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La variété des réponses à cette enquête a permis d’esquisser un tableau des pistes de modernisation de la formation des juristes en France. Si la question de la présence de l’économie dans les facultés de droit a pu être traitée par le biais de développements plus généraux sur l’importance de la pluridisciplinarité ou des « bi-cursus », la nature des enseignements en économie ainsi que leur insertion concrète dans le cursus de droit n’a pas fait l’objet de plus amples développements.
La question est essentielle au devenir du droit mais semble, en France, épineuse. En témoigne la difficile réception de « l’analyse économique du droit » qui s’explique, pour beaucoup, par une imperméabilité des facultés de droit aux apports des sciences économiques. Droit et économie entretiennent pourtant une relation ancienne, tantôt symbiotique, tantôt conflictuelle. Au xviiie siècle, Condorcet dressait déjà les ponts, dans son Arithmétique politique, entre le droit et la statistique, reprise par les sciences économiques, à des fins d’analyse de l’issue des procès et des politiques publiques. C’est aussi en s’adossant au droit que l’économie s’imposa progressivement à l’université : d’abord comme « auxiliaire » de ce dernier, puis comme discipline autonome, marquant une scission avec le droit qui lui semble aujourd’hui le doyen imperméable. C’est que, comme l’affirmait Georges Ripert, la science juridique se caractérise par un manque d’ouverture sur les apports extérieurs.
Considérant pourtant cette collaboration avec d’autres disciplines dont la sociologie ou l’économie comme un prérequis à la réalisation du bien social par le droit, la dialectique droit-économie semble alors essentielle à l’ancrage de l’analyse juridique dans les réalités économiques de la société…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/09/2017
- https://doi.org/10.3917/comm.159.0627
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