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Le Congrès de Bâle de 1913 décida qu’en cas de conflit la classe ouvrière réagirait par la grève générale. Mais en fait, comme la suite le montrera, cette position théorique ne résista pas à l’engagement patriotique des différents partis socialistes nationaux.
L’obsession des problèmes économiques et sociaux faisait perdre parfois de vue aux partis socialistes les enjeux proprement politiques, intérieurs et extérieurs. Ce phénomène était particulièrement sensible en Allemagne, où les socialistes, en fait, ne soutenaient pas les partis qui souhaitant démocratiser le Reich (à la différence de la France où Jaurès était très soucieux de poursuivre le mouvement de démocratisation, en appuyant le cas échéant les radicaux) et préféraient créer une sorte de société à part (dotée de toutes sortes de coopératives et d’associations recouvrant les besoins économiques, culturels et de sociabilité de leurs membres) qui finalement coexistait de façon ambiguë avec le régime. On en vit les conséquences en 1914 quand la SPD soutint le gouvernement du Reich contre la Russie « réactionnaire ».
Comment passa-t-on en 1914 en quelques jours de la lutte des classes à l’Union sacrée ? Quelles furent les conséquences à long terme de ce renversement, de ce grand échec, de ce traumatisme du socialisme démocratique et pacifiste d’avant-guerre, qui mit un terme (en tout cas pour une longue période) à un modèle possible d’évolution de l’Europe que l’on pouvait entrevoir avant 1914, vers une organisation pacifique et socialisante du continent …
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/12/2014
- https://doi.org/10.3917/comm.148.0747
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