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Un moine bénédictin, dans un monastère, Ligugé, dont la communauté est exilée en Belgique (Chevetogne) et qui se retrouve confronté à la mobilisation lors de la Première Guerre mondiale : Dom Moreau (1881-1944) n’est pas une exception, car chaque communauté, en l’occurrence bénédictine et française, connaît de nombreux exemples de ce type. Certains religieux y laisseront même la vie (dom Julien Puyade, moine de Belloc et résidant à Jérusalem, par exemple). Dom Moreau fait partie des vingt-six moines de la communauté mobilisés. Dès la fin août 1914, il occupe les fonctions d’aumônier bénévole-brancardier et, en février 1916, devient aumônier volontaire avant d’être affecté au service de santé de différentes unités de cavalerie et d’infanterie. Ce volume présente l’intégralité des lettres que le Père Moreau adresse à sa mère entre la fin du mois de juillet 1914 et le 17 août 1919, date à laquelle le religieux reste affecté au service de santé de la 10e armée stationnée en pays rhénan. Le Père Moreau, qui a obtenu un doctorat de droit canon à Rome en 1910 et a enseigné cette matière et la liturgie orientale au collège pontifical grec Saint-Athanase de Rome, a conscience, à travers ces lettres, d’écrire un journal ou un carnet de campagne. Cependant, c’est paradoxalement sa mère qui recopie l’ensemble des lettres sur des cahiers dans lesquels on trouve aussi des lettres écrites à ses frère et sœurs et des notes de guerre. Le dossier révèle donc à la fois le vécu du soldat moine, la relation avec sa mère, la volonté de transmettre une expérience douloureuse…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2019
- https://doi.org/10.4000/assr.49357