Mots-clés
- Dégoût
- Éros
- Genre et passions
- Haine
- Inclusion et exclusion
- Masculinisme
Le mot misogynie signifie « haine des femmes », du grec misos, haine, et gune, femme. Il est généralement admis que cette haine a pris et prend encore des formes différentes d’une culture à l’autre, et qu’elle a été plus ou moins aiguë à certaines périodes historiques, mais il n’existe aucun consensus quant aux causes de son apparition ou à la manière dont elle se développe. De plus, même si les chercheuses féministes se sont penchées sur les questions d’identité sexuelle et genrée, la haine des femmes continue à bien se porter.
Quand on y pense, c’est un type de haine bien particulier, puisque tout être humain commence en tant que zygote à l’intérieur du corps d’une femme (ou d’une personne dotée d’organes reproducteurs femelles), naît de son corps et, durant ses premiers jours, est ordinairement nourri par ce corps ou par celui d’une autre femme, puis est souvent élevé par des femmes. Contrairement aux autres formes de haine d’un groupe envers un autre – la haine des endo-groupes pour les exo-groupes, les inimitiés liées à la différence qui s’articulent autour de l’identité tribale, de la religion, de la classe ou de la géographie et qui peuvent exploser sous forme de guerres, d’actes terroristes ou même de génocides –, les femmes appartiennent nécessairement à la fois aux endo-groupes et aux exo-groupes. Anéantir tous les membres femelles de la race humaine reviendrait à mettre fin à l’espèce.
La misogynie est l’apanage des patriarcats. Que le patriarcat soit universel ou quasi universel reste controversé, mais il est pour le moins très répandu, et pour une créature femelle dans la tradition occidentale, les condamnations formulées par les sages paternels…