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La période n’est pas simple pour les chefs d’établissement. En imposant une gestion de l’urgence par la succession de consignes et protocoles, la crise sanitaire a renforcé la verticalité de nos organisations, et les équipes de direction ont vu leur autonomie se réduire à la mise en œuvre de décisions nationales dans un contexte déjà bousculé par les récentes réformes, notamment dans les lycées. Prendre le temps d’écouter, de consulter, de délibérer n’a pas toujours été facile ces derniers mois, alors le sentiment d’être à la fois livré à soi-même et laissé pour compte a pu gagner nombre d’enseignants. Par ailleurs, le contexte politique et social nous donne une image complètement dévoyée du débat public : radicalité des opinions, outrances verbales, affirmations mensongères, culture du clash… avec tout ce que cela entretient en termes de violences, de discriminations, de défiance envers l’action publique et de dénigrement de toute visée collective. Il devient donc urgent de redonner sens au débat, d’en faire un élément central de la formation des citoyens, d’apprendre à nos élèves à débattre, vraiment, dans le respect des personnes et de leur diversité. Pour autant, comment être légitimes dans cet objectif pédagogique si nous-mêmes, à l’échelle d’une communauté scolaire, nous ne savons pas donner une place au débat ? Nous souhaitons montrer dans cet article comment le débat est à la fois une pratique nécessaire, un outil efficace pour la conduite d’un établissement et un principe éthique donnant sens et cadre à l’apprentissage de la démocratie…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/12/2021
- https://doi.org/10.3917/admed.172.0057
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