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Une des leçons du premier semestre de 2020, c’est qu’il est trop tôt pour se hasarder utilement à des prévisions sur les conséquences géopolitiques de la phase actuelle de la pandémie de Covid-19. Alors que le virus initialement identifié à Wuhan venait à peine d’être nommé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des articles parus dans la presse américaine et européenne s’appesantissaient sur le défi auquel étaient confrontés les dirigeants chinois, le tout suivi par des éditoriaux parfois définitifs sur les conséquences plus larges à en tirer. Quelques semaines plus tard, l’air du temps avait changé, avec des propos non moins définitifs sur la force de la Chine par comparaison avec une Amérique à la dérive et une Union européenne (UE) à la ramasse.
Outre l’effet dissuasif que cette séquence peut avoir sur qui voudrait se livrer à des pronostics, il y a des raisons puissantes qui interdisent pour le moment de prévoir des évolutions géopolitiques spécifiques. À l’inverse, il est déjà possible de s’interroger sur comment et par quels relais la pandémie pourra modifier la géopolitique, au-delà du rappel que la géopolitique n’est pas une course de chevaux et que toutes les issues ne sont pas à somme nulle.
L’étendue de notre ignorance sur le nouveau coronavirus lui-même et le cours futur de la pandémie est à la mesure du caractère sans précédent de l’événement lui-même dans l’histoire moderne. Le germe est un ennemi puissant, qui se comporte suivant ses règles darwiniennes qui lui donnent la capacité de s’adapter aux circonstances et de changer de trajectoire : en forçant le trait, son système d’exploitation lui permet d’agir stratégiquement…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/09/2020
- https://doi.org/10.3917/comm.171.0527
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