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Dans cet ouvrage, Olivia Carpi, maître de conférences en histoire moderne à l’université de Picardie, présente un travail de synthèse sur les guerres de Religion qui ont violemment secoué la France entre 1562 et 1598 et ont débouché sur un « certain apprentissage de la diversité religieuse et sur une sécularisation partielle de l’État » (p. 8).
L’auteur soutient que sont généralement associés à ces guerres des préjugés d’irrationalité et de redondance, pour ne rien dire des légendes noires alimentées autant qu’exploitées par les productions littéraires et cinématographiques (p. 8-11). Son objectif consiste alors à retracer le cours de ces guerres et en expliquer le déroulement, avec comme souci premier de restituer la rationalité des protagonistes et le contenu de leurs logiques d’action. Pour ce faire, Carpi structure son ouvrage en quatre parties qui, si elles progressent chronologiquement de la mort d’Henri II en 1559 à la proclamation de l’Édit de Nantes en 1598, n’en sont pas moins fort opportunément composées de chapitres thématiques.
La première partie de l’ouvrage se concentre sur la situation religieuse, politique et idéologique aux premiers instants des guerres de Religion, entre 1559 et 1561. Carpi revient sur la fragilité financière et administrative du royaume et sur la succession problématique du roi Henri II. L’auteur explique que sur ce terrain déjà fragile se superpose la « fracture religieuse » entre catholiques et « réformés » (p. 70). Après une rapide description du contenu doctrinal du calvinisme et de son « organisation ecclésiologique » (p…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/07/2016
- https://doi.org/10.4000/assr.27324