Au terme de notre parcours, l’évaluation des stratégies des acteurs et la perception des évolutions technologiques telles qu’elles se présentent aujourd’hui permettent de discerner les déséquilibres futurs, de déceler les dangers de demain et de dessiner les conflits potentiels.
Les quatre scénarios qui suivent sont indicatifs des figures que pourra revêtir la guerre permanente numérique.
Tout d’abord, l’escalade incontrôlée entre Moscou et Washington. À l’horizon de la décennie 2020, les incursions russes se poursuivent et s’amplifient au sein des infrastructures des industries américaines de l’énergie. La multiplication des implants et les sabotages potentiels qui en découlent offrent à la Russie une vaste palette offensive. En vertu de sa nouvelle doctrine de défense, l’US Cyber Command entend anticiper le risque et provoque un déni temporaire de service dans un centre logistique du GRU. Or, dans le même temps, un important producteur texan de pétrole de schiste, lassé d’être la victime de telles incursions, se découvre un adepte du hack back. En mesure de rétorsion, il finance et organise l’attaque d’un site de la compagnie pétrolière Rosneft, qu’opère pour son compte une équipe de hackeurs mercenaires basée à Dubaï. L’intervention cause cependant un accident qui se solde par de nombreux blessés. Pour le Kremlin, il ne peut s’agir que d’une opération du Cyber Command. La riposte s’impose. Une base aérienne dans le Colorado est neutralisée sans tarder. Devant le caractère inattendu et massif de l’agression, la Maison-Blanche se doit de répliquer…