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L’article de Philip Zelikow a le grand mérite d’exposer et de défendre avec clarté, fidélité et intelligence les fondements de l’actuelle politique américaine de sécurité, en s’appuyant tout particulièrement sur ce qui tient lieu de charte, à savoir le document produit par la Maison-Blanche en septembre 2002, la National Security Strategy for the United States of America (NSSUS). L’analyste européen est ainsi en mesure d’évaluer le bien-fondé analytique et prescriptif de cette politique – exercice d’autant plus nécessaire que la NSSUS prétend à une application universelle d’exigences non négociables de la dignité humaine – afin d’en apprécier les conséquences pour l’Europe.
En premier lieu, on rejoindra sans difficultés particulières l’auteur dans sa description du caractère de plus en plus transnational des défis à la sécurité, évolution qui se traduit notamment par l’émergence plus rapide que naguère de menaces, « sans accumulation d’une masse d’hommes et de métal ». Il en tire argument pour mettre en avant une politique adaptée de prévention, sujet sur lequel les Européens ont eux aussi à méditer (cf. infra). Cependant, si ce diagnostic concernant les désordres transnationaux du monde débouche assez naturellement sur l’importance nouvelle donnée à la prévention, elle ne dicte pas pour autant une seule posture stratégique possible pour les États-Unis, contrairement à ce que paraît impliquer Philip Zelikow : l’arbitrage n’est pas préétabli entre les extrêmes d’un engagement mondial de type néo-bonapartiste (avec la guerre d’Irak dans le rôle de l’Expédition d’Égypte…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 03/04/2015
- https://doi.org/10.3917/comm.103.0527
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