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Les commentateurs n’ont guère hésité à montrer du doigt la cause principale du résultat du référendum britannique du 23 juin : à travers l’Union européenne, la globalisation serait en cause, dont les « perdants » ont manifesté une fois de plus à cette occasion leur mauvaise humeur contre « les élites » ; le Brexit serait une illustration du décrochage entre le peuple et lesdites élites, conformément à la tentation populiste qui parcourt l’Europe et d’ailleurs aussi les États-Unis.
Bien entendu ce diagnostic mériterait pour le moins d’être nuancé. Il ne se concilie pas tout à fait avec le constat que la ligne de fracture au sein de l’électorat britannique passait clairement à l’intérieur de toutes les classes de la société. Le référendum a révélé des divisions de toutes sortes, culturelles, géographiques, politiques et générationnelles. De surcroît, sans avoir recours aux clichés habituels, on ne peut pas complètement faire abstraction de la spécificité britannique. Le choix du Brexit se rattache à des ressorts historiques profonds, notamment à un rapport à la souveraineté qui, pour des raisons évidentes, est différent en Angleterre de celui qui existe en Allemagne, en France, en Italie ou dans d’autres pays du continent.
De même y a-t-il quelque chose de vraiment étonnant dans la surprise et l’état de choc provoqués chez la plupart des dirigeants politiques européens par le résultat du référendum – alors que tout le monde savait que David Cameron avait joué le destin de son pays, et peut-être de l’Union européenne, à pile ou face…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 08/09/2016
- https://doi.org/10.3917/comm.155.0491
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