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Depuis 2008, l’Union européenne, aux prises avec la crise économique et financière, avait relégué les questions de défense au nombre des sujets non prioritaires : aucun Conseil européen ne jugeait utile de les inscrire à leur ordre du jour. La décision de consacrer le Conseil européen des 19 et 20 décembre derniers à la défense en Europe (et non à l’Europe de la défense, selon Herman Van Rompuy) ne pouvait, dans ces conditions, qu’être bienvenue.
Personne ne conteste la nécessité pour l’Union européenne de se préoccuper désormais plus activement des questions de défense, même à Londres (où David Cameron feint de se présenter, pour des raisons de politique intérieure, comme le paladin de la résistance à une dérive vers une « armée européenne », que personne n’envisage).Defense matters déclarent dans leur communiqué du 20 décembre les chefs d’État et de gouvernement. Ils se reconnaissent préoccupés par le danger de marginalisation internationale de l’Europe, de l’instabilité croissante du voisinage européen et surtout de l’avenir de l’industrie d’armements européenne. Fragilisée par la phase d’austérité budgétaire et les coupes désordonnées dans les budgets militaires, l’Europe risque, à brève échéance, un déclassement technologique irréversible, au moment où les grands pays émergents s’arment.
La vieille objection de la non-concurrence avec l’OTAN, qu’invoquaient traditionnellement nombre de nos partenaires, à commencer par la Grande-Bretagne, pour justifier une politique de sécurité européenne démilitarisée et fondée sur l…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/03/2014
- https://doi.org/10.3917/comm.145.0099
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