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La cause animale n’est pas nouvelle : la question de l’exploitation des animaux (dont celle de leur mise à mort) remonte à l’Antiquité. Sa traduction sous forme politique l’est à peine plus. Elle s’est constituée lentement jusqu’à son acception contemporaine qui peut être au moins provisoirement appelée « véganisme ».
Au carrefour entre écologie politique, éthique animale, et certains courants féministes, le thème du véganisme fait actuellement l’objet d’un emballement médiatique sans précédent. Les camps semblent polarisés au‑delà de tout dialogue possible. L’hostilité des échanges est souvent corrélée au degré de confusion dans les termes employés. En effet, une personne peut être végétalienne sans être végan et végan mais néanmoins spéciste ; elle peut être spéciste sans être carniste, mais ne peut pas être carniste sans être anthropocentrée. Elle peut finalement être végan et antispéciste sans participer directement à la protection animale.
Ce dossier est donc né d’un besoin. Il s’est agi de fournir des outils conceptuels pour penser les différentes théories et obédiences à l’origine de la pensée animaliste et permettre ainsi de débattre plus sereinement. En ouvrant les pages de la revue à la fois à des théoriciens et à des militants, à des personnes issues de la philosophie, comme de la science politique, et du cinéma notamment, le dossier s’ancre dans la perspective d’une entente ou d’une affinité entre sciences sociales et cause animale : soit un certain mode de rapport entre production scientifique et politique propre à l’épistémologie des sciences sociales contemporaines et marqué par la porosité entre champs académiques et théories critiques…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/10/2019
- https://doi.org/10.3917/cite.079.0023
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