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Si le rôle des diplomates est moins bien perçu, c’est en partie en raison de la difficulté d’accès aux archives. Au départ, tous ne sont pas acquis au programme nucléaire militaire, il s’en faut même de beaucoup, car ils anticipent, et pour quelques-uns vivent mal, les difficultés engendrées avec les États-Unis et nos partenaires au sein de l’Alliance.
L’échec de la Communauté européenne de défense (CED) et, plus tard, le retrait de l’OTAN seront ressentis comme une blessure pour certains. Toutefois, à partir de l’année 1962, et même si le style du général de Gaulle déconcerte, un consensus progressif va se construire autour de la nécessité de résister aux diverses tentatives de nos partenaires pour replacer la force de dissuasion française dans le cadre de l’OTAN et/ou de la Force multilatérale (MLF). La tentation de faciliter le programme français, d’en accélérer la réalisation et d’en réduire les coûts en recourant à une aide américaine, aux contours d’ailleurs mal définis, fut grande, mais cette option rencontra des résistances qui l’emportèrent.
Les hésitations d’une partie du personnel politique de la IVe République vis-à-vis de l’option nucléaire militaire et les divisions que va provoquer l’affaire de la CED compliquent, dans une première phase, la définition d’une ligne diplomatique claire et suscitent de fortes tensions au sein du Quai d’Orsay. Certes, dès 1945, les implications de l’atome militaire avaient été identifiées par la diplomatie française. Mais c’est le cadre des Nations unies, où la France vient de prendre sa place au Conseil de Sécurité, qui demeurait privilégié pour tenter de gérer cette mutation de l’ordre international…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/08/2018
- https://doi.org/10.3917/comm.163.0575
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