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Voici un ouvrage qui opère une présentation de l’Église catholique romaine à partir d’une clé de lecture associant anthropologie politique et sociologie historique. C’est dire combien ce projet contraint à brasser large. La vision que cherche à promouvoir l’auteur, en mettant en œuvre ses outils, est celle d’une institution ecclésiale caractérisée par un centralisme (excessif ?), dont la papauté est la clé de voûte. À lire entre les lignes, on sent poindre une désapprobation de l’auteur, puisque celui-ci, dans quelques pages bienvenues, montre que d’autres possibilités existent pour organiser la relation entre « dilection » (ce qui concerne l’amour) et « direction » (organisation politique). La phrase suivante résumerait bien la thèse : « l’affirmation du principe hiérarchique pontifical domine l’expansion de la dilection » (p. 208).
L’ouvrage est organisé en trois parties, comprenant des sous-parties (sans numérotation des chapitres, ce qui ne facilite pas les références). En premier, « l’Église catholique : charité et centralité du pouvoir papal » expose les fondations de la lecture ultérieure de l’hypothèse : l’Église catholique serait construite autour d’une tension entre une « utopie de l’amour » et une volonté/nécessité de « contrôle romain ». Après avoir procédé à l’examen des « phénoménologies de l’Église catholique » (sous-partie 1), l’auteur nous emmène sur la « généalogie de la dualité de l’Église catholique » (sous-partie 2), dans une vaste présentation des origines du système romain…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/08/2014
- https://doi.org/10.4000/assr.25402