Article
Un siècle après la Séparation des Églises et de l'État de 1905, le caractère irréversible en paraît acquis. 1905 demeure cependant en France une référence fondatrice, constamment invoquée dès que le débat social fait ressurgir la question des rapports entre État et religion. Comme tous les tournants, la Séparation avait en son temps suscité des polémiques enflammées, des interprétations divergentes. Même centenaire, elle continue à soulever des passions. Le débat se déploie habituellement sur deux registres : tantôt on revisite l'événement lui-même, pour mieux comprendre comment et pourquoi la Séparation s'est effectuée dans les conditions qu'on lui connaît. Dans cette perspective, essentiellement historique, c'est dans le réexamen minutieux du processus de 1905 qu'on trouvera les clefs d'une plus juste appréciation des enjeux du temps . Tantôt on bâtit une « image mentale » de la Séparation proche d'un type idéal wébérien, dont on se sert ensuite comme outil d'analyse dans les controverses contemporaines. Aussi fécondes soient-elles au plan heuristique, ces deux approches n'épuisent pas les pistes de réflexion possibles. L'ambition de ce numéro est d'explorer quelques autres voies. Dans ce but, on s'est tenu à égale distance de la focalisation privilégiée sur 1905 que de l'analyse purement contemporaine des enjeux laïques, en cherchant à privilégier une perspective dynamique centrée sur la problématique de la « reconnaissance ».
L'idée qui a présidé à la conception et à la réalisation de ce dossier consiste à revisiter la question de la reconnaissance en l'articulant à celle de la « connaissance » des religions…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/07/2009
- https://doi.org/10.4000/assr.1119