L’Occident a perdu du terrain du fait de la montée en puissance de compétiteurs et d’erreurs qui l’ont affaibli ; mais il serait erroné de voir là les prémisses d’un véritable déclin.
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Y a-t-il vraiment un déclin de l’Occident dans le monde ? Il serait à notre sens prématuré de l’affirmer. On ne peut nier cependant que la question se pose, qu’elle est légitime. On doit aussi constater que les adversaires de l’Occident paraissent persuadés que le déclin occidental non seulement a commencé, mais qu’il est irréversible. C’est la conviction des dirigeants chinois depuis la crise financière de 2008 ; c’est celle de M. Poutine, qui avait d’ailleurs lui-même théorisé dans une interview au Financial Times, la « fin du modèle libéral ».
Sans adopter le point de vue de ses ennemis, pourquoi est-il légitime de s’interroger, en cette seconde décennie du XXIe siècle, sur l’évolution du poids de l’Occident dans le monde ? Nous avancerons trois raisons, qui se conjuguent ou s’additionnent.
Une première raison présente un caractère objectif : nous avons assisté au cours des dernières années à un déplacement des rapports de force économique, démographique, et donc militaire, mais aussi en termes de soft power, au détriment de l’Occident, et en particulier des États-Unis. C’est ce que certains appellent d’un terme presque clinique : la diffusion de la puissance. L’Occident a perdu en effet le monopole de la puissance tel qu’il avait pu l’exercer au XIXe siècle ou en retrouver l’usage après la chute de l’URSS. De manière très schématique, la Chine a rétabli dans l’économie mondiale le poids qui était le sien jusqu’au XVIIIe siècle ; l’Inde a elle aussi fait sa conversion, comme la Corée du Sud avant elle et d’autres, à la mondialisation…
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Conseiller spécial à l’Institut Montaigne, ancien ambassadeur
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