximum possible de leurs fonds à des dépenses immédiatement productives.

634. Promotion technique des petites et moyennes entreprises.

64S’inspirant de réalisations étrangères, allemandes et suisses principalement, le C.E.W. a créé un Institut national d’assistance technique (I.N.A.T.) destiné à apporter une aide technique efficace et de meilleures chances de développement aux petites et moyennes entreprises.

65Cet institut a constitué - et étoffe sans cesse - un pool d’experts qu’il met à la disposition des entreprises pour le lancement de fabrications nouvelles, le perfectionnement de leurs méthodes, l’amélioration de leur outillage, l’utilisation optimale de leur équipement, notamment par un meilleur réglage et une disposition plus rationnelle des machines, la conception et la réalisation de l’outillage le plus productif, un meilleur choix des matières premières et des procédés de mise en œuvre. Accessoirement, il se penchera sur le calcul du prix de revient et l’organisation comptable.

66L’I.N.A.T. bénéficie de subsides des pouvoirs publics (Ministère des Classes Moyennes et Ville de Liège).

67Plusieurs affaires sont en cours dans des secteurs industriels variés.

68Absorbés par leurs multiples tâches journalières, les dirigeants des petites entreprises ne parviennent guère à s’en dégager pour aborder l’étude des techniques récentes et des produits nouveaux. Ils ne disposent généralement pas de service d’étude leur permettant de tirer parti et des découvertes de la recherche scientifique et des possibilités nouvelles offertes par la réalisation progressive de la Communauté économique européenne.

69Cette initiative du C.E.W. semble avoir généralement été bien accueillie par ceux auxquels elle s’adressait.

705. Modernisation de l’équipement public.

71Poursuivant l’effort entamé depuis plusieurs années en faveur de la priorité finalement reconnue à l’autoroute de Wallonie, le C.E.W. a obtenu que son tracé soit poursuivi à l’Ouest d’abord jusqu’à Tournai, puis quelques kilomètres au delà jusqu’à la frontière française, d’où elle sera branchée sur l’axe Paris-Lille-Dunkerque.

72La Basse-Sambre, qui est un des bassins industriels le mieux loti de Wallonie, étant par contre dépourvu de route valable, le C.E.W. a défendu la conception d’un système routier adéquat dans cette région.

73Dans le domaine des travaux hydrauliques, le C.E.W. a eu le plaisir d’enregistrer l’heureux aboutissement d’une revendication vieille de plusieurs décennies : le fameux bouchon de Lanaye a enfin sauté.

74Dès lors, tout l’effort du C.E.W. s’est concentré sur l’obtention du respect du programme de mise à 1350 Tonnes des principales voies d’eau, les travaux du Canal de Charleroi, la normalisation du cours de la Cambre, les études préalables à la modernisation du Canal du Centre, la rénovation du Canal Albert, la création d’un port fluvial à Charleroi, sans oublier le problème fondamental de la refonte du régime de transports par eau.

75Sur le plan ferroviaire, l’effort du C.E.W. a tendu principalement à maintenir le plan d’assainissement de la S.N.C.B. dans des limites raisonnables et compatibles avec les besoins nouveaux que suscitera la reconversion de plusieurs régions de Wallonie.

766. Etudes régionales.

77L’étude sur l’"Economie de la région verviétoise" est pratiquement terminée et va être publiée sous peu. Essentiellement conçue en vue de l’action, elle s’articule sur un triptique dont les volets incluent respectivement le facteur humain (démographie, population active, chômage), les supports de l’activité économique (infrastructure et enseignement) et les activités industrielles.

78Ce dernier volet comprend trois matrices "input-output" élaborées pour la mise eu évidence des relations industrielles et pour le calcul du revenu régional.

79L’industrie textile a fait l’objet d’une étude particulièrement fouillée dans tous les sous-secteurs lainiers en ce compris l’aspect réel et potentiel des débouchés restant ouverts aux produits verviétois.

80Contrairement à une opinion assez largement répandue dans le grand public, les conclusions de l’ouvrage ne considèrent pas les difficultés actuelles comme étant irrémédiables et un plan d’action en vue de la relance de la vieille région lainière termine l’étude.

81Dans le même ordre d’idées, il convient de signaler le programme d’action élaboré par le Brabant Wallon sur la base d’une étude régionale faite par l’Institut de Sociologie de l’Université de Bruxelles, à la demande du C.E.W.

82Ce programme vise à une meilleure mise en valeur des virtualités industrielles, agricoles et artistiques de la région.

837. Développement économique régional.

84Une expérience-test a été entreprise fin 1961 dans le pays de Herve avec le concours des services publics. Cette expérience vise en ordre principal à rénover les activités fromagère et fruitière de la région.

85Des recherches collectives sont notamment en cours en vue de régulariser et d’améliorer la qualité du fromage régional, de perfectionner la technique commerciale et d’élargir le marché.

868. Perfectionnement professionnel.

87La connaissance des langues étrangères n’étant pas très répandue dans l’industrie wallonne, le C.E.W. a organisé à l’intention du personnel des entreprises des cours appropriés selon la méthode audio-visuelle, à Liège (anglais), à Namur (néerlandais et anglais).

88Il entre dans les intentions des dirigeants du C.E.W. de poursuivre cette expérience dans d’autres villes et, éventuellement, avec d’autres langues.

899. Recherches d’investissements étrangers.

90Partant de l’expérience réalisée dans les régions charbonnières de reconversion, le C.E.W. s’est efforcé de faire connaître, au dehors, la Wallonie et d’attirer sur elle l’attention par l’organisation de visites, la réception de journalistes et d’industriels étrangers et par l’envoi à l’étranger de documentation, de conférenciers, de missions économiques d’étude et de propagande.

9110. Etudes générales.

92En vue de situer exactement l’économie wallonne dans son cadre belge et européen et de connaître avec plus de précision les influences fondamentales auxquelles elle est sujette, plusieurs études élaborées par le brain-trust du C.E.W. ont été publiées par la Revue en 1961. Par exemple : "Rythmes d’expansion comparés des pays d’Occident. L’économie belge est-elle passive ?" et "Quelques considérations sur la structure et l’évolution de nos exportations".

93* * *

94c) Perspectives d’activité pour l’année 1962.

95Tout d’abord, il est à prévoir que l’exploitation du rapport Sauvy, qui vient d’être publié, conservera aux problèmes démographiques une priorité qu’ils ont d’ailleurs pratiquement conservée au cours des précédentes années. Il est même vraisemblable que l’examen de ces importants problèmes se fera dans une certaine mesure au détriment des autres.

96Parmi les problèmes qui devraient attirer l’attention du C.E.W. en 1962, les dirigeants responsables mettent surtout l’accent sur les problèmes de population et sur la politique de développement régional.

97Le repérage des goulots d’étranglement de l’économie wallonne nécessitera le calcul extrêmement précis des réserves de main d’œuvre dont la Wallonie dispose encore. Des études sont déjà en cours et déboucheront sans doute sur des conclusions qui seront rendues publiques dans le courant de l’année.

98Mais les problèmes de population ne présentent pas qu’un aspect quantitatif, ainsi qu’un examen superficiel du Rapport Sauvy pourrait le faire croire abusivement, et l’examen de la qualification croissante des générations montantes figure à l’ordre du jour des travaux du C.E.W.

99Dans ce même ordre d’idées, l’organisation de meilleurs contacts entre l’enseignement moyen et l’industrie afin d’orienter aussi efficacement que possible la jeunesse wallonne est prévue.

100L’organisation du développement économique régional, qui fait l’objet des préoccupations gouvernementales doit donner l’occasion au C.E.W. d’intervenir en faveur d’un certain nombre de régions wallonnes.

101Dans ce cadre précis, il entre dans les intentions des dirigeants de traduire dans les faits, aussi largement que possible, les conclusions faites sur l’économie verviétoise.

102Outre ces deux questions essentielles, les dirigeants du C.E.W. sont décidés à suivre l’actualité d’aussi près que possible.

IV – Publications

103Nous nous bornerons à citer les principales publications du C.E.W., qui mettent à la disposition des personnes intéressées une quantité considérable de renseignements indispensables pour la bonne compréhension des problèmes.

1041. Economie Wallonne (Rapport présenté au Gouvernement belge par le C.E.W. le 20 mai 1947) (1947 - 247 pages).

  1. Les travaux publics et les voies de communications en Wallonie.
  2. Le problème démographique wallon.
  3. La centralisation bruxelloise.
  4. L’évolution de l’industrie wallonne.
  5. Les principaux problèmes de l’agriculture wallonne.

1052. De 1948 à 1953, le C.E.W. édita deux revues : la première "Economie Wallonne", qui contenait des articles de fond; la seconde "La Chronique du Conseil Economique Wallon", qui donnait des informations sur l’activité’ et le fonctionnement du C.E.W.

1063. En mars 1953, la revue "Economie Wallonne" et "La Chronique du Conseil Economique Wallon" cessèrent d’être publiées et furent remplacées par la "Revue du Conseil Economique Wallon", dont le n° 53 vient de sortir de presse. [7]

107Dans l’éditorial du premier numéro de cette nouvelle publication, le directeur, J. Mineur, précise comme suit la ligne de conduite de cette publication :

108

"Telle qu’elle est et telle qu’elle veut être, cette revue entend assurer à l’économie wallonne le maintien de sa vitalité en veillant à la sauvegarde de ses intérêts dans le cadre de l’Etat, en préservant ses possibilités d’adaptation dans le cadre de l’Europe et en ménageant et accroissant son pouvoir d’expansion sur le plan mondial. Opposée à tout régime discriminatoire injuste, elle saisira toutes occasions d’affirmer et de faire prévaloir les droits de la Wallonie, à parachever son équipement, à résoudre ses problèmes de logement, à ranimer celles de ses régions ou de ses industries qui sont en déclin, à rationaliser son agriculture, à surmonter sa crise démographique, à disposer en tout temps de la main d’œuvre nécessaire pour maintenir l’élan vital qui, en un peu plus d’un siècle, a porté notre petit coin d’Europe en tête des grandes puissances industrielles".

1094. Le rapport Sauvy sur le problème de l’économie et de la population en Wallonie (1962 - 57 pages).

  1. Situation démographique de la Wallonie par Roland Pressat.
  2. Conditions de développement économique et mesures à prendre en vue d’un renouveau général par Alfred Sauvy.

V – Brèves conclusions

110Certains observateurs ont voulu voir dans la récente création de l’"Institut Wallon de développement économique et social et d’aménagement du territoire" (A.S.B.L. - adresse provisoire : 20, rue de Livourne à Bruxelles), dont la présidence est exercée par M. Albert De Smaele, ancien Ministre et Président en exercice du Conseil Central de l’Economie, une doublure de gauche du C.E.W. catalogué aujourd’hui à droite.

111Il semble que cette interprétation ne corresponde pas à la réalité. Le fait, d’une part, que l’"Institut Wallon" voyait le jour à peu près au moment où les leaders du M.P.W. quittaient le C.E.W. et le fait, d’autre part, que l’amitié qui lie MM. Renard et De Smaele est de notoriété publique, a permis a certains observateurs d’établir certaines corrélations qui se révèlent non fondées.

112Mais le fait même que de telles suppositions aient pu être avancées est le signe évident que le Conseil Economique Wallon n’a pas échappé au malaise qui caractérise depuis plusieurs années le monde wallon et qu’à ce titre également, malgré certaines déclarations en sens opposé, le C.E.W. doit être considéré comme une des composantes du mouvement wallon.

113L’"Institut Wallon" est un organe rigoureusement technique, ayant pour but d’exécuter des études similaires à celles effectuées précédemment par l’Equerre de Liège, le groupe Alpha de Bruxelles, SOCOREC et d’autres.

114L’ambition des promoteurs de l’"Institut Wallon", qui a déjà réussi à s’attacher le concours de nombreuses compétences techniques et qui se proclame indépendant de tout intérêt politique ou économique, est de procéder à la nécessaire synthèse des études sub-régionales déjà exécutées à ce jour.

115S’il y a interférence dans une certaine mesure avec un secteur de l’activité déployée jusqu’à ce jour par le C.E.W., il paraît cependant que les activités des deux associations ne se recouvrent pas totalement comme certains avaient cru devoir le déceler.

116En créant le Conseil Economique Wallon, les promoteurs de cette association avaient voulu prendre leurs distances vis-à-vis des milieux patronaux et au début de son activité, le C.E.W. était généralement considéré comme une association de gauche, encore que ses statuts et spécialement l’article 2 déjà cité disaient textuellement que "Le Conseil Economique se place en dehors de toute politique". Mais il est incontestable que l’appartenance ou le choix politique de certaines personnalités qui furent à un moment des chevilles ouvrières de cet organismes aient justifié dans une certaine mesure cette réputation.

117Nous avons vu que la gestion journalière du C.E.W. est assurée par un administrateur-délégué, directeur général, M. Joseph Mineur a succédé dans ces importantes fonctions à M. Charles Baré, actuellement attaché aux services de la C.E.C.A. à Luxembourg. Alors que M. Baré était considéré comme un homme de gauche, son successeur est généralement considéré comme une personnalité de droite.

118Outre le cas de M. Charles Baré, lequel quoique sans appartenance politique bien marquée, était considéré comme un sympathisant socialiste, on peut signaler le cas de militants socialistes qui jouèrent à un moment un rôle prépondérant dans l’organisation du C.E.W. : Jules Bary qui devait devenir plus tard député socialiste et secrétaire national du P.S.B., Jean Burton qui est actuellement un des collaborateurs immédiats d’André Renard au M.P.W., sans oublier le Gouverneur Cornez qui préside aux destinées de l’association depuis de nombreuses années.

119Le changement de tendances est d’ailleurs traduit dans une certaine mesure dans la Revue du C.E.W. depuis 1953.

120Ceci dit, il est incontestable que l’activité déployée par le C.E.W. depuis plus de quinze ans, ainsi que ses nombreuses publications dans divers domaines, en font un point de passage obligé pour tous ceux qui s’intéressent à la vie du pays en général et à la vie de la Wallonie en particulier.

121Nous examinerons dans un prochain Courrier les relations du Conseil Economique Wallon avec le Conseil Economique Flamand.

Annexe 1

COMPOSITION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

122Président général : M. Emile Cornez, Gouverneur de la Province du Hainaut.

123Président : M. Pierre Clerdent, Gouverneur de la Province de Liège.

124Vice-Président : M. Max Drechsel, Recteur de l’Institut Supérieur de Commerce du Hainaut, Directeur général de l’Institut de Recherches Economiques du Hainaut, Président de la C.G.E.R.

125Administrateur-délégué : M. Joseph Mineur, Docteur en Droit et en Sciences Politiques et sociales.

126Membres :

127PROVINCE DU BRABANT.

128MM.:

  • Jean Boonen, Directeur-gérant des Filatures Van-Hoegaerden-Boonen, Céroux-Mousty.
  • René Delor, Sénateur, Quenast.
  • Fernand Delory, Vice-Président de la section du Brabant du C.E.W., Directeur général honoraire de la S.N.C.B., Rixensart.
  • Louis Dereau, Secrétaire général de la Confédération des Syndicats Chrétiens, Bruxelles.
  • Paul Finet, Président de la Haute Autorité de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, Luxembourg.
  • Jacques Lannoye, Administrateur-Délégué des Papeteries de Genval.
  • Robert Némery, Inspecteur général honoraire à la Caisse générale d’Epargne et de Retraite, Bruxelles.
  • Georges Rogissart, Directeur général de la Société Nationale de Crédit à l’Industrie, Bruxelles.
  • Pierre Warnant, Président de la Section du Brabant du C.E.W., Sénateur, Administrateur-gérant des Usines Emile Henricot, Court-Saint-Etienne.

129GROUPEMENT DU HAINAUT.

130CHARLEROI.

131MM.:

  • Alfred Califice, Secrétaire Régional de la Fédération des Syndicats Chrétiens, Charleroi.
  • Fernand Dupuis, Président de la Section Hainaut-Namur de Fabrimétal, Directeur général des Ateliers J. Hanrez, Monceau-sur-Sambre.
  • Jean Duvieusart, Sénateur, Charleroi.
  • Albert Jacques, Directeur général de l’Union des Centrales Electriques du Hainaut, Charleroi.
  • Arthur Gailly, Charleroi.
  • Léon Hardy, Agriculteur, Ragnies.
  • Georges Henry, Directeur général de Glaverbel, Charleroi.
  • Jean Ligny, Président de la Section de Charleroi du C.E.W., Président de l’Association Charbonnière, Président de la Fédération des Associations Charbonnières, Directeur-gérant de la S.A. des Charbonnages de Monceau-Fontaine, Monceau-sur-Sambre.
  • Robert Moreau, Secrétaire général du Mouvement Populaire Wallon, Marcinelle.
  • Octave Pinkers, Bourgmestre, Charleroi.
  • René Thone, Député Permanent, Président de la Commission Administrative de l’Université du Travail Paul Pastur, Couillet.

132LA LOUVIERE.

133MM.:

  • Henri Andris, Secrétaire de la Section du Centre de la F.G.T.B., Jolimont.
  • Fernand Clarat, Administrateur-directeur de la S.A. des Laminoirs de Longtain, La Croyère.
  • Charles Deliège, Bourgmestre, Binche.
  • Louis Desmet, Sénateur, Directeur de la S.C. "Le Progrès", Fayt-lez-Manage.
  • Pol Doyen, Administrateur-délégué, Président du Conseil d’administration de la S.A. des Verreries Doyen, Havré-Ville.
  • Michel Lemaigre, Directeur-gérant de la S.A. des Carrières du Hainaut, Soignies.
  • Charles Tisthoud, Président de la Section de La Louvière du C.E.W., Président de la Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie, Haine-Saint-Paul.

134MONS.

135MM.:

  • Emile Cavenaile, Administrateur-Délégué de la Brasserie Cavenaile, Dour.
  • Léo Collard, Député, Bourgmestre, Président du P.S.B., Mons.
  • Charles Kennès, Directeur de la S.N.C.V., Mons.
  • Jacques Segard, Président de la Section du C.E.W. de Mons-Borinage, Administrateur-délégué de la S.A. des Brasseries Labor- Hainaut réunies, Mons.
  • Richard Stiévenart, Député Permanent, Mons.

136NORD-HAINAUT.

137MM.:

  • Louis Delmée, Directeur de l’Ecole provinciale de Culture et d’Elevage, Ath.
  • Paul Mauroy, Commissaire d’Arrondissement, Ath.

138TOURNAI.

139MM.:

  • Henri Castel, Député, Secrétaire régional de la F.G.T.B., Tournai.
  • Henri Haustrate, Vice-Président de l’Association patronale des Fabricants de Bonneterie du Tournaisis, Bruxelles.
  • René Lefèbvre, Député, Lamain-lez-Tournai.
  • Maurice Masuy, Président de la Section, Entrepreneur, Tournai.
  • Jules Plaquet, Président de l’Association professionnelle de l’Industrie Cimentière, Maulde-par-Barry.

140PROVINCE DE NAMUR.

141MM.:

  • Maurice Briard, Administrateur-délégué de la S.A. des Appareils Magondeaux, Namur.
  • Charles Chaput, Directeur général de la Société coopérative "L’Economie Populaire", Ciney.
  • Maurice Débouché, Directeur général de la Manufacture belge de Gembloux, Gembloux.
  • Léon de Pierpont, Membre du Bureau de la Fédération du Tourisme de la Province de Namur, Bourgmestre, Spontin.
  • Robert Gruslin, Gouverneur de la Province de Namur, Namur.
  • Edmond Harvengt, Administrateur-Directeur de la S.A. des Ateliers de Construction de la Basse-Sambre, Moustier-sur-Sambre.
  • Jean Materne, Président de la Section du C.E.W., Sénateur, Bourgmestre, Administrateur-directeur des Ets. Materne.

142PROVINCE DE LIEGE.

143MM.:

  • Charles Baré, Ancien administrateur-délégué du C.E.W., Luxembourg.
  • Fernand Dehousse, Professeur à l’Université, Sénateur, Liège.
  • Charles Delloye, Administrateur-délégué Directeur des Tôleries Delloye-Matthieu, Huy.
  • Jules Delruelle, Administrateur-délégué de la S.A. Métallurgique de Prayon, Prayon-Trooz.
  • René Dessard, Directeur-gérant de la S.A. des Charbonnages de Wérister, Beyne-Heusay.
  • Joseph Fafchamps, Correspondant du B.I.T., Bruxelles.
  • Paul Gruselin, Député, Liège.
  • Paul Harsin, Professeur à la Faculté de Droit de l’Université, Liège.
  • Paul Henrard, Administrateur de la S.A. Métallurgique d’Espérance-Longdoz, Angleur.
  • René Laloux, Administrateur-Directeur général de la Fabrique Nationale d’Armes de Guerre, Herstal.
  • Edmond Leburton, Ministre de la Prévoyance sociale, Bourgmestre, Waremme.
  • Pierre Lucion, Bruxelles.
  • Jean Nagelmackers, Président de la zone de Liège de l’Association belge de Banque, Liège.
  • Fernand Permentier, ancien Député permanent, Huy.
  • Marcel Philippart de Foy, Aancien Député, Liège.
  • Alfred Putzeys, Administrateur-délégué de la Cie Internationale des Pieux Franki, Liège.
  • Jean Rey, Membre de la Commission de la Communauté Economique Européenne, Bruxelles.
  • Georges Thone, Imprimeur-Editeur, Président de l’A.S.B.L. "Le Grand Liège".

144Verviers.

145MM.:

  • Emile Heyman, Président de la Section de Verviers de la F.G.T.B., Verviers.
  • Franz Martin, Président de la Section du C.E.W., Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Verviers, Administrateur- délégué des Ets Martin Frères.
  • Albert Parisis, Député, Verviers.
  • Jean Pitz, Directeur de La Lainière, Verviers.

146Cantons de l’Est.

147MM.:

  • Alfred Koch, Directeur de la Chambre de Commerce et d’Industrie Eupen.
  • Alfred Küchenberg, Président du Comité économique des Régions de l’Est affilié au Conseil Economique Wallon, Eupen.

148PROVINCE DU LUXEMBOURG.

149MM.:

  • Pierre Alsteen, Ingénieur agronome, Arlon.
  • Michel Altenhoven, Bouillon.

150Dr Alfred Arnould, Député permanent, Bouillon.

151MM.:

  • Justin Gaspard, Député, Bastogne.
  • Philippe le Hodey, Député, Roumont-par-Ochamps.

Annexe 2

COMPOSITION DU COMITE DE DIRECTION

152MM.:

  • Emile Cornez, Président général, Gouverneur de la Province du Hainaut.
  • Pierre Clerdent, Président, Gouverneur de la Province de Liège.
  • Max Drechsel, Vice-Président, Recteur de l’Institut Supérieur de Commerce du Hainaut, Président de la Caisse Général d’Epargne et de Retraite, Directeur général de l’Institut de Recherches Economiques du Hainaut.
  • Louis Dereau, Secrétaire général de la Confédération des Syndicats Chrétiens.
  • Paul Henrard, Administrateur de la S.A. Métallurgique d’Espérance-Longdoz.
  • Jean Ligny, Président de la Section de Charleroi du Conseil Economique Wallon, Président de l’Association Charbonnière, Président de la Fédération des Associations Charbonnières, Directeur-gérant de la S.A. des Charbonnages de Monceau-Fontaine.
  • Jean Materne, Président de la Section de Namur du Conseil Economique Wallon, Sénateur, Bourgmestre de Jambes, Administrateur-directeur des Ets Materne.
  • Joseph Mineur, Administrateur-délégué du Conseil Economique Wallon, Docteur en droit et en Sciences Politiques et Sociales, Université de Louvain.
  • Alfred Putzeys, Administrateur-délégué de la Cie Internationale des Pieux Franki, Liège.
  • Charles Tisthoud, Président de la Section du Centre du Conseil Economique Wallon, Président de la Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie.
  • Pierre Warnant, Président de la Section du Brabant du Conseil Economique Wallon, Aministrateur-gérant de la S.A. des Usines Emile Henricot à Court-Saint-Etienne.

Annexe 3

ADMINISTRATION DU C.E.W.

I – SIEGE SOCIAL ET ADMINISTRATION CENTRALE

153Esplanade de l’Europe, Parc de la Boverie, Liège.

154Administrateur-délégué: M.Joseph Mineur, Docteur en droit et en sciences politiques et sociales, Licencié en sciences fiscales et financières, etc…

155Directeur: M.Jean Charpentier, Ingénieur civil.

156Secrétaire: M.André Goffin, Licencié en sciences commerciales et consulaires, Commissaire provincial honoraire au Congo.

157Attachés au Service des Etudes: MM.Louis Bauvir, Henry Melkin, Emile Nols, Mme Claire Picard-Vanherk, Economistes et Sociologue.

II – SECTIONS REGIONALES

158

  • BRABANT WALLON.
    Hôtel de Ville, Wavre,
    Secrétaire: M. Michel Delhière, 3, avenue Paul Terlinden, Rixensart.
  • GROUPEMENT DU HAINAUT.
    84, Boulevard Tirou, Charleroi.
    Secrétaire général: M. Norbert Gadenne.
    Adjoints: Mme Josse,MM. Degrange, Samain et Seront,
  • NAMUR.
    15, rue Basse-Marcelle, Namur.
    Secrétaire général: M. Maurice Briard.
    Secrétaire administratif: M. Henri Houbeau.
  • VERVIERS.
    76, rue V. Besme, Verviers.
    Le secrétariat est assuré par l’administration Centrale du C.E.W.
  • PAYS DE HERVE.
    14, Place du Marché, Battice.
    Le secrétariat est assuré par l’administration Centrale du C.E.W.

159AFFILIE AU CONSEIL EÇONOMIQUE WALLON.

  • COMITE ECONOMIQUE DES REGIONS DE L’EST,
    34, rue Neuve, Eupen.
    Secrétaire: M. Alfred Koch.

Annexe 4

STATUTS DU C.E.W.

Art. 1.-L’association prend la dénomination : le Conseil Economique Wallon; elle se compose de sections régionales créées conformément aux dispositions de l’article 25.
Art. 2.-L’association a pour but essentiel la défense et le développement des régions wallonnes au point de vue économique; elle aura pour tache d’empêcher l’émigration de l’industrie wallonne, de soutenir les industries existantes, de susciter et d’encourager la création d’industries nouvelles en Wallonie, de veiller à la sauvegarde des intérêts wallons lors de la conclusion d’accords internationaux, de se préoccuper de toutes questions économiques, financières, sociales, scientifiques, pédagogiques et artistiques intéressant le développement économique de la Wallonie; l’association remplira sa tache par tous moyens opportuns et notamment par la voie de la presse, par des publications, par des conférences, par des interventions, cette énumération étant exemplative et non limitative.
Le Conseil Economique se place en dehors de toute politique. Son action n’est pas dirigée contre les intérêts légitimes d’une Belgique unie ni des diverses régions du pays,
Mais le Conseil défendra l’économie wallonne en toutes circonstances et il réclamera pour la Wallonie, dans l’économie générale comme dans toutes les institutions économiques, étatiques et paraétatiques, la juste part qui lui revient.
Art. 3.-Le siège de l’association est fixé à Liège.
Art. 4.-Le nombre des associés ne pourra être inférieur à cinq.
Art. 4 bis.-Le Conseil Economique Wallon groupe, en plus des associés, des adhérents n’ayant pas qualité d’associés.
Les adhérents, dont le nombre n’est pas limité, versent une cotisation annuelle dont le montant minimum est déterminé par le Conseil d’administration.
Ils assistent, à titre consultatif, aux assemblées générales ordinaires.
Art. 5.-Toute personne qui désirera faire partie de l’association devra en faire la demande par écrit au Conseil d’administration, en faisant connaître ses nom, prénoms, profession, domicile, nationalité et lieu de naissance; le Conseil admettra ou rejettera cette demande, sans être tenu, dans ce dernier cas, de faire connaître le motif du rejet; l’association pourra recevoir comme membres, outre las personnes physiques, les associations ou groupements et les administrations publiques.
Art. 6.-Un associé pourra toujours être exclu de l’association pour inobservation des statuts ou des règlements établis ou pour tout autre motif dont l’assemblée est seule juge; l’exclusion sera prononcée par l’assemblée, l’intéressé entendu, et devra réunir les deux tiers des voix des membres présents ou représentés.
Art. 7.-Le Conseil d’administration pourra décerner à certaines personnes, selon les circonstances, la qualification honorifique de membre protecteur ou de membre d’honneur.
Art. 8.-L’association peut recevoir tous dons, legs, subsides et contributions volontaires.
Art. 9.-Le taux maximum de la cotisation annuelle des associés effectifs est fixée à 300.000 francs et le taux minimum est fixé chaque année par le Conseil d’administration.
Des cotisations différentielles pourront être exigées par le Conseil d’administration d’après un règlement d’ordre intérieur voté par l’assemblée générale.
Art. 10.-L’assemblée générale des associés a comme attributions :
  1. de modifier éventuellement les statuts et de prononcer la dissolution de l’association en se conformant aux dispositions légales en la matière;
  2. de nommer et de révoquer les administrateurs et les commissaires;
  3. d’approuver annuellement les budgets et les comptes;
  4. d’exercer tous autres pouvoirs résultant de la loi ou des présents statuts.
Art. 11.-L’Assemblée générale se réunit une fois par an, dans le courant du mois d’avril.
Art. 12.-Elle peut être convoquée également sur décision du Conseil d’administration et elle doit l’être lorsqu’un cinquième des membres régulièrement inscrits en fait la demande.
Art. 13.-L’assemblée générale se tient conformément aux règles définies par les articles 6 et 7 de la loi du 27 juin 1921.
Art. 14.-Les associés sont convoqués par lettre-circulaire par les soins de l’administrateur-délégué, huit jours au moins avant la date de l’assemblée.
Art. 15.-Aucune décision ne peut être prise en dehors de l’ordre du jour figurant à la convocation.
Art. 16.-En cas de partage des voix, la question est renvoyée à une séance ultérieure. En cas de nouveau partage des voix, il est attribué voix prépondérante au président de séance.
Art. 17.-Les associés peuvent toujours se faire représenter à l’assemblée par d’autres associés.
Art. 18.-Les décisions de l’assemblée générale sont consignées dans un registre ad hoc sous forme de procès-verbal signé par le président de séance et le secrétaire du Conseil d’administration.
Art. 19.-Ces décisions sont communiquées, le cas échéant, aux associés et aux tiers, par la presse, les journaux où ces publications doivent être faites, étant désignés chaque fois par l’assemblée générale.
Art. 20.-L’association est gérée par un Conseil d’administration nommé par l’assemblée générale; chaque section y sera représentée. Sa gestion financière est contrôlée par un collège de commissaires composé de trois membres minimum.
Art. 21.-Les administrateurs et les commissaires sont nommés par l’assemblée générale pour un terme de trois ans.
Les administrateurs et les commissaires sortants exercent leurs fonctions jusqu’à la nomination de leurs successeurs.
Le conseil d’administration et le collège des commissaires sont renouvelés par tiers tous les ans. Exceptionnellement, un tirage au sort désignera les administrateurs et le commissaire qui sortiront après la première et la seconde année.
Art. 22.-Le conseil désigne parmi ses membres un comité de direction.
Art. 23.-Les décisions du Conseil d’administration sont prises à la majorité des voix; en cas de partage des voix, la voix du président de séance est prépondérante.
Art. 24.-Le Conseil d’administration se réunit chaque fois qu’il est nécessaire; ses décisions sont consignées dans un registre ad hoc sous forme de procès-verbal signé par le président de séance et le secrétaire.
Art. 25.-Le Conseil a les pouvoirs les plus étendus pour l’administration et la gestion de l’association; il peut notamment, sans que cette énumération soit limitative et sans préjudice à tous pouvoirs résultant de la loi et des statuts, faire tous payements, signer tous chèques, virements et mandats, donner toutes décharges, faire et passer tous actes et contrats, transiger, compromettre, acquérir, échanger, vendre tous biens meubles et immeubles, hypothéquer tous immeubles, donner toutes main-levées, avec ou sans payement, emprunter, conclure des baux de toutes durées, accepter tous legs, subsides, donations, contributions volontaires et transferts, renoncer à tous droits réels et à toutes actions résolutoires, conférer tous pouvoirs spéciaux à des mandataires de son choix associés ou non.
Il crée des sections régionales, en fixe la délimitation et le nombre. Celles-ci fonctionnent conformément à un règlement d’ordre intérieur qu’il établit. Il peut constituer des commissions spéciales dans chaque section.
Art. 26.-Les notes qui engagent l’association, autre que ceux de gestion journalière, sont signés par deux administrateurs ou par l’administrateur-délégué, lesquels n’auront pas à justifier vis-à-vis des tiers des pouvoirs donnés à cette fin par le Conseil d’administration.
Art. 27.-Les actions judiciaires tant en demandant qu’en défendant sont poursuivies à la requête et diligence du Conseil d’administration ou de l’administrateur-délégué.
Art. 28.-Le compte de l’exercice écoulé et le budget du prochain exercice sont annuellement et simultanément soumis à l’approbation de l’Assemblée générale au cours de sa séance annuelle ordinaire.
Art. 29.-Lors de la dissolution de l’association, le patrimoine de celle-ci sera reparti entre diverses œuvres à désigner par l’assemblée générale et se rapprochant autant que possible de l’objet de l’association.
Art. 30.-Sont, pour la première fois, nommés, administrateurs, et forment le Conseil d’administration : …….
Art. 31.-Sont, pour la première fois, nommés commissaires et forment le Collège des commissaires : …..

Notes

  • [1]
    Nous tenons à remercier MM. Joseph Mineur et André Goffin, respectivement administrateur-délégué et secrétaire du C.E.W., et M. le Ministre Albert De Smaele, président de l’"Institut Wallon de développement économique et social et d’aménagement du territoire", pour l’aide qu’ils nous ont apportée dans la rédaction de ce Courrier.
  • [2]
    Un prochain "Courrier Hebdomadaire" sera consacré à l’analyse du V.E.R.
  • [3]
    Voir annexe 1. Composition du Conseil d’Administration.
  • [4]
    Voir annexe 2. Composition du Comité de Direction.
  • [5]
    voir annexe 3. Administration du C.E.W. I.
  • [6]
    voir annexe 3. Administration du C.E.W. II.
  • [7]
    L’on retrouvera notamment dans cette collection les publications des interventions des gouverneurs des province wallonnes et plus particulièrement celles de M. Cornez, Gouverneur du Hainaut.
Mis en ligne sur Cairn.info le 17/01/2015
https://doi.org/10.3917/cris.144.0001
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