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Comme le rappelle Manuel de Souza dès son
introduction, l’expression « la ville aux sept collines » est
beaucoup moins une description topologique qu’une représentation
symbolique, laquelle ne sera pleinement élaborée et mise à profit à
des fins politiques qu’à partir du tout début de l’ère impériale.
C’est Varron qui fait de Septimontium le toponyme de Rome, et
Auguste qui y trouve la base d’une construction territoriale et
hiérarchique nouvelle. Après tout, durant l’époque républicaine,
établir sa demeure sur la colline du Palatin, c’était encourir le
risque d’être accusé d’adfectatio regni, et la vie politique se
déroulait pour l’essentiel en plaine. Auguste procèdera donc avec
une certaine prudence, y compris dans sa récupération du mythe
romuléen, lié indissociablement au Palatin.
Ce volume comprend neuf contributions. La
première, celle de Domenico Palombi, confirme que l’organisation
symbolique de l’ancienne Rome différait profondément de celle que la
structuration autour des collines mettra en place. Les sacra argeorum, qui se
concluaient par le jet de mannequins de jonc dans le Tibre, étaient
un rite de purification, peut-être associé à d’autres rites de
propitiation et d’expulsion des esprits des morts qu’on célébrait en
mai. Ils conjuguaient dimensions territoriales et associatives…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2019
- https://doi.org/10.4000/assr.49579