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Entre 1954 et 1974, l’effort de la France pour acquérir une force de dissuasion nationale va rencontrer de vives oppositions de la part de nos alliés et notamment de Washington. Les diplomates français, aux côtés des politiques et des responsables du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), seront au cœur des débats. Au final, en dépit des divergences initiales, un consensus s’établira autour des grands thèmes de l’indépendance de la force de frappe, de sa non-intégration au sein de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et du refus de la stratégie de la riposte flexible.
Ces vingt années, marquées par des controverses multiples, encadrent en quelque sorte le premier cycle de l’« aventure atomique française », pour reprendre l’expression de Bertrand Goldschmidt, qui fut en charge des relations internationales du CEA. Le 26 décembre 1954, Pierre Mendès France convoque au Quai d’Orsay les principaux responsables du programme nucléaire français. Bien qu’il s’en soit défendu ultérieurement, cette réunion marque le début de l’engagement gouvernemental en faveur de l’option nucléaire militaire. En 1974 à Ottawa, les Alliés reconnaissent, lors de la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord marquant le 25e anniversaire de l’Alliance, le rôle dissuasif propre des forces nucléaires française et britannique. De la contestation du principe même d’une force nucléaire indépendante, on en viendra donc finalement à son acceptation.
La contribution des savants, des ingénieurs, des techniciens et des industriels à la constitution de la force de dissuasion est aujourd’hui bien documenté…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/07/2022
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