CAIRN.INFO : Matières à réflexion
Quand tous vont vers le débordement, nul n’y semble aller. Celui qui s’arrête fait remarquer l’emportement des autres, comme un point fixe.
Pascal
Pascal
, Pensées (577, édition Sellier et 382, édition Brunschvicg)

Alain Badiou : Fonde

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« Oui, c’est la France entre 1792 et 1794 qui fonde largement mon amitié pour ce pays si violemment contradictoire. »
Le Monde
Le Monde
, 23 juin 2017.

Philippe Douroux : Ajoutons

2

« Raymond Aron a eu raison historiquement contre Sartre et ajoutons “hélas”. »
Libération
Libération
, 2 juillet 2017.

Tiphaine Lagarde, notaire, porte-parole de l’association 269 Life Libération animale : C’est identitaire

3

« Végétarienne depuis ses 15 ans, elle n’est antispéciste que depuis peu. En juillet 2015, elle a célébré son entrée dans l’action au fer rouge. Fiché à tout jamais dans sa cuisse gauche, il y a ce « 269 », numéro d’un petit veau sauvé de l’abattoir. Un rite de passage ? Sur 350 adhérents, cinq seulement arborent le chiffre écarlate. Ressentir dans sa chair la douleur subie par les animaux témoigne de sa solidarité et lui semble évident. […] “Tout va bien pour les vegans, alors que rien ne va pour les animaux que l’on doit sortir de leur condition. Manger de la viande, c’est identitaire.” »
Libération, propos recueillis par Nathalie Rouiller
Nathalie Rouiller
, 19 juillet 2017.

Celui qui a refusé l’argent

Il y a eu aussi celui qui a refusé l’argent, de manière spectaculaire, il est le seul à l’avoir fait : Raymond Barre. Je suis allé lui rendre visite en février 1988, à la demande d’Omar Bongo, en compagnie de l’ambassadeur du Gabon à Paris, pour lui faire comprendre que le Président Bongo était prêt à l’aider dans sa campagne présidentielle. Et une parole de Raymond Barre a suffi pour nous ramener à la porte par laquelle nous étions entrés. Voici comment cela s’est passé : voyant que l’ambassadeur était quelque peu gêné par la mission dont il était chargé au premier chef, j’ai pris l’initiative de délivrer moi-même le message d’Omar Bongo. Lorsque j’ai fini d’argumenter, le visage de Raymond Barre s’est brusquement fermé. Je revois cette scène comme s’il était encore devant moi. Dans une colère contenue, il m’a dit ceci : « M. Bourgi, vous êtes le conseiller politique du ministre de la Coopération Michel Aurillac, un homme respectable entre tous. Je sais que vous servez votre poste de manière efficace, et Michel Aurillac, et votre pays. Alors, un conseil : contentez-vous d’être conseiller d’un cabinet ministériel et n’ajoutez pas une fonction à une autre. M. l’ambassadeur, je vous remercie de m’avoir rendu visite et dites au Président Bongo toute mon amitié et toute mon estime. » Il s’est levé en nous lançant : « Messieurs, je vous conduis vers la sortie. » Nous avions les pieds qui s’entrechoquaient. Raymond Barre, quand j’étais étudiant, avait animé un séminaire de doctorat à la Sorbonne sur les pays en développement. Se retrouver là, face à lui, accusé de mélange des genres, dans une situation aussi gênante, au secours !
Robert Bourgi, interview par J.-F. Achilli
J.-F. Achilli
, InCorsica, n° 26, juillet 2017, p. 51.
Mis en ligne sur Cairn.info le 07/09/2017
https://doi.org/10.3917/comm.159.0631
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