Thierry Lentz a prononcé ce texte à l’Institut de France, le 26 février dernier, lorsque le prix Chateaubriand, dont le jury est présidé par Marc Fumaroli, lui a été remis pour son livre : Joseph Bonaparte (Perrin, 2016, 752 p.). Le prix Chateaubriand, instauré par le département des Hauts-de-Seine, est décerné à l’Institut sous la présidence de MM. Gabriel de Broglie, chancelier de l’Institut, et de Patrick Devedjean, président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine.
COMMENTAIRE
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Comment vous faire connaître en si peu de temps Joseph Bonaparte ? et surtout comment vous convaincre qu’il faut dépasser les idées véhiculées sur le personnage par la plupart des napoléonistes depuis deux siècles ?
Je ne pourrai le faire qu’en agitant quelques grands faits et quelques idées générales.
Et d’abord en résumant sa carrière.
Avant cela, quelques mots sur un élément qui ne vous surprendra pas : Joseph est le frère aîné de Napoléon.
Cette incontestable généalogie peut être complétée par les éléments suivants :
Joseph est le « seul » frère de Napoléon : ils avaient 18 mois d’écart et le frère suivant ne naquit qu’en 1775 ; ils passèrent leur enfance et leur adolescence ensemble, partirent ensemble sur le continent. Dans toute sa fratrie, Joseph était celui que Napoléon connaissait le mieux.
Il est bien juridiquement et réellement l’aîné de la famille, comme le décida un conseil de famille, quelques semaines après la mort de Charles Bonaparte. C’est lui qui, toujours, gérera les biens des Bonaparte.
Il resta le numéro un dans les affaires familiales, y compris lorsque son frère fut consul puis empereur. Napoléon passait toujours par lui pour s’adresser en ces matières à sa mère ou à ses frères et sœurs.
Deuxième remarque : Joseph est le premier à être entré dans « l’histoire » :
au début de la Révolution, il fut successivement président du district d’Ajaccio et membre de l’exécutif départemental de la Corse puis commissaire des guerres à Marseille, ce qui n’était pas rien…
Résumé
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2017
- https://doi.org/10.3917/comm.158.0432
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