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Dans l’actualité politique, on débat beaucoup d’identité française, d’intégration et de rapport d’un peuple avec son passé. Bien sûr il y a eu en France de nombreuses vagues d’immigration à travers les âges. Mais on peut se référer au Président Lincoln qui disait en substance : je sais très bien qu’une majorité de citoyens des États-Unis ne descendent pas des colons du xviiie siècle, je suis sûr néanmoins que tous s’approprient les grands principes des pères fondateurs, résumés dans la déclaration d’indépendance de 1776 et la Constitution, les droits de l’homme, la liberté, l’égalité des chances. Une différence essentielle avec les États-Unis se présente : en France, la nation est bien plus ancienne que les principes de la démocratie libérale contemporaine, elle s’enracine dans l’usage d’une langue et dans un patriotisme cristallisé autour de la monarchie. Les enfants sont initiés à une sorte de roman national, où se détachent quelques grandes figures, de Vercingétorix ou Clovis à Louis XIV, pour s’en tenir à ce qui est antérieur au xviiie siècle. Cela a au moins le mérite d’offrir une première sensibilisation à la chronologie de longue durée. Il est réjouissant de voir des écoliers assister à des représentations de L’Avare, du Malade imaginaire ou du Bourgeois gentilhomme en pensant au siècle de Louis XIV et à Versailles. Ce passé n’est pas asservissant : il faut le considérer comme ressource, invitation à poursuivre le chemin sur une route d’intelligence et d’excellence avec tout l’esprit critique qui s’impose…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/09/2017
- https://doi.org/10.3917/comm.159.0643
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