Article
Le 24 octobre 2019, le cercueil du général Franco sort de la basilique du Valle de los Caídos. Porté par ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, recouvert du drapeau que Franco s’était dessiné en 1940 et qui se caractérise, entre autres, par la croix de Saint-Ferdinand – la plus haute décoration militaire espagnole créée en 1811 –, le cercueil quitte son lieu de sépulture quarante-quatre ans après l’inhumation du 23 novembre 1975. Quel contraste entre l’apparat d’État d’alors et le dénuement de la cérémonie de 2019 ! Avec cette décision, le gouvernement socialiste de Pedro Sánchez, arrivé au pouvoir le 1er juin 2018, entend rompre solennellement avec l’héritage franquiste. Le geste est appelé à se prolonger dans une politique d’État.
Le 20 juillet 2021, le Conseil des ministres espagnol a adopté le texte du projet de loi sur la « mémoire démocratique » :Cette loi entend éteindre la dette de la démocratie espagnole avec son passé et développer un discours commun fondé sur la défense de la paix, le pluralisme afin d’étendre les droits humains et les libertés constitutionnelles.
Elle complète la loi de 2007, appelée communément « loi de mémoire historique » qui, adoptée sous la présidence du socialiste José Luis Rodríguez Zapatero, entendait « développer les valeurs et les principes démocratiques, facilitant la connaissance des faits et des circonstances de la guerre civile et de la dictature, assurant la conservation des documents liés à cette période historique et déposés dans les archives publique…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/06/2022
- https://doi.org/10.3917/comm.178.0442
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...