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À partir de 1916 les responsables français avaient commencé à étudier très sérieusement un ensemble d’options en matière de buts de guerre qui allaient bien au-delà du seul retour de l’Alsace-Lorraine. La Sarre (riche région minière) serait annexée, le Luxembourg, avec sa puissante industrie sidérurgique, serait annexé ou au moins rattaché économiquement à la France, la Rhénanie serait détachée du Reich et elle aussi annexée, ou tout au moins constituée en État vassal de la France. Au minimum elle serait occupée en permanence par les forces françaises. Et l’unité du Reich pourrait même être remise en cause. Bien sûr, l’opinion publique et même les parlementaires n’étaient pas informés. « Abattre le militarisme prussien », obtenir des « garanties pour la paix », telles étaient les litotes que diffusait le gouvernement dans de rares et vagues déclarations, ce qui permettait, derrière un habillage libéral et démocratique, d’envisager en fait la fin du Reich, ainsi que des occupations, des protectorats, voire des annexions.
Mais très vite en 1917 ce consensus relatif est remis en cause. La révolution de Février rend fort problématique le soutien russe, qui eût été indispensable pour la réalisation de ces objectifs. L’échec de l’offensive Nivelle en avril met à mal l’espoir d’obtenir rapidement une victoire décisive. Certes, en avril, les Américains entrent en guerre du côté des Alliés, mais leur contribution ne deviendra importante que lentement et les orientations du Président Wilson sont peu compatibles avec les buts de guerre de facture fort classique envisagés jusque-là…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 11/12/2017
- https://doi.org/10.3917/comm.160.0767
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